Pas inspirée

par Dre Papillon

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Alors je vais seulement vous raconter ce qui se passe un peu ces temps-ci.

Vendredi dernier nous avons devancé un peu notre soirée TNM pour aller voir la pièce “L’Hôtel du libre-échange”, un Feydeau. Un bijou, un délice. Je ne connaissais pas du tout ce dramaturge et j’ai été enchantée. Il faut dire que je me trouvais dans un état humoristique aigu ce soir-là après la lecture des blogs de Pas folle et de celui de Jean-Philippe. Alors j’avais déjà des crampes dans le ventre à force de rire quand on est sortis de l’appart…

Ensuite on a passé le week-end chez ma maman, j’ai fait remplacer mes lunettes pour mieux voir au tableau à la fac, avec l’aide du bon goût d’Hoedic en la matière. Lui a fini de faire réparer ses dents. Notre chatte orientale (la noire aux yeux verts) a développé une toux bizarre qui s’est ensuite muée en éternuements intempestifs. Au point de ne plus manger, de ne plus miauler, d’être léthargique, d’avoir le poil terne. Je ne sais pas trop ce qu’elle a, va peut-être falloir l’amener voir un véto, j’attends de voir comment ça évolue.

On vient de recevoir les résultats des tests neuropsychologiques de mon p’tit frère, qui refuse d’aller à l’école depuis août dernier. Ça m’a semblé assez positif (les résultats). Ça dit qu’il est intelligent, plus que la moyenne. Qu’il a une bonne mémoire, une bonne capacité d’attention, de planification, de résolution de problème, etc. Qu’il a toutes les capacités pour achever son cégep, pour faire des études universitaires s’il le désire, même. Je pense que la lecture d’un tel rapport ne manquera pas de lui faire du bien. De lui donner sa juste valeur, à lui qui a tellement tendance à se dévaloriser.

C’est l’aspect émotif des tests qui est moins réjouissant. Il est en dépression. Il manque de maturité sociale. Toutes des choses que je pressentais déjà. C’est normal d’avoir des lacunes dans les habiletés sociales, quand on fonctionne sur le mode de l’évitement depuis des lustres. L’évitement qui, dans un cercle plutôt vicieux, perpétue la phobie sociale/la personnalité évitante (à moins que ce ne soit les deux).

Ce qui est positif dans tout ça (si si, sincèrement), c’est la prise de conscience des problèmes, leur acceptation et la motivation à travailler pour aller mieux. La mise en oeuvre de thérapies, aussi. Il fait de l’orthophonie depuis l’automne et a beaucoup progressé au niveau du bégaiement et des blocages. Il a commencé une psychothérapie en janvier, qui a l’air pour le moment plutôt cognitive. Il s’agit de modifier ses schèmes de pensée erronés sur lui-même, sur les autres, sur le monde. J’imagine qu’ensuite il y aura de la thérapie comportementale (behaviorale) pour apprendre à s’exposer par paliers à ses phobies, jusqu’à les surpasser. Ainsi qu’un apprentissage des habiletés sociales.

Du pain sur la planche, surtout avec un jeune homme aussi entravé par son langage. Tout est plus long, il faut savoir être patient. Il se dit encore très confus dans sa tête, très apeuré, très anxieux. Il faut respecter son rythme. La vie ne presse pas tant que ça, après tout.

Quand il sera prêt, il arrivera sûrement à penser à l’avenir, à se fixer des objectifs. Il faut trouver de la motivation, trouver son identité véritable (et non pas celle distordue, négative, pessimiste, qu’il doit avoir de lui-même). Alors peut-être, il pourra entamer des démarches d’orientation et retourner étudier.

Ça me fait du substrat de réflexion, en parallèle de mon cours de psychiatrie. Je me sens bien sûr de plus en plus interpelée par la psychiatrie. Faut-il fuir un domaine auquel on est si personnellement lié, par son histoire personnelle et familiale ? Cette attirance est-elle malsaine ? Un exorcisme ?

Je viens d’aller reconduire Hoedic à l’aéroport. Je pense que ce petit voyage lui fera le plus grand bien. S’exposer à un climat autre que sibérien, revoir les gens qu’il aime, sa famille, ses amis. Revoir les lieux qui lui sont chers et qui, accessoirement, répondent à un certain esthétisme. Se changer les idées, s’aérer l’esprit, prendre du recul, relativiser. Quand j’étais en France, j’avais besoin de revenir au Canada au moins deux fois par an. Lui a immigré ici depuis 1 an et demi déjà !

Alors je lui souhaite de bien profiter de son séjour et de saluer tout le monde là-bas de ma part ! :)

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