Je continue dans ma série de posts à portée environnementale car c’est une période assez faste et que ça faitsait bien longtemps que je n’avais pas traité ce sujet !
Sujet du jour : la réduction à la source.
Pour toute personne qui a bien appris sa leçon, la réduction est le pilier du 3RV (Réduction, Réemploi, Recyclage, Valorisation) pour ce qui est de la gestion des déchets.
Quand on écoute les intervenants en environnement, on les entend dire que ce premier “R”, la réduction à la source, est le moins aidé en terme de finance et le moins promu auprès des entreprises comme des particuliers. Pourtant ce n’est pas pour rien que c’est le premier des 3 “R”, c’est le plus efficace puisqu’il évite de tirer sur plusieurs ressources et de faire appel à de l’énergie comme c’est le cas pour le recyclage.
Mais pourquoi pas plus de sous pour la promotion de la réduction à la source ?
Qui finance les campagnes et projets environnementaux ? Les gouvernements, les organismes environnementaux et certaines entreprises. Dernière campagne de promotion de recyclage (3ème “R”), financée par TIRU, détenant un centre de tri des matières recyclables, une entreprise qui fait donc de l’argent avec nos bacs verts, et Réseau Environnement, un organisme sans but lucratif regroupant (et financé par) toutes les entreprises œuvrant dans l’industrie de l’environnement.
L’industrie de l’environnement car c’est une industrie. Le recyclage génène des revenus assez importants. L’enfouissement aussi. La valorisation, à travers la combustion de bois ou de méthane généré par les ordures également. Je ne parle pas des entreprises de collecte des déchets. Bref, pas mal de gens se font de l’argent sur les ordures. Et eux, ceux-là qui financent Réseau Environnement, ça les intéresse pas trop de réduire la quantité de déchets(Je ne critique pas le Québec en particulier. Il ne faut pas se leurrer, c’est partout pareil. Réseau Environnement a au moins le mérite de faire des choses, c’est pas le cas partout, seulement ils répondent aussi à des impératifs économiques).
Quand je vois dans les rues de Montréal tout le monde qui jette son mobilier dès qu’il déménage ça me fait vraiment mal au coeur. Une grande majorité de ces déchets sont “jeunes”, certains seraient largement en état d’utilisation. Mais l’achat est tellement peu couteux, car on ne paie pas le vrai prix, que pourquoi s’en priver ? Les consommateurs ont leur part, les entreprises aussi au favorisant le jetable, même pour ce qui est considéré comme à longue vie comme le mobilier. Le mode actuel de vie aussi du fait de l’extrême mobilité des individus, et les coûts qui s’y rattachent, qui amène une grande partie des habitants de Montréal à déménager chaque année. Encore une fois, personne s’en plaint, ça fait tourner des business.
Faut pas voir tout noir ou tout blanc : Réseau Environnement a une campagne publique de réduction des déchets à la source… mais c’est loin d’être la plus active. Au lieu de communiquer uniquement sur le respect de l’eau, il serait plus utile de communiquer sur la réduction en général, la consommation d’eau faisant partie des ressources qu’il convient de réduire à la source… c’est le même problème en fait.
Pour revenir sur la question d’optimisation des ressources dans le modèle capitaliste que j’abordais hier, la réduction à la source est un exemple flagrant : réduire à la source, c’est ne pas produire une valeur ajoutée, c’est laisser une ressource tranquillement à sa place sans la déranger, sans en profiter. Une hérésie dans l’économie actuelle, et pourtant l’une des voies principales à explorer en terme d’environnement, le chemin vers l’abaissement de toutes les atteintes à l’environnement.