Financez Ebb !

par Dre Papillon

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Eh oui, vous assistez bien à l’apparition d’un système PayPal sur notre blog ! Non non, nos articles ne deviennent pas payants, rassurez-vous.

C’est simplement que, d’abord, nous voulions découvrir davantage ce système rigolo de paiement et ça nous amusait beaucoup de le mettre en place ici.

Ensuite (et surtout), plusieurs d’entre vous savez que je pars en Afrique l’été prochain… (Vous me voyez venir !)

Le projet est maintenant définitif. Je vais me joindre à Mer et Monde et aller au Sénégal m’impliquer bénévolement dans des petits postes de santé de la grande périphérie de Dakar, pendant 6-8 semaines. Voici quelques témoignages d’autres étudiants du domaine de la santé, si vous voulez vous convaincre un peu de l’utilité réelle de la chose.

Le Sénégal est un pays d’Afrique de près de 10 millions d’habitants, à majorité musulmane (95%), où les femmes ont chacune en moyenne 5 enfants ; l’espérance de vie y est de 55 ans ; la mortalité infantile, de 135 pour 1000 ; le taux d’alphabétisation des adultes, de 37 % ; et la densité médicale y est d’un médecin pour 8000 habitants en dehors de Dakar. On y trouve encore beaucoup de praticiens traditionnels et de marabouts qui sont d’ailleurs consultés de prime abord. Le wolof y est parlé par 80 % de la population et le français, langue officielle, par 33 %. L’économie du pays est surtout rurale, basée sur la culture d’arachides, de mil, de sorgho et de riz. L’électricité n’est pas présente dans de nombreux villages. Enfin, le pays se classe 154e sur 173 selon le dernier indicateur de développement humain du PNUD.

Les maladies les plus fréquemment rencontrées au Sénégal sont le paludisme (malaria), l’anémie et autres carences nutritionnelles (vitamine A, iode…), les problèmes parasitaires intestinaux (helminthiases surtout), les diarrhées, les infections urinaires et les maladies respiratoires. La polio, la tuberculose, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, le choléra et la lèpre y sévissent également. La prévalence du sida y est de 1,43 % de la population, ce qui représente un véritable succès. Il y a encore beaucoup de malnutrition infantile, une fois l’allaitement maternel terminé. Les conditions d’hygiène ne sont pas toujours bonnes, et il y a un manque flagrant de personnel, de matériel et de structures médicales. Il y a aussi un grand manque de formation et de connaissances médicales de la part des soignants autres que médecins ou sages-femmes. Le personnel de la santé est par ailleurs surchargé de démarches administratives et souvent démotivé par l’ampleur de la tâche. La population est loin d’avoir toujours accès aux médicaments même de base (antipaludiques, antibiotiques, acétaminophène ou paracétamol…), pour différentes raisons : ruptures de stock, prix trop élevé…

À part ça, Mer et Monde est une ONG sérieuse qui compte parmi ses partenaires des gens comme l’ACDI, le Ministère des Relations internationales du Québec, le Ministère des Affaires étrangères du Canada et l’Association québécoise des organismes de coopération internationale. Mer et Monde n’a pas de projet en tant que tel en Afrique ; ils fonctionnent plutôt par des partenariats locaux.

Je suis très contente d’avoir pris la décision de partir avec cet organisme. Je bénéficierai d’une formation très complète (bien que fatigante : 75 heures) avant le départ, d’une structure relativement sécurisante sur place et d’un hébergement en famille d’accueil, chez l’habitant, ce qui est sûrement encore la meilleure façon de s’intégrer à la communauté locale et de comprendre la culture ambiante. Je vais sûrement découvrir beaucoup de choses, sur moi et sur les autres. Je serai sûrement choquée par la confrontation culturelle parfois, mais au fond ça ne manquera pas d’être enrichissant de s’ouvrir ainsi au monde.

Et pour en rassurer certains, je suis tout à fait consciente du fait que le “courant humanitaire” n’est pas toujours utilisé à bon escient et est un peu galvaudé. Pour certains, il sert à se nettoyer la conscience, pour d’autres, c’est une façon de faire du tourisme (“un peu d’humanitaire au Kenya, ensuite un peu en Tanzanie, ensuite un peu en Afrique du Sud, ensuite un peu en…”). Ce n’est pas mon cas. Je sais aussi que malgré toutes les bonnes intentions, il arrive souvent que l’on nuise plus que l’on fasse de bien là-bas. C’est pour ça que j’ai beaucoup réfléchi à mon projet et que j’ai fait un choix que j’estime consciencieux.

Je suis certaine qu’au fond une expérience de coopération Nord-Sud peut être très positive lorsque bien menée (de façon ouverte, adaptative, souple), même s’il est certain que cela ne change pas le monde. Je sais que ce que je pourrai faire sera minime et restreint mais j’estime que c’est toujours mieux que rien. Je ne veux pas “aider l’Afrique”, je veux seulement aider un peu ne serait-ce que quelques personnes. Et comprendre, surtout. Enfin, je sais que ce ne sera pas facile, je ne me fais pas d’illusions, mais je pense vraiment pouvoir y arriver et m’y préparer.

Concrètement, je vais pouvoir faire des choses assez variées. Hygiène, prévention, alimentation, soins de base (pansements, vaccins), et observation, bien sûr. Faire fructifier un peu ma formation, quoi. Je vais sûrement apprendre beaucoup et aider un peu aussi. Je l’espère.

Je compte amener tout mon attirail médical : stétho, sphygmo, marteau, oto-ophtalmoscope, histoire de pouvoir examiner. On m’a aussi conseillé d’apporter des gants, des compresses stériles, du désinfectant, dont on manque chroniquement là-bas. J’aurai dans mes bagages une valise de médicaments, principalement des antibiotiques.

J’ai également commencé à consulter des ressources en santé publique, en santé internationale et en médecine tropicale. J’ai entre autres déniché ce superbe bouquin, très complet, pour m’auto-former un peu : Médecine tropicale.

Sans compter que j’ai des vaccins à me faire faire, des achats à effectuer (billet d’avion, filet moustiquaire, répulsif à moustiques, filtre à eau…), des frais à assumer (formation préparatoire, hébergement et alimentation sur place, visa, prophylaxie anti-malaria…).

Bref, j’ai pensé que certains d’entre vous pourraient être intéressés à m’encourager un peu, même de façon symbolique (5 $ ou 5 euros suffisent !). Le système PayPal est déjà en place ; il est fiable et sécuritaire.

Cette campagne de financement est garantie 100% vraie et sincère. Beaucoup de gens donnent pour toutes sortes de causes sans trop savoir à quoi sert leur don, quels intermédiaires se graissent la patte au passage, si le moindre sou se rend finalement vraiment là où sont les vrais besoins. Ici, tout sera utilisé en toute transparance et directement !

Voilà, je m’essaye quoi ! Et si un blog pouvait servir à ça aussi, après tout ?

P.S. Pour ceux qui n’aiment pas PayPal, qui n’ont pas de compte ou pas confiance, ou qui veulent me prêter ou me donner directement du matériel, il reste la bonne vieille poste-escargot ! N’hésitez pas à m’écrire pour me demander mon adresse…


Petit historique du projet sur ce blog :

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