Simone gifla la charogne sacerdotale. La charogne à ce coup rebanda. Elle fut déshabillée ; sur les vêtements, à terre, Simone accroupie pissa comme une chienne. Simone ensuite branla le prêtre et le suça. J'enculai Simone. *Histoire de l'œil*, Georges Bataille

Je demeure circonspect suite à cette lecture…

Ajouts :

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Illustration de Hans Bellmer,
Histoire de l'oeil, le grand livre subversif de Georges Bataille publié en 1928 sous le pseudonyme de Lord Auch et clandestinement jusqu'en 1967 tant les fantasmes, la frénésie sexuelle, les meurtres, les profanations, les transgressions, l'obscénité et l'érotisme irriguent somptueusement ses pages jusqu'à l'insupportable. Pierre Assouline, [Playboy aime Bataille](http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/2006/05/playboy_aime_ba.html), [La république des livres](http://passouline.blog.lemonde.fr/)

Même couplet à la fin de chaque session universitaire : c’est fini et ça fait du bien. Ce 19 juin est sous le signe de la fin en fait. D’abord, un projet sur lequel je travaillais depuis plusieurs mois au boulot a été en “production” ce matin, avec succès. Dans le même temps, j’ai terminé mon cours d’entrepreneurship technologique par une présentation orale et deux rapports à rendre. Petit bonus, ayant fait la “meilleure” présentation pour notre projet, nous avons gagné une petite bouteille de Porto. Sympa !

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Taylor Fladgate tawny 20 years porto


Une bonne petite bouteille de Porto que nous dégusterons un de ces soirs avec mon partenaire de projet

Maintenant l’objectif est de ne pas s’écrouler à rien faire pendant des mois. Des projets sur le feu, comme d’hab’ donc c’est pas le moment de se laisser aller ;)

Il y a toutes sortes de façons de mettre du privé dans la santé, certaines dont on a raison de se méfier et d’autres moins.

Difficile, par exemple, de ne pas prendre l’exemple de la France, qui offre l’un des meilleurs systèmes de santé au monde (mais pleinement dans le trou, j’en conviens). Chose certaine, le privé y est bien implanté dans le système global, quoique difficile à distinguer du reste.

Une clinique privée là-bas (qui peut être un véritable hôpital) a beau appartenir à des intérêts privés, être gérée et entretenue par le privé, le patient ne s’y fait pas moins rembourser les soins de la même manière qu’ailleurs. S’agit-il d’un genre de partenariat public privé (PPP) ? C’est possible. Les lignes directrices et les exigences demeurent régies par le gouvernement ; l’application en est excellente et favorise la diversité de l’offre de soins de santé sans désavantager qui que ce soit. Ce n’est certainement pas la cause du surcoût de la santé.

Il y a certes un phénomène de mutuelles d’assurances complémentaires en France aussi. Mais elles demeurent TRÈS abordables comparativement à ce qu’on trouve ici et ne servent souvent qu’à payer un petit pourcentage de soins et de médicaments non couverts. (Alors qu’ici, des pans complets de la santé n’existent pas pour le régime public… À commencer par les yeux, les dents et les médicaments !)

À l’inverse, le privé tel que pratiqué aux États-Unis ou ailleurs au Canada, apparaît particulièrement injuste et propice à aggraver encore les inégalités. Car je ne vois pas comment, à partir d’une offre globale de soins limitée en quantité (particulièrement la main-d’oeuvre), on peut aider le système public en en rendant une partie inaccessible à une frange majeure de la population ! C’est mathématiquement impossible.

Si je devais approuver une implication privée en santé, ce serait celle invisible pour les patients et ne modifiant en rien leur capacité d’accès aux soins.

Dans les autres exemples dont on pourrait s’inspirer à partir de la France, il y a l’idée du ticket modérateur, mais bon, pas celui proposé par notre ami Castonguay hein. C’est complètement débile de faire payer aux gens plus que la valeur réelle de la chose ! (Je rappelle qu’il proposait 25 $ alors qu’une consultation de base avec un généraliste vaut même moins que ça…) Le ticket modérateur se doit de demeurer surtout symbolique : 1-2 $, 5 $ à la limite…

Une autre idée qui pourrait être bonne serait d’envoyer une facture des soins reçus. À force, la médecine est devenue un service qui semble aller de soit, être dû, et ne rien valoir, alors qu’il n’y a rien de plus faux. Les gens, à force de ne pas savoir, en sont devenus très déconnectés de la réalité.

Sérieusement, il n’y a qu’en médecine que, souvent, la moitié des patients prévus ne viennent pas à leur RDV. Pour n’importe quel autre RDV non honoré sans préavis de 24-48h minimum, le professionnel concerné vous en fera payer la consultation quand même ! Même une femme de ménage le fera ! C’est le respect le plus élémentaire et de base qui soit…

Je termine avec un joli petit exemple de l’application actuelle du privé sauvage en santé, ici-même en notre belle contrée.

Ma maman, pour ceux qui ne le savent pas, souffre de gros problèmes psychologiques. Elle a une “dépression majeure chronique réfractaire aux traitements” et en est invalide.

Un jour, elle a voulu contracter une assurance privée pour couvrir tout ce que le public ne couvre pas (dentiste, optométriste, médicaments, physiothérapie, etc. et… psychologie aussi). Elle a été honnête et a déclaré ses ennuis de santé, comme il se doit.

Eh bien elle s’est retrouvée avec une assurance qui accepte de tout couvrir comme pour tout le monde, SAUF les médicaments et soins reliés à son trouble psychiatrique. Que ce soit ses médicaments anti-dépresseurs, une éventuelle psychothérapie pour essayer de s’en sortir ou même une hospitalisation qui pourrait s’avérer nécessaire, l’assurance ne lui rembourse RIEN.

Quel incroyable non-sens qu’un système qui vous soigne tout sauf ce dont vous avez le plus besoin.

On pourrait imaginer, à terme, un système où le cardiaque ne se fait pas rembourser ses traitements spécifiques, le diabétique ses hypoglycémiants et insulines, le sidéen sa trithérapie, etc. On règlerait bien vite le problème, n’est-ce pas ?

Le monde roule vraiment à l’envers. Et vive le privé, qui sait mieux que quiconque ce dont vous avez vraiment besoin…!

Ça fait un certain que je les ai en main, mais il faut bien que je montre mes précieux billets :)

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Give it away, give it away, give it away !


Direction, le Centre Bell en septembre !

J’aime tellement les Red Hot que j’en fait pousser chez moi !

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(to be) Red Hot Chili Pepper !


Piment d’intérieur

J’ai une question d’ordre botanique à ce sujet : mon arbre à piment (quel est le nom d’ailleurs) fait très régulièrement des fleurs. Cependant, depuis le temps, une seule est devenue un piment. Est-ce que quelqu’un sait ce qui amène une fleur à pimenter ?

Enfin, je ne suis pas mécontent. Il y a un an, ceci n’était qu’une petite graine, maintenant c’est un arbre à piment !

On demande toujours l’avis des adultes quand on réfléchit au choix de lieu de vie, et jamais celui des enfants. Ou alors, on fait passer sur leur dos le fameux choix de la maison en banlieue. Pourtant…

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White

Je suis née à Rouyn-Noranda, en Abitibi. Par la suite, j’ai vécu alternativement à Rouyn et à Val-d’Or, au gré des pertes d’emploi du paternel. La vie en région était très adaptée à l’enfant que j’étais, enfin, je n’ai rien à en redire. Les maisons y avaient de grands terrains non clôturés parfaits pour jouer avec tous les amis du quartier. Notre “voisin” arrière était un grand bois non aménagé, type forêt avec roches volcaniques. Très amusante ère de jeu, et on pouvait y cueillir en été les fameux petits bleuets de l’Abitibi pour en faire des tartes délicieuses. Les grandes pelletées de neige de l’hiver ne sont que pur bonheur quand on a moins de 10 ans.

Je ne suis jamais retournée là-bas depuis mon départ. Je me demande souvent comment c’est maintenant. Chose certaine, de temps en temps, je m’occupe de patients qui proviennent des régions éloignées de notre belle province, et je suis toujours renversée par leur humanité, leur grandeur d’âme, leur gentillesse infinie, tout simplement. Et ce, même quand on les traite de façon honteuse parce qu’on trouve qu’ils n’auraient pas dû venir…

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Red

(Certes, il ne faut pas trop généraliser, et c’est aussi en Abitibi que ma mère s’est fait le plus martyriser dans le monde du travail… Se faire imposer de voyager Rouyn-Val d’Or matin et soir en plein mois de janvier dans le noir et sur les routes verglacées quand on a un bébé de 3 mois et une fillette de 2 ans qui attendent à la maison, ça bousille une santé humaine de façon indélébile, garanti…)

J’ai ensuite vécu l’époque de l’éveil de la conscience et l’adolescence en banlieue nord-est de Montréal, une ville dortoir sans centre-ville, sans attraction, sans lieu de culture sauf la bibliothèque dont j’ai usé à outrance. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours trouvé la mentalité de banlieue très fermée sur le monde, comme s’il y manquait quelque chose. Dans des magasins tous pareils et sans choix, j’avais du mal à trouver chaussure à mon pied, me croyant du coup complètement difforme et anormale. Jusqu’au jour où j’ai découvert la diversité et le choix, en ville… C’est comme ça que Wal-Mart devient roi : là-bas, on trouve de tout pour pas cher, même si ça brise au bout de deux semaines.

J’y ai aussi découvert le snobisme. Quand j’allais chez des amis, leurs parents (et les enfants aussi !) remarquaient la marque de mes vêtements, ou plutôt l’absence de marque. Avant ce jour, je ne savais pas que les vêtements pouvaient avoir une marque ni que ça avait la moindre importance…

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Delicate iris versicolor

J’allais à la première école accessible de l’île de Montréal. Il y avait des noirs et des Italiens, et je trouvais ça vraiment très incroyable. Je pensais que toutes les petites filles asiatiques étaient toujours des enfants adoptées. Je me sentais un peu prisonnière de vivre dans une banlieue où tous les déplacements se font en voiture et où même les amis habitent trop loin.

Mes parents devaient se lever outrageusement tôt le matin, et rentraient bien tard le soir, devant se taper les longues distances de route dans le trafic monstre de la transhumance quotidienne. Je pense pouvoir affirmer que j’aurais nettement préféré voir ma mère deux heures de plus par jour et vivre en appartement que d’habiter dans une grande maison mais passer ma vie dans divers services de garde.

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Sunny flowers ! :)

Plus tard, j’ai aussi vécu une année à Paris et trouvé l’expérience difficile, un peu asphyxiante. Le rythme de vie effrené ne permet pas de profiter de la ville comme quand on y passe en vacances l’été. Tout ce qui reste au quotidien, c’est un logement exigu, des rues étroites et sans soleil bordées d’immeubles trop hauts. Oppressant. Un manque flagrant d’espaces verts et de verdure en général. Des places publiques et des lieux de vie tellement civilisés que même de fouler les pelouses y est interdit, encore plus de s’y allonger. Sans oublier la peur sourde au ventre lorsque l’on se trouve par mégarde en certains lieux, à certaines heures…

Nous habitons maintenant Montréal et je trouve que c’est le meilleur des mondes. La multiculturalité et l’ouverture au monde y sont inspirantes, la vie artistique et culturelle y est intéressante, ça bouge, c’est vivant, il se passe toujours quelque chose. L’architecture y est hétéroclite, il y en a pour tous les goûts ; même la laideur parsemée participe à la beauté globale et troublante de la ville. Une beauté mitigée, qui n’apparaît pas au touriste du premier coup d’oeil comme d’autres villes pimpantes du monde, mais qu’il faut découvrir petit à petit, apprivoiser.

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Curious (stupid ?) squirrel

La qualité de vie y est bonne. La taille des logements est raisonnable et il y a plein d’arbres et de parcs. J’ai plaisir à me déplacer en vélo l’été, à me sentir libre, sans me trouver excessivement en danger de le faire (mais un peu quand même, entre les nids-de-poule ;). Dans notre quartier, il y a partout des fleurs comme je n’en ai jamais vues, et je reste sans mots devant tant de beauté. Quel don de joie et de partage de la part de tous ces citoyens qui prennent la peine et le temps d’entretenir leur petit bout de terre, leur bac ou leur coin de ruelle, pour le plus grand émerveillement des passants, pour l’harmonie du tout, gratuitement.

Moi qui, venant de l’Abitibi puis de la banlieue, croyais qu’il n’existait que les épinettes et les géraniums orange sur terre ! Me voilà bien déboussolée !

Finalement, je trouve la vie en ville moins froide, moins indifférente et moins égoïste que celle en banlieue, quoi qu’on en dise. Un quartier, c’est comme un village à l’intérieur la ville, il existe un véritable savoir vivre ensemble. Si si !

Je peux comprendre que des adultes finissent par choisir la vie en banlieue, après avoir connu l’excitation et la frénésie de la vie en ville. Ça ne leur enlève rien. (Enfin, la seule chose que je ne comprends pas, c’est qu’on puisse choisir sciemment de passer autant de temps dans une voiture pour aller travailler au lieu de vivre un peu plus…) Mais ce n’est pas du tout la même chose que de découvrir la vie pour la première fois de ce point de vue sur le monde un peu atténué, assourdi et lointain.

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My hand with those delicate flowers

Si un jour nous avons des enfants, j’aimerais qu’ils grandissent en ville, comme mon Parisien de mari (qui n’en est pas traumatisé pour autant ;)). J’aimerais qu’ils côtoient toutes sortes d’autres enfants, pas juste des copies d’eux-mêmes. J’aimerais qu’ils apprennent à appréhender le monde comme il est réellement, avec tout son bruit, sa cohue, ses dangers, sa vie, sa diversité.