Continuons dans les films pour enfant: Robots. Production Blue Sky de 2005 correspondant parfaitement aux goûts robotiques de notre plus grand. Film en image de synthèse très classique dans sa trame: un jeune et gentil robot, de basse classe mais inventif, débarque dans une grande ville, se fait des amis tout aussi abandonnés et, grâce à son talent et sa persévérance, renverse le méchant oligarche qui voulait contrôler le Monde en privant les robots des pièces de rechange dont il a le monopole pour les forcer à acheter à la place de coûteux accessoires de luxe.

Spiderman, spiderman & batman

Montréal, le 16 juin 2013.

La cupidité aura donc été vaincue par l’ingéniosité naïve du héros qui devient ainsi le bras droit d’un nouvel oligarche, certes plus magnanime et le Monde est sauvé. Derrière une impression de critique de l’impitoyable capitalisme, le système reste en place alors que le héros a démontré au cours de ses pérégrinations qu’il était possible de se passer des pièces de rechange officielles au profit d’une démarche DIY ne coutant quasiment rien mais qui aurait mis à sac l’économie robotique.

Le tout produit et distribué par la Fox, organe d’un des plus impitoyables capitalistes conservateur qu’il soit. Le modèle économique actuel est capable de se montrer son cul dans un miroir et d’en rire.

Mais levant les yeux et les mains vers le ciel, il dit en pleurant: “Béni soit, Seigneur, ta patience, qui souffre qu’il y ait sur la terre des gens qui parlent de toi si bien et qui usent si peu de la loi, comme ces misérables, ces aveugles, qui s’imaginent qu’en volant et en prêchant ils peuvent te satisfaire, comme ils satisferont les princes tyrans qui règnent sur la terre.”

Fernao Mendes Pinto. Pérégrination. (traduction de Robert Viale, 1983)
Arrietty le petit monde des chapardeurs

À la maison, nous avons un péché mignon: Parfois, enfin environ une fois par an, après avoir couché les enfants, nous regardons des films… des films pour enfants. Le choix de la semaine passée était Arrietty, production récente des studios Ghibli. Un film comme Miyazaki sait les faire (bien qu’il ne fut que scénariste), un conte initiatique finement ciselés, se déroulant dans un univers poétique et accueillant comme les enfants peuvent en imaginer, peu d’antagonisme entre les personnages, une morale présente mais pas inutilement normative et une esthétique faisant que chaque plan vaudrait d’être admiré longuement.

Difficile en l’état de comprendre que Disney soit en train de se départir de cette magnifique machine à faire rêver que sont les films d’animation faits main.

Depuis le début du mois le SPVM multiplie les actions à l’égards des cyclistes. Ainsi au moins six « trappes à cyclistes » ont été répertoriées ce matin, 12 juin. Non pas que je sois contre une clarification des droits et devoirs des cyclistes; étant piéton à mes heures perdues, il m’arrive d’être consterné par les agissements de certains cyclistes.

Sauf qu’il y a la manière et l’intention. Lorsqu’un ami me dit avoir reçu deux contraventions pour réflecteur manquant (une pour chaque roue), lorsque j’en vois un autre se faire arrêter devant moi parce qu’il avait fait son stop, mais visiblement pas assez, je me demande quelle est l’intention.

Une trappe à cycliste

Coin Rachel et Chambord, Montréal - 5 juin 2013
Photo de François Démontagne

Alors depuis le début du mois, comme plusieurs autres cyclistes, j’évite les pistes cyclables car c’est là que se trouvent les trappes à cycliste. En effet, il me manque un reflecteur de roue et bien que mes pneus aient une bande réfléchissante, bien que j’utilise des attaches des bas de pantalon également réfléchissantes, mon vélo n’est pas conforme. Je roule donc à des endroits où j’ai moins ma place pour éviter une amende de 47$, jusqu’au jour où j’aurai une raison d’amener mon vélo au réparateur pour poser le réflecteur manquant… ou que les infractions sur concentreront sur les comportements réellement dangereux.

Opinion soumise à plusieurs journaux Montréalais aujourd’hui même.

Mise à jour: La lettre fut publiée dans Le Devoir en date du 17 juin 2013 en plus de m’avoir valu une interview figurant dans un article en date du 13 juin.

Ciel et Terre

Quelque part entre Chicago et San Francisco - 26 mars 2013

Certains iront croire que c’est un moyen de remplir des lignes; peut-être est-ce le cas. Toujours est-il que mes rêves prennent beaucoup de place ces temps-ci. Mes cauchemars me réveillent en pleine nuit et nuisent à notre sommeil.

Ce matin, toutefois, ce n’est pas un cauchemar qui a retenu mon attention, mais un rêve assez psychédélique: j’étais sur les bords de l’Hudson, de nuit. Une sorte d’estacade en béton à fleur d’eau barrait le fleuve sauf proche de la rive opposée où un chenal semblait être dessiné à l’attention du trafic maritime.

Tandis que j’empruntais cette jetée avec l’impression de marcher sur l’eau, une aurore boréale apparaissait au-dessus de ma tête. Une aurore boréale avec une conformation bien particulière, sorte de marbrures irrégulières vertes et bleues zébrant le ciel et ressemblant fort à certaines textures psychédéliques que j’utilisais du temps où je faisais du 3DSMax.

Marchant “sur” l’eau, l’aurore se reflètait à mes pieds et je me retrouvais ainsi complètement englouti dans un espace lumineux et bigarré dans lequel je me sentais d’abord bien et apaisé puis finalement étourdi et apeuré. Au bout de quelques instants je gagnais la rive et cette luminescence spatiale disparaissait.

Quand je faisais du 3DSMax, il fallait souvent quelques minutes à mon bon Pentium 120 pour calculer une simple image. Dans un rêve comme celui-ci, le cerveau est capable de produire “en temps réel” des images sublimes et complexes, détails à l’appui. Ainsi, dans ce monde onirique, je me rappelle avoir noté l’effet de la capilarité de l’eau là où mon pied affleurait la surface et de la déformation ainsi infligée au reflet du ciel.

Déception ouverte

Déception est peut-être un terme un peu fort.

Hier avait lieu la plénière de la Table de Concertation sur les données ouvertes de la Ville de Montréal où toute personne intéressée par les données ouvertes était conviée. La participation citoyenne (hors Ville) était autour de 15. Sachant que le but était de prendre connaissance de l’évolution du dossier de l’année passée, des plans de l’année prochaine et d’élire les trois porte-paroles de la société civile (et porteurs de projet), la participation est effectivement décevante.

Communauté des données ouvertes

Le mouvement d’ouverture des données n’est rien en l’absence d’une communauté qui puisse échanger avec les gouvernements lorsque ces derniers ouvrent la porte. Échanger ne peut pas non plus se limiter à envoyer une wishlist de données ouvertes et lorsque ces données sont publiées, que rien ne se passe.

Peut-être est-ce pareil dans les autres villes, mais hier il me semblait que la “communauté” des données ouvertes à Montréal se limite à une poignée de personnes, toujours les mêmes. Cela s’est également traduit par une participation insuffisante lors des rencontres bimestrielles de la Table.

Retard?

La Ville de Montréal est en retard sur d’autres villes comme Vancouver. Mais l’ensemble des réalisations de l’année passée est notable: changement de la licence, politique interne obligeant les directeurs à rendre des comptes sur l’ouverture des données, stratégie de libération proactive des données demandées dans des demandes d’accès à l’information et enfin un budget pour un portail de données en bonne et due forme.

Considérant l’organisation de la Ville, le manque de leadership politique (nous n’avons pas de Maire Bloomberg) et enfin le contexte politique toxique de l’année écoulée, il serait vexant de lever le menton sur cette liste de réalisation.

On se plaint que la Ville est pleine d’employés avec une faible littératie technologique (et ce fut discuté hier), mais ce n’est qu’un reflet de la population. La communauté des utilisateurs de données ouvertes ne devrait pas se limiter aux développeurs. C’est de ce coté que se trouve désormais le gros du travail.

Des projets porteurs

Mais tout n’est pas perdu –heureusement! Les projets proposés pour la Table sont tous excellents. Je vais laisser à l’équipe de la Ville la primeur de l’annonce des projets mais j’espère que cela donnera à la communauté en question l’opportunité de s’agrandir. Plus d’ouverture vers les milieux non-geek, des porte-paroles emballant et motivés, et un soutien net de la Ville.

J’espère ainsi que la “communauté” saura se structurer autour de ces projets qui ont vocation à être plus que des hackathons ponctuels, et plutôt des efforts au long terme et ouverts à tous.