Cet article intitulé C’est le 29 mai 2005 que Chirac est mort politiquement et pour de bon, cette fois, extrait d’un livre à paraître le 10 mars, me laisse simplement sans voix. La guéguerre, que je pensais plus symbolique qu’autre chose entre la Chiraquie et Sarko (Nicolas, Paul, Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa au complet), est en fait une guerria meurtrière où tous les coups sont permis et plus encore. Incroyable, à se demander si ceci ne sort pas des fantasmes de l’auteur.

Quelles sont ses sources, comment est-il en mesure de révéler des propos tenus au téléphone ? Je ne sais pas, mais venant du directeur du Point, j’espère un minimum de vérification des sources. Et le pire c’est que ceci n’empêchera surement pas Sarko de récupérer les reines du pouvoir et de piétiner Chirac (qui rappelons-le, aura surement les juges sur le dos dès la fin de son mandat !)

Suite à un billet d’Olivier, voici quelques réflexions sur le modèle immigratoire canadien. Ces réflexions dépassent le cadre des questions soulevées mais il me pardonnera surement ;)

Tout comme Olivier, je suis Français installé au Québec depuis plus de 3 ans (je pense que nous sommes d’ailleurs en concurrence pour celui qui décrochera sa citoyenneté le premier).

Le modèle immigratoire est basé sur la sélection des immigrants sur leurs compétences (formation + expérience), l’âge (pas trop vieux ni trop jeune) et certaines caractéristiques comme les langues maitrisées. Le résultat est une immigration avec un taux de scolarisation de niveau universitaire proche de 50%. On est loin des réfugiées politiques qui représentent une portion assez faible (13% des immigrants en 2004).

Le Canada, et chacune des provinces, met en place un programme d’intégration qui coute surement bien cher : formations sur le nouveau pays à l’arrivée, tissu associatif communautaire supporté, programme d’intégration au travail. La France souffre assez mal la comparaison. Ce n’est pour autant que ça va bien… au contraire, ça a même tendance à empirer comme l’expliquait un article récent de la Presse : les nouveaux arrivants sont de plus en plus pauvres et rattrapent de plus en plus difficilement le niveau de vie moyen. Bien que théoriquement bien rodé, le système Canadien souffre de nombreuses lacunes que j’ai eu l’occasion de tester moi-même.

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Fort Napoléon

­ La première est la sélection des profils. J’ai tendance à considérer que la force se trouve dans le diversité (et c’est aussi l’avis de la nature paraît-il), mais le gouvernement tend à sélectionner de profils “en demande”, par exemple les informaticiens en 2000. Sauf que le temps qu’un gouvernement décide de mettre un métier en demande et le temps de faire les démarches pour les candidats, l’économie a pu se retourner. En 2002, les informaticiens au chomage étaient légion. Plus généralement le Québec (au moins) a cherché pendant des années des universitaires alors que les besoins sont criants au niveau des techniciens.

Ensuite, malgré les efforts des gouvernements, bien que la population soit convaincue de l’intérêt de l’immigration, les entreprises demeurent tatillonnent envers les immigrants… tout en se plaignant de manquer de main d’oeuvre qualifiée ! La fameuse première expérience nord-américaine fait très mal et oblige bien des immigrants qualifiés à se taper des jobines, alors que des entreprises conservent des postes ouverts des mois de temps… en pleurnichant de ne trouver personne. Les entreprises font beaucoup trop les difficiles alors qu’elles sont le cul sur un tas d’or.

Comme le faisait remarquer Olivier, l’immigration représente annuellement près de 1% de la population canadienne. On peut difficilement “importer” des centaines de milliers de personne sans faire face à des problèmes. La politique canadienne se veut communautariste : l’état respecte les spécificités de chacune des communautés. Les haitiens se sont ainsi isolés et représente maintenant la communauté la plus pauvre, une communauté jugée comme “à problème, 2 ou 3 générations après les premiers arrivants. Il est à craindre que ceux qui arrivent maintenant posent problème dans 20/30 ans. Par ailleurs, l’affaire du Kirpan montre que la tolérance a des limites et à force de laisser chaque communauté suivre ses coutumes, certains chocs deviennent inévitables (indépendamment de la justification raisonnable de ces chocs en question.)

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Safran

Enfin, il faut regarder les effets de l’immigration sur les sociétés. La politique immigratoire du Canada vient d’un constat tout simple : le taux de natalité est ras les paquerettes. Si on ne veut pas avoir une pyramide des âges catastrophique et conserver un dynamisme économique, il faut de la chair fraiche… étrangère. Pendant ce temps, les jeunes galèrent, s’endettent pour étudier et soit repoussent l’idée d’avoir des enfants, soit en ont et se mettent dans le trouble. Alors pourquoi ne pas mettre en place des politiques familiales (et sociales) efficaces pour aider les canadiens au lieu de démarcher les étrangers ?

D’ailleurs ce démarchage n’est pas sans conséquence pour les pays sources. Ces derniers ont besoin, parfois de manière criante, de leur main d’oeuvre qualifiée. Dans les pays en voie de développement, la portion de personnes qualifiées s’expatriant est bien trop importante. Dépenser 2% du PIB en aide au développement international est une chose, mais si c’est pour ôter aux pays aidés toutes les personnes capables d’assurer la poursuite du développement, ça ne sert à rien.

Au résultat, le système immigratoire canadien est surement l’un des plus performant : il couvre ses objectifs tout en assurant aux immigrants une vie de manière générale acceptable. Cependant l’immigration n’est pas un phénomène anodins, autant pour chacune des personnes se lançant dans l’aventure, que pour les nations concernées quand les volumes deviennent si importants. Ce qui m’inquiète c’est que les problèmes reliés à l’immigration ne sont jamais instantanés, les expériences d’autres pays le montrent. Le Canada, trop occupé à s’auto-congratuler sur son plus meilleur système immigratoire et sa société d’une ouverture sans commune mesure, pourrait un jour tomber de haut.

La nouvelle fait le tour des fils de presse : le Canada c’est mal, c’est plus du tout le plusse beau pays du monde. C’est le pays qui pirate le plus la belle chanson de la musique. Dommage pour les producteurs français qui essaient dernièrement de faire croire que l’Hexagone tenait la tête à ce chapitre, obligeant ainsi les artistes à se prostituer sur des sites douteux.

Il faut bien dire que quand il s’agit de faire passer une nouvelle loi sur le droit d’auteur, rien ne vaut une bonne annonce catastrophiste à souhait.

Si on regarde cet article (ou celui-ci) on cherche la preuve que le Canada est le plus vilain pays de la terre en terme de téléchargements. Pas le moindre comparatif, à peine un chiffre du nombre de téléchargements (estimés). Derrière ces articles (qui se ressemblent étonnament) on se dit qu’il y a possiblement un communiqué de presse de la CRIA dont l’objectif est de favoriser une législation “anti-contournement” de moyens de protection (type DADVSI donc).

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Iguane


Un dinosaure la CRIA ?

Sauf qu’avant d’utiliser un argument fallacieux comme le fait que telle artiste auraient du vendre tant de toune en ligne et que le manque à gagner est la cause du téléchargement, les gens de la CRIA devraient plutôt se demander si l’offre en matière de téléchargements légaux est à la hauteur au pays du traineau à chiens. Et la réponse est non : iTunes.ca est arrivé plus tard que son copain .com, est moins bien et ne couvre que partiellement la musique canadienne et zappe totalement la québécoise (bref, c’est très moyen pour le #1). Puretracks m’a envoyé chier quand j’ai voulu l’utilisé au motif que j’utilisait Linux. Quand à Zik.ca c’est une catastrophe en terme d’ergonomie (en plus d’être également partiel).

Remarquez cette petite perle à la fin de cet article (qui traite du “piratage” de la musique) : «L’Alliance canadienne contre le vol de logiciels estime que le piratage a fait perdre 14 000 emplois au Canada». Je vous laisse trouver le lien entre les deux sujets.

En attendant, la loi C-60 sur la réforme du copyright est sur la glace en attendant la reprise des hostilités parlementaires. Avec le profile tenu par la CRIA, il est fort à parier que le sujet va assez vite revenir sur le tapis. Par ailleurs, qu’un pays comme la France passe la DADVSI et les tenants d’une législation plus restrictive au Canada auront des ailes !

Merde, moi qui espérait que si Joyeux Noël gagnait un oscar, Pierre reviendrait peut-être bloguer ben… c’est rater !

Aujourd’hui on m’a remis un appel à bénévoles pour les 1er Outgames Mondiaux, «un événement sportif et culturel sans précédent», qui auront lieu à Montréal fin juillet début août 2006.

En lisant l’annonce en diagonale, ça semble sympa : 16000 participants attendus pour 35 sports, une partie se passant au stade olympique, de quoi faire bouger Montréal !

Fait du hasard, je passe devant une affiche pour ces jeux et remarque que le logo en couleur des jeux, arc-en-ciel. Un doute m’assaille : serait-ce les jeux gays dont on a tant parlé l’année dernière et dont je pensais qu’en bout de ligne ils avaient été annulés. La réponse est oui.

Je m’étonne du peu de clarté de la communication. Pourquoi ne pas donner le titre complet “1st World Outgames - Montréal 2006, Gay and lesbian sport and cultural Festival” plutôt que de parler d’un événement sportif et culturel sans préciser que ça s’adresse un public ciblé. Le nom des jeux n’est pas clair : Outgames, moi ça me fait penser à des sports en extérieur, et à moins que ce soit un concours de coming out, genre moi je fais le mien en plongeon alors que mon ami va le faire en courant. Enfin bref, je ne fais pas le lien. Même le site web, n’annonce pas franchement la couleur.

On nous bassine constamment avec la fierté gay qui veut que les gays ne doivent pas avoir à se cacher, vivre paisiblement selon leurs mode de vie, mais pour le coup on semble préférer se faire discret. On ne va pas le dire trop fort, surement pour ne pas trop effrayer du monde et assurer un minimum de bénévoles. Car rien dans le document que j’ai reçu n’explicite clairement ce que sont ces jeux, il faut être coutumier de quelques acronymes comme LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi- et Transexuels) qui apparait très discrètement une fois, et GLISA (Gay and Lesbian International Sport Association). Bref, discretion. C’Est dommage et ça me semble paradoxal.

D’ailleurs l’inscription est-elle limitée aux seuls LGBT ? Rien dans les Terms and Agreements ne le dit clairement mais après avoir lu ces termes, il semble clair que cet événement s’adresse à un public particulier. Mais pourquoi ? Les homosexuels ont-ils une tare particulière ? Sont-ils rejetés au point de devoir rester entre eux ? À moins qu’ils ne soient simplement interdis de J.O ! Ou bien ce sont les hétéros qui sont définitivement trop repoussant pour rester avec eux ?

Bref, je m’explique mal l’intérêt de faire ça, hormis de mettre en évidence une différence qui n’existe pas (au niveau sportif).

Quoiqu’il en soit, ça va surement mettre de l’animation en ville ;) Du 26 juillet au 5 août donc, à Montréal, le plus important rassemblement sportif depuis les J.O de 1976, c’est pas rien !