Hier j’ai eu une journée incroyable dont je suis revenue toute tremblotante.

Le matin j’ai fait ma première ponction (retiré 80 mL de liquide séro-sanguinolent). Rien de bien extraordinaire mais un des premiers gestes médicaux que je pose vraiment…

L’après-midi j’ai reçu un jeune patient qui a subi une opération assez incroyable. Heureusement, j’étais déjà tombée à la renverse en lisant cette technique chirurgicale il y a quelques années, dans mon livre d’orthopédie. Ça m’a évité de tomber de ma chaise devant lui, hier, en le voyant retirer son pantalon. Suite à un cancer, on avait dû lui enlever le bas du fémur et le genou. Mais au lieu d’amputer bêtement toute la jambe, on a pris le bas du tibia et du péroné pour finir un genre de cuisse, et la cheville pour fabriquer un nouveau genou (mais en mettant le pied à l’envers, bien sûr). Je vous jure que c’est très impressionnant à voir.

Enfin, j’ai eu une première patiente qui m’a profondément attristée. Une dame de l’âge de ma mère, qui me faisait tellement penser à elle. En grande souffrance d’une métastase osseuse qu’on allait lui opérer. Qui commence à comprendre, qu’on a dû lui faire comprendre, que ce qui l’attend, c’est les soins palliatifs. Une si gentille dame, si seule, qui pleurait. La vie est tellement, tellement injuste. Pourquoi ? C’est la première fois que je me suis sentie si abattue par la situation d’une patiente, que j’ai eu beaucoup de mal à chasser de mon esprit. J’en tremblais encore en rentrant à la maison.

Bien sûr, il ne faut pas ramener les patients à la maison ni les laisser s’immiscer dans notre vie. Mais je ne sais pas trop encore comment endiguer ce genre de flot d’émotions…

Il s’est fait sous mes yeux et le surlendemain il n’était déjà plus là.

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Étonnament, la dernière version est celle du bas

De l’art urbain, pas vulgaire, esthétiquement réussi. Pas une de ces saloperies, une signature ridicule et moche, non, graph sobre, sur un mur qui visiblement n’attendait que ça.

Certains commerces à Montréal paient pour avoir ça sur leur mur… c’était peut-être le cas d’ailleurs puisque les auteurs l’ont fait en pleine journée.

Mais cette forme d’art ne semble pas plaire à tout le monde. Le surlendemain le mur avait retrouvé sa “pureté” originelle, morne et ennuyante.

Possiblement que j’ai été trop gourmand quant à ma capacité de travail/occupation pour cet automne :

  • Mon boulot, surement jusqu’à la fin de l’année (32 heures/semaine plus les déplacements pour s’y rendre, même si c’est pas long);
  • 2 cours de maitrise, 3 heures chaque plus le travail perso (estimé à 6 heures/semaine pour chaque cours et il est difficile de faire moins car la charge est assez importante), jusqu’à la fin de l’année;
  • Ma demande de passage au doctorat qui me prend pas mal de temps en lecture et en réflexion, pour le mois de novembre;
  • Des demandes de bourses pour le futur doctorat (fortement conseillé par mon éventuel possible directeur de recherche), pour mi-octobre et pas commencé… hum;
  • La préparation du mariage (Ebb en fait une bonne partie mais j’en ai aussi un peu), en Janvier mais doit être bouclé avant;
  • Île sans fil avec ses réunions, sa liste de diffusion très active et surtout le fait que je voudrais participer au développement;
  • Projet Montréal que j’aurais voulu participer et aller aux rencontres;
  • L’aikido, bloguer et les sorties diverses avec des gens;
  • Dormir (/me gros dormeur), manger et le reste.

Chose certaine, tout ne rentre pas !

Les deux derniers éléments de la liste sont difficilement contournables si je ne veux pas péter un cable. Les 3 premiers peuvent difficilement être enlevés également car j’ai besoin de fric et que si je ne fais pas ma demande maintenant et si ne prends pas ces cours, je suis bon pour attendre plusieurs mois voire un an pour avoir de nouveau une fenêtre. Ceci dit, je lacherais bien mon boulot sur-le-champ… j’ai bien cru que j’allais le faire lundi dernier tellement j’en pouvais plus d’être à mon bureau !

Inutile de dire que la préparation du mariage ne peut souffrir aucun retard :)

Restent les demandes de bourses qui vont sauter car je n’ai quasiment aucune chance de les avoir. Projet Montréal, je vais en parler autour de moi, mais pas plus. Île sans fil entre dans une phase qui m’intéresse beaucoup, mais d’ici la fin de mon boulot je vais me contenter de suivre les activités sans trop y participer. Je pense que je vais également réduire mes lectures diverses et notamment bloguesques qui me prennent facilement une heure quotidiennement (quoi que j’en fait une partie du boulot mais il ne faut pas le dire :D)

Ces choix n’ont pas été faciles mais sinon je vais tout foirer. En espérant que ce sera suffisant pour faire rentrer le reste et le mener ces projets à bout dans de bonnes conditions.

Des sujets refont surface au gré du hasard. Ces jours-ci c’est le droit à l’image.

Je suis d’abord tombé par hasard sur ce billet de Jean-Pierre Cloutier sur le droit de photographier des personnes dans la rue suite à la diffusion du documentaire de Gilbert Duclos.

Le sujet est également revenu sur la table avec l’interdiction progressive de photographies au Louvre. Je ne comptais pas bloguer sur le sujet jusqu’à ce que je tombe via Tristan sur cette page de profil Wikipedia d’une personne expliquant ses démarches pour essayer d’obtenir le droit de photographier le Louvre pour l’encyclopédie libre.

Le plus croustillant se trouve à la fin quand les représentants du Louvre demandent 364.66€ TTC initial plus 91.16€ TTC/an supplémentaire pour cette photo-ci au nom du droit d’auteur de l’architecte (la photo ayant été prise par un contributeur qui l’a été laissé au domaine public).

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La Pyramide du Louvre, sciemment diffusée

Je ne dirais jamais combien il me semble inconcevable que de tels droits d’auteurs s’appliquent sur des monuments.

L’interdiction de publication de photos avec des personnes sans avoir demandé l’avis, mettons (Dans l’affaire Gilbert Duclos, l’appel spécifie bien que c’est la publication, avec une personne reconnaissable qui cause le préjudice et non la prise de la photo. Bien entendu, n’importe quel site web est une forme de publication…); l’interdiction de photos dans Le Louvre est déjà intolérable (Officiellement c’est pour éviter que les gens prenant trop de photos ralentissent le flux de visiteurs qui va croissant, mais selon plusieurs témoignages dont celui cité plus haut, c’est pour éviter que de trop bonnes photos soient prises par des amateurs…) ; mais alors interdire des photos extérieures et coller des tarifs exorbitants pour des contructions qui font partie du patrimoine culturel d’un pays tient de l’hérésie pure et simple. Et c’est d’autant plus le cas pour des musées !

Bordel de merde de bordel de merde !

Après une annonce officieuse il y a quelques mois, des articles dans Science (article réservé aux abonnés, via Lemonde.fr et slashdot) confirment que la sonde Voyager 1 vient d’atteindre une des limites du système solaire.

Cette limite, connue sous le nom de termination shock, correspond au moment où les vents solaires ralentissent pour ensuite se fondre avec l’espace environnant dans le bow choc (le choc d’étrave, un peu plus éloigné, la comparaison maritime dans Lemonde permet de bien comprendre).

La sonde est désormais à 14.1 milliards de km ! Difficile de croire que nous, en tant qu’espèce, avons envoyé un petit morceau de métal aussi loin… et qu’il réponde à l’appel depuis 1977, un an avant ma naissance. Dommage que depuis les ambitions se soient largement restreinte (mais on note un petit regain dernièrement mais malheureusement les fonds ne sont pas encore au rendez-vous).

Je me rappelle de l’époque, où, petit, je lisais mon livre fétiche de Laurent Broomhead (Oui oui, Laurent Broomhead n’a pas seulement présenté Pyramides et j’étais accroc à son livre) sur l’Univers.

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La plaque de Pioneer 10 et 11

La plaque fixée à Pioneer 10 et 11 (Sondes qui ont finalement rendues l’âme en 1995 et 1997) me fascinait, tout comme le radio-émetteur d’Arecibo qui envoyait des messages à l’attention d’éventuels extra-terrestres. Savoir que les Voyagers émettent encore et viennent de valider des théories sur le système solaire m’enchante réellement ! Selon les estimations, les sondes devraient aller jusqu’en 2020, permettant à Voyager 2, dont les instruments sont en meilleur état, d’atteindre aussi le termination shock et à Voyaher 1 d’atteindre le Bow shock.

C’était le post astronomique du mois :)