Comme signalé précédemment, j’ai fait un petit lifting à notre blog d’amour parce que j’en pouvais plus de l’ancien design (en fait j’avais pas réussi à faire quelque chose qui me plaisait mais ça me fatiguait énormément de le refaire.) Bref, j’étais bon pour le refaire un peu pour fêter ses 2 ans.

Les nouveautés ? Pas tant que ça en fait. La principale pour le lecteur c’est l’ajout d’un fil RSS 2.0 nettement plus complet que l’ancien RSS 0.91 (toujours existant) : Les textes sont complets, les liens fonctionnent et les images apparaissent dedans.

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Dans notre ruelle

Vous avez donc maintenant le choix entre une version abbrégée, plus légère, histoire de savoir quand c’est mis à jour mais il faut aller sur le site pour lire tout, et une version complète mais qui pour plusieurs raisons peut ne pas fonctionner sur tous les agrégateurs (laissez-moi un commentaire si le fil RSS 2.0 ne fonctionne pas chez vous alors qu’il devrait). Et je conseille encore une fois aux lecteurs d’utiliser des lecteurs de fils RSS, ça vous tient au courant que les blogs sont mis à jours(Il existe toutes sortes de lecteurs RSS pour tous les goûts, il en existe en ligne, pour Windows, pour Mac et pour Linux, et c’est méga-simple d’utilisation alors merde !) !

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Notre rue

Sinon vous aurez donc remarqué les petites photos flickr, site où nous mettons nos photos, qui tombent au hasard sur nos deux comptes. Je devrais également ajouté un lien vers des galeries photos thématiques hébergées ici même (encore quelques trucs à faire).

Également une zone “blogo-voisins”, ainsi qu’une section “soutiens” qui pointent vers les initiatives que nous soutenons d’une manière ou d’une autre. La photo d’accueil change à chaque fois. Évidemment certaines le font moins bien que d’autres, ce sont surement celles que je changerai le plus rapidement ;)

Le reste, c’est du connu et du classique. Si vous avez des problèmes d’affichage, des remarques sur le design ou je ne sais quoi d’autre, n’hésitez pas à laisser un commentaire :)

Bon, tentative de nouveau design avec SPIP 1.8.1. Si ça ressemble à n’importe quoi, rafraichissez.

Une fois en état de fonctionnement, je préciserai les quelques améliorations apportées qui peuvent intéresser le lecteur.

(Note avant d’aller me coucher : il semblerait que le fil RSS soit un peu cassé pour le moment, je regarderai ça demain :)

Autant dire ce qui est, je ne suis pas animé d’une force vitale exceptionnelle. Tout au mieux j’arrive à me trainer à l’aïkido.

Comme promis, voici une séquence jardinage car en l’absence de Ebb, les plantes sont devenues mes amies ! Déjà grande découverte de la semaine : le menthe, ça fait même des fleurs. Bon en revanche ça goûte rien.

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Fleur de menthe

Autre découverte : c’est bien gentil de planter pleins de graines les unes à coté des autres, mais quand ça grandit, ça se marche dessus et ça pousse mal. Moralité très néo-darwinienne, il faut enlever les pousses le plus faibles pour avoir une bonne croissance des meilleurs plants. Mes graines de basilic et de menthe poussent bien mais celles que j’ai mis en balconnière dehors se sont fait attaquer par des mautadit d’écureuils (on m’avait dit que je finirais par les détester).

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Petite entrée du quartier chinois

Bon, sinon j’aimerais que les gens arrêtent de se plaindre de la température ! Oui, il fait chaud, mais on se plaint la moitié de l’année qu’il fait froid. Alors merde à la fin. Même moi que je ne supporte pas la chaleur habituellement, j’aime ça en ce moment : un petit 30°C avec un soleil assez doux, et pas trop de smog à Montréal. Ok, dans les appartements il fait chaud et je comprends ceux qui bossent chez eux. Mais c’est bon pourtant. Moi le midi je vais faire une sieste dehors à l’ombre, 15/20 minutes… super. C’est tellement mieux que de rester cloitrer dans nos cubes climatisés (Les USA sont encore en train de faire chier leur peuple en voulant changer la date du changement d’heure été/hiver, tout ça pour économiser quelques heures d’éclairage dont il a été prouvé que ça a un impact faible, alors que baisser le niveau de climatisation aurait surement plus d’impact !) à fond et éclairés au néon ! Beurk

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Couloir de métro

Ce temps clément me permet aussi de me déplacer quasi uniquement en vélo depuis mon retour (l’achat de ma carte mensuelle de métro se trouvera surement être une pure perte…) Un jour, peut-être, je serais courageux et j’irais me balader à Juste pour rire puis aux Franco (qui malheureusement finissent à peine quelques jours avant le retour de Ebb, c’est bien dommage).

Un aspect particulièrement frustrant avec les questions environnementales réside dans l’absence de certitudes scientifique à laquelle s’ajoute des intérêts souvent divergents. Le réchauffement climatique en donne un bon exemple.

Un autre exemple aujourd’hui sur l’intérêt de la production d’éthanol comme remplacement/additif au pétrole.

Première salve : cyberpresse relaie la sortie d’une étude montrant que l’éthanol nécessite plus d’énergie à être produit qu’il ne contient d’énergie. Bref, c’est en pure perte, le seul avantage pour le producteur doit alors résider dans les aides gouvernementales (déduction personnelle). Toutefois l’article précise que tout le monde n’est pas en accord avec cette vision. Petite recherche pour tomber sur la Renewable Fuels Association qui sous ce nom assez générique se trouve être un lobby pro-éthanol à base de maïs. Et en cherchant un peu, on se rend compte que les échanges par communiqués de presse ne datent pas d’aujourd’hui entre ce lobby et l’un des auteurs de l’étude, Pr. Pimentel. Ces gens (le lobby) nous disent eux qu’on a un rapport de 6 entre l’énergie consommée et le potentiel énergétique de l’éthanol. Mon a priori sur le sujet étant qu’il est plus facile d’oublier des coûts énergétiques de production que d’en rajouter…

Deuxième salve : Slashdot s’en mêle en publiant un article longuement commenté comme à l’habitude (plusieurs centaines de commentaires, certains intéressants). Plusieurs références d’articles circulent, certains allant dans le sens de l’étude citée, d’autres non (il ressort toutefois que les études négatives sont quasi systématiquement liée au même professeur Pimentel.)

Ces études sont tellement complexes qu’il est tout bonnement impossible pour une personne n’ayant pas des connaissances dans le sujet de s’en sortir. Ceci se rapproche énormément du sujet que je devrais traiter dans mon éventuel doctorat, l’analyse du cycle de vie ou comment quantifier tous les intrants d’un produits et donc quelque part son impact environnemental et son coût économique. De telles bagarres sur un produit finalement assez simple (on prend des graines, on les fait pousser, on récolte le maïs et on le transforme en éthanol en suivant un processus assez connu bien qu’en étant en évolution) montre combien sur le principe l’ACV est un concept intéressant mais auquel on peut faire dire bien des choses !

Une conclusion sur la question de l’éthanol ? L’association Union of Concerned Scientists propose une vision générale sur l’utilisation énergétique de la biomasse qui permet de se faire une idée globale sur le sujet. On peut y lire que la production d’éthanol à partir de maïs a un rendement faible mais positif (on se dit que mal fait c’est possiblement négatif). Toutefois, il existe d’autres sources organiques (certaines herbes à croissance rapide notamment) avec lesquelles le rendement serait plus élevé et dont la production serait moins nocive à l’environnement (le maïs, ça tue la terre).

Alors pourquoi on s’entête sur le maïs ? Bien parce que ça fait vivre cette économie représentée par des grosses firmes et de gros lobbies et que par conséquent l’administration en place a décidé d’y mettre des gros sous. Bien qu’étant une solution intéressante mais non renouvelable techniquement parlant (La biomasse est non-renouvelable en ce sens que la source énergétique ne se renouvelle pas d’elle-même comme le soleil ou le vent. Dans le cas du maïs, il faut le faire pousser ce qui nécessite la consommation d’autres produits et un travail constant. À ce titre, le nom de l’association “Renewable Fuels Association est un peu trompeuse à mes yeux), la voie de l’éthanol mérite d’être creusée mais est loin d’être parfaite, et ne le sera jamais, ni d’être employée de manière optimale à l’heure actuelle.

Je suis de retour à Dakar depuis hier soir et là je reviens tout juste d’une magnifique journée à la plage, avec un ciel magnifique, une eau chaude, des vagues agréables… Ca fait du bien de se retrouver un peu.

Je suis donc déjà revenue de Sendou où tout s’est très bien passé. J’ai eu une famille d’accueil assez facile, plus riche et plus éduquée que d’autres puisque c’était celle du chef du village. Le bonhomme en tant que tel m’était assez antipathique, donnant des ordres aux femmes (qu’il a au nombre de 4…) et aussi à moi, et vivant très oisivement finalement. M’était aussi foncièrement antipathique l’adolescente avec qui je devais partager le lit, et à vrai dire, je n’ai pas pu beaucoup dormir depuis 2 semaines… Il faut dire que les Africains sont bien plus à l’aise avec leur corps que nous, et ne sont nullement gênés par le fait de te grimper dessus en plus nuit tous coudes dehors… Bref… En plus sous une moustiquaire, normalement ça fait du bien de se sentir isolée un peu du reste, c’est féérique et rassurant, mais là il y avait quelqu’un dans ma bulle et c’était vraiment gênant.

Je suis devenue très amie avec l’aînée des enfants, âgée de 30 ans, qui parlait bien français et était très gentille. Ses 2 enfants, 4 ans et 1 mois, étaient aussi à croquer. (Je veux un bébé noir d’ailleurs ! ;) Les autres enfants ne parlaient pas vraiment français et le comprenaient parfois seulement. Evidemment les Sénégalais sont très portés sur le rire et on a parfois l’impression qu’ils se moquent, mais j’étais prévenue. De même ils sont très insistants pour qu’on mange beaucoup. Mais comme ma formation à Montréal était excellente, je suis très zen face à tout ça et je réponds moi aussi souvent par le rire (et quelques phrases poussivement en wolof).

Deux des filles ont d’ailleurs tenu à me tresser toute la tête, ce qui a pris un bon 8h. Malheureusement je me suis vite sentie sale, ça démangeait et me donnait chaud, c’était trop fragile… Alors j’ai déjà tout défait. Surtout qu’à force de voir toutes sortes de dermatoses, des poux, de la gale, de la teigne, je voulais vraiment pouvoir bien me laver la tête !

Sinon le village était assez tranquille, mais pas toujours propre, le sol était souvent une vaste poubelle, et la mer aussi, avec des vieux filets, des hameçons, des poissons morts et plein de choses peu ragoûtantes. Les rues étaient non pavées, donc excessivement boueuses en cette saison des pluies. D’ailleurs après une forte pluie cette semaine, une bonne trentaine de centimètres d’eau s’était accumulée dans la cour intérieure, qu’il ont souké vaillamment. Avec l’eau commencent aussi à sortir de plus en plus d’insectes qui m’inspirent de moins en moins. On n’a aussi plus un d’eau ni d’électricité pendant plusieurs jours.

On fumait souvent le poisson au village dans de fortes odeurs, mais pour le reste l’air était pur et les champs de baobab très jolis. Et en fait voilà 2 semaines que je mange du poisson midi et soir… Vivement des pâtes, du fromage, du yaourt… Comment font-ils pour ne pas manquer de calcium ? On buvait le thé tout les jours, très bon mais drôlement sucré.

J’ai un seul regret, et il est surtout dommage pour vous. A mon arrivée, j’ai vu, devant la première maison du village, une femme et à côté d’elle un grand pélican. J’étais en voiture et je n’ai pas pu le prendre en photo. Je n’ai pas revu de pélican de tout mon séjour, sauf hier, en quittant, toujours en voiture. Pas eu le temps de prendre la photo, mais je l’ai dans ma tête. On dirait qu’il était là pour m’accueillir et me souhaiter au revoir.

Les gens là-bas avaient une attitude moins difficile qu’à Dakar, attendant parfois plus qu’une minute pour demander en mariage et ne cherchant pas constamment à vendre quelque chose, puisqu’il n’y avait rien à vendre. Par contre les enfants me servaient très lourdement le fameux “toubab” que je ne peux déjà presque plus souffrir… Je me suis aussi fait draguer en masse (parfois lourdement aussi), et souvent héler un peu partout. On dirait que les gens ne peuvent pas se retenir de venir te parler parce que tu es blanc. Le manque de solitude commence vraiment à me peser. Impossible de passer inaperçue, d’être seule un peu, même quand j’allais au bord de la mer tôt le matin discrètement. Tout le village surveillait toutes mes allées et venues, faits et gestes.

Mon niveau de sociabilité est assez variable selon mon humeur, bref, je suis fidèle à moi-même. J’ai tout de même eu quelques discussions intéressantes sur le sujet de la polygamie, sur les pays occidentaux, etc, avec quelques hommes. Les contacts avec les gens demeuraient parfois difficiles même en village, parce que les hommes veulent quand même toujours savoir mon statut marital et/ou me parler d’immigrer en Occident, et parce qu’il subsiste toujours un fond d’envie chez les femmes aussi, qui ne peuvent s’empêcher de te dire que le moindre de tes chiffons est joli, qui te scrutent sans cesse avec une attention gênante, te copient, etc. Parfois leur rire me semblait une façon de reprendre le dessus sur moi (je ne sais pas bien laver le linge car ça ne fait pas le bon bruit de mousse, etc.)

Sinon je suis allée quelques fois avec la famille dans une ville un peu plus grande, au marché, mille fois plus calme qu’à Dakar, où je pouvais marcher sans être talonnnée et touchée ; seulement demandée en mariage. J’ai eu l’occasion de me faire faire un joli boubou, d’en faire faire un pour Hoedic que j’ai drôlement hâte de voir porter, et aussi une nappe pour ma maman, et un porte-bébé pour plus tard, hihi. Les tissus ici sont magnifiques et les tailleurs font du beau travail.

Cette semaine je suis aussi allée en charrette tirée par un maigre cheval au village peulh le plus proche, pour soigner un tuberculeux. Là-bas les gens vivent dans des huttes de paille, sans eau ni électricité.

Du point de vue du stage, j’y ai vraiment été choyée. Il y avait 15-20 patients par matinée à la consultation (donc pas le temps de s’ennuyer) que je faisais principalement seule (avec de l’aide pour la traduction) : questionnaire, examen, ordonnances, avec l’aide de l’infirmier pour les réalités africaines. J’ai vu énormément de cas de palu, diarrhées, fatigue et douleurs chez les femmes, affreuses plaies infectées et abcès, dermatoses diverses chez les enfants, et beaucoup de cas de malnutrition, presque tous les enfants en fait. J’ai eu l’occasion de gérer un cas de MST dans une famille polygame, pas évident. Et de prescrire du Viagra aux notables du village venus spécialement me voir. C’était varié et enrichissant. Je ne saurais dire si j’ai été vraiment utile cependant, mais peut-être un peu. En drainant un abcès à l’oeil, on sauve peut-être l’oeil. En faisant descendre quelques fièvres vraiment inquiétantes, on évite peut-être le pire. Etc.

Mais souvent les histoires des gens étaient excessivement confuses et peu claires. On voyait qu’ils écoutaient les conseils d’alimentation des enfants d’une oreille et que ça sortait directement par l’autre. Qu’ils prenaient l’ordonnance pour ne pas la faire compléter, faute d’argent ou d’intérêt. Ou qu’ils la complétaient puis se soignaient n’importe comment… J’ai l’impression que la tâche est immense et vraiment décourageante en Afrique. Le fait de soigner les problèmes aigus, surtout ici, me semble plus que jamais un patch sur de graves problèmes de manque d’hygiène et de prévention primaire.

Heureusement, “l’infirmier” (un gars formé sur le tas) avec qui j’ai travaillé était vraiment super. Très dévoué, intelligent, travaillant bien, dans une asepsie toute relative (les instruments ont-ils vraiment chauffé assez longtemps et à la bonne température ?) mais qu’il respectait de son mieux, etc. Il m’a positivement impressionnée comparativement aux histoires d’horreur que j’ai entendu des étudiants d’un groupe de médecine, dans d’autres cases de santé ailleurs. Je pense qu’il fait plus de bien que de tort par ses soins attentionnés et délicats, il ne se mouille par à faire ce qu’il ne sait pas faire, etc. Mais j’ai vu les résultats de soins mal faits dans des villages adjacents et il y a de quoi avoir des frissons d’horreur.

Maintenant je pars à Guédiawaye demain pour faire un stage sur l’hypertension et le diabète (il y en a énormément dans ce village apparemment), dans un groupe de femmes travaillant dans un relais santé. Ca semble une meilleure façon de toucher la population, j’ai hâte de voir ça. Il paraît que je serai là dans une bonne famille qui a déjà reçu plusieurs autres stagiaires. Avec un peu de chance ça se passera bien aussi.

Le week-end prochain je vais dans le Siné Saloum, plus au sud du pays, pour le repos de mi-stage que nous offre l’ONG. Ce sera dans un monastère avec des soeurs, au bord de la mer.

A la prochaine !