Terrible, Paris 2012 ne sera pas.

Personnellement je m’en fous parce que 1. je ne serais surement pas retourné à France à cette époque et 2. si j’y étais, les J.O seraient surtout synonyme de bordel monstre. D’ailleurs, à ce que j’ai pu en voir, et contrairement à ce que voulaient bien dire les médias, les parisiens n’étaient pas tous enchantés par la perspective de recevoir le J.O, bien au contraire.

Je suppose que la mairie de Paris va s’empresser de retirer toutes les décorations que j’ai tout de même eu le temps de prendre en photos (en fait, tout centre “historique” était aux couleurs de la candidature olympique, c’était assez moche.)

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Colored tunnel

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Pont des arts

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Pont des arts


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Hotel de ville de Paris

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L'assemblée nationale

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You looooose ! Mouhahaha

Plus quelques photos de Paris “normal” tout de même :

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La seine

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Place de la Concorde

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La madeleine

Ceci confirme aussi que Chirac fait foirer tout ce qu’il touche… il va avoir l’air d’un gros con au G8 face à Blair, ce qui ne devrait pas trop changer ses habitudes.

De toutes manières, tout ceci est une affaire de gros sous et n’a plus grand chose à voir avec l’esprit olympique, alors, no regrets amis parigots ;)

Que dire, si ce n’est que mon (court) séjour en France fut très agréable, la famille, le marié et la mariée qui se sont dit oui après une messe pas mal ridicule (deuxième fois de ma vie que je participe à une messe, la premìère étant pour un enterrement, pas étonnant que ça me choque)

Encore plus qu’à l’habitude, je n’ai pas eu le temps de voir tout le monde mais bon… z’ont qu’à venir ici aussi ! Merde à la fin.

Mais depuis mon départ de Paris, tout s’est mis à déconner : bordel monstre à Orly, retard d’une heure parce qu’un couple de cons ont eu l’idée de se blesser avant l’embarquement, déluge dantesque à l’arrivée posant de gros problèmes pour revenir chez moi, lait fraichement acheté périmé, grosse engueulade avec les cons de la STM et je dois en oublier.

Je vais faire mon maudit français mais il est vraiment des choses insupportables comme le “c’est pas ma faute”. Démonstration à Orly où, malgré la place disponible où nous faisions le check in, ce qui aurait permis de mettre un joli serpentin à l’américaine, c’était le free for all, tout le monde gueulait, etc. Inutile de faire la remarque à quelqu’un c’est jamais leur faute : ADP, la compagnie aérienne, la compagnie en charge de tel truc, jamais leur faute. Pareil pour la STM où rendu le 6 du mois il n’est plus possible d’acheter la carte mensuelle à ma station, du moins selon le caissier car d’après le service à la clientèle, elle devrait être dispo. Moralité, 30 minutes de marche inutiles, et une grosse engueulade forcément inutile parce que c’est la faute à personne et qu’on va rien changer parce que personne n’est en faute. J’aurais du suivre mon instinct de passer par-dessus la barrière… De toutes manières, les transports en commun à Montréal, c’est le tiers-monde (Je sais que “c’est le tiers-monde” va devenir mon expression fétiche puisque je n’ai pas arrêté de l’utiliser en France aussi)

Heureusement, dans le malheur certains essaient de faire mieux que les autres, comme Corsair, qui bien qu’étant une compagnie à petit budget fait bonne figure avec son service (et j’ai pu avoir une place au premier rang, super pour les jambes.) Idem pour mon chauffeur de tacos qui a réussi à me reconduire chez moi alors que tout était bloqué, que les égouts se prenaient pour des geysers et que les habitants désemparés essayaient d’enlever les détritus qui bloquaient les quelques bouches qui ne refoulaient pas.

Sans parler de mon boulot qui me fait royal chier… et donc inutile de dire que je n’ai qu’une envie : me tirer.

P.S : pour ceux qui voudraient des nouvelles de Ebb, je vais essayer de l’appeler ce soir pour savoir comment se passent ses premiers jours dans son petit village.

Finalement ce n est pas si difficile d ecrire un petit message d ici alors hop…

Je suis bien arrivee a Dakar aux petites heures du matin dans la nuit de lundi a mardi, sous la pluie. Le taxi dans lequel nous sommes montes etait une vraie epave, pire que la moyenne, et les rues etaient pleines d eau. Ce fut epique. Mon lit etait aussi mouillé par la pluie en arrivant. Bref, un peu difficile comme debut. Surtout que l on a commence par m amener au marche Sandaga le premier matin. Routes affreuses, pollution, puanteur, pauvrete, trafic, dechets qui jonchent le sol, assaillants en tous genres parce qu on est les seuls blancs, marchandage feroce… Le choc fut un peu brutal. Mais maintenant je m acclimate peu a peu.

Je suis allee a la mer une fois, ce qui m a reconciliee avec beaucoup de choses et m a fait un bien fou. C etait magnifique. Les enfants qui vous saluent et vous sautent dans les bras - pas ceux qui demandent de l argent incessamment, comme des bonbons - m ont aussi fait plaisir a decouvrir.

Je ne suis pas malade pour le moment, j ai seulement eu un coup de chaleur au debut avec un immense mal de tete, ce qui m a decouragee un peu. Heureusement que j etais mieux le lendemain. Je commence a m habituer a la temperature ambiante. Je sterilise mon eau, m asperge d anti moustiques et me cache sous la moustiquaire le soir de facon encore un peu maniaque pour le moment. J ai tout de meme deja une dizaine de piqures, evidemment.

La quartier de mon ONG est tres pauvre, constitue de familles qui squattent des immeubles en construction. Un chantier interminable. Le quartier est aussi une decharge a camions brises, et les plus pauvres essaient de les retaper et en font leur travail. Des familles vivent au bord de cette route vraiment invivable et irrespirable.

Il y a toutes sortes d animaux de la ferme partout, et les charettes partagent la route avec les voitures, presque toutes des vieux bazous tout pourris sur lesquels seul le klaxon fonctionne toujours. Je dors sur le toit de la maison la nuit alors j ai tout le loisir d entendre les appels a la priere de la mosquee la plus proche, les chevres et moutons qui belent, les chats et chiens errants qui se battent violemment.

Je pars lundi dans un petit village de pêcheurs, vers le sud, la Petite Côte, appele Sendou. C est un village pauvre ou on trouve un poste de sante pour un territoire de 5000 habitants. Il n y a pas de medecin la, seulement un infirmier forme sur le tas. J espere m y rendre un minimum utile en pansements et vaccins, sinon plus. On voudrait que je fasse une clinique d hypertension mais je doute d y trouver les instruments le permettant et encore moins les medicaments… De toute facon la population n aurait ni les moyens, ni la volonte de se traiter d une affection asymptomatique. Meme les Occidents se traitent tres mal, puisqu ils ne se sentent pas malades, alors…

Aujourd hui j ai fait l inventaire et le tri des valises de medicaments donnes, rapportes du Canada par les differents groupe. Ca donne vraiment l impression de faire de l humanitaire ; ces especes de patchs de medicaments avec lesquels il faudra faire mais qui ne sauront suffire et qui ne sauraient etre adaptes a la situation ici…

Je devrais rester dans ce village pour 2-3 semaines avant de revenir a Dakar pour un week-end, puis repartir dans un autre village du nom de Guediawaye. J espere que ma famille senegalaise me plaira et que ca se passera bien malgre mon wolof plus que debutant. Evidemment, cela me stresse un peu, ainsi que les conditions de vie la-bas, mais on verra bien…

La suite la prochaine fois !

En cette semaine et demie de congé salutaire parce que française, je vous laisse méditer ces grandes paroles desprogiennes qui auraient fait grand plaisir à Pierre avant qu’il ne disparaisse de la blogobille ; paix à son âme.

**Les canadiens** Il y a deux sortes de canadiens : les anglophones, qui parlent dans les angles, et les francophones, qui parlent normalement. Anglophones et francophones se vouent une haine tenace qui les incitent à s'entre-déchirer sans répis alors que la tempête fait rage et que les paquets de neige blafarde étouffent les cris moribonds du trappeur égaré dans l'immenseité insondable du Grand Nord d'où s'élève lugubre et âpre le meuglement désolé du canadadry, appelé aussi castor-tampax à cause de sa tête rouge et de sa petite queue blanche. Comment reconnaître un anglophone d'un francophone, quand on est sourd ? Portons un canadien à ébullition. S'il devient rouge, c'est un francophone. S'il ne devient pas rouge, c'est qu'il était rouge avant. C'est donc un anglophone. D'accord, direz-vous, mais comment reconnaître un anglophone d'un francophone, quand on est sourd et daltonien ? Je vous répondrai que si vous êtes sourd et daltonien, nous n'avons rien à nous dire. Pour avoir stagné une heure à un feu rouge derrière un sourd daltonien, je n'adresse plus jamais la parole à ces gens-là. Pourquoi les canadiens habitent-ils le Canada, alors qu'il fait un temps magnifique à Miami ? Tout simplement parce que les canadiens sont à la médiocrité ce que les têtes de cons sont à l'Île de Pâques : des monuments. On sent d'emblée que l'homme [canadien] est veule, mou, lâche, stupide et mesquin, voire socialiste. [Source](http://www.ibpc.fr/~dror/depdror.html), Pierre Desproges, Les étrangers sont nuls, Charlie-Hebdo (1981) via [iC](http://www.immigrer-contact.com/)

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Mini rosier

Je pense comprendre où est la différence dans nos systèmes de santé, pour faire de la France le fameux numéro 1 des classements dans la qualité des soins. C’est tout simple, c’est une question d’argent consenti, d’absence de virage ambulatoire et de rationnalisation (ou si peu !). On hospitalise pendant 24 heures des patients à chaque augmentation de dose de leur bêta-bloquant ; tout le monde peut arriver et partir en ambulance comme on commanderait un taxi au Québec… De manière générale, les hospitalisations sont longues, prudentes, et il y a beaucoup de personnel par lit… C’est impressionnant de voir cette armée en uniforme blanc, surtout avec la moitié de lits vides depuis mon arrivée !

D’un point de vue patients, beaucoup de tristesse cette semaine et ça me semble lourd à porter. Nos petits du moment vont très mal, et ça se voit. Celui qui est entré ce jour a des stigmates de souffrance partout, les grands yeux angoissés en sont pleins, les pleurs aussi sont différents et m’emplissent de pitié. Une image qu’on ne peut oublier. Pauvre petit à qui on a bidouillé des montages incroyables dans la poitrine à plusieurs reprises (je n’y comprends rien), mais qui est toujours si bleu. Et ça n’a que quelques mois.

L’autre petit est de toute évidence un échec chirurgical. Il faudrait le réopérer encore, mais les chirurgiens craignent qu’il ne survive pas à un nouveau passage sous le bistouri. Dans le service, on se demande aussi chaque jour s’il passera la nuit, tant le traitement médical ne suffit pas. Voilà une décision d’une délicatesse et d’une gravité insensée à prendre…

Sinon je suis allée faire une petite visite au service de neurologie pédiatrique dans l’hôpital d’à côté, où j’ai rencontré le très sympathique oncle d’un ami, chef du service. Il a l’air vraiment intéressé par les échanges internationaux et m’a accueillie avec chaleur et intérêt malgré son emploi du temps chargé. C’est intéressant d’aller dans ce service en particulier parce que beaucoup des enfants de mon service ont aussi des problèmes neurologiques (dans le cadre de plusieurs syndromes rares et compliqués ou parce qu’ils s’envoient des trucs du cœur au cerveau). J’avais eu l’occasion de lire plusieurs lettres échangées entre les services pour présenter des cas.

D’ailleurs, à ce sujet, vous devriez voir les belles lettres que s’envoient les médecins en France, c’est tout simplement incroyable et génial ! De longues lettres qui résument tout le dossier du patient, dictées sur magnétophone et tapées ensuite pas des secrétaires ultra rapides. Et ce, pour chaque patient qui sort ! Ça change des petites notes du Québec griffonnées sur un minuscule papier à prescription sur lesquelles c’est tout juste si on trouve une raison de référence… Et je ne suis pas sûre que les généralistes reçoivent d’aussi beaux avis des spécialistes consultés après coup ! Une copie de la lettre est même donnée ou envoyée au patient directement (bien qu’en termes plutôt médicaux et non vulgarisés). Voilà ce que ça donne d’avoir assez de médecins, qui ont le temps de bien faire complètement leur boulot…

Pour revenir sur la neurologie pédiatrique, voilà un domaine qui me déprimerait énormément. J’y suis aussi retournée le lendemain pour suivre la tournée (à plus de 10 dans la chambre des patients…!) et ce que j’ai vu m’a beaucoup frappée. En particulier, il y avait là un garçonnet de quelques années qui avait dû être opéré pour les amygdales. En post-op, il a fait un arrêt cardiaque et il aura fallu presque 2 heures pour le ranimer. Il est maintenant dans un état neurovégétatif, tout est fini pour lui… Et dire que les parents, prudents, avaient hésité, pour la chirurgie… Je comprends pourquoi les histoires avec des patients dans des comas comme ça font tant de bruit à chaque fois. L’être qui nous est cher est juste là, à côté, sur le lit, il respire, il a les yeux ouverts, il réagit parfois, et on l’aime toujours autant sinon plus, mais… Ce n’est qu’une illusion, il n’est plus là et ne reviendra pas. Je n’arrive pas à décrire à quel point c’est horrifiant d’être face à ça.

Mis à part ça, le tour fut très agréable, l’ambiance dans ce service est beaucoup plus accueillante et soudée. Le chef de service est très bon pédagogue et a un excellent contact avec tous les membres du personnel comme avec les patients, qu’il met littéralement dans sa poche à force d’explications qui les touchent. On vient de partout en France pour le consulter. Ça prouve bien que comme toujours, une expérience de stage dépend énormément de la micro-société dans laquelle on se retrouve. Je n’aurais certainement pas eu la même expérience de la médecine hospitalière française si j’étais restée là un mois (mais j’aurais appris bien moins, les cas étant trop pointus et spécifiques pour être d’une quelconque utilité de formation générale) ! Il est difficile de dire dans quelle mesure tout ceci est représentatif de quoi que ce soit ; que personne ne croie que je cherche à généraliser sauvagement dans mes remarques !

Chose certaine, mon stage est maintenant fini. Après avoir rencontré cette bande de joyeux lurons que sont les Remédiens, j’ai finalement quitté Lille en direction de Paris. Mes prochaines aventures me mènent maintenant au Sénégal et pour le coup, je ne vais vraiment plus vous donner de nouvelles ! Bon été !