Hier, je suis allée à Mer et Monde pour resigner mon contrat, étant donné un nouveau don que je viens de recevoir de la part de mon député.

Il faut un témoin à la signature de ce contrat, alors j’accroche Martin, le coordonnateur, qui passait par là :

“Hey Martin ! Veux-tu être mon témoin ?”, lui montrant du doigt l’endroit où il faut signer.

“Ah bon, tu te maries ?”, me répond-il du tac-au-tac.

Moi : “Non non ! Euh, c’est-à-dire que… oui je me marie l’hiver prochain, mais c’est une autre histoire. Et j’ai déjà un témoin d’ailleurs !” :)

Bon, d’accord, il en faut peu pour m’amuser…

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Parlant de mariage, nous avons encore été assez hyperactifs dernièrement. Suite à la réception de nouvelles réponses positives de communes dernièrement, nous nous sommes finalement retrouvés à avoir le choix de notre lieu de mariage.

Certains se souviendront que l’organisation d’un mariage à Terre-de-Bas, aux Saintes, relevait du folklorique très compliqué. C’est pourquoi nous déménageons notre projet vers Ste-Rose, en Basse-Terre ! La terre ferme, la proximité de Deshaies avec tous ses services, logements et restos, et la proximité de l’aéroport pour les invités devant repartir dès le lendemain, ont fait pencher la balance vers ce choix pratique et rationnel, mais aussi empli de charme, nous l’espérons.

Nous avons profité de nos changements de plan pour revoir aussi notre choix de date. Puisque mon frère accepte d’être de la partie, ce serait dommage de lui faire manquer une semaine de cours ! Nous visons donc maintenant plutôt le samedi 21 janvier 2006. Nous ne devrions plus changer d’idée maintenant, puisqu’il va bien falloir finir par organiser tout le reste !

Du coup, pour satisfaire les demandes de la mairie, je suis allée subir ma fameuse visite prénuptiale, qui fut finalement expéditive étant donnée son inutilité pour moi. Je suis aussi allée faire rédiger un certificat de coutume et de célibat sur mon compte. Ne manquent plus que nos extraits de naissance, que nous avons fait venir, et nous pourrons envoyer notre dossier et procéder à la publication des bans ! On dirait bien que cette aventure se concrétise et prend forme, petit à petit… D’ailleurs, à mon retour de l’été, j’aurai même un essayage de robe à faire, c’est dire ! ;)

Daisypath Ticker

Martineau, journaliste assez connu au Québec a été victime d’une arnaque en ligne : réception d’un mail lui demandant de cliquer sur un lien pour faire des modifications sur son compte de banque soi-disant hacké. Technique de fraude pour récupérer toutes les données bancaires et zouh, 2000$ en moins. Toute l’histoire qui commence ici puis se poursuit , , et se termine ici.

Rappel : ne jamais jamais jamais cliquer (La technique s’appelle le phishing : En cliquant sur un lien plutôt que taper l’adresse soi-même, ça permet de hacker l’adresse web et de donner l’impression qu’on est sur www.mabanque.com alors qu’on est sur grosse.fraude.com) sur un lien dans un courriel, surtout si c’est pour rentrer des données confidentielles. Plus généralement il est extrêmement rare que les banques ou des gens comme paypal envoient des email et si c’est le cas, il est préférable de vérifier en personne.

Le site de la GRC propose quelques explications sur le sujet.

L’ADAMI y va d’une proposition de redevance sur les connexions Internet pour réménurer les artistes lésés par les téléchargements, notamment sur les réseaux P2P (Via La Presse Affaire). Comment dire ? C’est nul !

D’abord parce que personnellement je télécharge très peu, alors je ne vois pas pourquoi je devrais payer pour ceux qui téléchargent. Ensuite, mettons à 10 euros de redevance par mois (ce serait déjà énorme), je doute que ça comble tous les besoins si l’on considère la musique certes, mais aussi le milieu cinématographique et les industries du logiciel et du jeu.

D’ailleurs, les majors de la musique sont contre, et ils ont bien raison ; une telle redevance légaliserait de fait le téléchargement gratuit sur Internet et verrait donc une explosion dudit téléchargement

Ça me permet de sauter à un article de Wired recommandé par Michel et qui traite de la Long Trail, une théorie (?) voulant que la somme des petits “vendeurs” équivaut ou dépasse le marché des best-sellers (statistiques d’Amazon, Rapsody et Netflix face à leurs concurrents brick & mortar à l’appui). C’est aussi un hymne à la diversité et c’est ce que devraient comprendre les majors de la musique et du film qui, plutôt que de chercher les gros hits, devraient favoriser la diversité. Quitte à baisser le prix, avec des moyens comme Internet, il est certain qu’ils pourraient vendre plus de quantité. Rien n’oblige à passer d’office à ce modèle au complet, mais ils pourraient au moins se donner la peine d’essayer.

Cette remarque s’applique surement aux jeux vidéos, alors que se déroule Ze salon sur le jeu, le E3. Dans un article du Devoir (rédigé par le remplaçant de Michel justement ?), il est dit que l’industrie du jeu se porte bien. C’est vrai, on fait de beaux jeux qui se vendent beaucoup. Pourtant j’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous (en fonction de leur genre). Comme le signale l’article, les jeux sont désormais des super-productions cinématographiques approchant de plus en plus des images “réelles”. Pourtant, le meilleur jeu auquel j’ai joué se nomme Star Command, un jeu DOS qui date, si ma mémoire est bonne, de 1989 et dont le scénario était vraiment exceptionnel (mais inutile de préciser qu’en terme de représentation graphique, il fallait être assez imaginatif ;). Avis aux éditeurs de jeu, tout ne réside pas dans le processeur et les cartes graphiques !

Nous découvrons petit à petit le quartier autour de chez nous. À la première déception de ne pas avoir de grosse épicerie à proximité, on se console avec des spécialistes qui semblent de qualité à coté de chez nous : plusieurs bouchers avec du choix assez vaste, une méga-poissonerie (Waldman, 76 Roy Est, on dirait presque une criée), et de nombreuses fruiteries/mini-épiceries, dont une à un paté de maison.

Personnellement, je préfère nettement faire les courses dans ces conditions. Bien entendu, ça va changer notre manière de procéder puisque c’en est plus ou moins fini du one-stop shopping avec livraison. Bien que Cote-des-Neiges soit loin d’être horrible comme quartier, je comprends désormais pourquoi tant de gens vantent le Plateau et les quartiers autour.

New Appartment,  le salon
New Appartment,  la terrasse arrière

Concernant l’appartement, l’amménagement est à peu près terminé au point qu’hormis reposer la rampe d’escalier hier, j’ai pu m’offrir une journée glandouille, le bonheur ;)

Je ne suis certainement pas la première étudiante du monde à ressentir ce phénomène. Mais je dois avouer que l’idée d’en avoir grossièrement fini avec la théorie, avec la vie dans les livres sans conséquences, avec les cas inventés, m’occasionne une angoisse sourde au creux de l’estomac.

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Jour d'examen à l'Hôtel-Dieu

Il faut dire, je n’ai jamais été très “pratique”. Je suis plus à l’aise dans le monde des idées que dans celui de la cuisine, de la chimie, de la menuiserie ou du bricolage. Bref, je n’ai pas dix pouces au bout de mes métacarpo-phalangiennes, mais pas loin non plus !

Et là, je vais devoir vivre et agir pour de vrai, en 3D, avec mon corps au complet, toute la journée, tous les jours, toutes les semaines. Mes pensées et mes gestes auront des conséquences, serviront ou causeront du tort pour vrai, feront partie intégrante des soins donnés aux malades.

Je vais d’ailleurs devoir apprendre beaucoup de gestes précis et techniques en peu de temps. Poser un cathéter veineux central, une sonde nasogastrique, réaliser une ponction lombaire ou un bloc du nerf honteux ; voilà plusieurs des objectifs de l’externat qui me donnent des frissons. Et on a beau lire toute la théorie que l’on veut (ce qu’on n’a souvent pas le temps de faire dans la vraie vie, quand au milieu de la salle d’urgence, quelqu’un décide que tu vas poser ta première canule artérielle comme si tu savais déjà le faire, sans te superviser ni rien)… Donc en plus, on va être nuls, on va créer des pneumothorax avec nos premiers drains thoraciques, etc. Le stress et le doute vont nous enserrer la gorge, mais on va devoir jouer l’assurance devant le patient.

Comme autre difficulté de l’externat, je prévois le fait d’être constamment confrontée aux conséquences de mes actes et de mes non-sus devant mes supérieurs. Je suis assez sensible et je pense que d’encaisser cette masse de critiques, pas toujours forcément gentiment formulées, parfois moqueuses, risque d’être difficile pour moi. Il va falloir apprendre à m’assumer, ainsi que mes failles et mes erreurs, avec une attitude positive et un peu d’humour, non dans la dévalorisation. Mais finalement, cet apprentissage sur le terrain, cet avancement à partir des erreurs, est sûrement la meilleure façon d’avancer et de s’améliorer constamment.

Dire qu’en plus, personnellement, je vais tout le temps sombrer dans les vapes, avec mes malaises vagaux (grommelle-t-elle)… À la fin, je n’aurai plus aucun honneur à sauvegarder, garanti !

En ce sens, je dirais que l’expérience que je vais vivre au Sénégal va aussi m’aider à accepter les regards et les jugements sur ce que je fais. Je suis certaine qu’un Occidental doit s’y sentir bien humble. À force de tout faire par machine interposée, on vient à ne plus savoir faire grand-chose comme il faut, dans la vie quotidienne. Les gens là-bas risquent de trouver ça drôle, de nous voir si maladaptés, parfois. Il faudra rire avec eux et non pas s’en désoler. Sinon, on doit trouver le temps long…

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Des fleurs partout !

Et dire que l’externat, c’est déjà demain, ou presque ! Il me reste un examen final vendredi prochain (j’exulte), puis le dimanche je m’envole, pour commencer mon stage mardi le 31 mai, à Lille, en cardiologie pédiatrique !