Les cartons disparaissent petit à petit, ce qui nous permet d’apprécier un peu notre appart sans qu’il soit totalement vide ou au contraire submergé de cartons.

Je pense qu’au global, nous sommes satisfaits de notre choix. Certes, quelques petits désagréments, qui d’ailleurs se situent principalement dans la cuisine, trop petite et habitées par de chamants mais non moins encombrants hyménoptères. Sinon, et malgré quelques bémol, la qualité de l’appartement est supérieure au précédent que l’on parle des fenêtres, des robinets ou du chauffage (ça peut tenir de détail, mais ça change quand même).

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Notre nouvelle rue,

Le quartier, qui était, en soi, une raison du déménagement, ne nous déçoit pas non plus. À deux pas de la rue Duluth avec ses nombreux resto, proche de Saint-Denis, c’est très vivant, très coloré. Les gens prennent plus soin de leurs immeubles, les fleurissent, c’est agréable. Je suis à deux pas de l’aikido et je devrais pouvoir me rendre au boulot en vélo assez facilement sans trop suer, sans parler de la proximité des hostos pour Ebb. Cependant c’est avec un certain dégoût que ce matin, j’ai vu une femme ramasser du bout des doigts une seringue visiblement usagée laissée à l’abandon près d’un parc. Ça donne moyennement envie de se promener en sandales… sans parler des nombreux enfants qui peuplent le quartier.

Ce qui risque de manquer, c’est une grande épicerie à proximité. Il nous faut encore demander aux autochtones comment ils se nourissent (quand ils ne vont pas au resto :p).

Une fleur en bord de rue Fleur de cerisier Art ?
Graffiti in the rue Graffiti in the ruelle

Ce déménagement nous a bien entendu fort occupé. Personnellement je refais surface petit à petit bien que j’aimerais pouvoir passer plus de temps à décorer l’appart et faire ce qui doit être fait. Ebb entre sa fin d’année pleine d’examens et ses préparatifs pour la France et le Sénégal (départ dans 2 semaines !!) est également dans le bain. C’est dommage d’être tant occupé car j’aurais pas mal de sujets à traiter sur le blog mais ouf!, faut bien que je souffle un peu. Quelques changements se profilent également à l’horizon pour moi mais il est encore trop tôt pour en parler ;)

Sur le thème de l’éthique et de la déontologie, dans le cours que je viens de finir, nos professeurs essaient de nous inculquer plein de bonnes pratiques pour le futur.

Nous avons donc eu l’occasion de parler de l’inconduite sexuelle et des relations plus poussées entre médecins et patients. Certes, il y a beaucoup de choses qui vont de soi. Mais je ne pensais pas que la règle était aussi restrictive ! En gros, il suffit de retenir que “un patient doit toujours rester un patient” (ou “ce n’est jamais correct”).

Bon, en vérité, je ne me sens pas très concernée personnellement, simplement interpelée par une règle qui me semble excessive.

Et si j’avais rencontré Hoedic, non pas comme on a fait, mais plutôt en lui traitant une foulure dans une clinique externe ? J’aurais été obligée de le laisser filer à cause du contexte de la rencontre, pourtant plutôt anodin ?

Certes, je peux concevoir que ce soit plus délicat pour les relations à visée plus psychothérapeutique, avec tous les phénomènes de transfert et de contre-transfert. Mais zut alors, il n’y a pas de ça quand on donne un sirop contre la toux ! Je comprends qu’il ne faille jamais “exploiter socialement les confidences reçues à titre de médecin”, qu’on ne doive “jamais en tirer d’avantages personnels”, et qu’on ne doive pas utiliser les données du dossier à titre personnel, mais faut pas exagérer non plus…

Au moindre doute, il faut donc appeler le Programme d’aide aux médecins du Québec pour être suivi par un psychologue et suivre leurs balises prévues pour “s’en sortir”. Ils vont ainsi déterminer le type de médecin qu’on est (névrotique, en trouble de contrôle des impulsions, narcissique, psychotique…!) et tout et tout.

Mais pourquoi c’est pas correct ? À cause de la vulnérabilité du patient, de la confiance mise dans le processus de guérison, de l’intimité de la relation thérapeutique, de l’inégalité de pouvoir, etc.

Et ils nous ont donné une très longue liste des conséquences négatives que ça pourrait avoir de transgresser cet interdit.

Pour le patient : baisse de l’estime de soi, honte, culpabilité, colère, méfiance, dysfonction cognitive (!), confusion sexuelle et identitaire, dépression, isolement, stress post-traumatique (!), suicide…

Pour le médecin : tout ça aussi, plus des poursuites.

Éventuellement, à titre tout à fait exceptionnel, on pourrait se voir autorisé à entamer une relation amoureuse avec un patient, si la relation thérapeutique était ponctuelle et la raison de consultation pas trop délicate, si ni l’un ni l’autre n’est jugé trop vulnérable ou à risque. Il faut alors cesser la relation thérapeutique, laisser s’écouler une “très longue période de temps” et effectuer une “sérieuse réflexion” avec un “professionnel compétent en matière d’inconduite sexuelle”.

Ils vont pas un peu loin ?

Hier était la Journée Nationale du Denim. D’autant plus bizarre que c’est en soutien à la lutte contre le cancer du sein. Le principe : porter du denim (un jeans quoi), une petit ruban rose en forme d’étoile et donner 5$ pour la lutte contre le cancer.

Moralité, hier tout le monde s’est pointé denim-causual alors que moi j’étais “normal”, sans cravate puisque ces dernières étaient encore encartonnées. J’ai du passer pour le gars qui s’en fout.

Faut dire que les affichettes qu’ils avaient foutues un peu partout dans nos locaux n’étaient pas très claires : Journée Nationale du Denim. Vous m’excuserez mais on fait plus clair pour parler du cancer du sein. Ok, j’aurais du me douter de quelque chose puisque c’était tout rose partout et qu’on voyait des femmes dessus. Mais bon.

Puis de toutes manières, même si j’avais voulu participer, j’aurais pas pu : j’ai pas de jeans ! Haha. Alors le problème est vite réglé. Puis j’ai encore un peu de mal à comprendre pourquoi porter un jeans pour ça, enfin bref.

Ne vous inquiétez pas si nous ne sommes pas très actifs en ce moment : bien que les cartons sont en large partie déballés, il reste beaucoup d’installation à faire ainsi que des petites habitudes à prendre !

Les cartons viennent de passer à l’attaque, ils se multiplient comme des bactéries orgiphiles réduisant ainsi à chaque instant notre espace vital. Bientôt ils auront recouvert la fenêtre et nous seront plongés dans l’obscurité totale jusqu’à ce que mort s’en suive… ou qu’on les pousse de là samedi pour les mettre dans notre nouvel appartement.

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La cohorte de cartons

Presque tout est prêt. Restent seulement les ordinateurs qui ne sont pas encore empaquetés, mais ramenés à leur plus simple définition, ainsi que quelques vêtements et de quoi faire un ménage final.

Nous quittons donc le quartier Cote-des-neiges qui, sans être désagréable, est un peu trop excentré. Aller à l’aikido, à Yulblog ou à toute autre sortie nécessite une synchronisation de toutes les instants avec des bus trop rares ou alors un tour un métro trop long. Bref, on est chiant et nous voulons être central… comme nous l’étions à Paris quand nous habitions près de la Madeleine.

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Par ici la sortie, tout le monde descend

Désolé pour les quelques 70 mails, dont certains attendent déjà une réponse depuis 1 semaine, désolé aussi pour les 500+ messages dans mon lecteur RSS, mais ça attendra surement le milieu de semaine prochaine pour que je m’y remette. Bon week end à vous tous, et ayez une petite prière pour mon dos, celui de Caro et celui des quelques amis qui vont nous aider parce que les cartons de livres sont lourds en sacrament !

La photographie, c’est vraiment un super passe-temps ! Je dois avouer être complètement obnubilée, ces temps-ci, par la découverte de l’univers de Flickr, sa facilité d’utilisation, son aspect communautaire… Je découvre des photos magnifiques des quatre coins du monde et ça m’enchante totalement. Regardez en particulier phitar (via Etolane), ses photos sont à tomber en bas de sa chaise !

Et avec le printemps, la chaleur et les rayons du soleil, j’ai de plus en plus de plaisir à sortir mon propre appareil-photos au moindre prétexte, pour tenter de prendre de jolis clichés, de mieux maîtriser mon appareil et de m’améliorer.

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Corde à linge

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Le chien garde sa corde à linge ?

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Fenêtre


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Le temps des tulipes

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Vue de Saint-Henri vers le centre-ville

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Caserne de pompiers de Saint-Henri


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Hôpital Juif

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École primaine sur CDN

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Presbytère de Notre-Dame-des-Neiges

Je dois également avouer être également enchantée par mon cours de multisystèmes. Cela clôt vraiment en beauté mes trois années de préclinique à l’université. On révise un peu tout, en tout cas les choses vraiment importantes, et on apprend à réfléchir comme jamais en grand, en général, en intégré, comme dans le vrai corps humain, dans la vraie vie, dans le vrai patient. De quoi m’éviter de me ridiculiser dans mon stage de cardiologie pédiatrique, à Lille. De quoi aussi m’éviter d’avoir à trimballer plein de bouquins en France ou au Sénégal, pour réviser avant l’externat.

C’est un véritable éveil, je ne vois plus les choses de la même manière, j’ai l’impression de comprendre vraiment la clinique, je développe les bons réflexes et je (re)découvre toutes ces connaissances et compétences que j’accumulais en moi, bien cachées, jusqu’ici. C’est vraiment une sensation rassurante, parce que jusqu’à il y a peu, l’idée d’être médecin dans “aussi peu” que 4 ans était assez anxiogène pour moi, avec cette impression constante de ne rien savoir, de tout oublier au fur et à mesure, etc. Finalement, il semblerait qu’il restait quelques petit principes :-p

Et puis demain, c’est notre pendaison de crémaillère, je suis contente, je devrais réussir à réunir TOUS mes amis, ce qui n’était pas une simple tâche ! (On fait la pendaison AVANT d’aménager à cause justement d’un ami qui risque le choc anaphylactique au moindre poil de chat…)

Finalement, j’ai aussi bien hâte qu’on s’installe dans notre nouvel appart, malgré ses petits défauts. Un quartier qu’on aime, une vraie orgie pour les sens en perspective (boutiques, couleurs, parcs, graffitis) et sûrement… pour nos petits appareils-photos ;)

Bref, l’humeur est au beau fixe. Ça doit être l’effet du printemps !