Avec la fin de session universitaire qui approche et son lot de projets et examens, le temps de blogging diminue de beaucoup ainsi que les sujets un tant soit peu intéressants.

À défaut de sujet passionnant, je vais parler de ma vie pour ceux qui y verraient un intérêt quelconque.

En début de semaine dernière, alors que je suis déjà en retard pour aller en cours, le téléphone sonne ; je laisse Ebb répondre mais c’est visiblement pour moi.

À l’autre bout de la ligne, un partner d’une entreprise que je tanne depuis le début de l’année (quand on a un contact bien placé, faut en profiter). Il a deux postes qui pourraient plus ou moins convenir à mon profil et il veut savoir si je suis toujours libre.

Et c’est là que dans un éclair de génie comme seul moi en suis capable dans ce genre de situation je réponds que je suis poursuis une maîtrise et que par conséquent je ne peux pas accepter sa proposition. Échange de salutation et nous raccrochons. Je suis un peu secoué car c’est bien l’une des premières fois qu’une entreprise me contacte pour me proposer quelque chose. Et là Ebb me regarde et me demande pourquoi je n’ai pas demandé plus d’information sur les postes et pourquoi je n’accepterais pas un poste en finissant ma maîtrise à temps partiel.

Doh ! Ma superbe présence d’esprit vient peut-être de me faire perdre une opportunité.

Finalement, après m’en être voulu pendant toute la soirée, je laisse un message la boîte vocale de mon contact (oui, car nous sommes dans un pays où il est inutile d’espérer joindre des gens au téléphone) et une RH m’envoie un peu plus tard un e-mail pour que je l’appelle lundi dernier.

Entretien téléphonique en anglais dont je me tire pas trop mal (à mon étonnement car si je lis beaucoup en anglais, ça faisait longtemps que j’avais pas décroché une phrase) et elle finit par me proposer de rencontrer le chef de projet pour le poste qui me correspond le plus. Poste avec des qualifications techniques largement au-dessus de mes compétences : sur l’offre publiée ils demandent 3 années d’administration d’environnement Citrix alors que j’ai seulement utilisé (et non administré) du Citrix pendant quelques mois.

Ce qui prouve encore une fois que les compétences ne sont pas forcément ce qui mène à une entrevue d’embauche. Je ne sais pas ce qui y mène, dans ce cas-ci c’est un contact et je pense que c’est souvent le cas, mais pas les compétences… sur mon CV il n’y avait même pas la mention de Citrix…

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Finalement l’entrevue s’est déroulée mercredi matin. Je peux d’ores et déjà vous dire que la réponse est négative mais il s’en ai fallu de peu je pense, malgré mon inexpérience patente. Le principal étant qu’ils voulaient surtout un profil senior habitué à dealer avec les problèmes critiques rapidement puisque le titulaire du poste devait supporter une équipe de travail haut placée pour une entreprise canadienne qui fait de l’alu (je vous laisse deviner qui ;). En toute franchise, je n’aurais pas forcément été très à l’aise à un tel poste, donc ça ne me traumatise pas d’être pas pris.

Au résultat, je suis surtout très content d’avoir été contacté. Pour des raisons financières j’aurais bien pris ce poste mais bon, pour moi le plus important est que j’existe dans l’esprit de ce gars. En revanche, je me dois absolument de réagir plus promptement et intelligemment quand je suis pris par surprise, par un appel téléphonique par exemple, sinon un jour une opportunité va me passer sous le nez pour de bon et je vais vraiment m’en vouloir.

Beaucoup de gens n’ont pas une relation très saine avec l’argent et la consommation. Avares, radins, paniers percés, obsédés de l’argent, on trouve un peu de tout.

Personnellement je n’y échappe pas… mais à travers un comportement que j’ai toujours eu, moi-même, du mal à comprendre. En terme d’image ça peut se traduire par j’aime entasser l’argent et m’asseoir dessus. Bien que mon comportement puisse se rapprocher de la radinerie (je dépense très peu et n’aime guère voir les autres dépenser), ce n’est pas le cas, je ne suis pas non plus proche de mes sous, je regarde rarement le niveau de mon compte en banque et je ne cherche pas par tous les moyens possibles à économiser ou gagner de l’argent.

Depuis quelques semaines je suis une psychothérapie (l’ai-je dit ici ? Je ne sais plus), et par hasard j’en suis venu à aborder ce sujet et ma thérapeute m’a demandé s’il pouvait s’agir d’un besoin de sécurité.

À la réflexion, c’est très possible que ce soit ça… l’entassement d’argent comme moyen de se rassurer, sur le présent, sur l’avenir. Il faut bien dire que c’est justifié en ce moment puisque je n’ai pas de revenu mais Ebb me rappelait hier, alors que discutions de ce sujet, que lorsque je travaillais à Paris, avec un salaire honorable, elle ne voyait pas différence avec mon style de vie étudiant.

À regarder dans le passé, j’ai grandi dans un environnement instable, mes parents étant propriétaires d’un hotel et me rappelant régulièrement que chaque jour qui passait pouvait nous mettre à la rue. Toutefois, il me semble que j’avais déjà ce comportement avec l’argent quand j’habitais à Paris, alors que la situation était à tout le moins dorée. Quoiqu’il en soit cette question de sécurité est vraisemblablement très présente chez moi.

En discutant de cette “découverte” avec Ebb, je me suis rendu compte qu’à travers ce trait de caractère je suis un véritable tirant, la faisant sentir coupable quand elle se fait plaisir avec des achats au point qu’elle m’en cache certains… c’est triste d’en être rendu là.

C’est le type de chose que je souhaitais découvrir avec cette thérapie et pour le moment ça donne d’assez bon résultats. Pour commencer je vais essayer de faire moins de pression sur Ebb sur ce sujet et, quand j’en aurais, d’utiliser mes ressources financières pour notre plaisir et non pour la sensation d’être en sécurité (mais entre nous, c’est le genre de travers qui met du temps à se corriger tellement c’est ancré profond !)

La maman d’un des schtroumpfs que je garde veut remettre ça et en fabriquer un deuxième.

Elle appelle au bureau de son gynécologue pour se faire retirer son stérilet (ben oui, première étape…).

La secrétaire lui explique que c’est mieux que ce soit fait par un gynéco, que peu d’omnis acceptent de le faire, etc.

Ensuite, elle lui dit que pour le RDV, ça va “à dans deux ans” (véridique).

Ne cherchez pas trop loin le pourquoi du comment de la dénatalité, hein…

Un article publié ce matin me choque énormément. En gros, un parti de l’opposition au fédéral, le Bloc québécois, propose des modifications au régime de l’assurance-emploi (le chômage).

L’article n’évoque que des belles choses avec lesquelles on ne peut qu’être d’accord. Une gestion autonome de la caisse, un assouplissement des conditions, une bonification du régime en durée et en pourcentage. C’est fabuleux !

Ce qui est choquant dans l’affaire, c’est surtout que toutes ces mesures ne soient pas déjà en place depuis longtemps. C’est la peur que cette réforme ne passe jamais, n’émanant que d’un parti de l’opposition.

Pour rappel, voici une des trois propositions de mon groupe à l’Université d’été de l’Institut du Nouveau Monde, l’été dernier :

“Adapter les Normes du travail au monde d’aujourd’hui

Considérant que le travail atypique (Par travailleurs atypiques, j’entends : les travailleurs à contrat, les travailleurs sous-traités, les travailleurs saisonniers, les travailleurs à temps partiel et peut-être même les travailleurs non syndiqués.) prend de plus en plus de place et que la famille fait les frais de ces changements,

Considérant que le Code du travail actuel ne protège pas adéquatement les travailleurs atypiques contre la précarité et l’appauvrissement,

Considérant que tous les citoyens ont droit à un filet de protection sociale,

Nous proposons que le gouvernement, plus particulièrement le Ministère du Travail, les syndicats et le patronat, travaillent de concert pour réviser la Loi sur les normes du travail pour étendre les mesures de protection sociale aux travailleurs atypiques et favoriser la conciliation du travail et de la famille par une adaptation du travail avec, par exemple, des congés parentaux, une couverture à la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), et l’accès à l’assurance-emploi pour tous.”

Je le pense toujours.

Bien que n’ayant pas de syndrome grippal (en général je ne me fais pas vacciner parce que justement le virus anti-grippal est réputé mettre K.O pendant quelques jours), j’ai un petit coup de mou.

Parmi les raisons, on trouve notamment un examen dont j’ai eu le résultat aujourd’hui et je me trouve légèrement en-dessous de la moyenne. À la limite c’est pas la note absolue qui me traumatise, il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir la plus basse note de promotion quand j’étais en école d’ingé.

Non, ce qui me gêne là, c’est que je participe aux cours, je comprends bien, et même mieux que beaucoup de monde… un certain nombre d’étudiants en étant généralement rendu à poser des questions vraiment stupides. Pourtant, du point de vue académique ben je me retrouve surement derrière ces gens-là, c’est assez triste.

Qu’est-ce qui ne va pas ? Je ne suis pas assez bon ? Je crois comprendre alors qu’en fait non ? Une chose est certaine, je suis victime, comme souvent, d’un syndrome de décrochage progressif. Je commence chaque cours sur ultra-motivé et tout et tout puis, bien que continuant à suivre et à faire mes devoirs, mon attention décroche petit à petit.

Là je vois les examens et projets s’empiler avec assez souvent des équipes peu motivées et le temps qui vient à manquer. Quoi de plus désespérant que voir des étudiants trainer la patte pour les projets au point de n’en faire que très peu mais par ailleurs s’en sortir avec une bonne note aux examens. Ils jouent gagnant sur tous les tableaux.

Moi, les révisions avant examen, c’est pas mon truc. Je me console en me disant que le travail c’est pas du bachotage mais une compréhension rapide des problèmes et la capacité à les résoudre et je pense, j’espère, ne pas trop mal me démerder de ce point de vue.

Reste ma tendance à me désintéresser très rapidement de tout ce à quoi je touche, cours ou travail en entreprise. Bien que ce que je fais en cours m’intéresse, ça ne m’incite pas à bosser mes exams, ni me donne envie de trouver un emploi…