Suite à un rendez-vous imposé par l’Assurance emploi auquel je ne pourrais me rendre, je décide d’appeler pour faire changer l’heure ou le jour du rendez-vous.

J’appelle, ça sonne… puis en guise de message de bienvenue une douce voix féminine m’explique qu’il se pourrait que les agents du gouvernement ne répondent pas ou mettent du temps à retourner mon appel du fait qu’ils sont en train de négocier leur convention collective.

C’est une belle façon de dire qu’ils font la grêve !


Hier, sur le répondeur, je trouve un message de Visa qui souhaite me parler pour vérifier que j’ai bien effectuer certaines transactions avec ma carte de crédit. Rien d’étonnant, en quelques minutes j’ai acheté par ‘ternet plusieurs billets de train en France pour un montant approchant les 200 euros et j’ai acheté un livre sur amazon.ca à 30 piasses.

J’appelle donc, et après quelques instants j’obtiens la personne qui m’avait appelé et il me dit qu’effectivement il y a eu une transaction étrange… l’achat d’un bien par internet d’une valeur de 30 dollars. Je dis que je l’ai bien fait et là… ben c’est tout.

Du coup, si vous volez une carte de crédit, sachez qu’entre deux achats fait par internet, le plus suspect sera celui que vous faite dans votre pays de résidence et pour un faible montant. Bizarre tout de même…

Aujourd’hui, je suis allée voir le fameux documentaire intitulé Ce qu’il reste de nous, portant sur la situation au Tibet.

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Ce qu'il reste de nous

J’ai été très impressionnée du culot qu’ont eu les réalisateurs (et le personnage principal, une jeune Canado-Tibétaine) de se rendre en Chine pour aller montrer à plusieurs familles tibétaines un message filmé de leur dalaï-lama, ainsi que recueillir leurs réactions. Et du courage de la population locale, pour oser parler ainsi, dans ce climat de répression et de délation généralisées. Car déplorer la situation qui prévaut au Tibet, ou ne serait-ce qu’évoquer ce “pays”, est bien sûr illégal…

Pourtant, le jeu en valait largement la chandelle. Un très beau film, à la fois doux, sur fond de paysages grandioses, et terrible. Je me sens enfin sensibilisée au sujet de cette cause intolérable (encore une). Comment est-il possible d’ignorer ce si beau peuple, oppressé depuis 50 ans et en voie de disparition, tentant seulement de résister pacifiquement ? Que fait l’ONU ?

Je suppose que la Chine est si importante économiquement que personne n’ose lui faire front…

Bush doit dégager parce que c’est un menteur, un menteur comme mon père qui considère que plus c’est gros, plus ça passe. Un menteur qui a amené la mort de miliers de personnes pour ses intérêts personnels. Un menteur qui est en train de décrédibiliser les USA aux yeux de la Terre entière.

Peut-être que Kerry ne fera pas mieux, peut-être qu’il est trop mou ou n’importe quoi d’autre, mais peu importe, au pire il fera comme Bush, car on ne peut pas faire pire, et il est probable qu’il fera mieux.

Le pire, c’est que pour se faire réélire, Bush et son entourage feront tout ce qui est en leur pouvoir, c’est-à-dire beaucoup, ils mentiront plus, détourneront les informations, referont l’histoire plus que jamais et que ça risque de fonctionner.

Ma mère doit subir une chirurgie cet automne.

Je suis fascinée devant la lourdeur administrative et le peu d’efficacité de l’hôpital où va se dérouler l’intervention.

Elle a d’abord rencontré le chirurgien. Vu ses maladies chroniques (diabète, hypertension, etc.), elle s’est vu conseiller de revenir à l’hôpital un autre jour pour des prises de sang et divers autres tests et analyses de laboratoire (radiographie pulmonaire, ECG…). Après tout cela, ma mère reçoit un appel fixant son RDV pour l’opération.

Au téléphone, ma mère demande à l’infirmière ce qu’elle doit faire le jour J. On sait qu’il faut être à jeûn pour une anesthésie générale, pour éviter les pneumonies d’aspiration. Mais elle se demandait - légitimement ! - si elle devait ou non prendre ses médicaments quand même, ou lesquels, sachant que certains doivent se prendre en mangeant. Et elle se demandait aussi comment ça allait se passer pour elle de rester à jeûn pendant tout ce temps - car les périodes de jeûne sont des choses très délicates chez les diabétiques.

(Ah oui, je ne vous ai pas dit, mais il font venir tout le monde pour 7h le matin, et il se peut qu’il faille attendre toute la journée, voire qu’on ne passe pas ce jour-là, selon la lourdeur des autres cas, etc. Donc le jeûne peut vraiment être très long !)

Là, l’infirmière au téléphone commence à paniquer parce que ma mère a plusieurs maladies et que ça complique tellement les choses. Alors elle annule illico le RDV de ma mère et lui dit de revenir à l’hôpital pour d’autres tests (prescrits par qui ?!?! c’est le médecin qui prescrit normalement…) et pour rencontrer l’anesthésiste.

Elle est donc retournée à l’hôpital. Re-prise de sang (est-on bien sûr qu’ils ne sont pas en train de refaire ce qu’ils venaient de faire la semaine précédente ?). Ensuite, on veut lui refaire passer un ECG. Ma mère, comptable de formation, commence à s’énerver sérieusement devant tous ces dédoublements, ces pertes de temps et d’argent. On finit par lui donner raison.

Personne ne regarde jamais ce qu’il y a dans les dossiers des patients, au cas où - sait-on jamais ? - certaines choses ne viendraient pas tout juste d’être faites ?

Sans compter qu’au passage de toutes ces étapes, ma mère a eu amplement le loisir de se faire traiter comme une enfant de 3 ans et demi. Elle connaît tous ses médicaments, ses dosages, elle sait pourquoi elle prend chacun d’eux et dans certains cas elle sait même comment ils marchent. Alors si ma mère vous dit qu’elle prend ce bloqueur des canaux calciques, ce bêta-bloqueur et cet inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, tous pour son hypertension, mais qu’elle n’a pas d’insuffisance cardiaque, c’est pas la peine d’aller appeler son pharmacien !!!

C’est super, d’être médecin. On prend le patient déjà tout “administré” par d’autres avant et après nous, et on n’a pas trop à se préoccuper des détails matériels ou autres. Pourtant, en tant que future médecin, je m’intéresse tout autant à la façon dont se font traiter les gens avant de me rencontrer et au temps qu’ils ont eu à patienter jusque-là (délais et salles d’attentes). S’ils ne sont pas satisfaits, je ne peux pas l’être non plus !


En tout cas, ces histoires de souche virulente et résistante de Clostridium difficile, ça donne de moins en moins envie de se faire opérer ou hospitaliser… (Pff, dans l’article, on dirait que Radio-Canada s’attribue la découverte du phénomène alors qu’on en parle depuis l’été !)

Rah, j’ai plus le temps de rien en ce moment, je me sens complètement dépassé par les événements. En plus des cours et des nombreuses lectures, on arrive dans la période des intras et des projets à rendre.

En plus de tout ça, j’ai commencé un “petit” boulot pour un prof de Poly. Dans le cadre d’une recherche de doctorat, je dois aller interviewer des cadres haut-placés (directeurs de département voire vice-présidents) et leur faire passer un long questionnaire. C’est intéressant car on y apprend beaucoup de chose sur le fonctionnement des l’entreprises, ça permet de réseauter (bon, j’ai pas trop le temps pour taper la discut’ non plus) et en plus c’est pas mal payé pour une jobine étudiante.

Tout ça pour en venir a sujet de ce post : les valeurs féminines. Aujourd’hui j’ai eu le plaisir d’interviewer une femme, la première sur mes 5 entrevues jusqu’ici. Déjà elle prenaient son temps. Ensuite, bien qu’étant haut-placée, elle n’en demeurait pas moins courtoise et se pliait volontier au très long et fastidieux questionnaire. À coté de ça, les gars faisaient souvent preuve d’impatience et soufflaient en voyant l’épaisseur du questionnaire.

Bah, c’est pas énorme comme différence. C’est juste que ça m’a fait repensé à un sentiment que j’ai depuis longtemps : les valeurs féminines sont plus… hmmmm… humaines. Et, chose bien dommage, les valeurs féminines semblent, à mes yeux, s’effacer. En devenant l’égal des hommes, les femmes endossent bien souvent les valeurs masculines : compétitivité, concurrence voire agressivité. J’avais été choqué de voir dans Bowling for Columbine une femme avec une arme à feu à la main dire qu’elle protégeait sa famille.

Peut-être est-ce une fausse impression, mais j’ai l’impression que pour beaucoup de femme, être reconnue, dans le milieu professionnel notamment, s’est traduit par une perte de valeur. Non pas que je critique l’égalité des sexes ou l’arrivée des femmes dans le milieu professionnel, puisque pour moi ça ne fait nul doute que les femmes y ont autant leur place que les hommes. Je dirais même que souvent, quand je travaille avec des femmes, je trouve qu’elles ont plus leur place car plus… plus quelque chose qui fait qu’on travaille mieux. Et ça je l’ai senti au lycée, quand je bossais chez A. en France, en ce moment dans mes travaux de groupe à Poly et aujourd’hui lors de cette entrevue.

J’ai un peu le cerveau qui tourne au ralentit en ce moment, mais mon point se résume à : la vie serait peut-être mieux si l’humanité adoptait plus largement les valeurs féminines. Malheureusement, ce n’est pas l’impression que j’ai quand je vois le milieu professionnel (qui guide quand même une large partie de nos vies et modes de pensée).