Ça y est, j’ai terminé ma tournée des cafés et restaurants de Montréal étiquetés spécialement “maman-bébé”.

Il y a d’abord le fameux “Maman, bébé et café”, possiblement premier du genre mais un peu excentré, sur Sherbrooke Ouest, dans NDG. Évidemment ce genre de lieux de perdition regroupe un café où l’on peut manger le midi, mais aussi une boutique et de nombreuses activités pour les nouvelles mamans accompagnées de leur poupon. Même la propriétaire vous sert votre sandwich, sa fille confortablement installée sur son dos… J’y ai trouvé une ambiance conviviale mais un peu trop “anglo”.

Il y a ensuite le fameux Kavaloo, plutôt un restaurant qu’un café d’ailleurs. On y trouve de la nourriture française dans un cadre spécialement pensé pour accueillir confortablement la famille, y compris ses plus jeunes membres. Le décor est joli et agréable, mais nous sommes ressortis assez déçus par la qualité de la cuisine et surtout, le prix ($$$). Une tonne d’activités y est offerte pour les nouvelles mamans.

J’ai aussi testé le récent “Lili Café et Cie” et j’avoue être tombée sous le charme. Un café lumineux, des petits délices à se mettre sous la dent, des propriétaires super sympathiques, une boutique pleine de petites trouvailles… Quelques petites activités et démonstrations de produits sont également offertes.

Je termine en parlant du café Kajou, sur Beaubien, pas uniquement dédié aux jeunes enfants puisque les adultes aussi peuvent y trouver leur compte en empruntant de nombreux de jeux de société ! Encore là une magnifique et délicieuse adresse…

J’aimerais vous en dire davantage au sujet du ciné-bébé, au Starcité. Malheureusement, la seule fois où un film à l’affiche m’a tenté, je me suis retrouvée dans une panne d’électricité affectant tout le quartier, un black-out total et la salle a été évacuée. J’ai failli voir mon premier film depuis la naissance de Monsieur ce jour-là, mais finalement j’ai surtout regardé les publicités du début et seulement les quelques premières minutes de “Babine”… Ceci dit le concept est amusant, le volume sonore moins élevé, les lumières tamisées, et personne n’a le droit de vous regarder de travers si bébé se met à hurler de manière intempestive !

Ceci dit, en conclusion et bien que le principe d’adresses à l’intention des jeunes mamans soit intéressant et louable, il demeure très agréable de pouvoir aller partout avec son enfant, même dans les petits lieux bondés où la poussette ne saurait entrer et où il n’y a pas de chaise haute… Les parents n’ont pas à rester barricadés ni à se cantonner aux adresses spéciales parents-enfants. Le sommeil du juste après avoir bien joué, les joues rosies après la tétée

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Le sommeil du juste après avoir bien joué, les joues rosies après la tétée

À venir, prochainement sur vos écrans, le petit carnet d’adresses de la maman écolo à Montréal.

J’ai récemment terminé la lecture du cycle Harry Potter (en fait, son écoute, car c’était sous forme de livres audio…). (Oui, je sais, ça ne vole pas très haut, mais quand même, je voulais connaître, et puis on fait ce qu’on peut, en congé de maternité, avec les infimes bribes de temps libres qui nous sont octroyées…).

Comme vous le savez sûrement ( !), l’histoire principale se déroule dans une école et est rythmée par tous les éléments habituels et rassurants de la vie scolaire (cours, examens, fêtes spéciales dans l’année, activités sportives, etc.). C’est original par rapport à la littérature jeunesse habituelle, qui dépeint généralement la vie en-dehors de l’école, i.e. la vraie vie. On peut y voir une simple description de la vie scolaire, ou même une critique à son encontre…

Tout cela m’a amenée à me questionner sur ce que l’école avait fait de moi, en quoi elle a contribué à mon éducation et à m’outiller pour la vie.

Il faut dire que je n’ai jamais vraiment aimé l’école. Au primaire, je ne me démarquais d’aucune manière particulière et l’école ne m’a jamais donné l’impression d’exister… Je la fréquentais parce qu’il le fallait bien. Vers 11 ans, je me suis retrouvée à apprendre l’anglais dans un bain linguistique, programme offert dans une école qui regroupait aussi les cancres de la région. J’ai souffert d’intimidation cette année-là et j’ai même eu une phase d’évitement scolaire.

Au secondaire, j’ai fréquenté une école privée où le respect était davantage la norme. C’est sûr que l’école à l’adolescence est un bon terrain de jeu pour expérimenter les relations sociales, les amitiés de même que les inimitiés. C’est aussi un endroit que l’on fréquente pour apprendre des choses, évidemment.

Je me souviens avoir commencé à m’impatienter très tôt, dès le début du secondaire. Le rythme était lent, répétitif ; les tâches demandées semblaient souvent sans but. J’ai conçu à ce moment le projet d’aller en médecine et comme j’aurais aimé y aller directement ou au moins rapidement ! Je rêvais de sauter une année, je voulais partir étudier ailleurs… Mais j’étais prisonnière de la vie médiocre d’une adolescente moderne, avec son rythme de progression lentissime qui s’étale sur des années.

Mais ce temps qui s’égrène de manière interminable ne le fait pas sans laisser de marques. Je suis entrée au secondaire avec une vie intérieure riche et imaginative. J’écrivais des histoires rigolotes, sans effort.

J’en suis ressortie avec une partie de moi morte et enterrée. Oui j’ai appris le travail assidu - et comme je travaillais bien à l’époque ! Comme j’avais du coeur à l’ouvrage ! Mais j’ai aussi perdu beaucoup en créativité. L’école m’a aplanie comme un rouleau compresseur. Je m’y suis fait casser.

Tout s’est passé comme si les phases de la vie scolaire ne se déroulaient jamais au bon moment par rapport à mon évolution et mes besoins. À cette époque où je travaillais si bien et si aisément, je me serais par exemple bien mieux consacrée à des études de médecine, avec plus de facilité et sans en pâtir. Mais cette énergie a été gaspillée en tâches inutiles, vaines, répétitives, et je m’en suis lassée.

En contre-partie, je suis arrivée en médecine (pourtant sans détours inutiles) avec une vie personnelle beaucoup plus riche et chargée et une envie beaucoup plus grande de vie réelle plutôt que fictive, l’école m’apparaissant toujours comme un simulacre de vie, aussi universitaire soit-elle. Me consacrer à mes études m’a généralement été assez pénible, ce qui ne s’est pas amélioré avec les années mais s’est plutôt aggravé.

Il faut dire que, pour quelqu’un qui n’aime pas l’école, j’ai certainement fait des choix qui ne m’ont pas aidée à m’en éloigner (et j’en ai encore pour plusieurs années). Je ne regrette aucunement mes choix, même si je vais bientôt me retrouver dans le statut inconfortable de travailleuse, étudiante et maman tout à la fois. Que je vais souffrir, évidemment, de m’investir moins que je le voudrais dans chaque pan de ma vie.

Mais j’en suis encore à me demander comment les choses auraient pu se passer différemment. Je suis sûrement loin d’être la seule en qui l’école a tué une partie de la personnalité, étouffée dans l’oeuf au lieu de s’épanouir dans un effet contre-productif qui n’est certainement pas souhaité ni souhaitable.

Déjà dans quelques printemps, notre fils sera à l’aube de faire sa propre entrée dans la longue vie scolaire. J’aimerais que l’école l’aide à éclore, à se découvrir, et ne tue pas des pans entiers de sa vie intérieure. Grand questionnement probablement insoluble…

L’arrondissement Plateau-Mont-Royal vient de sortir en grande pompe son Plan de Déplacement Urbain (PDU pour les intimes), claironné de longue date par Helen Fotopoulos, mairesse de l’arrondissement du centre du monde, et encensé par les médias tous aux mains de la Clique de Plateau.

Le but de cet fanfaronnade n’est autre que de donner à la Clique du Plateau un peu plus d’espace pour s’étaler, éloignant de toute la racaille banlieusarde qui vient empiéter leur territoire matin et soir pour aller gagner leur croute dans le Centre-Ville. Après tout, ce n’est pas parce qu’on vit en plein milieu de la ville qu’il faut s’emmerder avec la populace du 450 et des arrondissements périphériques. Donc on limite la vitesse, on élargit les trottoirs, on limite les accès automobile, bref on fait chier le bon peuple au profit de la Clique du Plateau, comme d’habitude.

Un peu comme ce segment de la rue De Bullion, d’une cinquantaine de mètres à peine (entre Des Pins et Roy pour être précis), qui est dans le sens inverse des 4 autres kilomètres de la rue. Ça sent un plein nez le gars influent de la Clique du Plateau, mettons Guy A Lepage, qui en avait marre d’avoir des voitures devant chez lui. J’entends d’ici sa conversation avec la mairesse.

Guy A. : Helen j’en peux plus de tous ceux bouseux qui passent en voiture sur ma rue, faut que tu fasses quelque chose.

Helen : Mais tu sais mon Guy, c’est pas facile, c’est aussi la rue des gens.

Guy A. : Nan mais je ne peux même pas jouer au hockey dans la rue avec mes chums y a des voitures qui passent constamment. En plus c’est bruyant, on se croirait presque en ville.

Helen : Bon OK. Je vais mettre ton bout de rue en sens inverse en disant que c’est pour apaiser la circulation. Ça fera tellement chier tout le monde que personne ne passera plus par là. Mais tu me revaudras ça !

Guy A. : Tu pourras même venir vanter ton PDU et ton plan d’apaisement de la circulation à Tout le monde en parle. On sera quitte après !

Commentaire inutile : Guy A Lepage n’habite pas sur De Bullion, c’est ben trop cheap comme rue.


Petit clin d’oeil au blogue La Clique du Plateau. Pour les non-Québécois, le Plateau-Mont-Royal est un quartier de Montréal où la concentration de vedettes et membres de médias dépasse assez largement la moyenne. Certains esprits doués d’un haut degré de paranoïa semblent penser que tout ce que disent les médias dans tout le Québec est dirigé de ce quartier.

Bien entendu, comme Femme et moi habitons dans ce quartier, nous participons à fomenter ce complot mondial visant à berner la population québécoise pour devenir les maîtres du monde.

Ceci dit, à défaut de voir la Clique du Plateau des médias, la Clique du web québécois y est assez bien représentée…

Quiconque a une expérience suffisamment étendue d’Internet sait combien il est facile de s’exposer. Les écrits restent, comme trop souvent et sont quasiment à la disposition de tous. En cherchant bien, il doit être possible de trouver certains de mes écrits datant de 10 ans ou plus.

Face à ce constat j’ai mis en place des leurres, des contre-mesures pour isoler mon identité. J’en suis arrivé à l’utilisation de plusieurs pseudonymes et même à l’utilisation d’un faux nom (ce dernier coté présentant également le romantisme des auteurs écrivant sous de faux nom mais c’est une autre histoire). Le but était de pouvoir développer certaines activités sur Internet avec une identité complètement mais distincte.

Sauf que ça ne marche pas. La notion de lien est constitutive d’Internet mais n’y est en aucun cas circonscrite. Les personnes connues online sont également des connaissances réelles et inversement. Quelle idée alors de se présenter sous diverses formes ? Quand utiliser l’une ? Pas l’autre ? C’est quoi ce nom ? Étonnamment je n’ai pas eu beaucoup de réflexions sur le sujet mais surement ai-je eu l’air fou aux yeux de certains.

Du coup c’est avec intérêt que j’ai parcouru un billet récent de Karl dans lequel il aborde la question de l’identité numérique et ce qu’il définit comme l’opposé de cette identité, une opacité numérique ou plus directement une certaine forme d’anonymat.

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De transparence et de bruit

Transparence et opacité

À travers une belle comparaison, il montre que l’anonymat n’est pas tant le fait de ne pas avoir de nom (et sur internet, le fait d’avoir un “identifiant” est très relatif) mais le fait que des actes d’un même individu ne soient pas reliés de manière directe et évidente.

Toutefois la conclusion du billet n’est pas très inspirante : Internet rend tout tellement évident que notre représentation de l’anonymat devient difficile à maintenir. Ça ne veut pas dire non plus qu’il n’y a d’autre choix que de se soumettre à une quelconque main-mise ou simplement disparaitre d’Internet.

Cela veut dire essayer de mettre de la distance. Certains outils comme Facebook sont à mes yeux proscrits comme tout à fait incompatibles avec cette notion de distance. L’utilisation d’autres outils comme Del.icio.us ou Flickr nécessitent un certain contrôle. Enfin, c’est dommage mais nécessaire, l’auto-censure est inévitable.

Ce week end, alors que je relisais un de mes billets (mal écrit) sur l’embauche d’immigrants, je tombai sur la série d’articles de Rima Elkouri dans lequel elle présente l’itinéraire de 3 familles fraichement arrivées au Québec.

Les dossiers sur l’immigration refont surface régulièrement, montrant toujours une réalité crue dans laquelle des personnes qualifiée finissent par échouer dans des emplois médiocres, parfois pire. La série d’articles de La Presse montre cependant un angle moins souvent traité : nombre de familles font cela pour leurs enfants. La progéniture sacrée à laquelle il faut tout sacrifier pour une bonne éducation dans un bon pays.

Difficile de juger quand on ne connait pas la vie de ceux qui ont quitté leur pays. Toutefois est-ce vraiment le meilleur des choix que de sacrifier une position enviable dans un “mauvais” pays au profit d’une vie de misère… dans un “bon” pays ? Est-ce vraiment leur faire un cadeau que de savoir leurs parents se saigner pour eux ? Quel poids pour eux…

Mais bon, on peut difficilement retirer à chacun le désir du mieux, que ce soit pour eux ou pour leurs enfants. Moi aussi je veux le mieux pour moi, Femme et Monsieur. Et si ça prend d’aller dans un autre pays, pourquoi pas !

Les vrais coupables là-dedans sont les sociétés d’accueil. Désormais une majorité de pays pratiquent la sélection de profil à l’entrée, seuls les diplomés, les bien-portants, bref les forces vives d’un pays, sont admis dans le saint des saints. Il suffit d’y réfléchir 5 secondes pour se rendre compte combien les terres d’émigration perdent à la fois une main d’œuvre qualifiée rare, difficile à former, qui apporte avec elle leur futur ainsi qu’en général toutes leurs économies. Pour que tout ce petit monde finisse dans les banques alimentaires ? C’est pathétique.

Un pays comme le Canada qui englouti chaque année plus de 100000 personnes venant d’autres pays devrait avoir la responsabilité d’assurer à ces personnes une place dans la société [1]. Le Canada, tout comme le Québec, sélectionne via un processus long et couteux (pour le demandeur) des personnes qui sont supposées être utiles pour le pays. En conséquence de quoi les autorités devraient s’organiser au moins pour fournir un premier pied dans le système… un stage rémunéré avec des entreprises partenaires, une mise à niveau professionnelle pour obtenir une reconnaissance de diplôme, pour intégrer les ordres professionnels et autres choses du genre ou que sais-je encore. En mettant l’argent ailleurs que dans quelques conseillers en emploi bien gentils mais qui peuvent difficilement changer le cours des choses, il y aurait moyen de faire quelque chose.

Il faut bien se rappeler qu’un pays comme le Canada utilise l’immigration pour combler une démographie molle. Si les Canadiens se reproduisaient, l’éducation de ces enfants aurait un coût. En se reposant sur l’immigration, le Canada vole des têtes prêtes à fonctionner, déjà formées et entrainées aux frais des autres (souvent pauvres). Ce serait la moindre des choses que de respecter ces personnes et leurs pays d’origine en leur assurant une base !