Souvent, je marche le nez en l’air. Les couleurs pullulent, la lumière est belle. Entre 20 minutes de vélo, 30 minutes de transport en commun ou 30 minutes de marche à pied, il m’arrive souvent de choisir la marche.

Alors, avec mon appareil photo dans mon sac je regarde, sur mon chemin que je connait maintenant par coeur, ce qui pourrait fait l’object d’un cliché.

Le temps est particulièrement propice lorsque mes cours finissent à 19h, alors mon retour est baigné d’un soleil couchant mettant encore plus en relief les feuilles d’érables rougeoyantes.

Arrivé sur Cote-des-Neiges, je veux prendre la rue et l’horizon rouge, le reste de la ville en contre-bas. Je quitte le trottoir pour avoir un meilleur angle de vue, clic-clac. Lorsque je retire mon oeil du viseur, l’une des conductrices me fait des grands signes espérant peut-être se retrouver ainsi à tout jamais sur mon disque dur. Je souris, elle me répond, puis la voiture passe.

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Coucher de soleil

Pour moi qui ne suit pas coutumier des intéractions gratuites, ce genre de contact sans raison me fait plaisir, je ne suis pas tant que ça un ours et j’aime à croiser des regards par chance.

Mon parcours se poursuit et comme mon appareil est à porté de main, je décide de m’en prendre au grillage de l’école de primaire à coté de chez nous. Les enfants l’ont décoré de rubans bleus, avec les arbres rouges en arrière-plan ça pourrait donner un beau contraste de couleurs.

Malheureusement les rubans ne dépassent que peu de mon coté et le premier arbre visible est encore bien vert, enfin la lumière est désormais trop lointaine et les couleurs s’estompent, le résultat n’est pas celui escompté mais la qualité de la macro semble convenable, c’est déjà ça.

Je passe devant un groupe d’enfants jouant en attendant leurs parents. L’un d’eux, agé de 7 ou 8 ans, me regarde fixement passer, je l’ai dépassé d’un ou deux mètres que j’entends un très faible “bonjour”. Je lui réponds “Salut” puis il me demande ce que je faisais près du grillage. Je lui réponds que j’ai pris une photo et lui propose de la montrer. Il ne cache pas sa joie. Mais voyant l’image, une partie de grillage en gros plan sur mon petit écran, il se retourne vers moi avec un air d’incompréhension puis se force un peu à sourire, peut-être pour me remercier.

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Grillage et rubans bleus

Eh oui petit, on ne fait pas toujours des oeuvres d’art, et même avec les couleurs souhaitées, surement n’y aurais-tu vu qu’un grillage. Un jour, peut-être essaieras-tu de prendre des photos toi aussi.

Souvent j’ai envie de prendre des photos de cette cours de récréation remplie d’enfants courant dans tous les sens. L’hiver ils font une patinoire en arrosant le sol et en mettrant des planches de bois agencées ensembles pour faire une rambarde. Mais, même s’il m’arrive prendre des photos en des endroits plus incongrus, je ne me vois pas le faire à cet endroit. Peur d’être vu, qu’on se pose des questions.

Le viseur de mon appareil photo, comme mon écran d’ordinateur, n’a pas pour unique fonction de me distancer du monde, au contraire, il m’en rapproche !

Comme je l’avais dit récemment, j’ai mis en place un système de brèves, sous le thème vite dit, en plus des articles qui continuent normalement. Le fait est que c’est dans un coin du site, par forcément visible sans scroller vers le bas, et comme il n’y a pas de commentaire dessus, je ne peux pas avoir de retours dessus.

Je me demandais donc ce que vous en pensiez, si vous les regardiez de temps en temps. Je me demandais quel pourrait-être l’intérêt de faire un fil RSS (ça me semble pas top) ou essayer d’ajouter ces brèves au feed classique en ajoutant “Vite dit :” avant le titre.

Sinon ce week-end il devrait y avoir d’autres petites améliorations, notamment pour vous, amis utilisateurs d’Internet Explorer (même si je vous conseille de passer à Firefox), les effets de transparence devraient être réglé ce qui améliorera le style du site ;)

Ebb m’a conseillé de faire un article pour comparer les études ici et en France. C’est une idée assez judicieuse bien que je ne sois pas au même niveau. Je vais quand même m’executer bien qu’il risque d’y avoir quelques biais.

Voici les expériences que j’ai vécu dans chaque pays au niveau “universitaire”. En France, Math Sup et Math Spé intégrées à une école d’ingé et l’école d’ingé en question de niveau moyen, l’ICAM (avec un site web vraiment ignoble). Ici, à Montréal, j’ai fait des cours de maîtrise en environnement à l’UdeM et actuellement des cours de maîtrise en génie à l’École Polytechnique (dépendant de l’UdeM).

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En direction de mes cours

Le processus d’école d’ingé, comme je le vois, c’est bucher comme des malades pendant deux ans (math sup et math spé) puis rien foutre pendant un ou deux ans, puis on en remet une couche à la fin histoire d’avoir son diplôme.

Certes on développe de bonnes capacités de travail en classes préparatoires, mais en bout de ligne on n’en connait pas beaucoup parce qu’on est trop occupé à faire la fête et à se lever à 12h pendant les années d’apprentissage utile (même quand on sèche pas, on ne suit pas énormément les cours). C’était comme ça dans mon école, mais c’est assez généralisé je pense.

Ici, pour ce que je vois, ça semble plus constant. Certes, ça fait la fête aussi, ce sont des d’jeunes quand même, mais d’après ce que j’ai pu en voir, le niveau de sèche est plus faible.

Au niveau professoral et pédagogie, c’est pas forcément facile à comparer puisque je suis en maîtrise (équivalent master) et non en baccalauréat (équivalent bac +4/5 comme ce que j’ai fait en France) et apparamment ça fait une bonne différence.

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Une salle de cours de l'École Polytechnique

Toujours est-il que, pour ce que j’ai vu, les profs ont un niveau pédagogique nettement supérieur à ce que j’ai vu en France. En fait les cours ressemblent plus à des séminaires où l’on discute sur les (très nombreuses) lectures que nous devons préparer. Même quand il s’agit de cours magistraux, les profs semblent incroyablement plus intéressés et rendent leurs cours plus intéressants et pour être compris (En France, nombre de gurus d’une matière quelconque en génie ressentent le besoin de rendre leur matière très compliquée… surement histoire de montrer combien il faut être intelligent pour la maitriser).

Enfin les profs sont très accessibles, ce qui est très agréable pour avoir des conseils et des informations heu… diverses et variées.

Je continue à penser que le système français peut être bon mais il est trop deséquilibré, deséquilibre entre prépa et cycle ingénieur, deséquilibre entre fac et écoles (ingé et commerce), etc.

Coté motivation, là encore c’est difficile à comparer puisque c’est pas le même niveau. Forcément des gens qui retournent étudier sont plus motivés que des étudiants de métier. Il n’en reste pas moins que la majorité de mes camarades sont très motivés, ce qui permet d’améliorer l’apprentissage puisque les travaux d’équipe sont mieux fait.

Ce midi, en allant en cours j’ai entendu un étudiant dire à son chum qu’Harvard c’était quand même vachement mieux, que les bâtiments étaient magnifiques, les titulaires incroyables avec des tonnes de publications, etc. Certes, mais Harvard, c’est dur d’accès… et je ne parle pas des frais de scolarité. À coté l’université québécoise fournit un bon niveau d’étude très acceptable pour un prix acceptable (bien qu’avec la récente coupe dans les bourses du gouvernement ça commence à nécessiter un bon endettement pour des études supérieures longues).

Des disparités, on en trouve ici aussi, Polytechnique et HEC sont favorisés par rapport à d’autres facultés de l’Université de Montréal.

Quoiqu’il en soit, et bien que je sois encore loin d’avoir fini, je demeure persuadé de l’intérêt des études pour s’intégrer, aussi bien au niveau social et professionnel.

Les gardes en gynéco-obstétrique ont l’air d’être assez prolifiques en la matière :

Our scientific power has outrun our spiritual power. We have guided missiles and misguided men. (Martin Luther King, Jr.)

Take time to deliberate; but when the time for action arrives, stop thinking and go in. (Andrew Jackson)

Though we travel the world over to find the beautiful, we must carry it within us or we will find it not. (Ralph Waldo Emerson)