Je me suis lancée, avec l’avènement de la nouvelle année, dans une course au trésor effrénée : la recherche d’une garderie pour fiston.

La tâche paraît d’emblée herculéenne. J’ai beau être inscrite sur les listes d’attente de tous les CPE (centres de la petite enfance) du quartier depuis mon test de grossesse positif ou presque, il faut se rendre à l’évidence : il n’y aura pas de place pour mon poupon à temps pour mon retour au travail. Et ce, même dans les garderies privées et non subventionnées !

Je me rabats donc sur la recherche des garderies en milieu familial. Sauf que là, on trouve de tout, surtout des contraintes, et pas d’ami. Les dames qui tiennent ces garderies ont elles aussi le gros bout du bâton avec leurs longues listes d’attente. Elles ferment tôt le soir, veulent travailler à temps partiel, ferment un mois l’été, etc. Elles ont beaucoup de critères et le parent doit collaborer… beaucoup.

Trop ? J’en suis presque rendue gênée que mon bébé soit allaité, materné ou qu’il ne prenne pas de suce. Ça me fait craindre, si l’adaptation s’éternise en pleurs et en difficultés de sommeil, que mon bébé se fasse carrément mettre à la porte de son milieu familial. C’est que l’angoisse de performance, ça commence tôt dans la vie, maintenant.

En théorie, je trouvais la garde en milieu familial souhaitable pour un bébé puis un jeune bambin. Toujours la même gardienne avec qui il peut créer, à terme, un lien d’attachement solide et rassurant. Au fond, à cet âge, ce n’est pas tant la qualité du “programme éducatif” ou du “matériel” qui compte, que la relation proposée. Le milieu chaleureux. Quant aux cadre et routine stricts, l’enfant aura toute sa vie pour s’y adapter, plus tard, il n’y a donc pas d’urgence.

Mais voilà, il faut trouver la perle rare (et encore faut-il qu’elle ait une place !). Il faut vraiment avoir confiance car tout repose sur les épaules de cette même personne, et l’on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans son domicile. Et même une fois la perle trouvée, il faut ensuite se conformer à toutes ses exigences…

Dans notre cas, c’est quasiment peine perdue. À terme, il nous faudra vraiment une place en garderie ou CPE… ou une gardienne à domicile ?

Nous avons entre les mains un petit Monsieur adorable et attachant, qui aime l’action et les nouveaux visages et qui sera sûrement heureux de fréquenter un service de garde. Mais c’est aussi un bébé qui a encore souvent besoin de bras accueillants pour être rassuré et mieux repartir à l’exploration du grand monde…

Bref, nos nombreux critères, en termes de substitut maternel comme de nos besoins concrets liés au travail, paraissent irréconciliables. Surtout dans un monde absurde où, de plus en plus, c’est la garderie qui choisit le parent, et non l’inverse…

Néanmoins, si vous connaissez par le plus grand des hasards, sur le Plateau Mont-Royal, cette perle rare énergique, souple, patiente et maternante, et qu’elle a une place pour une poupon sous la main… N’hésitez pas à nous mettre en contact !

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Et je vous épargne les ravages dans mon cœur de maman à l’idée de confier à d’autres le soin de guider chaque jour ce petit être en pleine construction. D’une banalité sans nom, et pourtant…

C’est forte d’une expérience de plus de 6 mois avec les couches lavables que je me mouille (héhé) enfin à donner mon avis sur le sujet.

Enceinte, j’ai longuement réfléchi à la question théorique des couches jetables VS lavables. J’en suis venue à la conclusion que c’était mieux d’un point de vue environnemental d’utiliser des couches lavables. Je trouvais aussi ces couches très attrayantes visuellement, lors de l’achat.

J’ai acheté différentes marques de couches, ne souhaitant pas mettre tous mes oeufs dans le même panier. En effet, certaines couches s’avèrent plus ou moins satisfaisantes en fonction de la physionomie du bébé (qui est elle-même changeante au fil des mois).

À l’usage, il s’avère qu’en général j’ai plus de fuites de pipi avec mes couches lavables, mais plus de dégâts majeurs avec les jetables. Les couches lavables font un effet “gros popotin” qui limite le port de certains vêtements mais comporte aussi ses avantages (comme une plus grande facilité pour le portage en écharpe). J’ai observé ledit effet grosses fesses d’un air suspicieux dernièrement, me demandant s’il ne limitait pas l’acquisition de la motricité de mon bébé. Cette question s’avère non résolue à ce jour.

En tant que mère d’un beau bébé bien rond mais qui souffre de reflux, je me soucie aussi constamment de savoir si ses vêtements ne le serrent pas trop du ventre, ce qui pourrait le rendre inconfortable. Cette question demeure également sans réponse, car les dizaines et les dizaines de régurgitations par jour semblent stables peu importe le type de couches utilisées.

Enfin, il y a la question du lavage… Oui c’est une tâche domestique supplémentaire de laver les couches, de les plier et de les reconstituer. En particulier, il faut se renseigner sur les techniques particulières de lavage (choix de savon, quantité, nombre de rinçages, température de l’eau), les problèmes possibles (résidus) et les solutions (décapage). C’est un peu prise de tête, mais une fois que l’on sait, eh bien, l’on sait.

À noter que toutes ces simagrées semblent consommer beaucoup d’énergie, de même que le séchage en machine (pour qui ne possède pas d’arrière-cour avec corde à linge, ou plus généralement l’hiver). Je ne suis pas certaine que ceci ait bien été pris en compte dans la comparaison avec les couches jetables…

Ceci dit, acheter des couches jetables, i.e. marcher dans la ville avec de lourds et volumineux paquets, et gérer toutes les poubelles qui s’ensuivent, me fatiguent également. À tout choisir, je trouve plus reposant le lavage des couches dans le confort de mon domicile !

Tout ça pour dire que non, je ne suis pas émerveillée par mon expérience avec les couches lavables et que j’aurais aimé lire ce genre de témoignages au moment de faire mon choix. J’y trouve des avantages et des inconvénients, presque en quantité égale. On dirait que toutes celles qui utilisent les lavables sont enchantées de leur choix à tout point de vue, mais peut-être cherchent-elles à s’en convaincre elles-mêmes ?

Dans mon cas, je continue l’aventure pour quelques mois encore, surtout en cette froide saison. Je pense poursuivre avec un système mixte (mais principalement jetable) une fois de retour au travail. C’est que nous aimons particulièrement l’efficacité de nos couches de bambou la nuit ! Mais surtout, je ne vais pas m’embêter encore plus dans la recherche d’une garderie en ajoutant ce critère futile et contraignant !

Ou De la mauvaise tendance de l’Homme de cuisiner comme il a l’habitude de voir les projets menés sur son lieu de travail.

Objectif du projet : Préparer une choucroute garnie à la mijoteuse.

Étape préparatoire au projet : Mettre les patates dans la mijoteuse.

Intervention de Femme :

  • Est-ce qu’on ne risque pas d’avoir trop de choses à mettre dans le plat ? En plus des patates, il faut mettre un gros rôti de porc, les saucisses, le lard, les deux boites de choucroute et d’autres ingrédients.
  • Mais non, mais non, tout va rentrer dans la mijoteuse, pas de problème, c’est prévu pour. T’es défaitiste, tu ne fais pas avancer les choses en disant que ça ne rentrera pas.

Deuxième étape du projet : Installation dans la mijoteuse du rôti une fois saisi. Le rôti atteint déjà la hauteur limite autorisée et prend 75% de la surface utilisable.

Devant le risque de dépassement du volume autorisé, Homme envisage un plan d’action visant à améliorer la situation : nouvelle répartition de l’espace entre le rôti et les patates permettant d’enfoncer un peu le rôti au détriment d’une augmentation du niveau de patates.

Nouvelle intervention de Femme :

  • Me semble qu’il ne reste pas beaucoup de place quand même. On devrait peut-être faire les patates à coté, non ?
  • Mais non, mais non, ça va rentrer. Pas grave si le choux dépasse un peu de la hauteur limite, il n’a pas besoin de baigner dans le jus. J’ai mon plan de déploiement en main et j’ai prévu de mettre le choux à la fin, ça ira.

Troisième étape du projet : Faire cuire des oignons, la moitié du choux, trois pommes et un peu de vin.

Les aliments sont cuits ensemble avec amour pour partager tous leur goût. Ensuite il faudra faire de même avec la charcutaille et l’autre conserve de choux qui représente un volume encore plus grand.

Pour l’instant, il faut transférer le chou et les oignons dans la mijoteuse.

Intervention de Femme :

  • Le couvercle de la mijoteuse semble ne pas pouvoir fermer là…
  • Ouin…
  • Qu’est-ce qu’il reste à mettre dedans ?
  • Heeuu… 6 grosses saucisses, 300g de lard fumé et 1kg de choux… plus du jus.
  • Et le couvercle ne ferme déjà pas.
  • Ouin… à moins qu’on cuise les patates à la cocotte ?

Plan d’urgence de sauvetage du projet : une équipe de secours est dépêchée auprès de la mijoteuse pour aller chercher les patates enfouies sous le roti, 1kg de choucroute, des pommes et des oignons. Matériel supplémentaire requis : une grande casserole, la cocotte minute et des couverts de service.

Pendant ce temps, l’équipe principale continue la quatrième phase du projet : préparation des saucisses, lard et restant de choucroute avec diverses épices et condiments.

Post-mortem du projet : Hors patates, la mijoteuse déborde de partout, la limite maximale théorique est dépassée de bord en bord mais là on pouvait difficilement faire ça en deux fois. Par ailleurs les patates devront être préparées séparément.

Une préparation minutieuse aurait démontré qu’il était physiquement irréaliste de tout faire rentrer dans la mijoteuse. Cependant l’équipe de projet a décidé de mener le projet selon les plans initiaux pour vérifier que cela ne rentrerait effectivement pas. Démonstration faite que c’était impossible, un plan de contingence fut adopter pour régler le problème.

En conclusion le projet peut être considéré comme un succès bien que ne s’étant pas du tout déroulé comme prévu et en dehors de contraintes fixées. Un comité spécial a été mis en place pour découvrir les responsables des dysfonctionnements et ensuite punir les innocents.

P.S : C’était la journée maudite des patates, elles ont également refusé de rentrer dans le giga-tupperware spécial reste avec le reste de la choucroute.

Pendant ma grossesse, je m’imaginais faire toutes sortes d’activités avec bébé, pendant le congé de maternité. Pourtant je savais que cette petite personne m’était inconnue et que ses goûts seraient à découvrir au fil des mois.

Puis la tornade s’est produite dans notre vie et j’étais en état de choc. L’allaitement difficile à installer, incertain, a grandement limité ma mobilité pendant les premiers mois. Je me sentais tellement prisonnière que j’ai cru devoir arrêter pour retrouver un peu d’air. C’est évidemment à ce moment-là que ça s’est placé.

Mais l’allaitement installé, je me suis retrouvée avec un bébé pour le moins explosif entre les bras. Un bébé pas tout à fait comme dans les livres. Exit les longues promenades avec bébé qui roupille dans sa poussette. Le mien détestait la poussette et se mettait à hurler comme si sa vie était menacée jusqu’à ce que je le retire de là. Bonjour les longues promenades en écharpe, mais attention, il ne faut pas s’arrêter ni s’assoir !

Les premières sorties hors du quartier que j’ai faites avec bébé furent dans un centre commercial (vive la climatisation !) qui possède une belle salle d’allaitement. J’ai pu y observer en douce d’autres mamans, d’autres bébés et d’autres mises au sein. Ça m’a fait le plus grand bien pour gagner confiance en moi.

Puis la première activité que j’ai tentée fut un cours de massage pour bébé. Monsieur avait 3 mois. Il n’était certes pas le plus réceptif du monde aux massages, mais ça m’a permis de copiner un peu avec d’autres mamans. L’isolement et l’encabanement sont parmi les pires choses avec un jeune bébé…

Par la suite j’ai ajouté la fréquentation d’un centre communautaire où s’entre-mêlent gaiment activités pour bébés et causeries entre mamans. Le tout avec une animatrice en or, une personne d’une qualité exceptionnelle.

Un jour j’ai eu le courage de marcher jusqu’à la halte allaitement du quartier, un peu plus loin. D’autres rencontres intéressantes, de nouvelles activités. Je me suis inscrite à un atelier de stimulation pour bébés.

J’ai aussi bien sûr tenté le fameux yoga maman-bébé. J’étais craintive à cet égard car le principe “maman fait de gentils exercices avec bébé tout content posé à côté d’elle” ne fonctionnait pas pour nous. Mais en faisant toutes les postures avec bébé dans les bras, nous avons découvert quelques activités bien rigolotes à reproduire à la maison.

Le test ultime fut le cours de gym poussette. Je pensais bien devoir passer mon tour pour celui-là. Mais l’animatrice m’encouragea à l’essayer… avec l’écharpe. Quel ne fut pas mon bonheur de pouvoir sautiller avec bébé confortablement installé contre moi, plus heureux que jamais. Un hit absolu, l’apothéose de sa semaine, vraiment !

Nous avons aussi tenté les bébés nageurs, souhaitant offrir à Monsieur un élément dans lequel, peut-être, il se sentirait plus libre de ses mouvements, soulagé de la gravité et de ses contraintes. Nous n’avons pas connu là un immense succès, le surplus de bruit, de stimulation dû aux autres enfants semblant l’incommoder plus qu’autre chose. Nous faisons une pause actuellement, mais ce sera à réessayer pour sûr !

Actuellement je suis un cours de langage des signes pour bébés, encore une fois vecteur de nouvelles rencontres. Je vais aussi participer sous peu à des cuisines collectives de purées.

S’y ajoute la fréquentation des cafés et les longues marches en écharpe pour aller faire des courses ou ne serait-ce que se dégourdir les jambes (et faire dormir un bébé récalcitrant au sommeil…).

Vous trouvez que j’ai un horaire de ministre ? Que je tente de faire de mon bébé un petit Einstein ?

Vous n’avez rien compris. L’activité n’est qu’un prétexte. Il faut sortir de la maison, tous les jours, idéalement plusieurs fois par jour, sous peine de devenir fous. Même et surtout l’hiver. Il faut donc des endroits où aller, en intérieur.

Autant pour moi qui ai besoin de rencontrer d’autres mamans, de papoter, d’échanger des trucs. Autant pour bébé qui s’ennuie à la maison, entre quatre murs et entre quatre yeux avec, hélas, toujours la même mère dont on a vite fait de faire le tour, après tout ! De toute façon bien souvent je passais l’activité complète à allaiter et à promener le bébé de long en large !

Et tout compte fait, vous savez quoi ? J’ai souvent l’impression que Monsieur se comportait mieux en sortie qu’à la maison. Ne serait-ce que parce que le changement de lieu et de visages, la nouveauté, apporte une bouffée d’air frais à tout le monde.

N’empêche que je me relis, et je n’en reviens pas de voir tout ce qui existe pour les jeunes mamans et leur bébé. Ça nous a vraiment sauvé la vie, à nous !

Ces activités visent un peu à pallier tout ce qui est absent, de nos jours, dans la vie des jeunes parents. Comme le contact naturel avec d’autres parents et d’autres enfants dans les familles élargies d’autrefois, le soutien par les proches dans cette tâche infinie qu’est l’accompagnement d’un enfant sur le chemin de la vie…

Plate, ajd. Québécisme - Se dit d’une chose sans intérêt et particulièrement ennuyeuse. “Le discours du Premier Ministre était plate en estie.”

Je me rappelle avoir lu une fois, probablement chez Patrick, quelque chose du genre “En politique canadienne, de tous les scénarios possibles c’est toujours le plus plate qui va se réaliser”.

Le dernier article de Gil Coutemanche, titré La médiocrité, résume très bien cet état de fait local.

Après avoir cru l’espace de quelques semaines à un scénario à l’européenne où un gouvernement minoritaire se ferait renverser par un coalition des partis d’opposition pour mettre en place un front commun contre la crise, nous voilà face à un soufflet trop cuit autour du quel tout le monde s’affaire à ses petites guéguerre habituelle.

Je ne suis pas un expert en macro-économie et je suis malgré tout bien mal placé pour jouer le gérant d’estrade gouvernemental. Mais quand même il est dommage de voir le budget spécial anti-crise 2009 proposer des solutions identiques aux crises des 100 dernières années.

Pourtant, ce n’est pas faute d’être dans un monde différent. Quand on parle d’infrastructures, pourquoi se limiter aux routes et viaducs ? Pourquoi ne pas soutenir plus clairement les infras informationnelles comme le propose un Michael Geist ?

Bien entendu, c’était surement trop idéaliste d’espérer des fonds supplémentaires pour les transports en commun, et pourtant ce serait surement plus rentable et pérenne que de donner aux dinosaures automobiles à qui on n’impose même pas de contre-partie comme des normes anti-pollutions plus strictes.

Inutile encore d’espérer des propositions ésotériques comme des grands chantiers sur la mise à disposition des données gouvernementales, ces trésors cachés, payés par les contribuables et très nettement sous-utilisés parce que non centralisés et surtout payants. Ou des projets environnementaux de grande envergure.

Enfin, ne serait-ce qu’en restant dans le domaine des “vieilles” solutions, pourquoi ne pas relancer un système ferroviaire à la dérive ? Cette fameuse ligne de TGV entre Québec et Windsor, est-ce que ça ne serait pas une belle réalisation de temps de crise ?

Comme le signale Courtemanche, c’est plutôt du saupoudrage stratégique. Là aussi ce fut dit ad nauseam, mais le contraste est d’autant plus flagrant avec l’investiture d’Obama, qui ne sera peut-être pas à la hauteur des attentes suscitées mais qui est porteur d’un petit pas grand-chose susceptible de faire regarder ses concitoyens vers l’avant et non, comme ici, de contraindre les électeurs à voir les mêmes platitudes éculées, les mêmes recettes visant à se maintenir au pouvoir.

Nan, clairement, c’est plate ici.