Pour une fois, Cyberpresse ne se limite pas à un vague descriptif “objectif” sur un événement mais y va d’un article pour le moins véhément à l’encontre des Républicains américains et de leur récente convention.

Même si déterrer le passé de Schwarzenegger n’est pas des plus intelligent et le ton global très agressif, le fond n’en demeure par moins réaliste. Le but de l’équipe Bush est de faire passer Kerry et tous ceux qui les soutiennent pour des girlie-men (que le journaliste québécois traduit par moumoune, moi je dirais fiotte).

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Toi, je vais te terminer

Et comme le disait Édouard récemment, à quoi bon essayer de faire entendre raison à une (large) partie de la population qui va uniquement se baser sur des impressions. Les Républicains ont très bien compris ça et au lieu de se battre sur le fond, on vend des impressions : Bush est le commandant en chef et Kerry un girlie-man.

Un commandant en chef qui s’est défilé sous les drapeaux et un girlie-man qui est allé au combat alors qu’il aurait également pu l’éviter. Mais on n’hésite pas à réécrire l’histoire lors d’une campagne présidentielle, surtout quand on est conservateur. Et c’est malheureusement ce qui a le plus de poids sur les votes.

Pendant la guerre en Irak, j’avais noté que là où la France construisait des autoroutes et des TGV pour relancer l’économie, les USA lancent des guerres. Ça semble simpliste et pourtant. Le secteur militaire draine des millions d’emplois ; une guerre et le danger terroriste justifient pleinement l’augmentation des crédits et la mise en place d’un bouclier anti-missile, par exemple.

Dans un contexte de délocalisation inquiétant la population américaine, aussi bien dans le secteur manufacturier que des services, l’industrie militaire demeure en partie sur le territoire américain en raison du secret militaire qu’on ne saurait délocaliser.

Bush a été accusé à plusieurs reprises d’avoir pris le risque terroriste à la légère avant le 11 septembre. Peut-être est-ce encore le cas puisqu’il est occupé par d’autres considérations, comme sa réélection. La prise d’otage en Ossétie me fait cependant très peur.

Une telle prise d’otage est assez “facile” à réaliser, ça nécessite encore moins de moyens que les avions et voir des enfants menacés puis massacrés est extrêmement choquant pour une population. Et si l’assaut mené en Russie s’est possiblement fait en dépit du bon sens, méthode Poutine oblige, il n’en reste pas moins que ce type de situation est très difficile à régler, surtout quand les preneurs d’otage sont prêts au suicide comme ceux qui se sont jetés sur le WTC.

Les terroristes manient l’art de surgir où ils ne sont pas attendus. Est-ce facile de se procurer un missile intercontinental avec une charge nucléaire ou chimique, trouver un endroit d’où l’envoyer et viser juste ? Ça peut toujours arriver. Mais le but des terroristes c’est d’obliger les USA en l’occurrence à se replier sur eux, faire peur, montrer qu’ils peuvent frapper où et quand ils veulent. Ils ne frapperont pas où ils sont attendus. Et ce n’est pas une guerre préventive ni un bouclier anti-missile qui les arrêtera.

J’espère que ces prises d’otage à répétition en Russie ne vont pas inspirer Al-Qaeda & Co. car la situation pourrait rapidement devenir intenable.

Je suis très choquée par les événements récents en Ossétie du Nord.

Il s’est passé ici quelque chose de différent du terrorisme habituel, qui est toujours malheureux et condamnable.

Là, le gouvernement russe a nui autant, sinon plus, aux otages que leurs ravisseurs mêmes. Ils n’avaient aucune chance, les pauvres. 330 morts minimum et plus de 700 blessés : personne ne s’en est sorti vraiment indemne. Sans oublier les profonds traumatismes psychiques. (La méthode de résolution de conflits employée pour le théâtre de Moscou, il n’y a pas si longtemps, avait aussi été plutôt grossière, quand on y pense…)

De vraies brutes, ces Rustres. Aucun respect de la vie humaine. Tous les moyens sont bons pour régler les problèmes politiques, point final. Et dans le mensonge éhonté, s’il-vous-plaît.

Avec les journaux qui ne se gênent pas pour nous mettre en une des photos d’enfants morts, bien sûr…

Compassion is not weakness, and concern for the unfortunate is not socialism. (Hubert Humphrey)

The new electronic interdependence recreates the world in the image of a global village.- 1967 (Marshall McLuhan)

Fear tastes like a rusty knife and do not let her into your house. Courage tastes of blood. Stand up straight. Admire the world. Relish the love of a gentle woman. Trust in the Lord. (John Cheever)

Attention, car si vous souhaitez nous cambrioler, vous risquez de vous en mordre les doigts, nos dragons montent la garde !

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On vous aura prévenu !

Les cours que j’ai commencé à Polytechnique sont vraiment très intéressants et les profs à la hauteur de ce qu’on peut attendre du niveau maîtrise et doc (avec énormément de boulot, mais on a ce qu’on mérite !). Alors que dernièrement j’avais un peu laché les questions environnementales du fait de la frustration que j’ai vécu quand j’ai travaillé dans ce milieu, petit à petit je retrouve mon intérêt pour ce sujet, mes quelques articles récents en témoignent, et les quelques cours que j’ai déjà eu amènent ou font ressurgir quelques concepts.

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Montréal s'endort sous l'objectif attentif de mon appareil photo

Par exemple l’un de mes cours concerne la commercialisation des innovations technologiques. Il est donné par une experte en marketing et on ne met pas beaucoup de temps à comprendre que son métier consiste à être à l’affut des tendances de la société. À ce titre les questions environnementales et sociales sont revenues à plusieurs reprises dans ses exemples, citant entre autres la récente Université du Nouveau Monde comme preuve de cette tendance.

Il est évident que les questions environnementales vont bientôt se retrouver au coeur des stratégies marketing du fait d’une augmentation notable des alterconsommateurs(Rien à voir avec les altermondialistes. Voir l’article du quotidien Le Monde à ce sujet.), déjà très nette en Europe.

En France, on se voyait déjà des publicités vantant les mérites de tel produit ménagé qui n’endommage pas l’environnement ou tel truc qui consomme moins d’eau que la moyenne.

Mais quelle preuve avons-nous de ce faible impact sur l’environnement ? Nous trouvons des exemples d’abus marketing dans les produits alimentaires comme l’huile d’olive que nous utilisons qui affiche fièrement “sans cholestérol”. Sachant que le cholestérol vient des graisses animales, j’espère bien qu’il n’y en a pas dans mon huile d’olive pure ! Coté environnemental j’ai déjà vu du papier toilette se vantant d’être biodégradable… c’est l’inverse qui serait plutôt inquiétant.

La tentation marketing est d’utiliser des arguments de vente soit galvaudés, soit carrément faux. À partir de ce moment, comment s’assurer qu’on achète quelque chose ayant effectivement un impact limité sur l’environnement ou sur les conditions sociales de la main d’oeuvre qui le produit ?

Dans certains cas il est possible de s’en remettre aux étiquettes, comme il est par exemple possible de regarder la consommation électrique d’un réfrigérateur et d’inclure cet élément dans son choix : c’est environnemental et économique.

Pour la culture biologique, on peut s’en remettre à des labels, cependant ces derniers commencent à pulluler et tous ne sont pas de la même qualité semble-t-il. On commence à toucher aux limites du système.

En matière d’OGM, en Europe la réglementation sur l’étiquetage est très clair. Ici, au Canada, ça commence à être autrement plus compliqué puisqu’il n’y a ni étiquetage obligatoire, ni traçabilité des ingrédients transgéniques qui se retrouvent presque partout. Il y a bien Greenpeace qui produit un guide des aliments OGM mais est-ce vraiment pratique de faire ses courses avec ce guide à la main ? Peu de gens vont se fatiguer à consulter ce guide pour faire un choix de produit.

En dehors de toute considération pro ou anti-OGM, la solution européenne semble la meilleure : traçabilité et étiquetage. Ensuite à chacun son choix. Face à cela, la politique nord-américaine visant à se désengager du domaine commercial va amener inévitablement des abus. Si la sensibilisation environnementale porte ses fruits et que les consommateurs deviennent plus demandant de ce point de vue, ça risque de se traduire principalement par un effort marketing, l’action environnementale demeurant en reste car nettement plus coûteuse !

C’est pour cela qu’il est de la responsabilité des gouvernements de mettre des garde-fous, notamment en terme d’étiquetage et d’utilisation de vocabulaire. Ça peut sembler très contraignant mais c’est l’une des seules solutions envisageables pour permettre au consommateur de montrer qu’il fait des choix sans trop de risque de se faire berner.