Depuis mercredi, ma vie s’est transformée en cauchemar. Je suis maintenant affublée d’un boulet.

Il s’agit d’une des étudiante étrangère en stage d’externat à Montréal pour un mois. Elle est Polonaise et elle est arrivée dimanche dernier. Le hasard fait que c’est une de mes meilleures amies qui est sa “personne-contact”. En tant que tel, elle est allée la chercher à l’aéroport, a passé la journée de dimanche avec elle, l’a invitée au restaurant, l’a amenée à son logement pour la durée du stage, l’a aidée à repérer le chemin pour se rendre au métro ainsi que les services pratiques utiles (épicerie). Elle l’a aussi invitée chez elle et lui a trouvé le trajet à emprunter pour se rendre à l’hôpital. Non contente d’avoir fait tout cela, elle est même allée la reconduire à son premier jour de stage, lundi matin, et a trouvé le bon service dans l’hôpital avec elle.

Il faut voir que mon amie est une fille très motivée, perfectionniste, qui ne fait pas les choses à moitié et ne connaît pas la demie mesure. D’ailleurs, depuis la fin de l’année scolaire, elle est au bord du burn-out et ne va pas très bien. Elle a dû trop se brûler au travail, et pour les cours et examens, et pour son emploi d’été (elle fait de la recherche, tout comme moi).

Mercredi soir, 23h. Je reçois un long e-mail de la Polonaise. Elle a l’air tellement tellement désespérée que, pleine de bonne volonté, je prends le temps de lui répondre sur-le-champ. Malgré que je la sente catastrophée, je n’arrive pas à bien saisir le problème. Elle dit être “mal à l’aise” dans son département de stage (la chirurgie plastique), vouloir en changer. Elle dit que rien n’est conforme à ses attentes, que ça ne devrait pas être comme ça. Elle décrit haut et fort le fait qu’il n’y a actuellement pas d’autres externes à l’hôpital (ben non, c’est leurs seules trois semaines de vacances - bien méritées - en deux ans !). Elle laisse entendre à demi-mot que la branche québécoise de la Fédération internationale des étudiants en médecine ne fait pas bien les choses, que c’est mal organisé, que l’accueil des étudiants étrangers est bien mieux fait ailleurs. Elle laisse aussi entendre que sa personne-contact ne s’occupe pas bien d’elle, qu’elle est délaissée dans une grande ville qu’elle ne connaît pas. Je comprends également qu’il n’y a pas de formation clinique en Pologne et qu’un stage d’externat l’angoisse beaucoup, qu’elle ne sait pas interroger et examiner un patient ni remplir un dossier.

J’essaie de lui expliquer qu’elle va s’adapter, que la changer de stage ne règlera rien (il n’y a d’externes nulle part, il faudra questionner, examiner et rédiger des histoires de cas partout…). Je la rassure en lui disant qu’elle est là pour apprendre, que ce n’est pas à elle de prendre les décisions finales concernant les patients, qu’elle a droit à l’erreur, qu’elle doit poser des questions, que tout ceci sera très formateur pour elle. Après tout, même si elle n’a pas d’externat dans son pays, elle savait bien qu’elle venait faire ici un stage clinique. Je lui donne les e-mails de tous les autres étudiants étrangers qui sont ici également en même temps qu’elle. Et je termine en lui suggérant quelques sortes sympas à faire à Montréal et les métros pour y aller.

Sur la même inspiration, j’écris aussitôt à l’Université pour essayer d’obtenir pour elle un nouveau stage à la dernière minute. Cette demande me gêne beaucoup, la raison en étant en plus assez ridicule. Je me doute que la réponse sera négative.

Jeudi matin, 6h. Le téléphone sonne. On ne se lève pas, pensant que c’est, comme toujours, une erreur de numéro. 6h15, le téléphone resonne. On est trop fatigués et irrités pour se lever. 6h40, le téléphone sonne encore. Hoedic se lève, pensant qu’il se passe peut-être quelque chose de grave. C’est la Polonaise. Hoedic essaie de lui dire de rappeler une heure plus tard, mais vraisemblablement, il échoue dans sa tentative (cette petite voix plaintive au téléphone…) et me la passe. Elle me répète le contenu de son e-mail, je lui répète le contenu de ma réponse. Vraisemblablement, elle ne l’a pas reçue, éprouvant des problèmes d’ordinateur dans son logement. Elle veut que je m’occupe de l’ordi, ou qu’Hoedic le fasse. Je lui dis que nous ne nous y connaissons pas en informatique (vient un moment où il faut savoir poser des limites…), mais qu’elle peut aller se connecter dans un café Internet, à la bibliothèque de l’Université ou de son hôpital.

Je comprends qu’elle souhaite surtout avoir mon feu vert pour ne plus aller à son stage et attendre que je lui en trouve un nouveau. Visiblement, elle n’avait pas vraiment besoin de mon feu vert et sa décision était déjà prise. Elle insiste sur le fait que ce n’est pas ce qu’elle attendait, que ça lui donne mal à la tête, qu’elle ne dort plus… Je lui dis que je ferai mon possible.

Et puis je pars travailler. Au boulot, je reçois aussi la réponse de l’Université, qui est négative et plutôt sèche. Je suis plutôt mal à l’aise de rendre la Fédération aussi peu crédible devant la Faculté. Mais en même temps, je ne me sens pas coupable non plus (encore heureux !), ce n’est tout de même pas ma faute si tout se passe mal et qu’il y a constamment des problèmes à régler. J’écris à la Polonaise par e-mail la réponse de l’Université, que j’assortis de nouveaux encouragements à retourner en stage.

Jeudi, 17h30. Je rentre à peine du travail. Le téléphone sonne, je réponds. C’est la Polonaise. Je lui apprends la réponse de l’Université, son ordinateur ne fonctionnant toujours pas. Elle me répète sa même rengaine. Je lui répète mes mêmes explications sur l’inutilité de changer de stage et la nécessité de se forcer un peu à continuer celui qu’elle a obtenu. Je parle plus lentement, j’ai l’impression que c’est la première fois qu’elle écoute vraiment ma réponse. D’ailleurs, elle me reproche vertement que son stage tombe pendant les vacances de l’externat. Pourquoi ne comprenait-elle pas avant ? Me suis-je fait leurrer par son bon niveau de français parlé, fluide avec des phrases bien construites ? Est-elle trop braquée et paniquée ?

C’est bon, zut à la fin, elle est d’abord là pour faire un stage ! Le reste, les conditions, ce n’est qu’accessoire ! Qu’est-ce que c’est que cette fille si peu débrouillarde, si peu adaptable et si peu persévérante ? Avec l’absence de ces quelques qualités utiles, on reste dans son pays, on ne s’essaie pas à aller faire un stage à l’étranger…! Je garde ces réflexions pour moi. Je commence à la trouver lourdement boulet.

En raccrochant, je me rappelle de mon amie qui n’est déjà pas en forme ces temps-ci. Je décide de l’appeler pour m’assurer que son étudiante n’est pas en train de la jeter par terre. Et comme de fait, elle se fait harceler et reprocher mille et une chose aussi. Comment se fait-il qu’elle ne réponde pas à son cellulaire en journée ? (Mais parce qu’elle est au travail, pardi !) Comment se fait-il qu’elle ne soit pas plus disponible pour elle ? (Mais parce qu’elle travaille à temps plein, et que ce n’est pas ici une garderie pour bout de choux !) Elle a été obligée de lui laisser plusieurs très longs messages sur son répondeur, et aussi de harceler son frère en journée à la maison (pour qu’il aille voir l’ordinateur). Le frère ne répond d’ailleurs plus au téléphone… Comme je le craignais, mon amie est complètement découragée et au bord des larmes. Je décide d’aller la visiter pour la rassurer un peu et lui faire dédramatiser la situation.

Vendredi matin, 8h25. La Polonaise rappelle ici pour se plaindre longuement de la situation. J’écourte la conversation sous prétexte que je dois aller travailler.

Vendredi soir, nous sortons pour la soirée, pas de téléphone. Au retour, je débranche le téléphone (pour la première fois de ma vie) de peur que notre nuit ne se fasse malencontreusement écourter.

Samedi matin, 11h30. Je pense à rebrancher le téléphoner. 11h35, le téléphone sonne. C’est la Polonaise. Heureusement, c’est Hoedic qui répond et il a la présence d’esprit de dire que je ne suis pas là. D’après vous, elle a essayé d’appeler combien de fois pendant la matinée ? Personnellement, je préfère ne pas savoir, je risque d’être découragée…

Sachant que depuis le début, il y a aussi celui qui occupait mon poste avant que je le remplace qui est revenu et qui s’est aussi bien longuement occupé d’elle. Il est allé chez elle, il a aussi essayé de la rassurer et de rendre son séjour agréable. Normalement ce n’est plus moi qu’elle devrait contacter, mais elle continue de me persécuter.

Un vrai boulet je vous dis…

Moral education, as I understand it, is not about inculcating obedience to law or cultivating self-virtue, it is rather about finding within us an ever-increasing sense of the worth of creation. It is about how we can develop and deepen our intuitive sense of beauty and creativity. (Andrew Linzey)

When I despair…I remember that all through history, the way of truth and love has always won. There have been murderers and tyrants, and for a time they can seem invincible. But in the end they always fall. Think of it … always. (Gandhi)

Life is a matter of luck, and the oods in favor of success are in no way enhanced by extreme caution. (Erich Topp)

Les Francofolies de Montréal, le pendant québécois de l’événement de La Rochelle, ont commencé jeudi dernier et hier nous sommes allé au premier de deux concerts payant que nous avons pris, à savoir la prestation de Yann Tiersen au Spectrum.

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Yann Tiersen

Yann Tiersen est connu depuis qu’il a signé la bande son du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et plus récemment de Goodbye Lenin. Premier étonnement, la salle était vraiment bien remplie et dans ce café cabaret plus une place assise potable n’était disponible 30mn avant le début du concert quand nous sommes arrivé. Nous avons donc opté pour la position verticale au pied de la scène.

Deuxième constatation, Yann Tiersen nous a servi une prestation pas mal plus électrisante que ses interprétations de bande son ou même de ce qu’il avait fait au centenaire des associations loi 1901 à Paris. Toujours avec un semblant de gêne et un sourire timide une fois de temps en temps, il n’en était pas moins déchaîné. Véritable homme-orchestre jouant simultanément du piano et de l’accordéon il sait aussi faire sortir d’un violon des sonorités heu… qu’on n’attend pas spécialement d’un violon.

Accompagné d’un autre homme-orchestre jouant volontier de la guitare et de la batterie simultanément et d’un guitariste manipulant son instrument avec un tourevis ou une baguette de batterie, le tout semble tout droit sorti d’un autre monde.

Bien que certaines interprétations étaient inattendues et qu’il manquait une voix féminine pour chanter certaines des meilleures pièces, ce fut un véritable plaisir. Mon seul regret est de n’avoir pu enregistrer ce concert. Non pas pour le plaisir de faire quelque chose d’interdit mais simplement qu’il est impossible de conserver un souvenir intact (surtout pour moi n’ayant absolument pas l’oreille musicale) et que cette version live était vraiment à 100 lieues des albums que nous avons.

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La fontaine de la Place des Arts

En sortant, nous avons voulu déambuler au milieu des concerts extérieurs et éventuellement voir la prestation de Yann Perreau mais une violente averse qui refusait de cesser nous amener à fuire vers le métro. On se réessaiera ce soir alors que nous serons aux Franco pour voir Thomas Fersen (la question : aura-t-il son éternel veston noir rayé blanc ?)

C’est petit quand même quand on y pense…

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iPod Mini vert

Avec quelques mois de retard, mon cadeau d’anniversaire ! À défaut d’être moi-même riche, j’ai des cadeaux cool.

Au résultat, ça fait que Ebb et moi avons donné pas mal d’argent à Apple dernièrement…

Comme plusieurs autres, je préfère opter pour ma première impression de Paris, n’ayant pas de souvenirs précis de ma découverte de Montréal, sûrement trop précoce. La seule impression que j’avais, enfant, des quelques fois où j’étais venue à Montréal, était celle d’une ville où il y a surtout des autoroutes en béton et des appartements vieux et puants. (Ben oui, on y allait toujours pour visiter ma grand-maman…)

Paris, donc, plutôt.

En arrivant en France, j’étais accueillie à l’aéroport par un ami d’IRC de longue date, Xorph, que je rencontrais pour la première fois. Je ne devais rester qu’une journée, même pas, à Paris avant de prendre un train pour aller visiter la vallée de la Loire (et rencontrer Hoedic).

Xorph m’a simplement amenée dans son quartier pour poser mes affaires, me reposer et passer le temps. Il habitait le 12e arrondissement, alors c’est là que nous nous sommes promenés. Je n’ai pas réussi à voir la tour Eiffel ce jour-là, mais je me souviens que le Palais Omnisport Paris Bercy m’a beaucoup surprise et marquée, avec ses murs en herbe ! Et puis j’ai vu la Seine, bien sûr. Il faisait beau et c’était l’été. Alors forcément le souvenir m’en est plutôt agréable.