Avec la maternité arrive tout un univers parallèle inconnu de quiconque n’a jamais eu d’enfants. Couches, jouets, garderies, purées, alouette.

Par exemple, j’aimerais vous parler de notre expérience avec les couches lavables, mais au fond ce sujet est bien futile à côté d’autres choses qui changent vraiment la vie de parent. Et comme le temps me manque avec constamment dans les bras un bébé de 8 kg, je vais aller directement aux choses sérieuses !

J’ai nommé, l’écharpe porte-bébé.

L’écharpe est un bout de tissu mesurant entre 3 et 6 mètres de long et qui, lorsqu’on la noue correctement autour de nous et de notre bébé, sert à le porter.

Et c’est elle qui nous sauve la vie, jour après jour depuis près de 5 mois. Car nous avons un Monsieur intense dans son genre et qui n’aime aucun des accessoires habituellement conçus pour déplacer les bébés, tels que la poussette ou le siège auto… Ce qu’il aime, c’est les bras, ya que ça de vrai dans la vie (avec les seins), de préférence en mouvement !

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Arthur, 11 days, testing his new transportation medium

J’ai découvert le portage pendant ma grossesse, me disant que ce serait un moyen de transport pratique à l’occasion, si j’arrivais à maîtriser les nouages. Nous avons donc commandé en France une Storchenwiege, la Cadillac des écharpes, et aux USA un porte-bébé chinois (ou mei tai) de marque Kozy (qui s’avéra tout de même moins confortable pour mon cou fragile).

Bon dans les faits, j’y pensais depuis longtemps, depuis disons, ma lecture du livre “La peau et le toucher” d’Ashley Montagu il y a de nombreuses années et aussi depuis mon séjour en Afrique en 2005, où j’ai vu de nombreux bébés portés.

On trouve sur le marché occidental différents types de porte-bébés, à commencer par ceux plutôt commerciaux comme on voit classiquement, avec des bretelles et des attaches réglables. On trouve aussi dans des boutiques un peu plus spécialisées pour ne pas dire granola (les mêmes qui vendent les couches lavables, c’est dire), des écharpes, des slings, des porte-bébés chinois…

Le désavantage du porte-bébé commercial comme on en voit habituellement dans la rue, c’est son manque de confort pour le porteur dès que l’enfant prend un peu de poids. L’autre désavantage, pour l’enfant celui-là, est de se retrouver suspendu par l’entre-jambe dans une position assez peu physiologique pour le dos et les hanches.

Par comparaison, l’écharpe est très versatile, permettant des nouages devant, derrière, sur la hanche, dans plusieurs positions différentes. Elle s’adapte parfaitement à l’enfant de nouveau-né à 3 ans environ, et parfaitement au porteur également. Elle procure un confort incroyable et inégalé, même lors du portage prolongé.

Les qualités d’une bonne écharpe ? Sa longueur appropriée (environ 5 mètres pour le croisé enveloppé, 4 mètres pour les kangourous, pour une personne de taille moyenne). Et surtout : son tissage en sergé croisé, qui la rend “rigide” en horizontal et en vertical, et souple en diagonale, permettant d’épouser parfaitement les corps du bébé et du porteur.

Le marché québécois est écrasé par l’écharpe de marque “Maman kangourou” qui est malheureusement une écharpe extensible. Ce qui veut dire qu’elle est peut-être légèrement plus facile à apprendre à manier au début, mais qu’elle dure en contre-partie vraiment moins longtemps : elle a tendance à se relâcher dès que le bébé prend un peu de poids, ce qui diminue d’autant le confort pour tout le monde.

Pour une bonne écharpe tissée fabriquée au Québec, je recommande vivement la marque Chimparoo, testée et approuvée même en comparaison avec la marque allemande !

Pour tout vous dire, je porte Monsieur plusieurs heures par jour. Je fais et refais différents types de nouages. Je sors dehors avec lui, bien emmitouflés que nous sommes sous un manteau de portage. Je fais tout avec mon écharpe : même du cardio-poussette (sans poussette bien sûr), du magasinage en centre commercial.

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Fun at the Laurier Parc

Définitivement le meilleur achat que nous avons fait, LA solution à l’intensité de notre bébé ! Et je ne vous parle même pas de tous les avantages en termes de liberté de mouvements (transports en commun, petites boutiques…), de proximité physique dont le bébé a tant besoin, de stimulation sensorielle, de diminution des pleurs, etc.

En parcourant une de mes bonnes sources d’infos locales, je suis tombé sur une chronique de Rima Elkouri avec qui je me sens souvent en désaccord.

Sujet: Le retour du groupe Noir Désir et surtout de son chanteur Bertrand Cantat, sorti de prison.

Cette question, je me la suis posé: Dois-je boycotter Noir Désir ?

Autant dire ce qui est, à l’époque je ne connaissait Marie Trintignant que par son père. Sauf que j’avais dans le iPod “Pièce montée des grands jours” de Fersen dans lequel elle interprète la chanson éponyme. Et je demeurais choquer d’entendre cette voix si proche et pourtant morte, tuée.

Du coup, faute d’un boycott en bonne et due forme, Noir Désir était exclu de mon iPod. Fait du hasard, je me remis à écouter Tostaki et autres Homme pressé voilà deux semaines à la suite d’une réorganisation de ma sonothèque (avec un usage intensif des tags sur l’auteur et l’album pour pouvoir mieux les trier dans iToune… et c’est utile!)

Mais je peux tout à fait imaginer que les mêmes idées que Rima Elkouri me viendraient à l’esprit en écoutant les nouveaux morceaux de Noir Désir. En fait, je ne les écouteraient pas. Noir Dez est un groupe d’anthologie sur lequel j’ai passé beaucoup de soirée mais c’est un groupe du passé.

Et en bout de ligne, je ne pense pas que ce soit pour “punir” Cantat pour son acte sur lequel il a pu ressasser à loisir. C’est plus surement pour éviter de se poser des questions existentielles sur la relation entre les actes d’un artiste et son oeuvre, sur le cautionnement plus ou moins direct de la violence faite aux femmes ou sur les peines de prison en général. Non, définitivement je ne veux pas avoir tout ceci à l’esprit quand j’écoute de la musique, aussi simplement que ça.

Alors le dernier Fersen (qui semble vraiment être l’antithèse de Cantat d’ailleurs) fait bien l’affaire. Et du vieux Noir Désir pour son statut “historique”.

Une de nos principales appréhensions durant la grossesse tournait autour de nos bébêtes préférées, nos deux boules de poils domestiques qui nous servent de chats. Allaient-elles défigurer de leurs longues griffes notre belle paupiette fraichement démoulée ? Ou bien devenir folles de jalousie et courir tous sens ? Ou alors tout simplement étouffer notre adorable bébé en passant la nuit sur sa tête ?

Déjà du monde autour nous racontait l’histoire d’un ami de la belle-soeur d’une collègue de bureau qui avait euthanasié son manigifique angora-à-tête-de-cul parce qu’il avait regardé de travers un mouflet hurlant. Sans oublier l’entourage proche qui se demandait comment nous pourrions tout gérer alors que nous avons déjà du mal à gérer le contenu de notre frigo.

Nous avons éludé le problème les premières semaines en laissant les chats en garde à belle-maman qui se fait toujours un plaisir de garder tout ce dont nous ne voulons pas. Puis les fauves ont réintégré leur pénates qui sont aussi les nôtres. Et aucun malheur ne n’est produit.

Mais ce n’est pas pour autant que c’est facile !!! Oh que non.

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Safran et Bagheera

Cats and cats

Dès avant le retour des minous, nous achetâmes en grand nombre des pulvérisateurs à eau. C’est l’arme absolue contre le chat récalcitrant dont l’amour de l’eau fait l’objet des plus grands romans de la littérature ancienne. L’idée était que les chats ne manqueraient pas de se précipiter dans les nombreux et confortables accessoires du bébé (lit, balançoire, etc.) et qu’à y prendre leurs aises, arriverait un jour où se produirait une malencontreuse rencontre entre un chat griffu et un bébé surpris. Créer une association mentale “Accessoire du bébé = eau” semblait gage d’une sécurité maximale pour le bébé.

Dans les faits, les chats furent pas mal effrayé de cet être vivant à peine plus gros qu’elles mais ô combien bruyant. Clairement quelque chose à ne pas approcher.

En revanche tout ce bruit semble avoir inspiré la plus capricieuse (et jalouse) des deux félines qui gratifie désormais l’entièreté de l’appartement avec de longs et douloureux miaules rauques (historiquement ces miaulements servaient à signaler occasionnellement que certains objets avaient du mal à sortir par l’orifice anal lors des selles). Ça ne serait pas grand chose si cette logorrhée ne mettait pas à chaque fois en péril les précieuses siestes (ou nuits) de notre avorton préféré.

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Sleepy Arthur

Quelques précieux instants de sommeil

Du coup, nos pistolets à eau de haute précision servent vainement à essayer de faire taire les hurlements félins qui bien entendu ne manquent jamais d’arriver aux moments les plus critiques. Chacune de ces occurrences déclenche une poussée meurtrière qui se termine systématiquement par un chat trempé. À noté que le malheur a voulu que le chat en question soit celui pour lequel le concept de causalité ne fut jamais acquis. “Je me demande bien pourquoi je me fais arroser à chaque fois que j’hurle” se dit surement ce pauvre minou qui ne comprend rien à rien (ou ne veut pas comprendre tant il est connu que les chats veulent bien comprendre ce qui les arrange… ).

Tout ceci peut sembler anecdotique, mais nous avons pensé (et nous nous posons encore la question) renvoyer le chat non-causal à belle-maman… C’est dire que chaque minute de sommeil de Monsieur est plus importante que n’importe quelle autre chose sur Terre !


Vous ai-je dit que je suis complètement gâteux de notre Monsieur ?

Avant je regardais les autres papas (ou mamans) complètement gaga devant leur progéniture en me disant qu’ils ont vraiment l’air dégénérés à faire des Oooohh et des Aaaahhh et que surtout il n’y a vraiment pas de quoi s’esbaudir devant le babillage d’une paupiette rosâtre et baveuse.

Bon, sauf que maintenant vous pouvez me compter dans cette catégorie. Je ne peux pas m’expliquer ce qui m’est arrivé. Une sorte de virus je suppose.

L’apothéose demeure le réveil, lorsque notre Monsieur discute seul pendant quelques minutes. Là, nous allons le chercher dans son petit lit. Il nous attend bien sagement les yeux grands ouverts et semble nous adresser un petit regard charmeur tandis qu’il ……biiiiiiiiiiipp Les propos précédents ont été censurés pour cause de mièvrerie avérée et intolérable.

Mais bref, vous comprendrez que je suis gâteux. Et désolé pour tous ceux que je déçois, j’en suis moi-même profondément confus, je n’y suis pour rien, j’le jure !…

J’ai l’impression qu’avec l’élection de Barack Obama se termine la fin du règne des “bons gars”. Pas dans le sens de la bonne personne, mais du “bon gars près du peuple”, presque un peu couillon sur les bords. Le Chirac du terroir qui sert des main et tâte de la vache (il ne reniait pas les caricatures le présentant ainsi), le Chrétien haut en couleur avec ses écarts de langage et finalement le W cowboy qui cachait à peine une inculture propre à le rapprocher du bon peuple. Non pas que ces hommes politiques n’étaient de fins limiers, ils ont laissé pas mal de cadavres avec des poignards dans le dos. Mais il se faisaient élire sur le concept du bon gars qu’on pourrait inviter manger une dinde à la maison.

Les modèles récemment élus ont nettement plus le profile du control freak: le message est lissé et direct, la manière est ferme. L’objectif n’est pas tant de paraître un bon gars que de ressembler au capitaine du navire. Le premier sur la liste est Harper, rigide comme le manche à ballet qu’il a dans le cul et qui cherche à contrôler la moindre parole de ses troupes, mais qui fut également d’une intransigeance rare envers les médias. Sarko venant de son Neuilly-sur-Seine peut difficilement se faire passer comme proche du peuple et il a également tout du control freak prêt à tout pour atteindre son objectif, quitte à brusquer le monde.

Pour Obama, cela peut sembler moins évident. Cependant pour se faire élire il a su mener à la baguette un staff énorme avec de très rares débordements. Sa stratégie se basait aussi sur la capacité à diriger sur le terrain des milliers de bénévoles. Les débats télévisés (notamment le second) ont bien montré qu’il cachait mal une tendance professorale face à un McCain qui allait volontiers serrer de la paluche.

Possiblement que ce genre d’aspect ne change pas grand chose sur le résultat final, à savoir la gouvernance. Cependant ça montre une évolution, soit au niveau des générations de politiciens, soit au niveau des attentes des citoyens.

Avant-hier, je me suis demandé si j’allais me faire virer le jour de l’élection de McCain.

Finalement je n’ai pas été viré le jour de l’élection d’Obama. Fiou.

Cependant tout n’est pas rose puisqu’environ un quart des effectifs de mon département ont été coupé hier (27 sur un peu plus de 100), et une personne de mon équipe est affectée. Affectée dans le sens virée quoi. Les conditions de départ ne sont pas trop dures, un nombre important de personnes n’auront à quitter que dans un an. Cependant, j’en ai lourd sur le cœur et j’aimerais pouvoir m’exprimer ici-même. Mais malheureusement les chances que cela atteigne des oreilles indésirables sont trop élevées et j’en ai déjà assez comme ça.

À cela s’ajoute les gens autour de moi, quelques uns, qui doivent faire face à la maladie qui rode. Alors la victoire d’Obama, bof en fait.