1) Il faut dire ce qui est, j’ai toujours été une gentille petite fille, pas spécialement cool, pas spécialement désobéissante, pas délinquante pour deux sous, polie, respectueuse, tout ça. Pas de problème.

J’allais à la garderie et je devais avoir autour de 10 ans. Une monitrice m’avait prise en grippe (ou était-ce moi qui l’avait prise en grippe ?). Une chose est sûre, elle voulait me faire bouffer des aliments que j’avais décidé que je ne consommerais pas. Et quand j’ai décidé que je ne mangerais pas quelque chose… j’ai la tête dure (encore maintenant). Elle avait beau régulièrement s’époumoner devant mon assiette, devenir toute rouge, fumer par les oreilles, il n’y avait aucun moyen de me forcer à manger ce que j’avais trié.

Eh bien un jour, j’en ai eu marre, et j’ai été à la tête d’une vraie révolte (entendons-nous). J’ai fait signé une pétition demandant son départ par tous les enfants. Et je me suis retrouvée dans le bureau de la directrice, pour la seule et unique fois de ma vie.

2) Mes parents m’ont toujours considérée à la fois sage et docile. Ils ont toujours cru aussi que j’étais plutôt casanière et bien chez moi, comme eux le sont, sans envie de voyage aucune. Un jour, j’ai décidé que je voulais partir en voyage en France, seule, à 16 ans, et mon père a décidé que je ne le ferais pas [il doit encore regretter la façon dont les choses ont évolué d’ailleurs]. J’ai fait à cette occasion mes seules grosses colères d’adolescence, avec barricade dans ma chambre et musique à faire vrombir les murs (pour les “punir”). Et j’ai fini par les amadouer (sûrement pas avec les colères) et obtenir gain de cause.

L’année suivante, j’ai fait bien pire encore, contre toute attente de ma mère (qui ne pensait pas que je pourrais y arriver, c’était tellement compliqué et inconnu) et je suis allée étudier 2 ans en France.

Finalement, les voyages font peut-être plutôt partie de moi qu’autre chose, comme une seconde nature. Même si ça fait drôle à dire, de la part d’une personne par ailleurs si peu sorteuse et aux tendances “ours” bien enracinées. Reflet d’une grande instabilité ou d’une personnalité encore immature ? Ou d’une simple dualité interne ? Je ne sais pas…

Voilà, c’était ma petite contribution à la singerie de mai.

I hear and I forget. I see and I believe. I do and I understand. (Confucius)

All things in the world come from being. And being comes from non-being. (Lao-Tzu)

We take greater pains to persuade others that we are happy than in endeavoring to think so ourselves. (Confucius)

Après plusieurs mois sans avoir participé aux singeries, me voilà de retour sur le sujet Quand n’étiez-vous pas vous-même ?

Difficile d’y répondre car je me demande moi-même quel est le vrai moi. J’ai pris l’habitude au fil du temps, surtout entre le collège et la fin de mes études d’ingé, de changer d’apparence de nombreuses fois, à intervalles courts, et avec le comportement qui va avec.

Je ressort tout de même deux moments, assez liés d’ailleurs.

  1. Partir seul pendant un mois dans le parc de Yellowstone avec une tente, aucune connaissance du terrain ni du camping, sans voiture ni de quoi en louer. Les gens qui m’hébergeaient à Milwaukee, où j’ai travaillé quelques mois, ont bien essayé de me dissuadé d’y aller quand je leur ai demandé ce qui était nécessaire pour camper et si je pouvais faire de l’auto-stop. Mais j’y suis tout de même allé.

Avec le recul, je me demande encore comment j’ai pu prendre cette décision. Je ne l’ai pas regretté !

  1. Retour de mon mois à Yellowstone, période pendant laquelle je me suis laissé poussé la barbe et arrivée dans ma très catholique, puisque tenue par des jésuites, école d’ingénieur. J’étais rentré dans une sorte de nouvelle époque rebelle post-ado. Je décide de prendre en charge une commande groupée d’ordinateurs pour les étudiants qui est un vrai succès : 150 machines commandées. Dans le même temps, je gère l’implantation d’Internet sur le réseau local de la résidence étudiante.

Autant dire ce qui est, les études passent au second plan mais j’ai avec moi la certitude d’aider l’école et les élèves à se développer (d’autant que du point de vue informatique, nous étions assez en retard par rapport aux autres écoles d’ingé de la région nantaise).

Résultat : moi et mon binome ne pouvons rendre un rapport important à temps. Nous ne sommes pas les seuls et nous sommes convoqués équipe par équipe dans le bureau du directeur. Nous sommes les derniers à passer, ceux qui sont passés avant nous se sont fait laminés et ont d’ores et déjà écopé d’une note divisée par deux.

Nous entrons, j’explique que j’étais débordé par la commande groupée, que le fournisseur a essayé de nous arnaquer (Il a nous a envoyé de claviers cyrilliques et autre joyeusetés) et que mon camarade m’a aidé, que je fais ça gratuitement pour aider les élèves de l’école à acheter un ordi sans se ruiner. Il ne veut rien entendre, nous flanque la même correction que les autres et nous demande de sortir.

En temps normal je suis assez discipliné et peu rebelle, en temps normal je serais sorti. Mais un seul petit mot est sorti et a tout changé : Non !. Non, je ne voulais pas sortir tant qu’il n’admettrait pas que je faisais quelque chose de bien et que ça valait bien un petit retard.

Il est devenu rouge, s’est énervé, a pris ses diplômes à parti qu’il n’avait jamais vu ça, postillonnait de partout, trépignait sur son fauteuil. Engagé comme je l’étais, je n’avais pas le choix, d’autant que je sentais que mon co-équipier me soutenait et n’était pas décidé à sortir. Après avoir insisté, expliqué et réexpliqué, il nous a donné un délai supplémentaire pour finir. Au prix de quelques nuits blanches, nous avons rendu un document très sommaire mais qui nous a donné la moyenne de classe soit bien mieux que les autres retardataires. Le directeur y a également perdu beaucoup de sa crédibilité puisque l’événement n’a pas tardé à être su par tout le monde.

Avec ce co-équipier, mon meilleur ami, nous nous rappelons souvent de cet épisode. Il ne s’attendait pas à ce que je tienne tête au directeur… moi non plus d’ailleurs !

Comme le relaie Cyberpresse, l’actuel gouvernement libéral du Québec souhaite augmenter considérablement le nombre d’immigrés arrivant au Québec. On s’entend, par considérablement je pensais qu’ils allaient le doubler ou le tripler, en fait il s’agit de passer de 40.000 actuellement à 48.000 en 2007.

Et Michelle Courchesne, ministre en charge de l’immigration, d’ajouter «Avec les communautés culturelles, nous bâtirons le Québec de demain».

Hum hum. Le gouvernement actuel, libéral, a fait beaucoup de mal à tous les milieux dépendant des subventions ; en environnement de nombreux projets ont été arrêté faute de sous, dans le milieu de la culture il en est de même, les coupes budgétaires furent très importantes (mais de manière assez discrète). La “gestion” des immigrants passe également par des subsides gouvernementaux, directement à travers les actions du minitère et indirectement par les subventions aux groupes de minorités, cercles d’intégrations communautaires, etc.

Malheureusement, les budgets alloués aux nouveaux arrivants ne suivent pas la hausse, mais baissent même. Or le mécontentement est déjà largement présent, parmi les Français, ces chialeux fouteurs de merde hors de commun, mais parmi un grand nombre de minorités de plus en plus représentées à savoir les ressortissants des pays du Maghreb et d’Europe de l’Est.

Personnellement, j’émets quelques doutes quant à la capacité du Québec à recevoir toujours plus d’immigrés alors que la population ne me semble pas prête et que je vois de nombreux immigrés excédés par leurs difficultés à s’intégrer et le peu de reconnaissance générale (de leurs diplomes, des leurs formations, de ce qu’ils sont).

Montréal semble particulièrement mal lottie en la matière ; c’est pourtant là que s’entasse la majorité des nouveaux immigrants. Selon les estimations les minorités visibles représentent 6% des fonctionnaires de la ville contre 21% des habitants. Quant à la représentation politique, il n’y a qu’un seul “coloré” parmi le 104 élus. À coté de ça, Toronto a 17 représentants des minorités visibles pour un conseil plus petit (mais une densité d’immigrés supérieurs). Difficile de croire que les autorités municipales puissent, dans ces conditions, prendre des décisions qui vont dans les sens des immigrés.

Mais bon, admettons que c’est aussi aux immigrants de faire un effort pour s’intégrer.

Il n’en reste pas moins la question fondamentale pour laquelle on fait appel à une telle immigration. La raison officielle est la baisse de population faute de Québécois volontaires pour faire des chtits n’enfants. Alors d’après vous, est-ce préférable de favoriser la reproduction du québécois moyen ou de faire venir des immigrés ?

Aaaahh, c’est bien un immigré, ça coute rien, c’est déjà formé et même ça apporte souvent de l’argent. Un enfant, ça coute cher, en plus il faut un climat propice pour que les parents se décident à en faire. On pourrait croire que le climat propice y est, beaucoup de Français qui s’installent ici parlent du dynamisme économique comparativement à morosité récurrente en France. Pourtant le taux de fécondité est pas mal plus élevé en France, allez comprendre.

De plus, la plupart des Français que je vois quitter le Québec le font parce qu’ils ont des enfants et qu’ils ne s’en sortent pas ici : difficultés pour les crèches, les écoles, les suivi médical, peu d’allocations familiales (plus l’absence de la famille pour garder les enfants mais ça on n’y peut rien).

La décision de favoriser l’immigration, à laquelle tout le monde acquiesse bêtement, n’est qu’un grossier pansement sur un problème de fond que chaque gouvernement refuse de traiter. Toutefois, il est à craindre que cette méthode soit celle du panier percé puisqu’avec le niveau d’imposition du Québec et les relativement pauvres services, notamment pour les enfants, qui vont avec, il est à craindre que même les immigrés ne restent pas très longtemps préférant des provinces ou pays où certes les services sont faibles, mais les niveaux d’impots aussi. Et je ne parle même pas des problèmes liés à la gestion des immigrés qui se font souvent jour quand on en reçoit massivement.

Ça commence à sentir drôlement la fin, des lustres après tout le monde (même les cégépiens). Mercredi en après-midi, c’est mon dernier examen, portant sur le système locomoteur (fractures, tendinites, arthrite, tout ça - ce n’est pas léger). Ensuite, la première année de médecine devrait être chose du passé pour moi !

Je vais alors bénéficier de 4 jours d’affilés de vacances sans aucun soucis scolaire sur la conscience. Fantastique ! Quoique j’y pense, j’ai des articles à lire pour me préparer au projet de recherche que je vais mener cet été, en fait…

Je ne sais pas trop encore ce que je vais faire, sûrement simplement en profiter pour décompresser et dormir, aller au ciné avec mon frère (Shrek 2 ou Harry Potter ?), graver le contenu de mon disque dur pour fin d’archives et de passage à mon futur iBook (achat prévu d’ici 1 mois), répondre à mes e-mails, gérer les dossiers de l’IFMSA, etc.

Parlant de cinéma, on s’est bien défoulés, avec Hoedic, dernièrement. Je voulais glisser un mot sur certains films qu’on a loués en particulier. D’abord Big Fish, que j’ai trouvé assez surprenant mais très beau. C’est un univers quasi-onirique, qui n’a pas manqué de me rappeler mon propre mode de pensée d’enfant. Pour vous l’illustrer, quoi de mieux que vous raconter le prototype de mes rêves d’il y a quelques années. C’est typiquement une histoire où je suis mal prise, avec un méchant ours qui me poursuit. Et moi, seulement en discutant avec lui, j’arrive à désamorcer la situation, à la transformer, et à faire en sorte que ce soit à mon tour de lui courir après. Eh oui, rien de moins, et ça marche ! Ou encore, cet autre rêve où il allait y avoir une “guerre” (je parle d’enfants) avec les Amérindiens. Et là encore, la seule force de mes mots avait réussi à attendrir et tuer les velléités dans l’oeuf. Si la réalité pouvait être ainsi !

L’autre film était Billy Elliot. Film surprenant là aussi, puisque je m’attendais à une comédie (à cause du titre), ou à un film simpliste où s’affrontent bons et méchants. Finalement, ce ne fut ni l’un ni l’autre. Cela relevait plutôt du drame, avec des personnages relativement fins, humains, pas dichotomiques du tout, qui évoluent au lieu de persister dans leurs erreurs. Après ça, le film ne pouvait que m’enchanter, moi qui suis toujours fascinée par l’univers de la danse aussi. Sans oublier de considérer la difficulté d’aller à l’encontre des discriminations sexistes solidement implantées, particulièrement chez les parents. Un beau film sur le courage d’être soi et l’ouverture.