Inspiré par Lithium

En fait, je vais faire la miniature à l’envers car les profs qui m’ont le plus marqué le firent plutôt dans le mauvais sens.

Bien qu’étant plutôt bon en sciences jusqu’en terminale, j’ai toujours eu des problèmes avec mes profs de sciences physiques. La pire de toutes, madame T., que j’ai supporté pendant 2 années au collège m’avait purement et simplement prise en grippe. Je le lui rendais bien puisque j’éprouvais une haine vicérale contre elle. De manière systématique elle me retirait 2 à 4 points sur mes devoirs parce que j’écrivais mal, que je ne séparais pas chacun de mes exercices par un double traits, que je faisais trop de fautes d’orthographe, bref toutes les raisons étient bonnes… ce qui ne m’empêchait pas d’être parmi les premiers de la classe, c’était ma revanche sur cette vieille pouffiasse rabougrie qui ne connaissait rien de plus que son cours à la ligne près.

Le pire que cette salope m’a fait, c’est me mettre moins que la moyenne de classe sur un dossier à monter sur le système solaire alors que j’avais fait un truc pas mal mieux que le reste de la classe en dessinant des vues de coupe des planètes et en expliquant pour chaque planète les grandes missions spatiales passées à proximité pour étude. C’est que j’étais motivé à l’époque et passionné par le sujet. En allant contesté ma note, elle me retorqua que dans le tableau récapitulatif des planètes, j’aurais du mettre en évidence la colonne de la Terre car c’était Notre planète. Ça me semblait ridicule, on savait bien que c’était notre planète… et d’autres planètes me semblaient infiniment plus intéressantes et à surligner. Je l’aurais égorgé net. (Oui, tant d’années après, je la déteste toujours !)

Bien entendu, cette conne faisait partie des nombreux profs à remettre en cause ma capacité ainsi que celle de mes amis à faire quelque chose de notre vie. À cette âge-là, y a beaucoup de rumeur sur la math sup, un truc de génie incroyable. Cette prof nous avait fait comprendre que ce n’était même pas la peine d’y penser puisque c’était effectivement infiniment difficile et qu’aucun de nous n’avait le profil pour le faire. La plupart de mes amis, ainsi que moi-même avont fait une prépa math sup ou équivalent (à noter que ce n’est pas si difficile que ça).

Nombre de profs que j’ai eu furent chroniquement incapables de donner envie aux élèves d’aller plus loin voire écrasaient ceux qui essaient d’en donner plus. Je trouve ça vraiment minable. Les pires étaient ceux du collège qui souffraient d’un évident power trip. Sur mes quatre années de collège, seuls trois ou quatre profs peuvent être jugé comme bons… la plupart dans des matières ou j’étais nul et qui n’intéressent que peu les élèves.

Toutefois, j’ai quand même eu quelques bons profs, notamment au lycée. Deux profs de français, la première qui a réussi à me faire passer au-dessus de la moyenne en rédaction (chose qui ne m’était jamais arrivé avant), le second m’intéressant à la lecture avec des Jacques le Fataliste, L’étranger et autres. J’ai aussi eu une très bonne prof de philo qui a su m’intéresser à Descartes et d’autres auteurs, de cette époque ou plus contemporains. Bizarrement, bien qu’étant d’un profil très clairement scientifique (faute notes acceptables ailleurs) j’ai préféré mes profs de français.

Seul mon prof de math de terminale était à la hauteur coté sciences, un rigolo qui a su me refaire repartir après une année de première très difficile se soldant régulièrement par des notes remettant sérieusement en doute mon orientation “scientifique”. J’ai seulement été déçu de découvrir que hors cours c’était un grincheux fini ; telle est la vie.

Hier j’ai finalement pu faire un tour à vélo avec Ebb. En effet j’ai à plusieurs reprises fait des promenades cyclistes seul ou accompagné, mais jamais avec ma tendre. C’est chose désormais faite… et à refaire.

Le but était de voir en combien de temps nous pouvions nous rendre dans le coin du Canal Lachine en partant de chez nous. À cette occasion, j’ai décidé de ne pas prendre le même chemin qu’à l’habitude (Cote-des-Neiges), un peu trop dangereux, et de passer par la rue Victoria qui traverse le très huppé quartier/arrondissement de Westmount (qui vaut bien Outremont ;)

Dès que nous avons pénétré cet arrondissement, j’ai constaté l’apparition de nombreuses pancartes sur les pelouses “Take back our city” et des rubans bleus accrochés en de nombreux endroits. Westmount était encore récemment une ville indépendante qui fut “annexée” à la Ville de Montréal lors d’un processus de fusions municipales à l’échelle du Québec décrété par le gouvernement de l’époque dirigé par le Parti Québécois (le “PQ”).

Déjà, faut dire que c’est assez con comme processus, surtout que c’était fait de force. Du coup, le gouvernement élu l’année dernière avait fait comme promesse de permettre aux villes fusionnées de défusionner. Parce que oui, dire qu’on vit à Westmount, c’est quand même autre chose que de dire qu’on vit à Montréal, c’est mieux, c’est plus classe, Montréal c’est la populasse alors que Westmount, c’est la haute.

Et comme on n’a pas dépensé suffisamment d’argent pour fusionner les villes, faire des infrastructures communes, réallouer le personnel, on va redépenser de l’argent parce que des connards veulent leur indépendance municipale.

Comme je l’ai souvent regretté, Montréal me fait l’effet d’une ville scotchée dans les années 70. La traverser à vélo permet de voir que ça bouge malgré tout, qu’elle se rénove petit à petit. Toutefois, tout comme la question de l’indépendance du Québec semble parfois être un frein au développement de la province, cette histoire de fusion/défusion bloque visiblement des décisions, mine la crédibilité de la ville en tant que métropole dynamique, bref ça fout la merde !

Alors que justement dans les années 70, Montréal était LA ville du Canada, c’est désormais Toronto le centre du Canada et Montréal, à s’engluer dans ses guerres de clochers, ne progresse pas vraiment. Dommage !

Depuis le début du “iraqi-sexual-abuse-gate”, on entend souvent parler des réservites, puisque ce sont eux qui ont fait les basses tâches, en y prenant pas mal de plaisir visiblement.

Mais je me pose une question : qu’est-ce qu’un réserviste aux USA ?

Sont-ils vraiment des civils le reste du temps ? Est-ce comme en France pour ceux qui ont fait leur service militaire en tant qu’officier et qui peuvent être mobilisé en priorité ? (bien qu’il n’y ai plus de service militaire en France et qu’il n’y en ai pas non plus aux US).

J’ai cherché rapidement sur Google et j’ai rien trouvé de concluant et je suis curieux sur l’effective formation limitée de ces gens et sur la logique qui repose derrière le fait de confier une prison en contexte de guerre civile à des réservistes (puisque j’ai cru comprendre que même la personne en charge de la prison était réserviste).

Donc si quelqu’un a ne serait-ce qu’un début d’explication, ca m’intéresse.

Lithium nous propose cette fois un sujet professoral.

Outre ce prof fantastique dont j’ai déjà fait l’éloge ici, je suis fascinée par le nombre d’enseignants marquants et spéciaux de grande qualité qui ont parsemé mon parcours.

C’est principalement au secondaire que cela m’est arrivé. J’exclus la médecine, parce que j’ai trop le nez dessus encore (et qu’il n’y a pas grand-chose à tirer d’un tuteur d’APP !), et puis les profs y défilent souvent trop vite. Et pourtant, j’ai fréquenté pendant 4 ans un petit collège qui ne paye pas de mine et qu’on ne se vante pas d’avoir fréquenté !

Beaucoup de profs me reviennent en tête. Celle de latin en secondaire 1 (j’avais choisi cette école pour pouvoir faire du latin), qui m’avait fait repousser mes limites et qui m’a initiée à la mythologie romaine - passionnant. Un prof de français en secondaire 3 ou 4, avec toutes ses références personnelles et sa tentative d’influencer nos trajectoires, un peu à la Dead Poets Society - aucun choix d’oeuvre n’était laissé au hasard, la substance pour notre “croissance intérieure” ne manquait jamais. Une prof d’anglais qui parlait un nombre hallucinant de langues et qui m’a fait lire un des textes en anglais qui m’a le plus touchée. C’est aussi avec elle que j’ai enfin assimilé et compris l’écriture phonétique. Une prof d’anglais fascinante, irlandaise celle-là, à Brébeuf, tellement cultivée, drôle et pleine de ressources. J’avoue n’avoir pas tout compris cette année-là d’ailleurs… Et cet autre prof de Brébeuf, en français, avec son menu de lectures tellement varié et enrichissant.

Tant de personnages attachants et significatifs…! Tous en langues, de façon un peu surprenante. On trouve sûrement là les racines de mon affinité avec le français et l’anglais (au moins à l’écrit, pour la seconde langue).

Si j’avais suivi les conseils de tous ces profs, et d’autres encore, je n’aurais jamais pris la direction des sciences. Ma “vocation” médicale n’est jamais venue d’un prof, c’est certain. J’écrirais, plutôt. Mais tout le monde a voulu écrire, un jour ou l’autre, non ?

Étonnamment, ce n’est pas la compétence, la rigueur ni même la pédagogie d’un prof qui le rend inoubliable. Tous mes profs de maths au Québec ont été irréprochables. Impossible de ne pas réussir avec eux. Mais bof, rien de plus. C’est sûrement pour ça que les enseignants français ne m’ont pas plus marquée non plus (quand ils n’étaient pas carrément nuls - car j’en ai eu aussi). Les meilleurs d’entre eux l’étaient “seulement” pour leur rigueur incroyable.

Mais il manquait l’étincelle dans les yeux, ce petit plus qui aurait fait toute la différence, entre eux et moi…

Le nombre de mes posts concernant des livres donne l’impression que je ne lis plus (en dehors de mes nombreux, épais et arides livres de médecine), ce qui est faux ! Certes, j’habite un peu trop proche de l’université pour pouvoir lire autant que je le souhaiterais. Mais le problème n’est pas vraiment là, c’est surtout que j’ai eu plusieurs lectures décevantes dont je n’ai pas trouvé l’utilité et la motivation de parler.

Je pense à :

  • Noces (Camus)
  • Nos amis les humains (Bernard Werber)
  • Le dictateur et le hamac (Daniel Pennac)
  • La gare levantine (Philippe Veyrunes, le dernier prix de poésie Max-Pol Fouchet décerné par l’Atelier Imaginaire et que j’ai fini par recevoir)
  • La plus belle histoire du monde (Hubert Reeves et deux autres scientifiques)

Et maintenant :

  • Guérir le stress, l’anxiété, la dépression sans médicament ni psychanalyse (David Servan-Shreiber)

Et c’est bien parce que cette dernière lecture m’enthousiasme que je sors finalement de ma torpeur !

Bon, je dirais que je suis au courant depuis longtemps de la dégradation certaine de l’écriture de Werber… Il vaudrait mieux pour moi relire Les fourmis, ce serait bien plus satisfaisant ! À part ça, même pas envie de vous parler du dictateur et du hamac. Pennac m’a déçue, moi qui dévore généralement ses bouquins sans pouvoir m’arrêter, au détriment du sommeil, de l’étude. Là j’ai dû me forcer pour le finir, pfff…

Bon, pour la poésie, disons seulement que c’est très subjectif et qu’une mauvaise expérience en la matière n’a rien d’exceptionnel. Quant au Camus, le métro se prêtait sûrement mal à sa lecture… Et puis je me suis fait aborder à deux, si ce n’est trois reprises, rien qu’avec ça dans les mains. Avis à celles qui recherchent un prince charmant cultivé, promenez-vous avec Noces à la main : “Tu es étudiante en littérature ? C’est bien Camus…” Hallucinant ! (Il faut étudier en littérature pour lire Camus ?)

La plus belle histoire du monde : certes, ce sont des petites idées agréables à caresser, mais à force ce sont toujours les mêmes, remâchées, trop vulgarisées. Donc pas d’enthousiasme là non plus !

Suis-je en train de devenir une grincheuse sévère ?

Je précise que je suis cependant assez contente du livre Guérir : le monsieur fait sérieux, le contenu ne fait pas ésotérique, le tout inspire confiance. C’est logique et rigoureux, même pour les grands septiques comme moi. Les preuves sont bétonnées. L’écriture est plaisante. Sûrement que ça me touche particulièrement parce que je sors d’un cours de psychiatrie qui m’a justement laissée sur ma faim. Et M. Servan-Schreiber fait définitivement figure de “rôle modèle” pour moi…

Je pense m’offrir quelques petits plaisirs pour les yeux prochainement. Le livre que Grégoire m’a envoyé (même si ça ne va pas me nourrir très lontemps - c’est drôle quand même, des fois, l’Internet, d’ailleurs), un Jostein Gaardner (Le mystère de la patience), et peut-être même le dernier Antonio Damasio qu’un ami d’Hoedic nous a envoyé à Noël, Spinoza avait raison, si je trouve le courage. Car pour ça, j’ai un peu peur : la lecture en est plutôt ardue. Mais bon, la curiosité y est, maintenant que je maîtrise plutôt bien la neurologie ! Aussi, Leeloolène m’a bien donné envie de découvrir Le Clézio (L’Africain), il faudrait que je mette la main dessus !

Avez-vous des coups de coeur particuliers à me conseiller sinon ?