Pour des questions de pur divertissement, je m’intéresse plus à la campagne américaine qu’à la platitude de la 4ième élection fédérale depuis que je suis au Canda. J’ai notamment au l’occasion de regarder les deux derniers débats.

Le résultat est que j’avais l’impression de regarder une discussion d’un autre temps. Du temps où j’étais à l’école et qu’un prof d’histoire tentait d’expliquer à une bande d’ados débiles la naissance des États-Unis puis le fameux American Way of Life. J’avais toujours eu l’impression que cette idéologie quasi-suprémaciste avait disparue depuis un certain temps. À entendre les Obama et McCain c’est pourtant encore bien vivant. Peut-être n’est-ce pas à l’esprit du citoyen moyen. Mais à écouter leurs échanges c’est ce qui ressort, il semble vraiment que l’Amérique est un pays supérieur, que les Américains, s’il prenaient leur petites jambes et leurs petits bras tous ensemble, ils pourraient changer la trajectoire de la Terre. Et que personne d’autre ne pourrait y arriver.

Le jour où le réveil sonnera (il a surement sonné pour les plus réalistes), certains risquent d’avoir un bon mal de cheveux!

Toujours sur le sujet des U.S.A, sur l’économie, deux articles récents dans Le Devoir ont attiré m’ont attention, comparant le crise actuelle non pas à celle de 1929, mais à celle de 1873 qui a débutée par… des prêts hypothécaires pourris.

La Grande Dépression débute le vendredi 9 mai 1873 à Vienne où la Bourse s’effondre sous le poids de la spéculation, provoquant la faillite de plusieurs banques viennoises, sous le poids des emprunts hypothécaires. La récession est rapide : les banques européennes manquent de liquidités et ne se font plus confiance, rendant les prêts interbancaires extrêmement coûteux. Source: [Wikipedia](http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_D%C3%A9pression_1873_%C3%A0_1896)

Ça vous rappelle quelque chose ?

Outre que l’histoire, surtout en matière économique est souvent une répétition, l’autre point à relever que cette crise semble souvent considéré comme le passage de domination entre l’Europe et les U.S.A…

Notre Monsieur a maintenant 3 mois et 1/2 et dans le temps nécessaire pour le dire, il a rattrapé sur les courbes son petit mois d’avance (ou de retard) et dépasse même les moyennes. En effet avec son 7.7kg, il est dans le 90ème percentile au niveau du poids. S’il continue à ce rythme, il n’est pas certain que sa peau puisse suffisamment s’étirer pour satisfaire à la propagation débordante du contenu.

Il faut dire que Monsieur profite joyeusement du lait maternel dont il n’avait que faire dans ses premiers jours. Maintenant, il se baffre, littéralement.

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Week end @ Val-David

Comme ça, sans prévenir, il lui est également venu l’idée de faire ses nuits. Du moins, il vient d’en faire 3. Et comme il ne fait pas les choses à moitié, l’intervalle moyen de descente de pichet de lait nocturne est passé de 2 à 3 heures (en général 22h, 2h, 5h et après 5h du mat, impossible à recoucher) à du 10-11 heures non-stop (de 20 à 6h) avec un petit sieston de 7 à 8 ensuite pour digérer l’orgie lactée du réveil.

Nous n’y croyions pas, mais l’étape des 3 mois (et quelques jours) a réellement changé notre bébé. À se demander réellement s’il n’y a pas eu un échange non-standard.

Devant notre détresse respiratoire des dernières semaines, notre entourage nous encourageait “vous verrez, ça ira mieux à 3 mois”. Avec une abominable crise de pleurs de 3 jours pour fêter ses 3 mois, nous nous disions que cette étape réjouissante était pour les autres et que nous devrions attendre 6 mois… ou même 2 ou 3 ans. Mais heureusement nous ne sommes pas que malchanceux. Parfois les choses ne font pas que empirer (contrairement à l’économie en ce moment).

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Week end @ Val-David

Surement que l’étape des 3 mois n’est pas le seul élément: souffrant visiblement d’inconfort gastro-oesophagien avec refoulement du bol gastrique se traduisant par d’imposants jets de lait atteignant volontiers le plafond, nous avons entamé des démarches pour le mettre sous traitement contre le reflux (comme son Papa) et Femme a entamé une diète excluant produits laitiers, protéines bovines, soja, poisson, oeufs, etc. (franchement, il ne nous restait plus qu’à brouter de l’herbe et espérer trouver une carotte un ou pétaque dans le sol). Au deuxième médicament introduit et avec une diète moins stricte que brouter de l’herbe mais toujours quelques restriction nous semblons tenir un bon équilibre avec des régurgitations considérées comme normales. Car oui, après tout, un bébé ça gerbe… qu’on le veuille ou non. En fait c’est plutôt rare qu’on le veuille.

Tout ceci nous a un peu laissé le temps de respirer (la preuve, j’écris même un long billet) et de lire un peu autour de nous, notamment sur des forums. Et la conclusion est que plutôt que d’avoir un bébé, nous avons un babi… bébé aux besoins intenses. C’est le jargon des initiés pour dire que t’as un enfant qui t’occuper 95% de ton temps au lieu de seulement 90%.

Et là tout le monde de dire “un enfant c’est difficile, c’est normal, il est surement comme les autres”. Sauf que voilà, selon les initiés, notamment ceux ayant eu plusieurs enfants donc un babi, les intenses ont toute une série de caractéristiques communes que notre Monsieur possèdent toutes autant qu’elles sont: hyperactivité, tension musculaire quasi-permanente, nécessité de toujours être dans les bras des gens (mais pas trop près s’il vous plait), incapacité à s’occuper tout seul plus de 3 secondes, indéposable, difficile à consoler, tout est une question d’urgence immédiate maintenant NOW!!! Même une de ses caractéristiques positives premières à savoir un regard soutenu qui fait craquer tout le monde est parfois cité comme un des critères. Même ma Môman a bien du se rendre à l’évidence qu’il n’était pas facile.

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Week end @ Val-David

En balade à Val-David

Le but de dire que c’est un babi n’est pas de le stigmatiser ou de pouvoir lui dire le jour où il sera ado “tu sais, t’étais un babi puis c’était vraiment un calvaire”. Le but est de savoir que ce genre de bébé a des besoins parfois par mal différents de la majorité. Exemple: la méthode d’allaitement habituellement préconisée (et relatée ici) consiste habituellement à écraser la tête du bébé contre une mamelle bien juteuse jusqu’à ce qu’il boive. Sauf qu’un babi ne va pas aimer ça.

Autre exemple: laisser le bébé pleurer pour qu’il apprenne à s’apaiser tout seul. Notre retour de l’hopital après l’accouchement nous a montré que Monsieur peut hurler (je dis bien hurler, pas pleurer, hurler) non-stop pendant plusieurs heures. Donc nous n’essayons pas les méthodes préconisant de laisser pleurer le bébé… autant pour lui que pour nos tympans qui prient chaque jour que Dieu fait pour que tout cela cesse (oui, nos tympans sont très croyants, liberté de culte totale à la maison).

Et je dois tirer mon chapeau à femme pour avoir perçu assez rapidement certains traits de notre petit et d’avoir adapté notre conduite en conséquence. En étant à l’écoute de ses besoins, il semble en voie de trouver un équilibre. Même s’il est toujours indéposable, il est maintenant capable de s’endormir seul en compagnie de son nouveau pote, le pouce, un immense progrès… pour notre sommeil.

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Man... life is sooooo hard !

Sieste impromptue sur le divan

Alors bien entendu, les journées sont encore parsemées de crises de pleurs, de tours d’appartement avec Monsieur dans les bras car il n’accepte rien d’autre mais c’est entre-coupé de siestes, de rires de bébé et autres nuits réparatrices.

Youppi, l’arrondissement Ville-Marie (le centre-ville de Montréal) va changer son “mobilier urbain” en mettant notamment un accoudoir central aux bancs pour empêcher de s’allonger.

«J'ai voulu que ce banc ne soit pas perçu comme un empêchement de dormir, mais plutôt qu'il donne des places à tout le monde»

Dixit le designer des bancs en question dans Le Devoir.

Ceci n’est pas sans rappeler la chanson Saturne de Bénabar:

Saturne manque pas d'idées pour torturer les clodos,
Ils ont même inventé un nouveau banc de métro
Qui les empêche, quel progrès, de s'allonger,
Mais le ventre de la ville va bientôt les digérer

Dans le même article, nous apprenons que les 800 poubelles de l’arrondissement vont également se refaire une beauté. 800 poubelles, c’est un peu moins qu’une poubelle pour chaque 2 hectares. Pas étonnant qu’il faille ouvrir l’œil quand on en cherche.

Ainsi, ce sera BIXI. Dommage pour mon VéloCité qui me plaisait bien, et ça ne me vaudra pas un abonnement d’un an gratuit au service inspiré des Velo’v et autres Velib’.

Et après tout, qu’en aurais-je fait ? Et qu’en feront les Montréalais ? Paris et Montréal, ce n’est pas le même combat. Les Montréalais possèdent déjà des vélos dans une large proportion, il n’y a pas trop de limitation pour stationner les vélos ni pour circuler.

Bref, je cherche encore à savoir qui seront les clients du Bixi et pourquoi. En attendant, il serait surement plus intéressant (mais plus couteux) de définir une stratégie de déploiement des pistes cyclables qui permette une utilisation mixte avec les transports en commun, et avec cela du stationnement en proportion (dans et hors Montréal). Même si ça s’améliore tranquillement, le chemin est encore long quand on voit justement combien les Montréalais utilisent déjà leur vélo !

Quelque chose comme ça :

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Je me demande combien ça pèse 700 milliards de dollars en quarters