C’était un beau jour d’avril, Ebb faisait un petit tour sur Google, suite à l’annonce de GMail pour voir ce qu’offrait le fameux moteur de recherche.

Un moteur de recherche personnalisé ? Tiens, elle y regarde de plus près pour éventuellement obtenir des recherches plus pertinentes et c’est là qu’elle a découvert un secret très bien caché : le Québec est une île, c’est “Québec Island”

Image

Québec Island

Inutile de vous dire que ça nous a fait un choc !

L’économie reste une chose que j’aurais toujours du mal à appréhender. C’est d’une compléxité sans borne. Pourtant son impact sur notre vie quotidienne est loin d’être mineur.

L’économie est l’un des enjeux principaux de la prochaine élection américaine, comme souvent, et Bush ne semble pas en très bonne position sur le sujet. Deux éléments ont attiré mon attention dernièrement : Wal-mart et la délocalisation des cols blancs, principalement en informatique.

Image

Kerry vs. Bush

Depuis quelques temps, Wal-mart est dans la tempête. Après avoir été accusé d’employer des clandestins à bas prix, de forcer des employés à faire des heures supplémentaires non payées ou à payer eux-même leur assurance santé, c’est le rôle global de ce monstre de la distribution de détail qui est au centre de la controverse. Alors que certains économistes persistent à dire que l’existence même de Wal-Mart est très bonne pour l’économie, permettant aux ménages de dépenser moins (20 milliards d’économies directes et 100 milliars indirectement en obligeant les concurrents à suivre), d’autre se demandent quel est l’impact de cet employeur de 1.4 millions d’individus dont la politique salariale n’est pas réputée très généreuse !

Ma réflexion face aux publicités Wal-Mart, « des bas prix de tous les jours », des prix sur lesquels beaucoup d’autres commerçants ne peuvent pas s’aligner, est que cet argent économisé doit bien manquer à quelqu’un.

Preuve de l’emprise de Wal-Mart sur personnel, aucun de se milliers de centres n’est syndiqué. Ça pourrait changer (abonnement gratuit) puisqu’un tribunal vient d’ouvrir la voie pour les employés d’un magasin de Jonquière dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Faut dire qu’au Québec on ne rigole pas avec ça, le syndicat c’est sacré. Ce serait une première chez Wal-Mart. Bien que je ne porte pas les syndicats québécois dans mon coeur pour leur tendance à casser tout ce qui passe pour un oui ou pour un non, le droit à la syndication est normal et des paroles du genre les syndicats « n’ont pas leur place dans nos magasins » fait vraiment rétrograde.

Autre élément d’actualité : les délocalisations, notamment dans les métiers de l’info. Hier, Le Devoir (malheureusement j’ai perdu l’adresse) faisait état d’une étude selon laquelle les délocalisations auraient permis la création de 90.000 emplois (et non des pertes d’emploi). Ça laisse perplexe.

Dans le même temps Salon (daypass gratuit) présente le cas de CollabNet, une entreprise fondée par Brian Behlendorf, présenté comme celui qui a coordonné le développement d’Apache et est donc proche de la mentalité Open Source. CollabNet est partagé entre la Californie et Chennai, en Inde. C’est également une entreprise qui développe des logiciels permettant de travailler plus efficacement dans un environnement délocalisé. J’ai beaucoup apprécié l’expression “CollabNet eats its own dogfood”.

Sans cette délocalisation, permettant d’embaucher 40 personnes au lieu de 10 aux US, cette firme n’aurait peut-être pas pu se développer et la vingtaine de postes en Californie, eux, auraient été perdus. Brian Behlendorf fait également preuve d’idéalisme en parlant de partage du travail et d’expérience habituelle dans le milieu de l’open source où le travail se fait de manière délocalisée à travers le monde.

Ça me rappelle un peu quand je travaillais chez A., en mission avec une entreprise ayant des bureaux à Cincinnati, OH, à Bristol, en Angleterre, à Bangalore, en Indes, et donc nous, à Paris. Le travail avançait en permanence, quand nous quittions le soir (souvent tard), les spécifications allaient pour validation aux US, le code était compilé ou vérifié en Inde, de nouveaux éléments étaient présents de lendemain matin pour nous. Des coups de téléphone en anglais avec des indiens à l’accent indéchiffrable à des heures indues.

Ce n’est pas sans me rappeler Karl qui voyage souvent et fait des téléconférences à 2 heures du mat’ parce que c’est plus pratique. Et aussi certains de mes anciens collègues d’A. qui sont en mission à l’île Maurice, pour de l’outsourcing offshore. Ce n’est pas idée abstraite la délocalisation en informatique, c’est la réalité telle qu’elle est vécue aujourd’hui par de nombreux intervenants notamment dans le domaine IT. Le vie semble un peu folle vue comme ça.

Ambivalence dans une société comme CollabNet où, comme dans le monde open source, on a tendance à juger les gens par leur contribution et non par leur localisation, où les éléments indiens sont intégré à la société comme tout autre employés et non considérés comme des individus de seconde zone, ce qui n’empêche pas de se dire, de la part des travailleurs américain que cet autre qui travaille pour 4 à 10 fois moins cher, c’est tentant pour le boss de payer aussi peu pour un aussi bon employé. Selon des sondages, l’Inde et la Chine ont remplacé le Japon dans le rôle du grand méchant, pas étonnant.

Incontestablement toutes les entreprises ne travaillent pas avec la même idéologie que CollabNet, beaucoup d’entreprises proposent désormais des services d’externalisation payés vaguement à la ligne de code et l’objectif premier reste souvent l’augmentation de la marge bénéficiaire. Mais quelqu’en soit la raison, le processus amené par les technologies développée durant ces dernières années ne pouvent mener qu’à cela.

La question que je me pose au regard de tout ça c’est “What’s next ?”

**Update **: Lors d’un vote, les employés du Wal-Mart de Jonquière se sont prononcés, apparamment à une faible majorité, contre la mise en place d’un syndicat. Apparamment des rumeurs de fermeture de l’établissement auraient fait pencher la balance. Il faut dire que ces menaces sont prises au sérieux. En effet, un autre poids lourd, McDonalds, a la réputation de fermer tous les établissement où les employés arrivent à s’affilier à un syndicat.

Note : pour ceux qui ne connaissent pas le principe syndical québécois, c’est une centrale par entreprise. Les employés demandent un vote pour se rattacher à une centrale donnée (par exemple la FTQ ou la CSN). Si le vote obtient un oui à plus de 50%, alors tous les employés deviennent affiliés à ce syndicat. Ceci est explique cette histoire de vote.

Je suis allée deux fois en Ontario dans toute ma vie (je ne compte pas Ottawa !).

La première fois, c’était en 6e année, à la fin du primaire, pour clore mon année de “bain linguistique” en beauté. Un voyage de classe. Toutes les attractions touristiques y sont passées. (Dire que Niagara Falls, il n’y a pas si longtemps, était encore la destination rêvée de lune de miel des jeunes couples québécois !)

La seconde fois, c’était à l’été de mes 15 ans, entre le secondaires 3 et 4. C’était l’émergence de mes envies de bougeotte. Il fallait lutter très fort contre l’inertie parentale. L’été précédent, j’avais réussi à m’incruster avec la famille d’une amie pour aller, en voiture, jusqu’en Floride. J’ai donc enfin pu voir Disney World à 14 ans (et encore, seulement le Magic Kingdom - vivement que j’aie des enfants afin que je puisse, sous prétexte de les amener là-bas, aller voir les autres parcs à thème !).

Bref, à 15 ans, je n’ai pas réussi à obtenir de mes parents de pouvoir aller en Colombie-Britannique - trop loin. Je n’eus droit qu’à l’Ontario, qui ne m’a jamais tellement attirée et où en plus j’étais déjà allée. Tant pis, le but était surtout d’aller dans une école d’anglais pour un mois, pour essayer de rehausser mon niveau d’anglais dangereusement déclinant vu la pauvreté du programme au secondaire.

Je me suis donc retrouvée à Mississauga, accueillie par une gentille famille. Un papa, une maman, deux petites filles. Tout ce beau monde était végétarien et très chrétien (prière avant les repas comprise). Une jeune Allemande ayant vécu au Brésil était logée là. Il m’ont fait voir du pays - leur chalet au bord d’un Grand Lac, le zoo, etc. J’ai aussi fait du tourisme avec l’école d’anglais que je fréquentais. Les mêmes attractions que trois ans auparavant, en gros.

La fréquentation de cette école, outre l’aspect linguistique, s’est avérée pour moi très enrichissante. C’était une école tout à fait internationale et j’étais la seule à ne pas venir de loin - à la place, le loin est venu à moi. Des Italiens, des Espagnols, des Brésiliens, des Lituaniens, des Taïwanais, et j’en passe. C’était très “ambiance”, surtout pendant la Coupe du Monde 1998. Je prenais bien sûr pour la France et j’étais un peu la seule. Heureusement, je ne me suis pas fait huer.

Chose certaine, après toutes ces expériences, je croyais bien ne plus jamais avoir à retourner en Ontario, sauf peut-être à Stanford pour voir le festival shakespearien un jour. Et voilà qu’il me donne presque envie d’aller nous installer en Ontario. L’état d’immigrant y a l’air tellement moins problématique… Et celui de médecin y est accessoirement agréablement bonifié.

À méditer…

Technological progress is like an axe in the hands of a pathological criminal. (Albert Einstein)

The Americans have need of the telephone, but we do not. We have plenty of messenger boys. (Sir William Preece)

The art of acting consists of keeping people from coughing. (Sir Ralph Richardson)

Ça arrive, et généralement quand ça m’arrive, c’est la totale, rien ne marche. Je disais dans un post précédent que les attaques DOS s’étaient calmées, quelques heures plus tard ça repartait plus fort que jamais (je pense que je vais arrêter de regarder ça, après tout le routeur est là pour ça et il s’en charge très bien à date). Des formulaires sur Internet qui déconnaient, un long post sur le blog perdu avec tout plein de tabs à lire à cause d’un plantage de Firefox (fait rare quand même), j’en passe et des meilleurs.

Voici quelques éléments que je voulais écrire dans mon post perdu mais en moins détaillé parce que je suis tanné là :

  • La CRIA se fait rembarrer par les tribunaux canadiens après avoir demandé le nom de “pirates” (comprendre file swaper) à la plupart des grands fournisseurs internet.
  • C’est le printemps, la saison des virus… enfin c’est toujours la saison des virus. Les grands vainqueurs du moment sont Beagle, Netsky et Sober avec plusieurs variantes chacun. N’ouvrez pas les mails douteux, desactivez la fonction de prévisualisation et jeter Outlook (et Express) à la poubelle.
  • Ceci dit, on peut toujours espérer voir les gens arrêter d’ouvrir les courriels vérolés alors qu’il y en a qui sont assez cons pour se faire escroquer par des scams. Et c’est pas des petites sommes et pas de la part de gens stupides a priori : 600.000$ pour un prof d’Harvard, 750.000$ pour une “businesswoman” et 2.1M$ ! pour une bibliothéquaire commis à la comptabilité <html>(?)</html> qui s’est transformée en voleuse pour l’occasion. Après on s’étonne que le Scam est la seconde source de revenu du Nigéria !
  • Enfin Creepier than Nixon chez Salon (daypass gratuit), une interview d’un élément pivot durant le mandat de Nixon qui explique en quoi, pour lui, l’administration Bush est pire que celle qui a mené au plus grand scandale impliquant un président américain jusqu’ici à savoir le Watergate (j’aime beaucoup le montage sur la page d’accueil).

Update **: Ah oui, merde, oubli… je voulais aussi parler de ce que j’ai vu sur le site lacentraleinternet.com que j’ai visité suite à un commentaire. Sur une des offres, ils expliquent que leurs serveurs tournent sous FreeBSD comme **Microsoft Hotmail. Je ne suis pas allé

Update de l’update : Selon une source sûre qui tient à garder l’anonymat, Hotmail utilisait bien FreeBSD mais il y a eu migration depuis le rachat par Microsoft. Ce qui n’enlève pas le fait que, par exemple, dans son document de lutte contre OpenOffice.org, Microsoft a utilisé du PDF, un format tiers non géré par MS Office mais qui l’est par OO.org, et a été généré à partir d’Adobe Illustrator sous Mac. Cherchez l’erreur.