Trois ans de gouvernance, un an de course aux élections, c’est un peu l’impression que donne actuellement George Bush qui semble déjà ne plus vivre que pour les élections, et il ne doute de rien. Par exemple il se permet de critiquer les propositions de John Kerry comme suit :

"[Les démocrates] veulent ériger des barrières commerciales et isoler l'Amérique du reste du monde mais l'isolationnisme économique menacerait des millions d'emplois américains qui dépendent des exportations [...] Ces vieilles politiques qui visent à taxer et dépenser ainsi que l'isolationnisme économique sont le moyen le plus sûr d'arriver à une catastrophe"

Bush qui parle d’isolationnisme, c’est vraiment le comble ! C’est qui déjà les subventions sur l’acier et l’agriculture pour protéger les intérêts locaux et dresser des barrières commerciales aux produits entrant ? Qui a imposé des taxes sur le bois d’oeuvre canadien jugé illégal par l’OMC ? C’est de qui “vous êtes avec nous ou contre nous !”, un exemple en matière de vision binaire et d’isolationnisme ? C’est qui la guerre en Irak contre l’avis d’une majorité de pays ? Et j’en passe… Bref, c’est qui le champion de l’isolationnisme et de l’unilatéralisme ?

Non content de ça, il a également battu tous les records de déficit budgétaire, continuant à endetter les États-Unis à un rythme encore inconnu et c’est lui qui parle d’arriver à une catastrophe ?

Le fait est que cette impression que nous avons de l’extérieur n’est pourtant pas si pertinente vu de l’intérieur car ces dispositions qui choquent souvent pour les autres pays sont bien vu de l’intérieur (on n’est jamais mécontent d’avoir des subventions, même s’il n’y a pas de meilleure méthode d’isolationnisme) et ses arguments sont capables de faire mouche dans l’électorat.

Difficile de juger quel sera l’impact des attentats de Madrid sur le gouvernement américain. Impossible de préjuger de l’objectif réel de ces bombes mais la population espagnole semble y voir une conséquence du comportement du gouvernement Aznar et notamment de sa participation à la guerre en Irak.

L’administration républicaine comptait sur le fait que la réémergence du terrorisme en Europe rapprocherait les deux continents vers l’Ouest. C’est évident l’inverse qui vient de se passer alors que Bush a perdu un soutien important et que l’Océan atlantique est plus grand que jamais.

Cependant l’Irak ne fait pas tout, et à considérer qu’il s’agisse bien d’un mouvement proche d’Al Qaeda on peut se dire que tout gouvernement luttant contre le terrorisme peut être la cible d’attentats similaires, en premier lieu ceux ayant envoyé des hommes en Afghanistan.

Le choix pour les dates ne semble pas anodin. Un attentat la veille d’élections majeures n’est pas hasard et rien de mieux pour déstabiliser le système politique d’un pays, favoriser les extrêmismes, bref remettre en cause la pertinence de la démocratie, un concept qui ne plait surement pas à Ben Laden et compagnie. On peut s’attendre à une activité assez importante avant les élections canadiennes et surtout américaines.

Bon, voilà, c’est officiel : des remontées gastriques sont à l’origine de mes brûlures d’estomac de plus en plus insistantes depuis que je suis au Québec.

J’espérais qu’on trouve autre chose, éventuellement qu’on puisse mettre ça sur le dos d’une bactérie comme helicobacter pilori qui peut dans certains cas provoquer des brulures (quoiqu’il s’agisse plus souvent d’ulcères apparemment), mais d’après les résultats du test que j’ai fait y a deux semaines, le doute n’a pas trop sa place.

Je vais tout de même aller faire le test pour helicobacter pilori justement, inutile de prendre un risque d’un ulcère en plus, à la suite de quoi il faudra que je prenne rendez-vous avec mon médecin traitant. Selon l’oncle de Ebb, je vais me retrouver avec un rendez-vous chez un gastroentérologue pour une endoscopie… semble-t-il que je serais même dû pour y aller aux deux ans. Beurk !

Ce genre de considération me fait un peu penser aux femmes qui doivent se faire faire une mammographie à tous les ans passé un certain âge. Quand on prend la peine de faire un examen de manière aussi régulière, ça donne un peu l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Cependant selon Ebb, le médeciment que je prends (hors période de test comme en ce moment) a fait drastiquement baissé les opérations lié à mon problème, mais ça ne me plait pas malgré tout !

C’est décidé, je pars pour l’Afrique à l’été 2005, pour un à deux mois. Bien que je ne serai pas encore externe à ce moment-là, je pense que je saurai déjà faire de nombreux gestes médicaux et que je serai de toute façon très avide de les mettre en application et d’en apprendre plus.

Évidemment, c’est un choix difficile à faire, car un projet coûteux comme celui-là viendra remplacer le précieux temps normalement réservé à un emploi d’été, qui aurait plutôt eu pour but de rapporter de l’argent. Le malaise vient particulièrement du fait qu’ensuite, je devrai aligner deux années d’externat exemptes de toute possibilité de travailler, autant pendant l’année que pendant l’été (pas de vacances, gardes dispersées, horaires de fous). Financièrement, c’est désagréable à envisager… Paresseusement aussi, d’ailleurs. Espérons que les prêts et bourses du gouvernement suivront ce rythme effrené ! Sans compter que j’envisage en plus d’aller faire un stage d’externat en France pendant cette période, histoire de voir comment c’est là-bas et de pouvoir comparer nos systèmes de soins en toute connaissance de cause.

Et puis, si je ne pars pas à l’été 2005, je crains de ne jamais le faire. Ce n’est pas une fois diplômé qu’on se lance dans ce genre de projets. On a tant d’autres choses à voir.

Alors voilà, je vais essayer me rendre utile là-bas, avec les bases que j’aurai acquises, ma bonne volonté, mes mains et mon sourire (?). Évidemment je préférerais m’impliquer dans le milieu médical que de faire de l’enseignement ou de la construction, mais je ne suis fermée à rien.

J’ai l’air d’en parler bien en avance, mais en réalité, ça prend du temps, organiser tout cela. Ramasser les fonds nécessaires, de source personnelle (comme un emploi d’été) bien sûr, mais pourquoi pas aussi des bourses ou d’autres sources de financement extérieures. On peut toujours rêver. L’organisation en tant que telle, comme le choix de la destination finale et du type d’engagement, viendra ensuite seulement.

Les pays que j’envisage sont le Bénin, le Togo, le Burkina Faso, le Gabon, le Tchad, le Cameroun ou encore Madagascar. Idéalement, un dispensaire ou un orphelinat se prêteraient bien au genre de tâches que j’envisage pouvoir y réaliser.

Beaucoup d’associations (religieuses ou non) existent en Afrique et ont sûrement des besoins divers et variés ; elles peuvent peut-être assurer l’hébergement et l’alimentation sur place. Il existe aussi beaucoup d’organismes ici, qui doivent donner des conseils et aider à s’orienter. Sans compter toutes celles qui offrent des bourses, qu’il faut gagner durement. Beaucoup d’applications à venir, donc.

Tout cela risque de me demander pas mal d’énergie dans les mois à venir. Au moins, c’est stimulant de préparer tout cela, ne serait-ce que mentalement. De s’atteler à des choses futures que l’on travaille à concrétiser, petit à petit. De prendre des décisions pour atteindre le but que l’on s’est fixé.

En attendant de m’y mettre réellement, si qui que ce soit a des conseils ou des tuyaux à me donner, il ne faut surtout pas hésiter à vous manifester !

If I were a medical man, I should prescribe a holiday to any patient who considered his work important. (Bertrand Russell)

If poetry comes not as naturally as the leaves to a tree, it better not come at all. (John Keats)

If there is no God, who pops up the next Kleenex? (Art Hoppe)

Avec l’arrivée imminente du printemps, mes intérêts et sensibilités vont croissant et ça fait du bien.

J’ai été très touchée par le récit de Sally. Ils ont eu bien de la chance et je suis heureuse de voir qu’ils n’y a pas eu de mal ! Comme cette conscience aigüe de l’autre est impressionnante. Un peu à l’image des jumeaux qui, même séparés par des milliers de kilomètres, continuent de “ressentir” les malheurs qui arrivent à l’autre. Cela m’arrive parfois aussi, avec Hoedic. L’autre jour, en entendant un bruit dans la cuisine, j’ai eu la vision qu’il se blessait avec un couteau. (Bien sûr, j’ai essayé de me raisonner, “mais non, tu t’inquiètes trop”, et puis j’étais en train de lire des choses bien plus terribles, en neuro, alors j’ai relativisé…) Mais les faits sont là et il s’avère qu’il s’était effectivement coupé. Rien de méchant, rien qui mérite qu’on en parle ; c’est l’aura, qui frappe.

Dans le même genre, plusieurs hasards surprenants me relient à Minh Quang, depuis que je le connais. À la première lecture de son ancien blog, j’ai d’abord été frappée par l’invraisemblable ressemblance entre une partie de son parcours et celui d’Hoedic. Puis, on s’est rendus compte qu’il connaissait déjà mon site web personnel (celui sur le chaos), découvert quelque temps avant de tomber sur mon blog (et le lien entre les deux n’était pas évident à faire !). Dernièrement, on se rend compte aussi qu’un de mes contacts pour le contenu dudit site web, Harald Wertz, père de ma coéquipière, se trouve également avoir été son prof à Paris VIII. Comme on a vite fait d’être interrelié avec les autres !

J’éprouve aussi beaucoup d’émotions contradictoires depuis mon retour au Québec, vis-à-vis… des Québécois. Beaucoup de déceptions de la part de mes compatriotes, malheureusement, de la société qu’ils sont en train de se forger, de leur tolérance aux autres qui n’est que cela, sans notion d’accueil…

Alors j’essaie de cultiver l’espoir, de suivre ce qui se fait de bien, d’avoir un peu de recul sur cette société dans laquelle j’évolue aussi. C’est dans cette optique que j’essaie de m’intéresser à ce qui se passe à Montréal, en terme de projets et de perspectives. Un peu comme cet article, “Relancer Montréal”, venu à ma connaissance par l’intermédiaire de Sally, ou encore cette série d’articles rédigés par Michel Venne du Devoir, intitulée “Le goût de l’avenir” (présentation, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, à venir tous les lundis jusqu’à 10), avec sa promesse de création d’un Institut voué au renouvellement des idées et à la participation civique au Québec. À suivre avec intérêt…

De belles initiatives, ça ne fait jamais de tort.

Bon, en attendant, vendredi, c’est l’examen final de neurologie… Alors j’ai fait une petite provision d’articles (dont celui-ci) en prévision de cette semaine à occupation unique, l’étude, toujours.