À chacun son vice. Pour certains, c’est Star Academy (ou Loft Story, selon le moment).

Bon, je dois avouer que personnellement, j’ai le problème inverse à bien des gens : je n’arrive pas à regarder la télé. Ça fait des années que je ne la regarde plus du tout, et que même m’installer devant pour regarder un film loué, choisi et démarré au moment le plus opportun relève d’un certain effort pour moi.

Eh bien depuis janvier, je me suis découvert un vice caché. Je me marre devant Les Bougon

A conclusion is the place where you got tired of thinking. (Arthur Block)

A conference is just an admission that you want somebody to join you in your troubles. (Will Rogers)

A good novel tells us the truth about its hero; but a bad novel tells us the truth about its author. (G. K. Chesterton)

Le piège à con moderne s’appelle entreprise, ou encore travail salarié.

Le genre de piège tellement évident qu’on fini tous par y tomber au moins un fois. Pis, nous persistons généralement dans notre erreur, au risque parfois d’y passer notre vie !

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Le piège !

Le piège consiste à croire la parole du boss ou du recruteur. Ça consiste également à se crever le cul comme un âne, en disant que ça en vaut bien la peine, qu’on sera remercié pour, qu’on y trouvera bien un avantage quelque part. Moi, par exemple, en France, j’ai travaillé pendant plus d’un an en faisant des journées de moyennes de 10-12h et allant jusqu’à 16-17h, me faisant rentrer à 2h du mat’.

Je ne m’attendais pas à ce qu’on me caresse la croupe en me rappelant que je suis une brave bête, mais j’espèrais tout de même un minimum de reconnaissance. M’étant crevé le cul pour que le projet pour lequel je travaillais finisse à temps, j’espèrais, au moins, que le jour où j’aurais besoin d’une lettre de référence, ce serait facile. Et c’est là que le piège à con se referme.

Pas de lettre de référence, aucun de mes supérieurs, aux différents échelons n’a même pris la peine de me répondre à mes e-mails alors que j’ai mes sources : je sais qu’ils travaillent toujours là, que leur adresse e-mail est toujours là même, qu’ils répondent à leurs messages. J’aurais été un tir au flanc, comme je l’ai été dans d’autres occasions, j’aurais compris qu’on ne me réponde pas, mais là, sans être le meilleur, j’étais irréprochable !

Mais le piège à con a de multiples modes de fonctionnement. Il y a aussi la culture d’entreprise, le moule, qui veut nous fait endosser des tonnes de conneries sous prétexte qu’on travaille pour Chose inc. Moi je veux bien, mais dans un contexte où on se fait jeter à la poubelle comme un vieux kleenex à la première occasion, je ne vois pas comment ils peuvent espérer qu’on se cale au fond de la tête la moindre culture.

Le summum à mes yeux est atteint avec le professionnalisme. C’est un très joli mot qui veut tout et rien dire. En tous cas c’est une qualité très recherchée pour avoir un job. J’ai essayé de réfléchir un peu au sujet, et je me suis dit que ce mot voulait surement dire qu’on fait bien son boulot, voire qu’on est un pro-actif, etc. Bref, exactement l’inverse de ce que font les recruteurs. En effet, à des rares exceptions, ces derniers traitent les candidats pour des postes comme du bétail et ne respectent en aucun cas ce qu’ils disent comme le “je vous rappelle sans faute demain matin” d’il y a un mois que j’attends toujours ! (et de nombreux autres)

Comment espèrent-ils embaucher des gens sérieux étant eux-même incapable d’être “professionnels” ? Comment veulent-ils avoir un minimum d’adhésion de la part de leurs employés alors qu’ils s’essuient les pieds dessus ?

Hier je discutais avec mon parrain à l’OIQ qui me confiait que quand on joue au con, on se fait toujours prendre. Bon, c’est bien de dire ça à un petit ingénieur qui sort de son école et n’a jamais vu la vraie vie. Mais dans la vraie vie, des tirs au flanc, j’en ai vu pas mal et ils ne se débrouillaient pas plus mal que les autres. Alors, que faut-il en tirer comme conclusion ?

J’ai eu une journée assez bonne pour me sortir de la torpeur dans laquelle je languissais depuis quelque temps… et pour écrire ici.

Il faut dire que, dernièrement, le temps a dû se mettre à tourner plus vite que d’habitude, puisque indéniablement il m’en manquait beaucoup.

Depuis l’examen d’hémato, je n’étais pas très à l’aise dans mes baskets. Il s’est tellement mal déroulé que j’étais persuadée l’avoir lamentablement échoué et devoir le reprendre en juin. Fondamentalement, ça n’aurait pas été la fin du monde, ça peut arriver à tout le monde (en France, “septembrer” n’a même pas l’air d’être une honte !), mais bon, ça m’aurait bien énervée, ça aurait réduit ma liberté de déplacement en juin et ça aurait empiété sur mes vacances d’été déjà fort courtes, en plus de générer beaucoup de stress et de désagrément. Bref, je n’ai pas coulé, et ça va tout de suite mieux.

En plus, j’ai été promue admin du site web que je fréquente depuis 2 ans (j’étais déjà modo). La confiance fait toujours plaisir, même si sa contrepartie en charge de travail augmentée l’accompagne toujours. Je pouvais justement me permettre d’en prendre plus, et mes pouvoirs limités m’empêchaient de mettre bon ordre dans certains égarements qui venaient à ma connaissance. On y aura remédié sans même que je le demande.

J’ai aussi rencontré, ce week-end, mon arracheuse de dents favorite - celle-là même qui ne m’en a jamais arraché. Là encore, j’étais convaincue que mon unique vraie semaine de vacances de l’été passerait à me faire arracher sauvagement 4 dents de sagesse et à m’en remettre lentement. Eh bien non, au moins 3 des 4 dents (la dernière n’est pas assez sortie pour que l’on puisse se prononcer définitivement) lui plaisaient suffisamment pour qu’elle leur pose un scellant ! Comme j’aime la philosphie de cette dentiste. Point trop n’en faut. Réparons ce qu’il faut réparer, sans détruire tout le reste. Faisons le minimum : c’est toujours moins cher, moins long et moins douloureux que d’en faire trop. Ah là là, un vrai rayon de soleil cette dentiste. Je dirais même qu’elle m’a manqué pendant son congé de maternité. Rien d’étonnant à ce que son petiot soit né le sourire aux lèvres.

Et des petites choses : la vieille dame que j’ai aidée à traverser une plaque de glace ce matin, les violettes en fleurs, les bambous rafraîchissants (et chanceux ?)…

Que de bonnes nouvelles finalement ! On a vu pire. Alors un peu de courage, un sourire, et puis une première semaine de mars de relâche pour finir de me ressourcer et me sentir complètement mieux dans ma peau. Je vais en profiter pour voir un peu ma maman autrement qu’en coup de vent, pour aller à Yulblog, et peut-être pour aller voir les papillons au jardin botanique. (Bon, je dois aussi préparer le symposium concernant le “rôle de l’amygdale dans la dépression bipolaire”, histoire de s’assurer qu’il n’y ait pas un seul moment d’ennui !)

Ce n’est pas que je sois mécontente de mes différents choix. Mon orientation, bien que parfois décourageante par sa charge de travail et sa longueur (on peut dire que j’ai atteint mes capacités et ma volonté maximales), me semble toujours être la bonne. Je garde des enfants adorables - en ce moment, Marc-Antoine tous les lundis. Juliette et Louise aussi, par-ci, par-là. Tous ces bouts de choux qui apprennent à marcher, à chanter, à danser, à dessiner… Quoi de mieux pour se ramener aux choses vraies et simples de la vie, à la joie pure ? Je fais du yoga - danse contemporaine, ça me détend, ça me fait du bien et ça réduit mes maux de tête.

Et je partage ma vie avec un jeune homme merveilleux.

Peut-être bien que, dans les mois et années à venir, nous serons appelés à réorienter le tir et à revoir certains choix. Mais une chose à la fois - ce n’est sûrement pas la peine de se stresser avec tant d’hypothétique. C’est le meilleur moyen de faire capoter le présent.

*Golf is a good walk spoiled.

A banker is a fellow who lends you his umbrella when the sun is shining, but wants it back the minute it begins to rain.

A classic is something that everybody wants to have read and nobody has read.*

(Mark Twain)