Le beau n’est que le premier degré du terrible. (Rainer Maria Rilke)

La douleur est le terreau de l’artiste. (Dalida)

Les beautés qu’on découvre le plus tôt sont aussi celles dont on se fatigue le plus vite. (Marcel Proust)

Je m’étais proposé de montrer une série de clichés de décorations de Noël québécoises mais la période des fêtes fut chargée et j’ai bloggué juste ce qu’il fallait. Au résultat je n’ai donc publié qu’une seule photo.

Histoire de ne pas avoir l’impression de n’avoir rien fait, je vais donc conclure cette série qui n’en ai pas une par une dernière image.

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Voilà !

Euh, je voulais dire, de France et du Québec :)

Magellan nous exposait récemment sa on-ne-peut-plus psychanalytique théorie des couilles.

J’en ai profité pour mentionner qu’il existe à mon avis une différence importante entre les Français et les Québécois.

Je vais commencer par essayer de me rappeler les différences qu’il peut exister du côté féminin. Bon, on peut commencer par affirmer que le féminisme a sûrement toujours été plus influent au Québec qu’en France. C’est ici que les femmes se sont mises à garder leur nom au mariage (c’est maintenant obligatoire, légalement) et à donner des doubles noms de famille à leurs bambins (comme le mien). Ces pratiques sont sûrement discutables, mais certainement hautement symboliques du phénomène de société qu’elles recouvrent.

Ainsi, il m’a effectivement semblé qu’en France les femmes étaient plus soumises, moins revendicatrices et plus conservatrices. Le corps de la femme y est encore beaucoup utilisé comme objet : il suffit de lever le nez sur les publicités.

Je ne dis pas que la façon de faire des Québécoises me plaît davantage : elles sont devenues des hommes à part entière, perdant en chemin leur féminitié et certaines de leurs plus belles spécifités. La féminité est un état complexe et délicat. Sûrement la société y a-t-elle perdu beaucoup au change en égarant en route l’influence discrète mais primordiale de la femme colorant l’âme d’un foyer. Cette femme qui, historiquement, a toujours été vecteur de civilisation, des valeurs et d’éducation. (L’utilisation de la fourchette par les barbares d’il y a longtemps fut par exemple le fait des femmes.)

Avec le travail identique des femmes et des hommes, les enfants se sont souvent retrouvés sans parents, avec une mère fantômatique, trop fatiguée pour prodiguer l’amour et l’attention indispensables à la bonne constitution d’un nouvel être humain. Il paraît que les garçons sont plus affectés par ce genre de phénomènes, de même que par le divorce tellement fréquent de leurs parents. (Les femmes devenues hommes peuvent aussi maintenant mourir, elles aussi en grand nombre, des maladies cardiovasculaires dues au stress et du cancer du poumon dû au tabagisme. Bravo ! Mais je m’éloigne…)

Revenons donc à nos hommes. Il saute aux yeux que les hommes Québécois sont mous et assez perdus. Ils ne prennent pas d’initiative ni de responsabilités, ne savent pas faire les premiers pas. Ils n’ont pas de rêves, d’ambition, de projets, ni d’énergie pour en réaliser. (Hoedic dirait qu’ils sont “castrés” : je vais l’inviter instamment à nous exposer lui-même son idée.) Ils ne croient pas en grand-chose, ou en tout cas pas assez pour agir en conséquence. Ils se font un point d’honneur d’être des hommes roses, mais souvent, au final, il ne sont plus que ça. soupir

Il m’a semblé que les jeunes hommes français ont plus de consistance. Au lycée, c’étaient souvent les meilleurs de la classe. Quand je les compare avec ces espèces de loques insipides que j’ai connues ici, il y a un monde de différence… (Bon, admettons à leur décharge que l’adolescence est chose longue et difficile.)

Ma copine C, universaitaire et désespérément à la recherche du prince charmant, est elle aussi effarée devant la désertion masculine et la pâleur de ceux qui restent. Dois-je lui conseiller d’aller chasser en Europe ?

Après, je ne dis pas que tout est parfait en France. On y décèle aussi beaucoup plus de machisme et de mépris envers les femmes. J’y ai toujours été horrifiée par l’utilisation du terme “nana”, par exemple, bien qu’on m’ait maintes fois affirmé qu’il est non péjoratif. (C’est drôle, ce sont surtout les machos qui l’utilisent pour parler des femmes en des termes dégradants et tout en les regardant comme un étalage de boucherie…)

Avertissement

Je précise que ce texte est fait de nombreuses généralisations grossières à partir de ma courte expérience de vie toute personnelle, qu’il ne s’agit en rien d’une théorie englobante et que les Québécois ne doivent pas se sentir visés personnellement. J’en connais de nombreux (?) qui sont l’antithèse de ce que j’expose ici, fort heureusement. Simplement, j’ai essayé de dégager et d’amplifier certaines impressions…

La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. (René Char)

Il est trois sortes de gens qui parlent peu, ce sont les savants et les gens forts heureux ou malheureux ; ainsi l’on peut dire que le savoir, la douleur et le bonheur sont muets. (Gabriel Sénac de Meilhan)

Je ne comprends pas qu’un être normalement doué de sensibilité ne pleure pas pendant les informations. (Daniel Pennac)

Hier, comme tout premier du mois qui se respecte c’était rencontre Yulblog (Rencontre des bloggers montréalais pour ceux qui ne suivent pas) et pour une fois, je n’avais rien de prévu, pas de cours, rien, donc j’ai pu m’y rendre… sans Ebb toutefois, le thermomètre la rebutait.

Il faut dire que la prévision de -25°C pour la soirée, le tout accompagné de vent, avait de quoi refroidir les frileux. Heureusement la soirée fut chaleureuse. J’aime bien ce genre de rencontre car la population est assez hétéroclytes (avec un certain penchant geek tout de même, mais pas tout le monde non plus).

Montréal est souvent vue comme une ville très multiculturelle, d’abord parce que deux langues y sont représentées, et ensuite du fait d’une population immigrée assez importante. Pourtant, force est de constaté que certains clivages existent avec des quartiers de francophones, des quartiers d’anglophone et des quartiers d’immigrés.

Mais lors de rencontres comme hier, tout le monde se mélange, anglo, franco, jeunes, agés et c’est cooool. Je ne cherche pas à flatter les participants, c’est juste que je suis très facilement mal à l’aise dans de soirées comme ça, surtout quand je ne connais pas particulièrement de monde et je suis capable de m’esquiver assez rapidement. Ce ne fut pas le cas puisque j’ai pris le dernier bus dont j’avais noté l’horaire.

Et c’est là, sur le chemin vers le bus, que le froid s’est fait sentir : 20 minutes à marcher et à attendre, à certains endroits le vent soufflait pour de bon ; c’est qu’il faut du courage pour sortir dans Montréal par un temps comme ça.

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Vitre extérieure de l'appartement

Ce matin, un gentil -24°C au thermomètre et toutes les vitres sont gelées dans l’appartement et même dans le métro, pour une des rares fois, les vitres étaient également gelées, c’est dire qu’il fait froid. Heureusement que nous n’avons pas eu ce temps durant les vacances car le traineau à chiens, les marches sur le Mont-Royal et la balade en raquettes auraient été nettement plus pénibles !