Depuis le début de l’année (scolaire), j’ai constamment l’impression de courir derrière le temps sans arriver à le rattraper.

N’ayant pas l’impression de profiter suffisamment de la vie en dehors de mes études (certes très intéressantes), ni de me consacrer assez entièrement à Hoëdic, c’est le soir et la nuit que je rattrape le temps égaré en chemin.

C’est ainsi que j’ai retrouvé la profonde répulsion des enfants à me mettre au lit, tout comme celle à lâcher prise et me laisser aller au sommeil. Je lutte contre Morphée jusqu’à l’épuisement, aux petites heures du matin.

Et j’en profite pour partager avec Hoëdic, bâtir des ponts et des mondes en paroles et en rêves, me remémorer tout ce qu’on a traversé… C’est fou comme mes souvenirs de France sont radieux, malgré la noirceur toute relative qui émane de mon “bilan”. Le soleil éblouissant de Nantes et le soulagement sublime, au sortir de l’oral de français du bac. Le jardin des plantes précocement en beauté, ayant revêtu ses plus beaux atours en mars. Les rayons de l’astre céleste jaillissant du puits de lumière et inondant le regard à mon premier réveil, égaré, dans notre studio à Paris. La tour Eiffel, cette ensorcelante surprise dans le paysage du lycée.

Ça fait du bien, on se sent plus fort pour affronter la suite.

Je suis fatiguée…

*Après le vent
Elle fut si nue

Il la retrouva

Du cuivre dans les mains
Les avant-bras

Son ventre en clé de sol
Elle posait pour une fresque
Au fin fond de l’automne*

Tributaires du vent (Régine Foloppe Ganne)

*"C'était à Mégara, faubourg de Carthage,
dans les jardins d'Hamilcar."*

Cette phrase, je l’avais en tête depuis un sacré bout de temps, depuis 8 ans, depuis ma première scientifique au lycée de la Colinière, où mon prof de français m’a fait découvrir plusieurs très bon livres (parmi lesquels Jacques le fataliste de Diderot et L’étranger de Camus). Il nous avait également fait découvrir quelques incipits et notamment celui de Salammbô de Flaubert. Flaubert qui jusque là m’apparaissait comme très aride, me semblait d’un coup très accessible.

Cependant, l’étude en cours se limitait à la première page et je n’avais pas trouvé le courage de lire la suite, et ce, jusqu’à ce que Ebb me l’offre récemment.

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Salammbô de Gustave Flaubert

Et franchement, je ne fus pas déçu de ce voyage à Carthage ! C’est vraiment un roman époustouflant et aussi étonnant que cela puisse paraître, basé sur l’histoire réelle d’Hamilcar, suffète de Carthage et père du célèbre Hannibal (vous savez, celui qui a traversé les Alpes avec ses éléphants).

Ce livre, très agréable à lire, permet également de revenir sur une civilisation oubliée au profit de l’Antique Rome mais qui pourtant vaut le détour et qui a bien failli, justement, renverser les romains.

Ça rappelle également toutes ces civilisations qui ont été oubliées dans les programmes d’histoire au profit des Rome, Athènes et autres Alexandrie. Mais que sont devenus les sumériens, peuple prenant ses origines dans ce qui est désormais l’Irak, les Turcs dont les cités valaient bien celles des Grecs et bien d’autres. Tout ça me donne envie de me replonger dans l’histoire de ces civilisations qui avaient, chacunes de leur façon, atteint un développement qu’on ne saurait imaginer.

D’ailleurs, ça me donne l’occasion de citer un autre très bon livre : L’histoire universelle des chiffres de Georges Ifrah. C’est tout bonnement fantastique, reprenant l’histoire des chiffres des premiers hominidés jusqu’à nos jours et passant en revue les différents modes de comptage et de numérotation des grandes civilisations, ça vaut vraiment le détour ! Très bon livre, mais avec ses deux milles pages, prévoyez un peu de temps pour le lire quand même.

*Le ciel se boise de roses

[…]

des abolitions fraîches éparpillent les peupliers,

ô le grand spectacle de ta main.*

Tributaires du vent (Régine Foloppe Ganne)

Et c’est tant mieux !

C’eut été dommage de se contenter de la trace (de neige) qu’ils avaient prévu alors qu’on a eu droit à un 5 cm pour le même prix. Là, ça s’est tout de même calmé, il fait un petit -5°C très agréable et quelques flocons en suspend.

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Un vélo dehors

À l’occasion de cette vraie première neige, nous nous sommes promené dans notre cher quartier Cote-des-neiges qui pour le coup porte bien son nom !

Nous avons même déjeuné chez Van Houtte, un café européen… comme je n’en ai vu qu’au Québec pour l’heure. En l’occurrence c’est une chaîne, au même titre que Second Cup, la Brûlerie Saint-Denis (quoique c’est pas une chaîne à proprement parler) et on peut même mettre ça dans le même panier que Starbuck café. Ce sont des cafés détente, en journée on y voit souvent des étudiants avec leur labtop qui travaillent et le soir… des étudiants qui se réunissent. C’est assez agréable comme ambiance, moi j’aime bien.

En plus, certaines de ces chaînes offres des hotspots wifi, donc c’est l’occasion pour les geeks branchouilles d’aller faire joujou en se connectant à internet sans fil, délire !

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Van Houtte, le goût de l'Europe

Chocolat chaud, muffin chocolat-banane et bagel, ça fait couleur locale, non ? ;)

Je suis quand même un peu dégouté parce que même New-York a droit à plus de neige que nous et la météo prévoit 50cm dans le Nouveau-Brunswick… ça m’aurait vraiment fait marrer d’avoir ça !