Pendant que ma grand-maman récupère de son anévrisme et de sa neurochirurgie à l’hôpital, son mari (mon grand-père) a vu son état de santé se détériorer brutalement cette semaine. Il a été transporté à l’hôpital et est décédé hier à l’âge de 87 ans.

Le pire dans toute cette histoire, c’est que nous ne pouvons même pas le dire à ma grand-mère ! En post-op de neurochirurgie, elle a à risque de faire un vasospasme dans son cerveau en cas de choc émotionnel, ou plus simplement de mal récupérer de l’opération.

Nous enterrons mon grand-père demain. C’est un repos bien mérité après de longues années de vie amoindri par la maladie, et cette fin m’apparaît tout de même paisible et sereine. Mais toute la famille est quand même sur l’adrénaline actuellement, vous vous en doutez bien…

Ma grand-maman préférée a eu 86 ans le 29 novembre dernier. Elle a encore toute sa tête et toute son autonomie. Elle tient maison, fait à manger pour plusieurs, le ménage, le lavage, les courses… Elle a une santé de fer ! Il faut dire qu’elle maintient une alimentation quasi parfaite. Et qu’elle mange plein de produits naturels (!).

J’ai donc été plutôt étonnée à l’appel de ma mère, vendredi soir, pour me dire que ma grand-maman avait été conduite à l’hôpital en ambulance, à cause d’un anévrisme. Ma mère ne connaît pas les anévrismes et leur signification. Malheureusement, moi si.

Je connais ces bombes à retardement qui fauchent des vies parfois jeunes de manière totalement injuste et imprévisible. Qui, sinon, laissent souvent des séquelles ravageuses et dévastatrices. Les catastrophes neurologiques… quelle calamité.

C’est donc le coeur assez serré et pleine d’appréhension que je me rends à son chevet, samedi, même si je ne suis pas de garde. Elle a été transférée dans l’hôpital où je travaille en ce moment, qui se trouve être le plus grand centre de neurochirurgie du Québec. Avec des spécialistes d’envergure internationale.

Je la vois donc dans la salle de code de l’urgence, celle-là même où j’ai sué, pesté, stressé, sur mes shifts d’urgence et mes gardes de médecine. Je ne me laisse pas impressionner.

C’est que j’ai des choses importantes à lui dire, à ma grand-maman ! Surtout qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver après… Au moins à mon arrivée, elle a toute sa tête, sa mémoire, sa vivacité. Elle bouge les quatre membres. C’est rassurant. Mais elle a toujours cette bombe dans la tête, qui peut exploser d’un moment à l’autre…

Finalement elle s’est faite opérer samedi soir. C’est un peu spectaculaire, une neurochirurgie, mais finalement, de nos jours, ça fait partie de l’arsenal thérapeutique assez basique, même à 86 ans. Je suis reconnaissante envers un système qui rend tout ceci possible, sans discrimination.

La chirurgie a été un succès. La bombe a été désamorcée. Je suis retournée la voir régulièrement depuis. Elle est déjà sortie des soins intensifs et elle récupère comme une jeunesse.

Un quasi miracle de la médecine, pour ne pas dire, de la vie.

Lors de mon dernier stage “physique” avant d’accrocher mon stéthoscope pour de bon, un stage de médecine générale pour tout vous dire, et dans un quartier défavorisé (Un soir après une journée de travail, en marchant sur la rue, j’ai littéralement reçu, de la tête aux pieds, du verre brisé d’une fenêtre qui venait d’exploser, vraisemblablement au cours d’une dispute ou autre. J’ai d’abord cru à de la glace libérée du toit, mais non, c’était bel et bien du verre cassé. Ça se passe de commentaires.), j’ai eu le plaisir d’accueillir à plusieurs reprises des patients français dont les diagnostics et les traitements ont été établis dans leur pays d’origine.

À chaque fois, j’ai été estomaquée devant la lourdeur des diagnostics évoqués et énumérés sans preuve diagnostique, chez de jeunes personnes en bonne santé. Des diagnostics stigmatisants. Des traitements certainement pas exempts de nombreux effets secondaires. En plus du rôle de malade qu’ils font endosser au patient parfois exagérément, comme un handicap que l’on traîne avec soi.

Si ça n’avait été qu’un cas, je n’en aurais pas parlé. Mais il s’agit d’une accumulation de cas.

Je me rends vraiment compte qu’il existe une culture médicale très particulière en France, empreinte de certains rites. On dirait que le diagnostic ne peut pas être simplement bénin. Ou à tout le moins le traitement ne saurait être seulement conservateur. Il faut prescrire des médicaments pour “soigner” les symptômes. Idéalement les étiqueter.

Une maladie pulmonaire obstructive chronique chez cette non-fumeuse de 30 ans ? Traitée avec des corticostéroïdes ? Avec toutes les limitations et les mesures de santé préventives qui s’appliquent à cette catégorie de patients ? Vraiment ?

Et ce n’est qu’un exemple…

Aujourd’hui nous célébrons déjà nos noces de cuir ! Quelle folie, comme le temps passe vite. Nous réitérons nos voeux comme si c’était la première fois…

Cette année, nous allons aussi essayer de ne pas laisser ce blog à l’abandon.

Il se trouve que nous aurons justement de nouveaux sujets à aborder.

À commencer par la vie trépidante d’une résidente en psychiatrie qui jongle avec les histoires les plus fascinantes que le cerveau humain ait pu concevoir. Tout en essayant de s’inculquer toutes sortes de principes nouveaux en tête, freudiens ou autres. Et en évitant de se faire arranger le portrait par un patient agressif au décours d’une garde ou d’un couloir…

Chose certaine, il y a du pain sur la planche, pour ne pas dire une montagne de travail devant moi. Certes un peu décourageante et un peu stressante, mais ô combien motivante et intéressante.

Ça devrait commencer bientôt alors un peu de patience !! J’attends encore mes livres d’Amazon…

Il y aura sûrement d’autres sujets à venir mais il faut bien faire durer un peu le suspense, alors une chose à la fois !

Eh oui ça devait bien finir par arriver.

L’âge fatidique à partir duquel, bientôt, je ne serai plus considérée comme “jeune”. Je ne pourrai plus avoir les rabais (bien que détentrice d’une carte étudiante valide jusqu’en 2012, rien de moins !) et autres petites douceurs reliées à cette tranche d’âge.

Mais j’ai encore le temps de profiter un peu de ma jeunesse. C’est souvent 25 ans, inclusivement. Ouf, je suis sauve jusqu’à la prochaine fois.

En tous cas, j’ai beau avoir 25 ans, toutes mes dents, je suis toujours aussi impatiente, en particulier à la fin de cette semaine !

J’imagine que vient un moment où on aimerait stopper le train et que les choses aillent plus lentement, mais je n’y suis pas encore.

Bonne fête des rois ! La rencontre de ces mages de l’Occident, de l’Orient et de l’Afrique autour d’une naissance, en suivant une étoile, c’est tout de même une jolie histoire, non ?