Deux tristes nouvelles aujourd’hui pour tout ce qui est expression sur internet.

Le première concerne ouvaton : le juge des référés devait statuer aujourd’hui sur le droit de ne pas avoir donné a priori le nom de l’auteur d’un site suite à un demande formulée par avocat.

Sur le fond, Ouvaton a été blanchi puisque non condamné. En d’autres termes, Ouvaton a respecté la loi en ne donnant pas le nom du webmaster sur une simple lettre d’avocat (c’est ce qu’on appelle de l’intimidation) et en ne fermant pas le site internet incriminé avant qu’une décision de justice ne soit rendue.

Cependant, Ouvaton n’a pas obtenu de la part du juge des référés que le plaignant, Métrobus, soit contraint de payer les frais engagés par la coopérative pour se défendre soit-disant pour « assumer la contrepartie du régime particulier qui lui est applicable ». On se demande bien ce que cela signifie.

Mais dans le cadre d’un hébergement coopératif qui arrivait tout juste, après deux ans d’existence, à équilibrer ses comptes, c’est non seulement un trou de 3000 euros, soit 10% de son chiffre d’affaire, mais c’est aussi le risque de voir de fréquentes récidives amenant Ouvaton et les autres hébergeurs indépendants à fermer leurs portes.

À la réflexion, j’émets toutefois une réserve sur la position d’Ouvaton. Dans la mesure où un simple WHOIS est suffisant pour obtenir les données personnelles du dépositaire d’un nom de domaine, je me demande en quoi il est nécessaire de faire autant de bruit pour ça. Après ça, on pourrait plutôt se demander si la mise à dispositions aussi facile des données du whois est normale.

En revanche, je trouve nettement plus inquiétante la LEN qui dans ses dispositions actuelles laisse un flou sur le rôle réel de l’hébergeur, laissant aux décrets et jurisprudences les orientations définitives.

L’autre élément assez triste de la journée est la fermeture de Transfert.net qui après plusieurs mois pour essayer de se relancer n’a malheureusement pas atteint son public cible. Après la première mouture de transfert.net, après le magazine Futur(e)s, après les multiples changements d’orientation d’internet actu, cette nouvelle fermeture montre le challenge que représente une information indépendante et accessible.

En fait, pour les nostalgiques qui aimaient bien quand les deux sites étaient séparés ou pour ceux qui n’aiment pas les conneries que j’écris et qui souhaitent uniquement lire la prose de Ebb, j’ai fait une petite fonction pour séparer les messages.

Ça se trouve dans le menu de gauche, Only Ebb et Only Hoedic. Bon, après ça, c’est certain que nous, normalement, on vient ensemble, c’est un package. D’ailleurs, pour ceux qui nous ont vu pour de vrai ont sûrement remarqué que l’un vient rarement sans l’autre.

De toutes manières, j’ai les noms de ceux qui vont sur l’une ou sur l’autre de ces pages spécifiques alors je vous conseille de vous tenir à carreau !

En fait, nous avons fait ça pour nous amuser. Idéalement, j’aurais pu également séparer les commentaires et faire une mise en page différente pour chaque page spécifique mais… j’ai été assez feignant sur le coup, je ne voulais pas y passer plus de 15mn, donc je verrai ça un autre jour :)

Le sida est un fléau particulièrement horrible et pernicieux ; il est difficile de le dire suffisamment. Et la situation en Occident est loin d’être la pire. L’incidence et la prévalence y sont relativement faibles. Des médicaments puissants y sont accessibles pour les malades, leur permettant maintenant de vivre avec la maladie quasi chroniquement, même s’il ne s’agit pas de traitements. Il est important de se rappeler que le sida ne se soigne pas ; on vit avec lui tant bien que mal, on en meurt, mais on n’en guérit pas. Alors même si la maladie n’est plus une nouveauté, il ne faut surtout pas oublier, ni laisser tomber, les mesures de prévention.

C’est en Afrique et en Asie que la situation est véritablement dramatique et catastrophique, à tous points de vue. Le condom y est plus difficile d’accès, moins entré dans les moeurs. (Sans même parler du fait que l’Église catholique persiste obstinément à en interdire l’usage.) Des médicaments efficaces (génériques) commencent à peine à s’y vendre à un prix raisonnable. Là-bas, ce ne sont pas “que” quelques groupes “marginaux” qui sont touchés (utilisateurs de drogues intraveineuses, homosexuels, receveurs de produits sanguins dans les années ‘80), les autres pouvant “se permettre” d’ignorer inconsidérément le problème. Non, ce sont les femmes, les enfants, les familles et les jeunes gens qui souffrent et meurent. La population, l’avenir de ces pays, est malade, hypothéquée, en ruines. Comment ces pays, déjà parmi les moins développés et favorisés, pourront-ils s’en sortir avec un tel handicap additionnel ?

Cela étant dit, je dois ajouter que d’un point de vue purement scientifique et intellectuel, le sida me passionne. Peut-être justement parce que je suis bien trop consciente de sa gravité et de ses conséquences alarmantes… Mon premier travail sur le sida date de mes 15 ans et était d’une complétude et d’un détail ahurissants. Maintenant, j’étudie en médecine et je me passionne toujours autant pour les questions touchant à l’immunité. Aucune spécialité médicale ne traite spécifiquement de cela (microbio ou allergo ? bof…) et la recherche pure ne m’attire pas spécialement, après essai estival. Alors je n’aurai sûrement jamais l’occasion d’oeuvrer directement sur ce front.

La seule intervention que j’envisage encore serait une implication concrète de quelques mois dans un stage humanitaire, directement sur le terrain, en Afrique. Je ne sais pas si j’y rencontrerais vraiment le sida, et non pas plutôt la malaria, la famine et autres problèmes tout aussi criants… Chose certaine, j’espère avoir un jour l’occasion de me lancer et de m’abandonner dans un tel projet, même si ça doit être dur à bien des points de vue.

En attendant le jour où l’on pourra porter le ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida, dans le sens du “V” de la victoire…

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Link and Think

*Pour l’aimer, il n’eut plus que la mer,
ce vide majestueux à portée de la main,
[…]

Où la toucher dans le paysage ?
Où vérifier qu’elle le désire ?

Tout était vert et sans mesure,
la nuit lui prendrait ses restes d’images,
le laisserait
comme un homme sur une plage.*

Tributaires du vent (Régine Foloppe Ganne)

Bon, il paraît que je peux déjà faire mon entrée ici, en impératrice échouée sur son île adorée… Il faudra me laisser un peu de temps pour prendre mes aises parmi les liens et les catégories.

C’est marrant, ça me rappelle la fois où j’ai atterri dans la chambre d’Hoëdic, à Nantes, pour y vivre un an. Elle était toute décorée aux motifs de la mer, elle aussi.

Alors sans plus de fla-fla, puisque vous me connaissez normalement déjà, je vais pouvoir publier mon article du 1er décembre concernant le sida (oups, je n’ai même pas prévenu MediaTIC).