Pour tous ceux qui en ont besoin…

Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun. (Boris Vian)

Le bonheur n’est pas une destination, mais une façon de voyager. (Margaret Lee Runbeck)

Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. (Jacques Prévert)

Le bonheur le plus doux est celui qu’on partage. (Jacques Delille)

Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. (Albert Camus)

La moins belle histoire, c’est donc celle de ce que l’humanité est en train de faire de sa planète. L’intelligence se menace elle-même ; était-ce un “cadeau empoisonné” ?

Et M. Reeves de nous rappeler que nous occupons maintenant toute la terre, qu’elle est pleine, non infinie. Et qu’il en va de même des ressources : la nature ne peut compenser pour tout ce qu’on y puise. En un siècle, la moitié de toutes les réserves de pétrole (produites en 100 millions d’années) ont déjà été brûlées. Dès 2050, le pétrole se fera rare, puis ce sera le tour du gaz…

C’est ce même pétrole qui est à l’origine du gaz carbonique qui s’accumule en grande quantité dans notre atmosphère, d’où l’apparition du fameux effet de serre qui réchauffe la planète. La composition en gaz carbonique de l’atmosphère devrait encore doubler dans les prochaines décennies ; la température à la surface de la planète suit, à raison d’un degré par siècle. Les oiseaux migrateurs arrivent plus tôt, repartent plus tard. Les fleurs éclosent plus tôt.

Différents scénarios sont possibles : “business as usual”, ce sont les hommes qui ne changent rien à leurs habitudes ; dans ce cas, nous prendrions 5°C d’ici 2100. Selon le meilleur scénario de réduction des diverses émissions envisagé, c’est plutôt 1°C qui s’ajouterait à la moyenne des températures terrestres. Kyoto propose une réduction de 6% ; il en faudrait idéalement une de 60%. (Mais comme Poutine est bien content qu’il fasse plus chaud en Sibérie…)

Du coup, les extrêmes climatiques sont plus fréquents, amenant avec eux leur lot de tempêtes, sécheresses et inondations. Le climat est déstabilisé, sa violence augmente, ainsi que la pluviosité et les catastrophes naturelles. Et c’est loin d’être fini.

Un autre problème est celui de la population mondiale. D’un milliard en 1800, nous sommes passés à 2 milliards en 1900 et à 6 milliards en 2000. La population devrait plafonner d’ici 2050 ou 2100, puis diminuer. C’est ainsi que l’on constate une diminution du nombre de spermatozoïdes dans le sperme humain dans le monde occidental. Les produits polluants sont partout, même dans l’eau que nous buvons. “Nous sommes dans l’éprouvette de cette expérience”, de dire le conférencier.

La quantité de nourriture produite est quant à elle en diminution constante. On a tellement usé de l’irrigation et des fertilisants que les surfaces cultivables pour la culture des céréales sont maintenant dégradées. Sans compter toutes les terres complètement stérilisées par l’urbanisme. Les océans contiennent moins de poissons, les quantités pêchées ayant dépassé la production. Rien n’est infini, tout est question de balance.

Le problème de la disparité des richesses demeure encore selon lui le plus criant. 80% des ressources vont à quelques pays, au milieu d’une “mer de pauvreté”. Un milliard de personnes doivent marcher au moins 1 km par jour pour avoir accès à de l’eau plus ou moins potable. Le rapport de la somme des revenus des 10% les plus riches sur celle des 10% les plus pauvres est passé, de 30 en 1910, à 74 aujourd’hui. Or, “la misère est le terreau des instabilités sociales, du terrorisme”.

À Cancun, la réunion de l’OMC a été un échec cuisant. Il faudrait que les pays du tiers-monde puissent exporter leurs quelques richesses naturelles (comme le coton au Mali) pour enfin s’enrichir un peu. Mais ce n’est guère possible, pour cause de subventions trop élevées des pays riches à leurs propres producteurs. C’est pourtant là que devrait réellement se jouer la guerre contre le terrorisme : en sortant l’humanité de sa misère intolérable.

Il a aussi parlé de la biodiversité, de la variété des espèces. Certes, la vie est robuste, persistante et a une grande capacité d’adaptation. La diversité était même récemment à son sommet. Il y a eu plusieurs périodes de grandes extinctions dans l’histoire de la vie, avec à chaque fois un changement radical dans la variété des espèces. C’est ainsi que, la dernière fois - il y a 65 millions d’années, les mammifères ont pris toute leur importance et ont pu se diversifier, à la faveur de la disparition des dinosaures…. Il y a 45 milliards d’années, ce sont même 90% des espèces de l’époque qui se sont éteintes.

Nous sommes à nouveau dans une période d’extinction majeure et il est intéressant d’en être conscient. 20 à 30% des espèces auront disparu d’ici 20 à 30 ans. Sauf qu’on ne sait pas quand cela va cesser… Qu’est-ce qui peut mettre fin à cette extinction contemporaine ? L’homme en est la cause, mais aussi la victime et le sauveteur potentiel. Quelles formes de vie persisteront ? Nous sommes aussi une espèce fragile. L’humanité doit s’en rendre compte à l’échelle mondiale, pour mettre fin à ce saccage en réformant sa façon d’être.

Il y a bien une petite lueur d’espoir, dans certaines améliorations palpables. La couche d’ozone, les pluies (moins acides) et certains cours d’eau vont mieux. “Il y a de l’espoir.”

Les autres questions demeurent. L’homme peut-il s’empêcher de s’annihiler ? “Aurait-il mieux valu rester une petite tortue ?” Peut-on revenir à un état de durabilité et d’harmonie ?

Pour finir, une délicieuse citation d’Al Gore, qui résume bien l’ampleur du problème : “Le minimum requis pour sauver la planète est bien supérieur au maximum possible pour gagner les prochaines élections”. Pas toujours facile, de concilier démocratie (pourtant le “moins mauvais système”, le “pire, excepté tous les autres”) et environnement à long terme…

Non, je ne compte pas citer le livre de même titre (je ne l’ai pas lu), mais la conférence donnée par Hubert Reeves fin octobre. Je trouve que son message mérite largement d’être diffusé, même s’il est empli d’évidences. Voici donc enfin ce qu’il nous a transmis ce soir-là.

La belle histoire, c’est celle de l’Univers en expansion, de la complexité croissante, des galaxies, des nébuleuses, des étoiles (ces réacteurs thermonucléaires) et du soleil. La relativité générale, le refroidissement, le big bang, les particules élémentaires, les quatre forces qui régissent le monde (gravité, force électromagnétique, forces nucléaires forte et faible), le rayonnement cosmologique millimétrique homogène (si si)… “Vous ne voyez que l’écume des vagues”, a-t-il dit également, faisant référence à l’importante masse de matière invisible, qui échappe encore aux astrophysiciens.

Voici les quatre différences importantes entre l’Univers d’aujourd’hui et celui des premiers temps. Celui d’aujourd’hui est froid, très peu dense (5 atomes par mètre cube en moyenne !), sombre et incroyablement structuré à toutes les échelles (la vie).

Petite parenthèse sur les extraterrestres : vu la tendance qu’a la matière de s’organiser, toujours de la même manière, toujours vers une plus grande complexité, il y a selon lui fort à parier que la vie existe ailleurs aussi, et pas si différente de celle que l’on trouve ici.

L’astrophysique présentée et résumée par un si grand vulgarisateur ne peut qu’être passionnante. C’est encore mieux quand, en deuxième partie, il profite de ce que tout le monde est à l’écoute pour nous ramener à des considérations plus terre-à-terre et tout aussi essentielles (sinon plus).

*Colline à colline
Je t’avais deviné
Par les fleurs coupées
Par les nids dénudés
Les bateaux démâtés
Le hasard la rencontre

[…]
Ta valeur mon image
Ton voleur mon âme
Ton leurre ma vie

Visage ma terre promise
Sans lucre et naïveté
Le fruit de tes joues

[…]

Si je pleurs on me chante
Mélodie ton profil*

Demeure le secret (Max-Pol Fouchet)

Ce soir passait sur la chaîne d’information RDI une émission sur JFK. Bon, ça commence par être connu comme histoire, mais l’épisode de la crise des missiles prend peut être vu sous un autre angle avec la situation actuelle des États-Unis par rapport au reste du monde et la pertinence de l’utilisation de la force.

Je commence donc par une recherche sur Google et là ce n’est pas la peine de chercher bien loin, le deuxième résultat est un article du Monde Diplo qui traite des conclusions que devrait tirer l’administration Bush de l’épisode de la crise des missiles qui a bien failli tous nous envoyer un enfer au cours d’un holocauste nucléaire.

Je vous laisse donc prendre connaissance de l’article en ajoutant qu’à la différence de la crise des missiles, pour l’Irak, les missiles n’existent même pas !