Ceux qui ne construisent pas doivent brûler. C'est vieux comme le monde et la délinquance juvénile *Fahrenheit 451, Ray Bradbury*

Du coup, les marchands se mettent à la couleur du jour !

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Marché de quartier

Et on fait de même chez nous, mais en plus petit ;)

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Halloween chez nous

Serait-ce une société malade et névrosée qui crée ce nouveau besoin d’euthanasie ? Consommation, individualisme, solitude, dévalorisation de la vie humaine et désir de contrôle démesuré auraient-ils un effet pervers sur les malades, qui se sentiraient devenir des fardeaux ? Il me semble que l’application de règles strictes permettrait d’éviter les dérives et de se limiter à un contexte toujours individuel et exceptionnel : une euthanasie réalisée par un médecin, en accord avec une équipe plus large, sur un patient l’ayant demandé selon un consentement reconnu comme libre et éclairé, suite à une maladie incurable et en présence de souffrances insupportables, toutes les tentatives de soulagement n’ayant porté fruit.

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En attendant ce jour, j’espère que la mère de Vincent ne sera pas punie pour son geste… Le gouvernement français prétend qu’il ne faut pas légisférer sur une question aussi individuelle ; en fait, il y a déjà une loi sur le sujet, et c’en est une qui condame.

Il ne faut pas oublier qu’une personne en fin de vie est toujours vivante. Qui sommes-nous pour juger de la mesure de sa souffrance, pour lui imposer de vivre au nom de nos valeurs et de nos peurs. La souffrance, elle, est bien concrète et présente. On reconnaît généralement à une personne la latitude de faire des choix en fonction de ce qu’elle conçoit être sa dignité. La mort fait partie de la vie ; pourquoi ne pas pouvoir l’accomplir aussi en toute dignité ? La notion de bien-être est trop personnelle pour qu’une interprétation puisse en être imposée par la société sans être totalement déplacée.

La protection des personnes vulnérables, souvent prônée pour interdire l’euthanasie, me semble avoir une portée excessive et injustifiée sur certains mourants. Une protection ne devrait pas être imposée si un choix rationnel s’y oppose de toutes ses forces.

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On peut aussi insister sur la nécessité de développer encore davantage les soins palliatifs, l’accompagnement des mourants, et leur accessibilité. Mais il ne faut pas jouer à l’autruche ; il persistera toujours des souffrances impossibles à soulager et qu’on ne peut décemment ignorer.

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Serait-ce un non-sens que d’apprendre aux étudiants en médecine à donner la mort ? Pourtant, le médecin a déjà un immense pouvoir sur la vie et la mort d’autrui; il cherche surtout à préserver ou offrir une certaine qualité de la vie et un bien-être. La mort ne devrait pas être considérée comme un échec de la médecine. La différence avec l’injection, en toute connaissance de cause, de grandes doses de morphine aux soins palliatifs est d’ailleurs bien minime.

La vie est sacrée, mais pas dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix ; elle a aussi une qualité que seul peut évaluer le malade. Et il arrive qu’elle ne vaille plus la peine d’être vécue. D’ailleurs, tout le monde est déjà d’accord avec ce principe : la cessation de traitement, la négligence judicieuse et le refus de l’acharnement thérapeutique sont déjà admis. Mais l’agonie qui s’ensuit peut être pénible. Pourquoi ne pas assumer cette décision jusqu’au bout, avec courage?

Mais alors, que penser des conséquences “catastrophiques” prévues par certains d’une légalisation ? Inhibition à provoquer la mort, meurtres, euthanasies involontaires, extermination, génocide… la pente serait glissante et les limites difficiles à établir, faciles à repousser. Vivrions-nous dans un climat de terreur et le risque de ne pas pouvoir demeurer en vie même en le souhaitant? Sans parler des motivations profondes de ceux qui réalisent l’euthanasie : on ne peut garantir un désir toujours louable…

Et si, au contraire la population se trouvait rassurée devant la possibilité de voir ses souffrances abrégées, à sa demande, le cas échéant ? Il n’y a pas de lien de causalité entre l’euthanasie telle que je l’ai définie et le meurtre. Nous arrivons bel et bien à poser des balises; il suffit de penser à l’avortement. Dans d’autres lieux ou époques, l’euthanasie a déjà existé, sous d’autres formes (comme l’infanticide des enfants à Sparte) sans provoquer de dégringolade ni de chaos social. Et nous avons aussi nos dérives insidieuses avec la législation actuelle, tel que le “meurtre par compassion”. En fait, une légalisation permettrant d’établir des lois de façon à contrôler les conditions de l’euthanasie, et serait un gage de protection en soi.