(Pour ceux qui ne le savent pas, Vincent Humbert est ce jeune homme de 22 ans mort en France récemment, d’une euthanasie réalisée par sa maman par amour pour lui. Il était tétraplégique et aveugle suite à un grave accident de voiture, sans espoir d’amélioration. Il avait écrit un livre, quelques semaines auparavant : “Je vous réclame le droit de mourir”.)

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L’euthanasie est le fait de poser un acte qui cause la mort de quelqu’un, dans ce but précis ; ajoutons que la personne l’a demandé librement et en toute conscience, et souffre de façon intolérable d’une maladie incurable que l’on ne peut soulager. (Il n’y a bien sûr pas que des souffrances physiques…) C’est une sorte de suicide assisté, finalement.

Pour l’euthanasie ainsi définie, je suis. Et ce, malgré le caractère sacré de la vie, ce grand principe moral fondamental à la base de la dignité humaine et de nos sociétés. “Ne pas tuer”, on peut difficilement faire plus basique, n’est-ce pas ?

Mais la fin de la vie de certaines personnes est vraiment propre à les faire sentir misérables. Certes, il faut tout faire pour soulager, accompagner, en usant des soins palliatifs entre autres (qui conduisent d’ailleurs souvent à une sorte d’euthanasie indirecte). Nous leur devons assistance dans leurs souffrances, du fait de notre humanité. C’est à la fois cruel et lâche de les abandonner à leur sort ; il faut oser s’impliquer et s’engager…

Les médecins ont deux principales façons de porter leur stéthoscope lorsqu’ils ne s’en servent pas : les branches autour du cou (position traditionnelle PT), ou le tuyau autour de la nuque (position cool PC).

Il est de la plus haute importance de mesurer le temps de passage de la position de repos à la position fonctionnelle du stéthoscope (PF) : les auteurs ont constitué deux groupes d’une centaine de membres dans chaque camp, et mesuré le temps de passage.

Les résultats sont les suivants : le passage PC-PF prend en moyenne 3,2 secondes contre 1,9 seconde pour le passage PT-PF (P<0.001).

Cette découverte est d’une importance majeure, car sur la base de vingt utilisations par jour du stéthoscope par praticien chez tous les praticiens canadiens, le temps perdu par les utilisateurs “cool” est de 273 869 heures par an. Pour un coût horaire de 75$, il faut donc considérer que les tenants de la mode “cool” font perdre environ 20,5 millions de dollars au système de santé canadien.

Les Canadiens ont l’habitude de publier quelques canulars en période de fêtes. Nous sommes persuadés que cet article n’en est pas un , mais qu’il constitue une première véritable ouverture dans un domaine novateur de l’économie de santé.

Après la variation de Kundera sur Jacques le Fataliste, je me suis lancé dans la lecture de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury et je reste sur le cul de la modernité du récit.

En effet, c’est étonnant d’entendre parler de l’omniprésence d’une télévision abrutissante, de la recherche du bonheur à court terme, du bourrage de crâne publicitaire incessant, etc. ; des questionnnements que l’on pourrait croire purement contemporains et traités dans un ouvrage de 1951.

Était-ce déjà des problèmes de société ou bien s’agit-il d’une vision d’avenir très lucide ? Toujours est-il qu’on pourrait facilement, à quelques détails près, faire croire que ce livre date des années 1990.

Je suis retombé dernièrement dans la lecture des classiques de la littérature, non sans plaisir. Autant dire ce qui est, les Zola et autres naturalistes tels que présentés au collège et au lycée m’ont faché pendant un certain temps avec ce qu’on qualifie de grandes oeuvres, quelque soit l’époque ou l’auteur.

Pourtant, en relisant certains livres, avec le recul, je comprends en quoi il s’agit d’oeuvres importantes : la véracité presque universelle de certains propos, la capacité à dépeindre la réalité même à travers un univers futuriste et des tonnes d’autres éléments qui rendent ces bouquins captivants.

Le fait de lire “autour” de ces livres, comme faire des recherches sur l’auteur, ou simplement lire post- et préfaces permet aussi de mieux cerner l’objectif du livre et par la même de mieux le comprendre. Ainsi, lire la variation de Kundera sur Jacques le fataliste met en évidence ce sentiment d’inlassable recommencement qu’on pressent à travers l’enchevêtrement d’histoires et de digressions dans le roman de Diderot mais que l’on arrive pas à cerner complètement pour autant. Autant dire que sans cette variation je serais resté à coté d’une partie importante de ce classique de la littérature française.

Toujours est-il qu’en lisant certains de ces fameux “classiques”, je suis vraiment frappé par ce qu’ils contiennent et qui s’appliquent souvent si bien au présent, même quand il s’agit de romans écrit il y a 50 ans, un siècle ou trois siècles.

En vérifiant l’origine de la citation du milieu de mon message d’hier, j’ai trouvé de belles petites pensées parlant de confiture.

D’ailleurs, la confiture qu’on a ramenée de Charlevoix constitue notre dernière relique de vacances et nous tient artificiellement en vie jusqu’aux prochaines :-p

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La confiture n’est bonne que s’il faut monter sur une chaise pour attraper le pot dans le placard. (Alexandre Vialatte)

La vérité n’est pas faite pour consoler comme une tartine de confitures qu’on donne aux enfants qui pleurent. Il faut la rechercher, voilà tout, et écarter de soi ce qui n’est pas elle. (Gustave Flaubert)

Avec les rêves aussi on peut faire des confitures. Il suffit d’ajouter des fruits et du sucre. (Stanislaw Jerzy Lec)

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<P align=left>Ma référence en matière de citations, le très peu connu Citations du Monde, a fusionné avec le nouveau portail culturel français evene. Allez y jeter un coup d’oeil de temps en temps, ça pourrait en valoir le détour.

Quand certains soirs tu t’ennuies trop
Regarde dans le ciel tu pourras voir
comme une lumière qui avance lentement
D’abord on croit en une étoile
C’en est pas une
C’est moi dans un spoutnik

Si tu penses que c’est trop p’tit
Pour un comme moi et mon gabarit
Faut dire
ce n’est pas mon corps qui voyage
Oh moi je suis dans mon lit
et mon esprit est dans un spoutnik

6 milliards de solitudes
6 milliards ça fait beaucoup
Seuls ensemble

Ce que j’y fais n’regarde personne
mais puisque tu m’le demandes si gentiment
je vais t’le dire ce que j’y cherche
tout simplement juste un endroit
à mettre à l’envers et poser mon spoutnik
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poser là mon satellite où c’est la fête
où les gens ne s’en font plus pour quelques heures
qui retourneront là d’où ils viennent
plus forts plus vrais
à demi invincibles

[…]