Serre-moi

*Embrasse-moi dessus bord
Viens mon ange , retracer le ciel
J’irai crucifier ton corps,
Pourrais-je depunaiser tes ailes ?
Embrasser, te mordre en même temps
Enfoncer mes ongles dans ton dos brûlant
[…]
Écorche mes ailes
Envole-moi
[…]
Serre-moi encore serre-moi
Jusqu’à étouffer de toi *

*[…]
Papillons de fleur en fleur
D’amour en amour de coeur
Ceux qui n’ont qu’une étoile
Ou ceux qui brûlent leur voiles *

[…]
À force de se tordre,
On en finirait par se mordre
À quoi bon se reconstruire,
Quand on est adepte du pire
Malgré nous, Malgré nous,
A quoi bon se sentir plus grand
Que nos deux grains de folie dans le vent
Deux âmes brûlantes deux enfants
**[…]

~~

Apocalypticodramatic

[…]
Mais t’ignores le parfum
Enivrant, obsédant
Qui te couvre d’ivresse
Te transforme en détresse
Et peut faire de ta soirée
Comme une éternité à crier
**
Mais au nom de la vie d’ces quelques-uns
Qui sont restés bloqués sur ton drôle de chemin
Au nom de mon ami malade
Qui hurle au fin fond d’son hôpital

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<P align=center>Publicité à l’intention des étudiants en médecine
pour qu’ils aillent pratiquer au Nunavik…

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie.

(Jacques Prévert)

Si quelqu’un vous dit : “Je me tue à vous le répéter”, laissez-le mourir. (Jacques Prévert)

La géographie. Où la Seine se jetterait-elle si elle prenait sa source dans les Pyrénées ? (Jean Tardieu)

Une partie de Baseball, Red Sox contre Yankees… franchement, on ne fait pas plus plate comme jeu. Et pourtant, jusqu’il y a 10 minutes, je regardais bien ça.

Avec un immense courage, je me suis levé pour rédiger ce billet, ce qui en soit n’est pas ce qui se fait de plus productif, dans une journée de totale improductivité. Aller-retour permanent entre l’ordinateur, mais pourquoi faire ? vérifier que je n’ai pas de message, entre le lit et la cuisine, le tout en écoutant Tryo (sûrement ce qui ne se fait pas de plus encourageant pour travailler).

Seule action avec une possible retombée : s’inscrire à l’assurance-emploi. Pour le moins blessant pour l’orgueil, aller pointer aux Assedic locales. Heureusement, ère moderne oblige, ça se fait par internet !

Un bonne nouvelle cependant, Maman va finalement venir nous voir cet hiver, pour deux semaines, je serais tenté de dire seulement deux semaines (maman, comment faut-il que je te fasse comprendre que tu ne nous déranges pas). Mais bon, admettons que je trouve un emploi d’ici Noël, c’est vrai que ce ne serait pas très sympa pour elle de se retrouver seule toute la journée.

Mais d’ici à ce que je trouve un boulot, je pense avoir le temps de voir venir. Comment dire, je ne sais pas par où m’y prendre ni quoi chercher.

Quelque soit le secteur de recherche, je me retrouve toujours au même point : rien ne me va ! Trop technique, trop commercial, trop ceci, pas assez cela, etc. En fait, le poste que j’occupais en France est sûrement ce qui peut me correspond le mieux. Officiellement, le titre était consultant, mais en fait il s’agit plus de main d’oeuvre qualifiée d’appoint (ou interim de luxe). Le principe : on arrive sur un sujet qu’on ne connait que partiellement, on se forme, et on produit. Intellectuellement parlant c’est intéressant et ça ne nécessite pas d’être un spécialiste. Mais ce type de profil est uniquement recherché en période faste, quand la main d’oeuvre vient à manquer, comme c’était le cas en informatique encore récemment. En situation plus poussive, comme actuellement, un employeur peut toujours trouver plusieurs spécialistes d’une discipline donnée, alors pourquoi faire alors appel à un je-sais-tout-et-rien-faire ? Les temps sont durs pour les incompétents !

Mais le pire, c’est que ce n’est même pas ça qui est en cause : à défaut de trouver ou même de chercher un boulot je pourrais… récupérer mon retard dans mes cours et dans mes travaux, appliquer la liste de modifications que j’ai notées pour mon blog, refaire le site internet de mon D.E.S.S/Master, répondre à la personne qui me propose de faire le site internet du département de l’université dont je dépends, mieux régler mon Linux car ce n’est pas un exemple de sécurité en ce moment, découvrir le Perl ou le Python, continuer mon Jacques et son maître de Kundera ou entamer un des nombreux livres empilés sur mon bureau et qui n’attendent que d’être lus. Bref, j’ai de quoi faire, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est difficilement que je vais me traîner sous ma douche ce soir.

Je sais que cet état d’extrême molesse est temporaire, que sûrement, demain, je retrouverai un peu d’énergie, de volonté de faire. Mais je sais qu’au bout de ce peu d’énergie se trouvera encore du brassage d’air inefficace, que me retournant sur une journée écoulée, je constaterai encore avec dépit le peu d’évolution.

Papillon, papillonner. C’est ainsi que m’avait qualifié mon prof de laboratoire en dernière année d’école d’ingé. Ça m’avait profondément vexé, à juste titre, c’est la vérité. Seule la vérité blesse ! D’ailleurs, ce prof s’y connaissait sûrement assez bien puisque j’aurais pu lui retourner le compliment. Aller de droite et de gauche sans jamais s’intéresser réellement à ce qu’on fait, ne jamais se poser, ne jamais aller au bout de ses engagements, difficile de réaliser quoique ce soit dans ces conditions. D’ailleurs, ce blog est une forme de cure : écrire, quotidiennement, même quand l’envie ou le temps n’y sont pas.

Assez d’un morne nombrilisme destructif pour l’heure et fini l’auto-psychanalyse, la vaisselle m’attend, je verrai bien ce qui me passera par l’esprit ensuite.

You’re stonger at the broken place.