Voilà, alors contrairement à ce que dit Karl, ce n’est pas parce que j’ai peur de la foule que je ne suis pas allé à la soirée YULBlog à la cabane mercredi dernier. En effet, j’ai des tendances ours qui aime bien rester chez lui mais j’aurais réellement souhaiter to get my blogger butts over to La Cabane et rencontrer un peu de joli monde mais j’ai des cours le mercredi de 19h à 22h, donc ca fait difficile pour se rendre à 20h sur St-Laurent :(

Toutefois, si on me dit que vous restez tard, genre jusqu’à minuit, et donc que ça vaut le coup que je fasse un saut là-bas après mon cours, pourquoi pas le mois prochain !

  • Note : On peut se demander pourquoi je ne publie que maintenant mon billet en réponse à un message de Karl en date du 1er octobre. C’est juste que Karl tient constamment un retard d’une semaine dans son carnet… j’aimerais bien le prendre un jour en flagrant délit d’anachronisme ou d’incohérence temporelle ;)*

Wouah, trop cool, fantastique, énorme, c’est d’la balle ! Je viens de tomber via Brunmarde sur le site du Degree Confluence Project. Le principe : prendre une photo à chaque confluence (intersection longitude/latitude qui tombe juste) terrestre pour echantillonner la surface de la Terre.

Vraiment excellent, c’est rare que je m’emballe pour des sites internet (sauf les miens :) mais celui-là a vraiment un principe qui me plait !

Être un patient, c’est vraiment s’exposer à entendre tout et n’importe quoi.

En discutant avec la maman de Louise récemment, je lui confie être heureuse de ne l’avoir jamais entendue se plaindre du système de santé (ce qui est rare).

Elle me dit qu’en effet, elle en est assez satisfaite… Malgré la peur bleue qu’elle en avait en immigrant ici et sa première très mauvaise expérience avec un hôpital anglophone de la ville (où, bien entendu, personne n’était foutu de s’adresser à elle en français).

Elle était alors en tout début de grossesse et se présentait pour des douleurs importantes dans le bas du ventre. Dans le corridor, en demandant son chemin pour trouver un département et en résumant son cas au médecin qui l’oriente, elle se fait répondre : “De toute façon, un mal de ventre à ce stade de la grossesse, ça veut dire que vous allez faire une fausse couche et le perdre”.

Je suis toujours contente de savoir que le produit de la fausse couche, c’est Louise.

D’où me vient donc cette tendance boulimique et compulsive à collectionner les citations et à les parsemer à tout vent ?

De bien loin… Elle remonte à mon premier cours d’histoire, vers 13-14 ans. Ce cours consiste en “l’histoire du monde entier, de ses débuts à nos jours” et est voué à lui seul à servir d’assise à notre culture générale. Puisque si on poursuit une formation strictement scientifique, on a droit à un seul autre cours d’histoire, très circonscrit celui-là, et qui intervient un an plus tard : “l’histoire du Québec et du Canada”.

Bref, j’ai eu la chance, à 13 ans, d’avoir un prof qui m’a profondément marquée (bon, visiblement pas tant que ça, vu comme je n’ai pas suivi sa trace, mais ce n’est pas dans ce sens). C’était un prof qui, le jour de la rentrée, montait sur son bureau et s’époumonnait : “l’histoire, c’est fantastique”. Il mimait théâtralement toutes les grandes batailles et les événements de l’histoire. Il se faisait aussi un devoir de contribuer à nos connaissances générales en nous expliquant l’origine historique d’expressions qui perdurent encore telles que “l’épée de Damoclès” ou encore “tomber de Charybde en Scylla”.

Je ne suis pas certaine que l’on ait forcément un prof aussi marquant dans tout un cursus d’éducation ; mais je ne connais personne qui ait eu celui-là et qui n’en ait gardé ce même souvenir. J’ai eu plusieurs bons profs, des que j’ai bien aimés, certains grands pédagogues, d’autres incroyablement forts dans leur domaine précis, et ce, dans toutes sortes d’établissements, parfois “prestigieux”. Mais c’est avec ce prof d’histoire-là, dans un petit collège discret au bord du fleuve, au milieu des sapins et des marais, que j’ai vécu mes moments d’enseignement les plus forts.

Et ce monsieur commençait invariablement chacun de ses cours en nous livrant une citation au tableau.


Ça me rappelle comme je travaillais bien et comme j’étais perfectionniste à l’époque. Jamais je ne réégalerai le niveau de qualité que j’exigeais alors de moi-même (et atteignais).


Dans mon cours le plus récent, qui englobait l’être humain dans une perspective très vaste, bio-psycho-sociale, on faisait mention du phénomène de “confirmation des attentes”. Quand un prof a des attentes élevées de la part d’un élève, celui-ci les atteint en général (malheureusement, l’inverse est aussi vrai). Les profs peuvent avoir une influence incommensurable sur de jeunes trajectoires de vie.

Dans deux semaines, ça fera 1 an que je arrivé un beau jour d’octobre à Montréal, pour y vivre.

Mais hier, ce sont les quatre ans de mon premier passage à Montréal qui me sont revenus en mémoire.

Quelque part, fin octobre 1999, la distance qui me séparait d’Ebb s’est trop fait sentir. Un jeudi, à ma mère et à mes amis, j’ai laissé un message comme quoi j’allais revenir le mardi suivant.

Un coup de TGV pour me rendre à l’aéroport Charles-de-Gaulle, un vol pour Montréal trouvé à prix modique, 900Frs. Durant la trajet transatlantique, mon voisin me met le doute : “Ta copine n’est pas au courant que tu viens ? Et tu n’as nul part où dormir sinon ? Attends, je vais te donner mon adresse au cas où tu te retrouverais à la rue.”

Ce jour-là, en arrivant, j’ai détesté Montréal ! Le froid rivalisait avec la quantité d’eau qui tombait, le trajet de Dorval n’était pas des plus beaux et le trajet en bus pour me rendre à Repentigny, entre les raffineries et les quartiers délabrés me dégoûta.

Mais le jeu en valait la chandelle, pour me retrouver là, dans un couloir d’immeuble, à quelques mètres d’une paire d’yeux incrédules, aussi incrédules que moi, surpris de m’être rendu là sans erreur et d’être enfin face à elle.

Ensuite, un week-end pour rattraper deux mois de séparation (seulement deux mois et nous savions qu’il nous en restait au moins huit à tenir pour se revoir), à s’enfermer dans une chambre dans laquelle il n’y avait guère plus de place que pour le lit.

Le lundi matin, retour en voiture sur Montréal pour qu’Ebb retourne en cours, à Brébeuf. Mon avion était vers 16h, je pouvais donc la revoir pendant l’heure du déjeuner, il me restait 4 heures à tuer en attendant cet adieu. C’est alors que j’ai emprunté pour la première fois le chemin de la Cote-des-neiges où je passe désormais quotidiennement. Au hasard, j’ai longé un grand cimetière pour apercevoir une grande tour phallique dont la présence m’étonnait dans ce coin là de Montréal et dont je découvris par la suite que c’était l’emblème de l’Université de Montréal, que je fréquente désormais, à temps partiel.

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L'Université de Montréal

Mes jambes m’ont ensuite invité à bifurquer à droite pour monter vers ce que je pensais être le Mont-Royal… mais ce dernier ce trouvais à gauche. Je montai, pour arriver dans une petite forêt, dont je sais maintenant que c’est une partie de Westmount, un des coins chics de Montréal. C’est dans ce même sous-bois que nous nous sommes promené, hier, avec Ebb. C’est tellement surprenant de suivre, quatre ans après, exactement la même route, fouler le même chemin sous les arbres, toutes ces choses qui sont désormais à ma porte alors que c’était pour moi l’autre bout de monde, un monde inconnu.

Mais hier, nous sommes revenus sur nos pas, alors qu’en cette fin octobre 1999, j’avais continué tout droit pour traverser ce quartier richissime et finir au bord de l’autoroute Décarie, bordée de cages à lapins. Ce gouffre riche-pauvre m’avait fait très mauvaise impression et ne donnait nullement envie de venir vivre dans cette ville et confirmait ma première impression.

J’avais finalement retrouvé le chemin de la Cote-Sainte-Catherine pour un adieu, un de plus, il y en eu cinq cette année-là.

C’est tellement étrange de repenser à la vision que j’avais de ce quartier qui est désormais mon chez moi ! Ce n’est pas sans me faire penser au film Lost in Translation : on voit, on regarde autour de soit, mais on ne comprend pas. Maintenant je comprends un peu mieux.