*Un mot n’est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L’un se l’arrache du ventre. L’autre le tire de la poche de son pardessus. *(Charles Péguy)

Et vous ? Quand vous écrivez sur votre blog, ça vient comment ? Il faut se battre avec les mots ? Ils coulent en un flot ininterrompu ?

Petite balade cet après-midi dans le plus grand cimetière du Canada, Notre-Dame-des-Neiges

Clin d’oeil à Leeloolène, qui nous a si souvent frénétiquement trimballés, pendant sa “lubie”, dans les différents cimetières parisiens… Exorcisait-elle les morts ?

Ebb et moi rattrapons notre retard de ces derniers mois au niveau cinéma et nous sommes allé voir ce soir père et fils, une comédie (dramatique) de Michel Boujenah avec notamment Philippe Noiret et Charles Berling.

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Père et fils

Bon je dois bien dire que je ne serais pas aller voir ce film premièrement si ça ne se passait pas au Québec, deuxièmement si je n’avais pas vu Charles Berling interpréter récemment Hamlet, troisièmement s’il y avait eu quelque chose de mieux à voir.

J’espérais ne pas tomber sur un film plein de clichés et ce n’était pas un film fait de cliché mais plutôt un film naturel où le Québec est présenté tel qu’il est avec peut-être quelques aspects amplifiés mais rien de bien grave.

D’ailleurs la salle a beaucoup ri, ce qui prouve que ça ne choquait absolument pas les sensibilités et que ce n’était pas à coté de la plaque pour la représentation faite du Québec.

Philippe Noiret est toujours aussi extraordinaire, un petit regard, une petite expression et toute la salle explose de rire. C’est un film d’humour, donc ça ne va pas non plus changer la face du monde, mais j’ai vraiment passé un bon moment et je pense que ça s’adapte aussi bien à un public québécois que français (bien que notre voisin n’arrêtait pas de dire qu’il n’aimait pas les films français et de conclure qu’il n’aime toujours pas les films français).

Ajout : Ebb m’a fait part au petit dej’ du fait qu’elle n’était pas d’accord avec moi et qu’elle considérait que l’image qui est donnée des québécois n’est pas très reluisante. Bon bien admettons, c’est vrai que certains personnages québécois sont un peu… particuliers et exagérés, mais il en va de même pour les personnages français. Enfin bref, ce que j’ai dit mérite d’être modéré.

La samedi est sûrement le jour où je suis le plus feignant… d’ailleurs, étant donné l’heure, ce post paraîtra en date de dimanche puisqu’en France, où se trouvent les serveurs Ouvaton, c’est déjà dimanche, alors que ce pluvieux samedi en a encore pour 5 bonnes heures ici.

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Lost in translation

Hier, je suis allé voir avec Ebb et quelques amis Lost in translation de Sofia Coppola avec Bill Murray. J’ai eu l’occasion de voir 3 articles de carnétistes sur le sujet (I never knew, Sniffles et Karl), dont deux sont plutôt négatifs ou “so-so” et un franchement positif.

Pour ma part je suis sans avis. J’ai souri par moment, je me suis laissé prendre par l’histoire mais sans plus. Le film me laisse un arrière-goût d’envie de plus, connaître plus ce pays, le Japon qui me fascine tant et où je n’aurais sûrement pas l’occasion d’aller avant un bout de temps. Mais tel n’était pas l’objectif du film : Tokyo et les japonais ne sont que la toile de fond, vus par l’oeil de touristes, des personnes de passage qui ne comprennent pas ce qu’ils font là.

Mais un jour, tout de même, j’irai au Japon.

Il y a de nombreuses facettes à la recherche. J’ai déjà parlé de ce qu’avait impliqué pour moi le fait d’endosser le rôle de chercheuse. Mais encore, il y a les recherches fondamentale, appliquée ou clinique. Avec des pipettes, des rats, des dossiers ou des gens.

J’ai la chance d’avoir un double point de vue sur la recherche, parce que je suis aussi le sujet d’une étude. On teste sur moi un vaccin contre un type de cancer, fréquent et mortel (que de pléonasmes). Il va sans dire que j’y trouve des motivations personnelles. D’abord, le fait d’être membre d’une étude me garantit un bon suivi médical. Ensuite, je trouve le but recherché plus que louable et j’espère sincèrement que ce vaccin marchera. Sans compter que j’aime bien voir comment ça se passe de l’intérieur, toutes ces procédures ! Et certes, je ne dis pas non à la petite rétribution financière offerte. Ça me motive au moins à retourner me faire piquer - peut-être qu’à la longue, je finirai par être immunisée contre la peur des prises de sang et ce sera déjà un bon acquis.

Je ne suis pas trop inquiète du risque pour ma santé dans le processus. Bien que j’aie pu apprécier cet été l’amplitude de tout ce qui peut être éthiquement toléré sur les animaux, je suis confiante qu’en ce qui concerne les humains, les protocoles sont “bétonnés”. Pour avoir du financement, pour être publié, pour être crédible, il faut une méthodologie à toute épreuve (et pas seulement sur le plan statistique).

Malgré tout, la recherche sur les sujets humains me gêne dans bien des circonstances. Par exemple, j’ai été très choquée quand j’ai vu un magazine pour étudiants français lister comme moyen numéro un pour gagner des sous à temps partiel de devenir “cobaye” pour l’industrie pharmaceutique.

Ou encore quand, dans le métro et les journaux, je vois des annonces de compagnies d’essai de médicaments recherchant des volontaires, contre indemnités de 1000, 2000, 3000 $… On ne parle plus seulement du simple remboursement des frais de transport ! On dirait presque la compensation financière pour la gravité du risque encouru. Et ce, sans indiquer clairement la maladie ou la molécule dont il est question. Tout est mis en place pour attirer les gens pauvres, dans le pétrin et à la recherche d’argent facile.

J’éprouve dans ce cas un malaise profond. Il s’agit plutôt de vendre son corps pour du fric, en mettant éventuellement sa santé en danger (puisque la personne n’y recherche pas de bienfait pour elle-même). Il y a un mot pour ça : la prostitution.