Comme le signalaient récemment St-Germain et Kicou dans en commentaire à un de mes messages, une grande partie des offres d’emploi au Québec ne sont pas publiées ! Les postes ouverts sont généralement pourvus soit par le réseau direct, soit par le réseau indirect, éventuellement par les CV accumulés au fil du temps et en dernier recours par une annonce publique.

C’est bien entendu une barrière pour les nouveaux arrivants et je craignais de devoir une nouvelle fois faire face à cette barrière. Peut-être ce que ce sera le cas, mais je suis un peu plus confiant que je ne l’étais ces derniers mois.

Exemple hier : réunion avec certains de nos partenaires. Je fais une présentation du travail effectué durant mon stage, et le fait que je termine bientôt mon stage arrive sur la table. A la fin de la réunion, un représentant d’une des entreprises présentes me propose de venir faire un tour chez eux le lendemain pour me donner quelques informations dans le cadre de mon boulot et qu’au passage je serais bien d’amener un CV si je suis intéressé. Il me fait même miroiter que je pourrais rencontrer le responsable du recrutement.

Je m’y suis donc rendu aujourd’hui, j’en reviens tout juste. Rien d’extraordinaire à annoncer, malheureusement le responsable recrutement était absent. Toutefois, j’y suis resté 1h, j’ai vaguement rencontré une dizaine de personnes (soit une bonne moitié des effectifs de l’entreprise) et j’ai surtout eu confirmation qu’un poste qui me correspondrait était ouvert !

Rien de fantastiquement incroyable, je n’ai pas encore ne serait-ce qu’une entrevue, mais je pense en être plus proche (de l’entrevue) que je ne l’ai jamais été pour bon nombre d’entreprises que j’ai contacté quand je cherchais une job au début de l’année.

De même, lors d’une réunion en milieu de semaine, une personne m’a proposé de lui envoyer quelques CV non pas pour m’embaucher mais pour le faire circuler. Là encore rien de bien précis, mais le fait que des personnes me proposent de faire circuler mon CV alors que j’ai juste dit que je finissais mon stage me fait dire que je suis dans une meilleure position que lorsque je suis arrivé.

Ai-je pénétré le fameux marché caché ? Sûrement en partie ! Ça ne garantit rien mais l’amélioration mérite d’être notée.

En attendant de remonter au créneau lundi prochain, un week-end chargé et studieux m’attend. La semaine est passé dans le temps de le dire et mes travaux de maîtrise se sont accumulés sur mon bureau à un rythme assez effrayant !

Ouais, bah même que moi aussi je peux participer et faire mon top 3 des livres vidéo-clip que je préfère écouter même si je sais pas lire et que je lis jamais de toutes manières !

Number 1 : Jacques le fataliste de Denis Diderot. Seul livre que j’ai lu 3 fois, ça mérite d’être signalé !

Second : La mer est ronde de Jean-François Deniau. Un livre de marin qui parle de la mer pour les gens qui aiment la mer.

Troisième : Le discours de la méthode de René Descartes. J’ignore pourquoi mais j’ai vraiment apprécié ce livre et je garde souvenir de nombreux passages (chose rare) alors que je l’ai lu il y a bien longtemps.

Petite introduction pour les Français qui lisent ce message : Col bleu est la dénomination que l’on donne au Québec pour les… techniciens et manutentionnaires, on va dire. D’ailleurs, je ne suis même pas certain que ce soit valable partout au Québec, ça sert surtout à nommer la horde de non-cols blancs employés par le Ville de Montréal.

Et aujourd’hui, comme assez souvent, ils ont déclenché une grève ! Car oui, la grève n’est pas l’apanage des seuls français, et même s’il y en a moins, on trouve tout de même du gréviste au Québec. Principe du jour : on prend des véhicules de la Ville de Montréal et on bloque le centre-ville (centre des affaires) avec ! Sympa non ?

Comme souvent dans ce genre de situation, il y a quelque chose d’un peu révoltant. Disons que les employés de la ville, comme tous les fonctionnaires, ont la sûreté de l’emploi chose qui est très très rare et précieuse ici… une telle sûreté de l’emploi qu’il est impossible de se débarrasser d’un employé qui ne fait rien. De plus ils sont déjà très bien payés comparativement au privé. Enfin leurs revendications n’ont rien de généralisable. Souvent, on voit des grèves au nom du progrès social avec des réformes que l’on souhaiterait voir appliquées partout. Mais ce n’est pas le cas ici, ils font grève uniquement pour eux, protégés par des syndicats surpuissants alors que 60% des employés québécois doivent se satisfaire des minima gouvernementaux qui sont certes assez élevés pour l’Amérique du Nord mais qui restent assez bas.

Mais le summum c’est l’utilisation de la force. Lorsque je suis arrivé au Québec, il y a bientôt un an, les mêmes cols bleus étaient déjà en grève depuis un certain temps. Histoire que la vie ne s’arrête pas, la Ville avait fait appel à des contractants pour faire les tâches de base. Qu’ont fait les cols bleus ? Ils ont menacé de casser la gueule à toute personne qui ferait leur travail à leur place pendant qu’ils étaient en train de manifester. Moralité, tout le monde est resté bien tranquillement dans son coin et ce fut la merde.

Je fais peut-être grand cas d’un rien, mais je travaille indirectement pour la Ville de Montréal et par conséquent, j’entends souvent parler des exploits des cols bleus… donc je profite des mouvements actuels pour dire ce que j’en pense. Heureusement, ce ne sont pas tous des fouteurs de merde en puissance, j’en connais plusieurs qui sont ben fin pis ben smart. Mais les cols bleus ont droit à un régime assez favorable et certains n’hésitent pas à en abuser, à prendre le monde en otage et au besoin à utiliser la force pour en avoir toujours plus. Ça fait un peu beaucoup il me semble.

Moist est un groupe rock canadien (anglophone) qui me plaît décidément, et de longue date. Voici les paroles de leur célébrissime chanson Moist, que j’ai récemment eu la chance de voir interprétée sur une scène en plein air par leur chanteur, David Usher.

i’ve been drowned out by the rain
still i’m wishing i could stay
but i’m sorry my old friend
ive got to leave you once again
and despite what i might say
i measure pleasure by the pain
measure pleasure by the twisting
of the metal in vein
and it might be very hard
can’t be more than what we are
can’t be more till it’s over

here comes the resurrection
everybody’s got to die from something
nothing ever left to leave you when you go
i saw you strip my babies
animal the way you cut them might be
animal the way i cut you from below

[…]

and if anger is the ending
of the thing that we’ve become
for the mother and the father
and the sister and the son
through the shallow without wanting
realization to mistake
through the ugliness
the open all the things we can’t replace
i will control

Des moments libres. Toute vie bien réglée a les siens, et qui ne sait pas les provoquer ne sait pas vivre. (Marguerite Yourcenar)

Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. (Marguerite Yourcenar)

Réfléchir, c’est déranger ses pensées. (Jean Rostand)