Voilà alors c’est l’histoire d’une adolescente de 15 ans, visiblement très douée, qui a fait pour son école un exposé primé sur les changements climatiques. Son point central : les changements climatiques sont largement surévalués et ne sont pas causés par les humains de toutes manières(À noter que dans son argumentaire, rien n’est nouveau. Elle n’a fait que reprendre les nombreux arguments des anti-changements climatiques comme ceux du Competitive Enterprise Institute, vous savez ceux de la pub “Le CO2, c’est la vie”. Bref, du déjà vu et dans les faits, aucun de ces arguments n’a sérieusement remis au cause la question).

L’histoire a monté en sauce au point que son premier exposé, suivi de plusieurs autres “recherches”, ont été cités d’abord parmi les think tanks et media anti-changement climatiques (comme le très impartial Global Warming Hoax) puis par toutes sortes de medias. Suffit de la googler pour voir qu’il y a de la littérature, presque 10000 liens. La beauté d’Internet où la moindre connerie peut se retrouver sous les feux des projecteurs.

Et elle ne manque de pas confiance en elle (c’est ça d’avoir 98.7% de moyenne à l’école) puisqu’elle n’hésite pas à dire que les ingénieurs et climatologues qui supportent la théorie des changements climatiques sont des rigolos. Pour mémoire juste quelques milliers de scientifiques de tous horizons travaillent dans le cadre de l’UNFCCC… tous des nuls. Si j’étais à sa place, je pense que me regarderais 5 minutes dans le miroir avant de dire que tout ce gentil monde ne sont finalement qu’une bande d’abrutis qui ne savent pas faire 1+1.

On appréciera notamment son dernier reportage qui consiste à prendre en photo des stations météo qui servent au calcul des températures réelles aux USA. Certaines sont situées dans des ilots de chaleur ce qui fait dire à cette charmante jeune fille que TOUTES les données concernant les changements climatiques sont ainsi fausses. Ce serait vraiment prendre les météorologues pour des cons qui passent leur temps à s’astiquer le manche en attendant que les stations météo sortent des données parfaites. À noter que bien des entreprises pétrolières ont dépensées des dizaines de millions de dollars pour discréditer Kyoto et le concept de changements climatiques alors qu’il suffisait d’une ado pour le faire, facile quand même.

Enfin si vous pensez que cette jeune fille a de l’avenir et qu’elle mérite le Ph.D qu’elle ne manquera pas d’avoir, elle a fondé le Scholarship Fund and Science Foundation qui lui permettra de payer ses études et de continuer à faire avancer la science quotidiennement. À quand le surdoué de 8 ans qui nous démontre que Darwin était dans l’erreur ?

Vous devez trouver que je n’écris pas souvent, et vous n’avez pas tout à fait tort.

C’est que, depuis la dernière fois, je me suis transformée en médecin !

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A sunny afternoon of June in London

Tout a commencé par notre déménagement, qui fut littéralement épuisant mais qui en valait vraiment la peine. Trois jours après (bien comptés), nous faisions déjà notre pendaison de crémaillère. Qui fut suivie par une bien courte nuit, car nous devions nous lever avant l’aube pour prendre le premier vol du matin en direction de New York. C’est même Monsieur Pierre-Léon le taximan qui nous y a conduit, ce qui fut drôlement apprécié à une heure si matinale. Ça fait très jet set, dit comme ça, surtout que ce petit séjour fut décidé quasiment sur un coup de tête à la dernière minute.

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A sunny afternoon of June in London

Dire que je n’étais jamais allée à la Grosse Pomme ! C’est somme toute une ville fort sympathique (sauf pour son métro dégueulasse) et nous y avons passé du bon temps en compagnie d’amis (et de leur nouveau bébé). De quoi prolonger vraiment l’esprit des vacances ! Il faut dire, c’est très agréable ce concept de parc gigantesque qui occupe tout le centre de la ville et que l’on se trouve constamment à traverser pour aller d’un point A à un point B. Nous logions à Harlem et nous en avons profité pour faire nos vrais touristes : ferry pour Staten Island avec vue sur la statue de la Liberté, Rockefeller Center, Museum d’histoire naturelle, MoMA, Soho, East Village, Riverside Park, Ground Zero, Wallstreet, South Manhattan, Broadway, Fifth Avenue…

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A sunny afternoon of June in London

Le mardi matin, nous avons pris le vol de 8h50 qui nous faisait arriver juste, mais vraiment juste à temps pour ma collation des grades l’après-midi même. Un saut de puce à l’appart pour se refaire une beauté et c’était reparti de plus belle !

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A sunny afternoon of June in London

La looongue cérémonie fut suivie, non sans passer par de rocambolesques péripéties avec la voiture Communauto, par un repas réellement délicieux au resto tout en bleu, Européa, que nous avait conseillé l’ami Philippo. Tout fut divin, de l’apéro au dessert en passant par les nombreuses petites surprises du chef. Et que dire du service, tout simplement génial.

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Le lendemain, j’étais invitée à une petite sortie en bateau de Laval jusqu’au Lac des Deux Montagnes avec plusieurs amis aussi fraîchement médecins que moi. Le temps était parfait et on se sentait vraiment sur une autre planète. Nous étions seuls sur une petite plage d’Oka et j’ai même réussi à me saucer plus que le gros orteil !

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A sunny afternoon of June in London

Entre toutes ces activités, vous constaterez que le temps d’aménager notre nouveau cocon manquait un peu, ce qui explique que nous soyons toujours pris par notre installation dans nos rares temps libres ! D’ailleurs nous sommes un peu perfectionnistes et nous faisons en parallèle un effort de rangement et de tri de toutes nos affaires littéralement sans précédent. Chose qui était due depuis au moins plusieurs années et qui s’avère assez laborieuse…

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A sunny afternoon of June in London

Il faut avouer que nous sommes encore pas mal à la ramasse dans la plupart des aspects de notre vie quotidienne et les rênes sont un peu difficiles à rattraper. Nous avons plusieurs repères à retrouver dans un quotidien bouleversé presque de fond en comble. En attendant, on agit en palliant les urgences une à la fois, et on essaie de ne pas oublier de nourrir les chattes et d’arroser les plantes !

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A sunny afternoon of June in London

Ceci dit nous voilà installés dans notre magnifique appart avec de grandes fenêtres lumineuses, de beaux planchers de bois franc, une cuisine fonctionnelle équipée d’un lave-vaisselle, et une chambre d’amis toute prête à servir pour la première fois et presque sans relâche dans les semaines à venir !

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A sunny afternoon of June in London

Mais ce qui m’est arrivé de plus marquant ces dernières semaines est sans conteste le début de ma résidence. Date de début officielle : 1er juillet. Bon, il se trouve que c’était un férié et un dimanche en plus. Donc la plupart des gens ont en fait commencé le mardi 3 juillet.

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A sunny afternoon of June in London

C’était trop facile et ce n’est donc pas ce qui m’est arrivé. Moi, j’étais parmi les heureux élus de garde le dimanche premier juillet, et aussi le jeudi 5 juillet. Des gardes de 24h en médecine interne dans la plus grande salle d’urgence au Canada. Assez intense merci, pour débuter sa résidence… Entre les gardes, pour meubler la semaine, c’est le stage de neurologie, avec des journées se terminant souvent passé 19h. La moyenne d’heures travaillées par les médecins résidents est de 80h par semaine et je vais facilement être dans la moyenne d’ici Noël. C’est ce que j’appelle ne pas avoir de vie, et c’est un deuil à faire pour moi…

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A sunny afternoon of June in London

Surtout, je savais que les gardes me faisaient peur et me stresseraient. Mais je n’avais jamais imaginé à quel point. À quel point ces responsabilités sont lourdes à porter. Cette peur au ventre, difficile à supporter. La peur de ne pas être à la hauteur, de faire des erreurs, d’être dangereux. L’impression pas totalement fausse d’être rouillée en ce retour de vacances. La tâche est lourde et vaste, pour de si frêles épaules. Avec un diplôme qui, du jour au lendemain, nous catapulte médecins alors que nous ne savons rien de plus que la veille. C’est tout simplement énorme, indescriptible.

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A sunny afternoon of June in London

Mettez n’importe qui de généralement responsable, motivé et perfectionniste en charge de tâches qui dépassent largement ses capacités et ses compétences. Garanti que cette personne ne se sentira pas bien dans ses baskets.

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A sunny afternoon of June in London

Je pense bien que je n’ai jamais rien vécu d’aussi stressant de toute ma vie.

P.S. Les photos sont celles de notre escale à Londres, au retour d’Asie, le temps d’un après-midi. Promis, dès que je sors la tête de l’eau, je vous raconte notre voyage en Thaïlande !

Fait du hasard, Éric Dérosier propose dans Le Devoir un article sur la crise de 1997 et le rôle du FMI.

Il aborde une question dans laquelle je ne voulais pas m’enfoncer hier : l’impact de l’incurie du FMI sur les finances des pays émergents, à savoir une augmentation dispropotionnée des réserves.

Reprenons : le FMI joue mal son rôle en étant bien souvent trop lent, en plus de poser des conditions inacceptables aux pays bénéficiaires. Moralité de moins en moins de pays veulent en dépendre. Sauf qu’il faut bien se protéger le cul quand on est un pays, contre les spéculateurs qui attaquent la monnaie ou simplement contre un ralentissement économique.

Si le système Bretton Woods fonctionnait correctement, les pays auraient simplement besoin de se maintenir à flot, comptant sur le système bancaire en cas de problème et pour investir. Comme ça ne marche pas, les pays mettent de l’argent de coté, argent qui pourrait être investit en développement, en entreprises, en innovation. De l’argent qui pourait créer de l’emploi aussi. Au lieu de ça, les réserves sont souvent des bonds du trésor américains qui servent à financer le consommateur américain moyen. Bref, le coût d’opportunité est énorme.

Des pays comme la Chine commencent à s’éloigner de ce modèle parce qu’ils en ont les moyens financiers. Les autres pays, eux, bloquent des sommes énormes en fonds de réserve ou en remboursements rapides de leurs dettes au FMI pour être tranquilles. L’économie mondiale perd ainsi des milliards de dollars d’investissements et le FMI sa crédibilité en tant qu’acteur clé.

Les institutions supranationales ont beaucoup fait parlé d’elles récemment. L’OMC est incapable de conclure le cycle de négociation de Doha (le cycle du “développement”), la Banque Mondiale a été victime d’un scandale par son directeur et le FMI est au centre de discussions actuelles, le convoité poste de directeur étant vacant.

Incidemment, ces trois institutions sont fortement marquées par ce qui ne peut être qualifié autrement que du néocolonialisme. Ainsi les pays occidentaux contrôlent la Banque Mondiale et le FMI puisque les voix sont assujetties aux contributions financières de chaque pays (additionnées depuis la création des institutions.) Les USA disposent seuls d’un droit de véto au FMI alors que des pays désormais puissants comme la Chine ou le Brésil y sont simplement muselées. Les tentatives pour changer les pondérations furent des échecs à chaque fois.

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Historiquement, les USA choisissent (parmi leurs concitoyens) le directeur de la Banque Mondiale alors que l’Europe choisie celui du FMI. C’est pour cela que les spéculations vont bon train ces temps-ci concernant le FMI (Strauss-Kahn, oui, non, peut-être ?) Pour Sarkozy, ce serait surement un beau coup de “nommer” le directeur du FMI, par ailleurs un membre du camp adversaire, preuve d’ouverture et de magnanimité de Sarko Ier. Pourtant, le vrai coup serait de casser ces chasses gardées en ouvrant le poste à tout le monde, basé sur les compétences et sur les personnes les plus susceptibles de comprendre les problématiques en question, principalement celle de développement.

La nomination de Wolfowitz a montré l’aspect catastrophique de ces vieux préceptes amenant souvent des mauvaises décisions guidées par des idéologies à géométries variables quand ce n’est pas pire à savoir la perte crédibilité de ces institutions pourtant au combien utiles (du moins potentiellement)

Le plus malheureux dans ces affaires, c’est que l’action suit souvent l’argent. Ainsi, dans les pays émergents bien des agences onusiennes suivent les décisions du FMI et de la Banque Mondiale car rien ne sert de mettre en place des projets s’ils ne peuvent être financés par les bailleurs de fond (FMI, BM, autres banques locales et investisseurs privés qui eux aussi suivent souvent les conseils du FMI et de la BM). Bref, ces nominations qui ne manquent jamais d’être à saveur politique -ne serait-ce que pour le prestige- font partie des vestiges d’une organisation mondiale qui n’est plus et leur abolition aurait autant un effet symbolique que des conséquences pratiques.

La ministre du Transport vient d’annoncer une série de mesures pour limiter les accidents de la route. Mise en place de radars automatiques, interdiction du cellulaire au volant, obligation des cours d’auto-école entre autres.

Pour l’instant, les radars automatiques seront en phase pilote. Ce qui est assez étonnant c’est que la vitesse sur l’autoroute semble attirer le plus l’attention. Pourtant, le plus problématique est la vitesse sur les petites routes de campagne et en ville et j’espère que c’est là que se trouveront les radars automatiques.

À la radio j’écoutais des citoyens donner leur avis sur ces mesures. L’un d’eux s’opposait à la mise en place de tels radars car il avait déjà plusieurs “tickets” pour excès de vitesse… raison de plus pour en mettre, non ?

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Touc Touc Spirit


Touc-Touc Spirit, Siem Reap, Cambodge


La Ville de Montréal vient d’annoncer qu’elle allait passer à des carburants propres (éthanol et biodiesel) pour son parc mobile, information reprise mot pour mot par les médias. De fait il s’agit de mélanges entre 5 et 10% ce qui ne va vraiment pas chercher loin…


Le gouvernement a annoncé la destruction/reconstruction de l’échangeur Turcot (sur Google Maps, à voir pour ceux qui ne connaissent pas). Bien que le maire Tremblay se réjouisse de l’investissement proche de 1.5G$, on se demande s’il n’eu pas été préférable de revoir le plan de circulation dans ce coin de l’île plutôt que refaire exactement la même chose, mais au sol plutôt qu’à 30 mètres de haut…


Via Pat Lagacé, je suis tombé sur l’article Extrem commuting expliquant comment des américains arrivent à passer plus de 4h en transport quotidiennement. L’article émet l’hypothèse que ces “super commuters” surévaluent le fait d’avoir une plus grande maison (puisque la cause principale de cet éloignement est de pouvoir acheter un grand logement moins cher). Personnellement, ça me donne plus à penser que nombreuses sont les victimes d’une attente sociale qui a fait de la McMansion une norme inatteignable et non viable. Malheureusement, ceci donne à penser que le sprawling est loin de tirer à sa fin…