[…]

*Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom *

*Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom *

*Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom *

[…]

*Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom *

*Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom… *

[…]

*Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom *

[…]

*Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer *

Liberté.

Paul Eluard

Vive la liberté… qui nous semble si souvent aller de soi, mais qui est en fait tellement loin d’être acquise pour tous, partout dans le monde et même chez nous !

Il m’est assez utile d’avoir commencé à tenir ce carnet web. Mon écriture avait vraiment besoin d’être débridée et libérée. Au secondaire et jusqu’à tout récemment, on m’a appris à appliquer des techniques d’écriture tellement rigides que j’en avais perdu tout plaisir et toute spontanéité. Il y avait des instructions formelles pour tout : comment structurer le texte, comment structurer l’intro/le développement/la conclusion, comment argumenter… Sans compter qu’avec le temps, j’en étais venue à intégrer à mes textes des mots ou des expressions “bien” juste pour montrer que je connaissais le français (“à l’instar de”, par exemple, n’était jamais oublié, de même que “pérégrinations”, lorsque j’arrivais à le caser) ; j’appliquais particulièrement cette méthode pour les formulations en anglais. Aussi, devant les demandes de textes devant faire “10 pages” (par exemple), j’en étais venue à manier l’art des périphrases vaseuses avec virtuosité… Autant dire qu’il serait fort chiant de relire mes différents textes des dernières années.

Mon prof de socio a rendu mon écriture encore plus névrosée l’an dernier. Il était Serbe (ou était-ce Croate ou encore Bosniaque ? - je sais, je sais, ce n’est pas du tout la même chose…) et autant dire qu’il parlait à peine français. Malgré tout, il se permettait de reprendre sans cesse mon écriture : il était allergique au mot “on”, au mot “gens”, au mot “donc” (et à bien d’autres choses encore)…

Il est bien difficile de redevenir naturelle et de s’émanciper après tout ça. Mais je vais essayer d’y arriver :)

La France est un pays que j’aime depuis l’âge de 14 ans et où il fait bon vivre… Je suis très heureuse d’y avoir passé deux années - très constructives et enrichissantes - de ma vie. Pourquoi alors l’avoir quittée ?

Il faut savoir une réalité de ce pays. Pour arriver à quelque chose, il faut y passer (et réussir) des concours. Et ce, que ce soit pour rentrer à Polytechnique, à Centrale, à HEC, à Science-Po, en école véto, de cinéma ou d’architecture, en médecine, pour devenir prof ou ballerine, et même pour faire de la musique dans le métro.

Il ne s’agit donc pas de concours à la nord-américaine, pour gagner un crayon ou une télé. Ce sont des concours qui demandent de sacrifier souvent des années de sa vie sur leur autel, des concours d’un redoutable et monstrueux enjeu. Tout repose souvent sur quelques épreuves, quelques QCM ou petites dissertations. Il faut être fort et en forme au bon moment. Il faut aussi avoir un psychique et une résistance au stress à toute épreuve pour affronter ces grands marathons d’aridité. Certes, on peut aussi n’avoir rien de tout ça et réussir quand même, par chance. Mais alors, ce sont les années consacrées au concours en question qui sont bien pénibles, malheureuses, et arrosées de larmes amères…

Le concours de médecine est particulièrement affreux parce qu’il laisse beaucoup de monde sur le carreau. Je ne dis pas que c’est la fin du monde - il existe tant de métiers passionnants où se réorienter. Mais je me révolte contre ce système que je trouve inhumain et qui consiste à faire gaspiller à des jeunes gens des années de leur vie, ainsi que de l’espoir, des rêves, du courage ou de la confiance en soi, selon le cas. Même le principe du redoublement est assez odieux. Et si j’avais tenté et réussi ce concours, comme il arrive à certains, j’aurais continué de trouver la situation déplorable pour ceux - trop nombreux - qui restent derrière.

Il me semblait qu’à ce moment de ma vie, j’avais plutôt envie de sérénité et de bonheur. Pour Hoëdic aussi, d’ailleurs. Alors nous sommes venus ici. Au lieu de vivre une année de folie, l’an dernier, j’ai étudié et travaillé très fort, mais pour apprendre, pas pour battre les autres. Ça m’a paru normal et agréable. Du stress en médecine et dans la vie, on en a déjà assez sans s’en rajouter inutilement. Non ?

Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement. (Albert Einstein)

Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome. (Albert Einstein)

Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. (Albert Einstein)

Princesse Mononoke est sans conteste un de mes films préférés. Il s’agit d’un dessin animé, que les petits peuvent apprécier, mais suffisamment recherché pour plaire aussi aux grands. Les personnages ont des personnalités complexes et complètes ; on est loin du manichéisme à la Disney. Et le graphisme est magnifique. Le tout couronné par la belle musique de Joe Hisaishi - un régal pour des oreilles meurtries par la pollution sonore urbaine. C’est un univers onirique et enivrant à découvrir absolument, à des milles de notre quotidien.

Nous avons regardé Spirited Away (Le voyage de Chihiro) hier, qui est excellent aussi, mais je dirais que je préfère encore la petite princesse des loups. Je ne sais pas, peut-être parce que c’est plus près de la nature…

Nous nous sommes également délectés récemment devant Laputa, The Castle in the Sky. Restent encore à voir My Neighbor Totoro et Kiki’s Delivery Service, en attendant la commercialisation en Amérique de Porco Rosso