Ça peut paraître étrange de se rendre à Dubai quand on se dit écolo, humaniste et tout et tout. Je pense pouvoir dire que nous nous y rendions dans un esprit assez “second degré”, avec beaucoup de curiosité et un peu d’amusement. Comme quand on va au zoo, ou à Las Vegas, si vous voulez.

Image

Burj al Arab, Dubai, UAE

Il faut dire que nous avions la chance d’être reçus chez quelqu’un qui vit à Dubai et que nous avions comme guide la maman de Stéphane qui s’y trouve depuis plusieurs mois. C’était l’occasion de la revoir tout en foulant le sol de ce lieu mythique qui est sur toutes les lèvres par les temps qui courent, il faut le dire.

Image

Nice mosque, Dubai, UAE

J’avais déjà voyagé dans un pays musulman mais c’était mon premier passage dans un pays arabe, dirigé par des Emirati en tunique blanche. Dont les femmes sont voilées, pour la plupart, plusieurs avec la burqa complète (parfois on ne voit même pas les yeux et les mains sont cachées sous des gants !), d’autres fois avec un machin attaché au front qui tombe devant la bouche comme pour leur interdire la parole… Brrr.

Image

Burj Al Arab from water, Dubai, UAE

C’était assez étrange pour moi de me rendre dans un pays qui donne sur le Golfe persique, oui, celui-là même des guerres du même nom. L’Iran de l’autre côté de l’eau, tout près, à quelques longueurs de brasse quasiment, dont on ne sait pas trop ce qui peut nous arriver si on viole ses eaux territoriales. L’Irak que l’on a fait bien attention de ne pas survoler en avion.

Ça met les choses en perspective de se rendre dans un tel endroit. Notre planète est bien petite. Elle est peuplée d’humains tout comme nous dont la vie a la même valeur. Pas moindre.

Image

Full of (ugly) towers, Dubai from water, UAE

La ville est un immense chantier de construction, en pleine effervescence d’un développement gigantesque et incroyable. Les adjectifs manquent, tout, absolument tout y est démesuré, grandiose. Les tours poussent comme des champignons et le ciel est parsemé de grues. Rien n’est naturel. Ici c’est le désert et si on veut le moindre palmier, il faut l’arroser massivement.

Image

Inside the Burj Al Arab, Dubai, UAE

Un tel développement ne se fait évidemment pas sans coûts humains. La présence d’innombrables travailleurs étrangers, pour la plupart Pakistanais et Indiens, ne passe pas inaperçue. Ils sont partout pour vous servir, dans les hôtels, les restaurants, les centres commerciaux. Ce sont aussi eux, les travailleurs de chantiers qui dressent les tours dans des conditions qui doivent être assez épouvantables (chaleur, absence de mesures de sécurité, etc.). Qui ont abandonné famille et amis derrière eux pour venir travailler là, se faisant souvent retirer leur passeport à l’arrivée et recevant un salaire assez miséreux. On assiste à tout ça, dubitatifs, en espérant que les compétences ainsi acquises seront à même d’améliorer les conditions de vie de ces travailleurs de même que le développement dans leurs pays d’origine, à leur retour.

Image

Inside the Burj Al Arab, Dubai, UAE

Comme vous le comprenez entre les lignes, Dubai n’est donc pas terminée. Pour l’instant, il n’y a pas tant de choses à y faire, et on est loin de la vie culturelle de Las Vegas, par exemple. Les îles artificielles comme The World et les palmes ne sont pas toutes terminées. Le Burj Dubai, future plus haute tour du monde, n’est encore érigée qu’aux deux tiers (elle vise entre 800 et 900 mètres). Les routes sont en travaux perpétuels. Les divertissements majeurs sont donc les hôtels somptueux dans lesquels on peut ne serait-ce qu’aller prendre un café en s’imaginant riche et célèbre. Les centres commerciaux, alignant des magasins à perte de vue, dans un étonnant mélange de produits de partout dans le monde, boutiques nord-américaines côtoyant les européennes avec celles de produits arabes et autres. Quand ce n’est pas une piste de ski intérieur (alors qu’il fait 40 degrés dehors). Sans oublier les restaurants du monde entier (que l’on n’a pas trop essayés).

Image

The Creek and its boats, Dubai, UAE

À côté de ce Dubai tape-à-l’oeil se trouve aussi une ville plus typique et authentique, si tant est soit peu que cet endroit puisse l’être. Une crique que l’on peut traverser en bateau. Un musée d’histoire de cette ville qui a toujours été située à une localisation rêvée pour les échanges commerciaux entre l’Est et l’Ouest. Des rues tortueuses avec des souks où l’on peut se négocier des achats rigolos. Nous avons ainsi acheté du safran iranien. Et nous avons fait mine de magasiner les tapis persans. Dire que nous ne nous étions jamais douté qu’une telle pièce de mobilier pouvait valoir si cher, des milliers de dollars, rien de moins. Il va sans dire que nos priorités dans la vie ne sont pas là !

Image

Desert, Dubai, UAE

Mais ce n’était qu’une petite escale en route pour l’Asie, il ne faut pas l’oublier. C’était en tout cas un drôle d’endroit où célébrer l’anniversaire de Stéphane et je crains de ne rien pouvoir lui trouver d’aussi impressionnant l’an prochain !

Nous voilà revenus d’un grand voyage ! En effet, ces dernières semaines, nous avons visité Dubai aux Émirats Arabes Unis, les temples d’Angkor au Cambodge (cherchez le contraste) ainsi qu’une bonne partie de la Thaïlande, et la ville de Londres pendant notre transit. Nous avons manipulé six monnaies différentes sans jamais entrer dans la zone euro !

On se remet un peu dans le décalage et dans nos vies, et on vous raconte tout ça plus en détails avec photos à l’appui.

Du coup, nous avons manqué l’explosion printanière de Montréal pour arriver ici presque en été. Heureusement qu’il fait assez doux car nous revenons plutôt frileux de ces contrées désertiques ou tropicales. L’effervescence et l’ambiance estivales sont là et il reste encore plein d’événements devant nous pour profiter de la belle saison. C’est comme d’avoir deux étés pour le prix d’un, en fait !

C’est le week-end du Grand Prix de Formule 1 et les cyclistes se promènent à poil sur leur vélo. Ya pas à dire, nous sommes bien rentrés chez nous !

Ce blog part en vacances.

En attendant, portez-vous bien et profitez du printemps !

(Les commentaires sont désactivés jusqu’à avis contraire)

Voilà je suis contrainte de réagir avec du retard vu la casse des derniers jours sur le blog (et surtout mon examen final de médecine qui est maintenant derrière moi !!)…

Je sais d’ores et déjà que je ne vais pas exprimer une opinion très à la mode et que ça risque d’en fâcher certains.

Donc comme vous le savez les étudiants en médecine du Québec ont choisi plus que jamais d’aller faire leur résidence ailleurs au Canada ou aux États-Unis. En échange, on ne reçoit pas assez de résidents de ces régions pour compenser, ce qui, entre vous et moi, est normal, car nos conditions ici sont bien inférieures et surtout, il faut parler français (même à McGill).

Bref, on se retrouve avec une soixantaine de postes vacants après le processus des deux tours du “match” (le système de jumelage des candidats avec des programmes, censé donner à tout le monde le mieux qu’il puisse obtenir selon l’attrait qu’il représente).

Je sais que les médecins étrangers qui demandent un poste en résidence, pour être rendus là, ont franchi plusieurs étapes de reconnaissance. Mais réussir des étapes n’est pas suffisant pour entrer en résidence, loin de là ! Ces postes sont difficiles d’accès (en fait, plus ou moins, selon la spécialité et leur popularité) même quand on a réussi à obtenir son diplôme de médecine ici, et même en médecine générale.

Pour entrer en résidence, il faut en plus d’avoir des diplômes et des examens réussis, des bonnes notes à ces examens et un bon dossier, avec des expériences intéressantes, idéalement de la recherche et de l’implication diverse et variée.

Des tas de gens ne réussissent pas à avoir ce qu’ils veulent comme résidence. Ce n’est pas parce que tu es étranger que tu devrais avoir un passe-droit et prendre les postes que d’autres n’ont pas obtenu, faute d’avoir fait assez de recherche ou d’avoir des notes assez hautes.

Surtout que maintenant, les étrangers participent au même système de jumelage que tout le monde. S’ils sont bons, ils passent devant nous, sinon, on passe devant eux (et je suppose que le nombre total de postes est réfléchi en conséquence). Et il y en a plusieurs qui réussissent ainsi à obtenir des postes, plus que jamais en fait, là aussi.

(Auparavant ils devaient entrer dans un contingent séparé qui contenait bien moins de places et était encore plus difficile d’accès pour un total d’étrangers admis moindre. Ça, je ne l’ai vu écrit nulle part.)

On ne peut rien forcer de plus. L’Amérique du Nord est un système ouvert et c’est très bien comme ça. C’est comme si le gouvernement français imposait des étrangers dans les internats de Bretagne parce que les étudiants français s’en iraient de cette région, lui préférant Paris ou le sud… Ce serait assez choquant.

Si un programme veut être attirant pour des candidats (les locaux et ceux d’ailleurs), dans un système ouvert, il n’a qu’à se rendre attrayant, c’est tout.

Et quand tu es directeur d’un programme de résidence, tu recherches les meilleurs candidats possibles avec des critères spécifiques à ton domaine. Si tu laisses un poste vacant, c’est que tu as refusé des gens qui auraient aimé étudier dans ton domaine faute de compétences suffisantes dans ce système très compétitif. Pas que personne n’a frappé à ta porte ! Vouloir étudier dans un domaine, c’est un privilège et ça s’obtient difficilement, ça n’équivaut pas directement à y être admis sur simple base de volonté. Le but est de maintenir le niveau, la qualité et la réputation du programme, pas de l’abaisser.

Ce qui n’a pas été assez écrit non plus, c’est que le système de jumelage nord-américain est ouvert aux Québécois depuis seulement deux ans. Avant, notre système était presque à vase clos de sorte qu’il était très difficile d’y entrer ou d’en sortir. C’était alors normal que les Québécois restent chez eux.

Deux ans, c’est assez peu quand on considère l’ouverture d’un système. L’an dernier les gens n’avaient peut-être pas encore réalisé complètement qu’ils étaient libres d’aller où ils veulent, et cette année ils commencent seulement à réfléchir dans l’optique ouverte nord-américaine. Ça paraît normal que le système s’ajuste et que la réalité apparaisse enfin au grand jour.

Eh oui, il est peut-être plus intéressant d’aller se former ailleurs, ne serait-ce que pour le trip de voir du pays, de changer d’influences médicales dans notre formation, avoir de meilleures conditions de travail et de salaire… Et éventuellement pouvoir rester là-bas encore plus facilement après. Tout cela fait partie du jeu.

Pour terminer, je dirais que ce qui est incompréhensible, c’est d’inclure les médecins étrangers dans le même processus que les étudiants en médecine des facultés locales.

D’abord, ont-ils vraiment besoin de refaire toute une résidence, ou du moins d’être admis par le même processus, alors que leur profil et leur parcours sont si différents ? C’est certain que ces candidats sont difficilement comparables aux autres puisqu’ils arrivent avec une expérience (professionnelle et de vie) très différente et que leurs priorités ne sont pas les mêmes. Ils sont forcément moins “compétitifs”. Enfin, il me semble qu’ils devraient avoir leurs postes réservés et séparés des autres, étant donnée la spécificité de leurs besoins (mise à niveau).

Néanmoins, c’est au directeur d’un programme à trancher et à avoir le dernier mot au sujet de n’importe quel candidat, peu importe le nombre de places qu’il lui est théoriquement permis de remplir et comment elles se répartissent. Il est impossible de forcer artificiellement ce processus, et encore plus en l’état actuel des choses. Les facultés de médecine et les hôpitaux débordent, les patrons et professeurs sont moins disponibles que jamais et le temps de chacun doit être utilisé de façon optimale. Enfin, la compétitivité des programmes doit être maintenue et tirée vers le haut en tout temps, pas vers le bas, ce qui passe entre autres par la qualité des candidats reçus et leur succès en bout de ligne.

Le libre-échange, il faut l’assumer avec ses conséquences.

Nous voici de retour sur la blogoboule… interruption de service bien involontaire de notre part, notre hébergeur nous ayant encore fait faux bond. Y a pas à dire, va vraiment falloir trouver une solution de rechange…

J’ai du réinstaller Spip entièrement, ce qui semble avoir brisé quelques liens. Cependant, le gros du site semble fonctionnel.