Un mois d’étude à vivre comme une recluse et à étudier, plus ou moins sagement. Quand je ne perds pas mon temps sur Internet !

Je dois avouer que pour une hyperactive comme moi, le temps s’étire et se fait long. Le contact avec les gens, la relation d’aide, me manquent également. Mais pour aider, il faut d’abord se cultiver et développer une certaine expertise ! Alors je me prête au jeu docilement, du mieux que je peux. Encore cinq années d’études devant moi, minimum.

Difficile de ne pas brasser des nuages et chercher à changer le monde quand on a autant de temps devant soi. Mais bon, il faut se faire une raison, et se plonger dans ma montagne de bouquins médicaux qui n’a jamais tant servi.

Après tout ce temps, les vacances et le grand voyage n’en seront que plus mérités !

Et au retour je pourrai m’installer dans ma nouvelle vie de propriétaire de condo (encore un déménagement, grrlmrlf), et surtout de médecin résidente, avec tout le stress, les responsabilités, et les longues nuits sans sommeil que cela implique !

Est-il nécessaire de répéter le triste événement qui s’est produit cette semaine ?

Encore une fois, la folie fait la une des journaux.

Mais qu’aurait-on pu faire pour l’éviter, malgré tous les signes alarmants ?

La vérité, c’est que nous n’aurions rien pu faire… Le cas en est même classique.

Même quand on a de bonnes raisons d’être inquiet, s’il n’y a pas de signes évidents que la personne va poser dans un très court délai un acte terrible (contre soi-même ou contre les autres), on ne peut l’obliger à rien. Ni à l’internement, ni au traitement. Déjà que les évaluations et les courts séjours hospitaliers forcés existent… C’est le maximum que notre société permet. La liberté de l’individu est reine, plutôt de plus en plus que de moins en moins. Je ne dis pas que c’est bien ou pas bien, mais c’est le revers de la médaille, ça c’est sûr.

Il faut en général que la personne ait posé un acte irréversible pour qu’on puisse l’obliger (juridiquement) à un traitement, avec une ordonnance de cour.

Il y a même des occasions où on sait bien que ça va finir par arriver… Mais on est obligés d’attendre que ça se produise avant de pouvoir agir. Attendre le crime en sachant qu’il va avoir lieu… N’est-ce pas terrible ?

Si ça me fait peur de côtoyer les aspects sombres de l’humanité en psychiatrie ? Oui, bien sûr. En même temps, ces gens ont souvent besoin d’aide et éventuellement de traitement, même s’ils sont parfois trop malades pour s’en rendre compte.

En pédopsychiatrie, je vais essayer d’agir avant, d’aider un peu à fléchir le cours des choses quand elles sont mal parties… Même s’il ne faut pas se bercer d’illusions. On est souvent bien impuissants devant un milieu familial et social dysfonctionnel, quoique pas assez pour en faire un cas de DPJ. (Comme si les placements en familles d’accueil ou en centres jeunesse réglaient tout, d’ailleurs… Mais ce serait un autre débat, un trop long débat !)

Nous sommes le 15 avril. Rendu à cette date on attend impatiemment le muguet ainsi que toutes les autres plantes qui sortent de terre après être restées dans un bloc de terre gelée pendant plusieurs mois. Le Québécois moyen a déjà rangé son attirail d’hiver (c’est notre cas) et certains osent même les short et les gougounes. En France il fait plus de 25C et on se dit que ce ne serait pas si mal si nous aussi on pouvait avoir ça.

Alors pourquoi la météo prévoit encore 15 à 20 centimètres de criss de marde blanche pour cette nuit !!! Huuu ? Bordel de merde. Rendu à cette période de l’année, si je ne peux pas aller au travail en vélo, je voudrais que ce soit pour une autre raison que la neige.

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Un 15 avril à 22h30 (longue expo)

En plus que la météo, cette salope, prévoit en plus un 20 à 30 millimètres de pluie ensuite, de quoi faire un de ces abominables mélange dégueulasse et traitre à souhait. Vivement Dubai, le Cambodge et la Thaïlande !

Je n’ai pas trop compris pourquoi tout le monde en avait contre le Plateau au cours des dernières élections.

Oui, nous habitons le Plateau, c’est vrai. Nous n’en sommes pas spécialement fiers, mais nous y sommes franchement bien.

On aime ce quartier pour la joliesse esthétique de ses rues colorées, originales, surprenantes, bigarrées. Pour le mode de vie piétonnier et à vélo, les nombreux services de proximité. La facilité de se déplacer n’importe où en ville en transports en commun. Le sourire des gens dans les boutiques. Les produits inhabituels que l’on trouve dans les marchés d’alimentation. Les beaux grands parcs et les espaces verts de qualité. La vie culturelle, oui c’est sûr, les différentes activités et manifestations, les théâtres où l’on ne va pas si souvent finalement. Les restos (même commentaire), les nombreux cafés. Les rues vivantes et animées à longueur d’année. Une ambiance festive et détendue, même quand elle n’est pas pour soi.

La faune particulière ? Quelle faune ? On la remarque à peine. Après tout, le Plateau est assez varié. On y trouve de tout. Une poignée d’artistes et d’originaux, sûrement. Mais surtout des professionnels en tous genres, des célibataires, des familles avec des enfants (plein !). Des étudiants, et pas seulement en sciences politiques ou en socio. Des anglophones, des Français (peut-être un peu plus qu’ailleurs il est vrai), des gens qui ont un chien à promener. Des personnes moins favorisées aussi. Des jeunes sans abri, des itinérants. La vie urbaine dans toute sa diversité, dans ce qu’elle a de meilleur et de pire.

La faune du Plateau, c’est aussi monsieur et madame tout-le-monde qui vient faire son tour, vous autres là, oui. Les gens des autres quartiers, les banlieusards, les touristes des fois, mais pas trop.

Les vedettes ? J’en vois rarement. Faut dire que je regarde si peu la télé…

La prétention ? Les gens ne sont pas plus prétentieux ici qu’ailleurs. Peut-être même moins. Il y a un vraie ambiance de quartier, c’est agréable. On se parle entre voisins. Et pas si riches que ça non plus d’ailleurs. Des voitures de luxe, on n’en voit pas, ce sont des Yaris qui sont garées de part et d’autre des rues étroites ! Les gens ne possèdent pas des châteaux, mais des condos.

Bref, la qualité de vie. Ni plus ni moins qu’ailleurs, tout est question de goûts et de valeurs. Ça dépend juste si t’es prêt à vivre dans plus petit, à élever ta famille ailleurs que dans une maison.

Mais pourquoi diable ne grognez-vous pas contre les banlieues, avec leurs grosses maisons champignons, leurs piscines creusées dans chaque cours, leurs 4 voitures garées dans l’entrée ? Vous toucheriez pourtant là à une réalité bien plus disséminée au Québec. Peut-être même plus uniforme, mais je ne voudrais pas généraliser.

Un mouvement écolo plus présent qu’ailleurs. Oui, et après ? Tout le monde se dit écolo maintenant. C’est sûrement plus facile de l’être quand on vit dans un quartier central et bien desservi. Et que dire de la fameuse “go-gauche”, votre expression favorite, semble-t-il. Effectivement, il y a peut-être ici plus de gens qui sont contents de payer leurs impôts qu’ailleurs, afin que la richesse se répartisse et profite à tous. Mais ça veut aussi dire que presque partout ailleurs, la plupart des gens en sont mécontents, ce qui n’est pas tellement plus radieux… Je ne vois pas quel est l’intérêt de tourner ça en ridicule.

Bref, je comprends qu’on puisse aimer vivre sur le Plateau et aussi que l’on puisse ne pas aimer ça. Mais je ne comprends pas cet acharnement haineux à l’égard d’un seul quartier, relativement restreint finalement. Et pas si caricatural que ça.

Mon sport favori a toujours été la natation. J’aime l’eau, j’aime nager. À une époque je faisais de la compétition et j’allais m’entrainer 4 fois/semaine sur une base régulière et tous les jours durant des stages. C’est aussi là que j’ai le plus ressenti un esprit de corps avec les membres de mon équipe (bien que la natation soit soi-disant un sport individuel.)

Mais depuis que j’ai arrêté la natation j’ai moins l’occasion de nager. Quand je bossais à Paris, dans le XIIIème, j’allais même nager le midi à la très belle piscine de la Butte-aux-cailles. Mais les piscines c’est toujours très loin, trop loin. Et ici elles sont toujours trop occupé. C’est la surpopulation même.

Enfin bref, je me suis dis pourquoi ne pas profiter de mes déplacements quotidiens pour nager un peu. C’est vrai quoi, je le fais déjà en vélo, pourquoi pas à la nage. Depuis Lundi, je fais donc mes trajets entre la maison et le travail à la nage.

Certes avec les températures actuelles j’ai du investir dans une combar 5.5mm avec cagoule et gants. Je fais mes 4km de trajet en une heure et demie. Je le fais seulement le matin, c’est bien, c’est en descente. Retour en métro, ça prendrait trop de temps et puis y a la montée de la rue Berri.

Évidemment, ce n’est pas facile. D’abord le regard des gens. Visiblement c’est pas près d’être accepté par les gens… de nager dans la rue. Bien entendu, les gens vont beaucoup plus vite que moi en marchant, ils n’hésitent pas à me tasser, c’est désagréable, presque autant que de nager dans une ligne d’eau pleine. Je suis donc obligé de prendre les rues moins achalandées mais aussi les plus sales. Parfois il m’arrive de me retrouver avec un sac plastique dans la gueule, beurk.

Par chance, il m’arrive aussi de trouver un petit vieux avançant moins vite, je peux donc me mettre dans sa trainée et donc profiter d’un peu d’aspiration. Il n’en reste pas moins que généralement je n’ai pas le temps de traverser les rues, surtout les larges : ces putains de feu piétonniers ne sont pas prévus pour les nageurs, même en sprintant.

Dernière chose définitivement pas prévue pour la natation : le travail. Impossible de se changer tranquillement hormis dans les chiottes. Naze quand même.

Mais je pense pouvoir continuer à nager au travail jusqu’en Décembre prochain, ce qui fait toujours 7 mois de natation… et 5 de vélo.