Y aura-t-il quelqu’un un jour qui arrivera à faire comprendre à une grande partie de la restauration québécoise que l’ajonction systématique de poivron (appelés piments ici parce que visiblement on ne fait pas la différence) ne sauvera pas leurs mets de la médiocrité. Non, en fait c’est pire. Ça bousille tout, plus rien ne goute rien hormis ces immondes choses.

Femme et moi, nous n’aimons pas les poivrons et c’est toujours avec désespoir que nous découvrons nos plats parsemés d’éclats rouges, verts, jaunes ou oranges. Oui, c’est très joli, j’admets, mais c’est un saccage culinaire.

Personnellement j’arrive à apprécier les poivrons lorsqu’ils sont bien cuisinés et qu’ils ne pourrissent pas par leur présence l’intégralité du plat. Mais trop souvent ici (au Québec) ils sont semés tels que dans les salades, sur les pizzas et dans tout plat dont on souhaite relever le goût.

J’ai déjà fait la remarque dans un restaurant et je me suis fait répondre que le “mélange” était fait comme ça. JE LE SAIS ! C’est bien ça que je faisais la remarque !

Mais visiblement ça a du mal à rentrer…

Alors si comme moi vous travaillez en ce lundi de Pâaaaques (les bourses américaines sont sans foi ni loi) et que vous passez dans le centre-ville de Montréal, vous aurez surement l’occasion de voir des abrutis tout de blanc peu vêtus, l’air hagard, déambuler (somnambuler ?) à droite à gauche. Gars en T-shirt, fille en mini-jupe et moins si affinité, le tout par des températures avoisinant les 0°C (en fait avec le vent il fait même moins que zéro… surtout quand on n’est pas habillé).

Y a pas à dire la techno rend con.

(Dommage que je n’avais pas mon appareil photo, certains avaient vraiment l’air désemparés -et ridicules- une fois dehors. D’autres avaient l’air étonnamment frais mais je les suspecte d’avoir dormi à l’intérieur ;)

Un nouveau syndrome majeur vient d’être identifié par un groupe international de recherche.

Je pense qu’il fera bientôt son entrée dans le DSM-V.

Allez lire les critères et les preuves scientifiques à l’appui. C’est vraiment convaincant. Peut-être même que vous en êtes atteints !

Ajout de Stéphane : Cette histoire de trouble dysphorique est absolument incroyable. Comme tant d’autres personnes j’en suis atteint. Sans dire que cela va raccourcir ma vie, c’est clairement un syndrome mental handicapant.

Pour ma part j’ai commencé dès aujourd’hui des démarches après de la RAMQ</acronym> pour être reconnu comme invalide à 50%. Je suis encore sous le choc mais je comprends mieux pourquoi je me sentais si différent...

Pour revenir rapidement sur la gestion des matières résiduelles, je vous invite à parcourir le dossier spécial de La Presse sur le sujet.

Pour avoir travaillé dans le domaine et avoir participé à des consultations de la CMM sur le sujet, c’est un euphémisme de dire que ça n’avance pas vite. La Ville de Montréal se préoccupe surtout de savoir dans quel dépotoir elle va envoyer ses déchets et au niveau institutionnel c’est ni fait ni à faire comme disait mon connard de père.

C’est surement assez cliché comme réflexion mais je suis allé à Mainz et à Frankfurt il y a 15 ans de cela et le poubelles à tri sélectif étaient déjà généralisées autant chez les gens que dans les lieux publics. Je ne sais s’ils ont atteint un haut niveau de recyclage mais au moins les infrastructures de bout de ligne étaient en place. Ici, c’est inexistant… ça part mal.

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Les grands moyens

J’ai souvent pesté contre mais je vais en rajouter une couche : les bacs à roues devraient non seulement être obligatoires pour les recyclables, mais aussi pour les déchets. Je n’oublierai jamais les montagnes de sacs poubelles, fréquemment éventrés, qui jonchaient les rues de Cote-des-neiges. Pour les immeubles de plus de 8 logements, notamment dans cet arrondissement ce serait très faisable du fait de la distribution des immeubles.

Bon, maintenant que je peux parler autant que je veux des entrevues que j’ai vécues cet hiver, et de mon cornélien choix de carrière… Je me retrouve dans les révisions par-dessus la tête !

J’ai quand même envie de relater un peu mon entrevue de psychiatrie, celle qui s’est si mal passée.

En fait, on ne peut pas dire que je n’étais pas prévenue : des résidents seniors m’avaient même dit quelle forte (et mauvaise) impression cette entrevue leur laissait encore aujourd’hui.

C’est que les questions sont uniquement négatives. On veut savoir les moments durs de votre vie (ah, mais c’est trop facile, vous n’avez rien vécu de pire que ça ?), vos défauts (ah, mais c’est trop gentil, qu’est-ce qui tape vraiment sur les nerfs de vos amis ?), les critiques de vos patrons envers vous, etc.

Vos bons coups ? Pas d’inquiétude, on ne veut pas les savoir. Votre vie sera revisitée avec des lunettes sombres seulement.

Au passage, on va aussi vous asséner des questions “illégales” : voulez-vous des enfants ? Ah oui, quand ça, dans les prochaines années ?

Vraiment assez déstabilisant. Au point qu’on fait gaffe sur gaffe, qu’on se met encore moins en valeur…

Le pire, c’est que tous les interviewers ne faisaient pas ça, et que les candidats avec qui j’ai discuté par la suite avaient, eux, passé une très bonne entrevue dont ils sortaient le sourire aux lèvres, confiants.

Je suis donc ressortie de là convaincue de ne pas être prise. La catastrophe. Ils m’avaient tellement démoralisée que je me demandais même comment un quelconque programme pourrait vouloir de moi.

C’est le fait d’avoir la sensation de ne pas pouvoir être prise qui m’a fait réaliser que c’est ce que je voulais faire et que je serais vraiment déçue de ne pas l’avoir.

En même temps, mon entrevue à McGill de la veille s’était très bien passée. Un moment agréable à se faire accueillir, présenter leur programme, rencontrer leurs résidents, et rencontrer en entrevue des patrons agréables et respectueux qui font un tour honnête de vos expériences.

Jusqu’au dernier moment, j’avais même choisi d’aller à McGill avant l’Université de Montréal, c’est dire ! McGill qui cherche vraiment à vous donner envie, à se vendre, contraitement à l’UdeM.

Finalement, le temps passant, je me suis quand même dit que McGill m’avait fait un “show”, mais que ça ne voulait pas dire qu’ils étaient meilleurs. Je n’ai aucun regret d’avoir finalement opté pour l’Université de Montréal. Heureusement que je ne me suis pas laissée influencer par une journée d’entrevues ! La psychiatrie est quand même un domaine de langage et de subtilité et c’est toujours mieux dans sa langue maternelle, au moins pour se former.

Mais quand même, après discussion avec plusieurs collègues de classe, il s’avère que je suis loin d’être la seule à avoir vraiment failli se retrouver à McGill ou ailleurs pour cette raison. L’Université de Montréal va devoir un peu polir ses manières dans un monde où les candidats peuvent bien aller voir ailleurs si c’est mieux… Ils vont devoir se départir de cette attitude selon laquelle tout le monde voudrait évidemment étudier chez eux et qu’ils ont amplement le choix.

Quant à mon entrevue, il semblerait qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Au fond, on ne connaît jamais la force ou la faiblesse de son dossier, encore moins en comparaison avec les autres.

Et puis, on ne sait pas non plus ce qu’ils recherchaient exactement. Au-delà de mes réponses maladroites et de mes erreurs, peut-être cherchaient-ils surtout à mettre en évidence des fragilités, un système de défenses, l’absence de problèmes de personnalité (après tout, il va falloir m’endurer pendant les cinq prochaines années maintenant !). En tout cas, je me dis que si j’avais eu quelque chose qui cloche, ils s’en seraient sûrement rendus compte.

Et c’est comme ça que je vais me retrouver résidente en psychiatrie à partir du 1er juillet prochain. Cette spécialité allie mes intérêts pour l’âme humaine et les maladies mentales, avec mon besoin de me sentir utile, de combler un besoin. Sans oublier la possibilité de travailler avec des enfants et des familles (puisque je m’orienterai en pédopsychiatrie). Le tout avec une qualité de vie raisonnable à long terme. Au fond, c’est important de se sentir bien dans sa carrière, mais aussi dans sa vie à côté, à la recherche du meilleur équilibre.

Comme m’a toujours dit ma mère, pour aller loin, il faut ménager sa monture. C’est un peu ce que ce choix reflète.

Comme tout choix, il implique aussi de renoncer à plein de choses et c’est à la croisée des chemins que l’on s’en rend le plus compte. Je suis à cette croisée en ce moment. Mais je suis très sereine à l’idée de faire le “deuil de mon stéthoscope”, comme on dit de manière imagée !

Et surtout, je suis emballée par la résidence qui m’attend, qui me semble passionnante et remplie de défis à relever. J’ai hâte de commencer ! Ça va être encore beaucoup de travail, mais ça en vaut mille fois la peine.

J’espère que mes aventures d’étudiante en psychiatrie sauront vous intéresser autant que celles d’étudiante en médecine ! Au plaisir de continuer à vous lire, avec vos commentaires toujours encourageants et constructifs. Quant à moi, je continuerai à vous faire voir un pan de notre système de santé, et de la vie des malades, de l’intérieur…