Après avoir fait sensation sur le site Internet YouTube, la vidéo montrant un homme qui jetait sur les cuisses d'un automobiliste le contenu d'un cendrier que ce dernier venait de déverser sur le trottoir s'est révélée être un canular. Source : [Les héros étaient des frimeurs](http://www.ledevoir.com/2007/04/06/138477.html), Le Devoir & PC

Comme tant d’autres…

C’est moi où on parle beaucoup de Montréal dans les journaux récemment ? Serait-ce le maire Tremblay qui aurait décidé de faire une poussée d’annonce pour redorer son blason ?

Malpropreté, recyclage et circulation, tous les sujets classiques y sont passés avec des annonces toutes aussi creuses les unes que les autres.

Alors que la petite ville de Leaf Rapid a décidé de bannir les sacs plastiques jetables, l’arrondissement Ville-Marie (le centre-ville de montréal) annonce que les déchets recyclables devrons désormais être pris en charge dans… des sacs plastiques ! De nombreuses voix se sont élevées contre la bêtise de cette décision : ça coute beaucoup plus cher en traitement, ça fait des déchets en plus et les sacs plastiques ça se déchirent, les rats des arbres peuvent les ouvrir, donc ça ne résout pas totalement les problèmes des déchets qui se répandent dans les rues. Le maire de Ville-Marie explique que les bacs roulants ne sont pas envisageables dans leur arrondissement. Franchement. À Paris on a trouvé la place pour les bacs roulants et on ne la trouverait pas ici ? Bullshit ! D’autant que la majorité des bâtiments de ce coin sont des 8 logements et plus, c’est donc un truc à se retrouver avec des montagnes de sacs ou de petits bacs de recyclage…. ou prendre des bacs sur roues… qui ferment !

Ce qui nous mène au problème de la “malpropreté”. Marcel Tremblay a d’ailleurs fait une grande déclaration à deux pas de notre futur ancien chez-nous : les propriétaires seront tenus responsables de la saleté sur leur terrain. C’est quoi cette grosse connerie encore ?! Quel propriétaire pour un immeuble à condo ? Quel propriétaire pour les immeubles à location… les locataires ? Quel propriétaire pour les bâtisses de la Ville… huu ? Ça ne tient pas debout. Je suis tout à fait volontaire pour balayer le trottoir devant, pelleter la neige mais il est hors de question que je m’occupe des putains de merdes de chien qui jonchent la ruelle derrière et qui représentent déjà un répugnant champ de mine lorsque je veux sortir en vélo. Le premier problème c’est que la Ville ne donne pas l’exemple : il manque de poubelles, encore moins de poubelles de tri sélectif entre autres et le maintien des bacs de recyclage ouverts pendant des années ont semés quantité de saloperies dans les rues habituant ainsi les gens à un laisser-aller désolant. Oui pour durcir le ton, mais pas en tapant sur les mauvaises personnes.

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L’administration Tremblay a également fait une sortie sur la sécurité routière. Personnellement je ne m’explique toujours pas certaines décisions en la matière. En fait, ma grande question est de savoir si la ville est habilitée à foutre des radars automatiques. Je te sacrerais quelques radars automatiques moi, ça ferait pas long feu (On remarquera d’ailleurs la stupidité du système Québécois qui met seulement une plaque d’immatriculation à l’arrière des caisses, ce qui est problématique pour les radars automatiques). Ça permettrait de libérer des ressources pour regarder de près les autres infractions comme le jay-walking excessif (Personnellement je serais tenant d’une politique de contraventions systématiques pour les piétons et les vélos qui provoquent des problèmes de circulation… pas ceux qui traversent au feu rouge alors qu’il n’y aucune voiture à des miles.)

Dans un autre domaine on remarquera la place de Montréal à la 22ème place d’un classement des villes mondiales. J’ai vu quelques personnes outrées de voir Montréal comme l’avant-dernière ville canadienne listée (derrière Vancouver 3ème, Toronto 15ème, Ottawa 18ème et devant Calgary, 24ème.) C’est cependant devant toutes les villes françaises et toutes les villes américaines et c’est au niveau de Perth et Stockholm. Selon le sous-classements du coût de la vie, Montréal n’est pas dans le top50 ce qui place Montréal comme une ville peu couteuse par rapport aux revenus des habitants. Dans le sous-classement santé, Montréal est 12ème ce qui est un bon résultat (bien entendu on peut toujours s’interroger sur la qualité et les critères exacts de notation).

La conclusion est que Montréal est une ville intéressante avec des bons fondamentaux comme on dit comme un coût de la vie susceptible d’intéresser du monde. Mais il est certain que la concurrence des autres villes canadiennes est serrée. Personnellement j’y vois surtout une occasion pour les villes canadiennes de regarder ce que chacune fait bien pour surtout faire concurrence aux villes américaines. À la 22ème place, il y a place pour le progrès mais la situation n’est pas si mauvaise qu’on l’entend souvent.


Je profite de ce rare (et long billet) que me permet mon courage récemment pour signaler deux articles concernant les biocarburants. De nombreuses publications (sans parler de nombreux dirigeants) chantent les louages des biocarburants (renouvelable, “vert”, moins polluant, indépendance énergétique sont les mots qui vont avec). Mais tout n’est pas aussi beau. Ça pourrait notamment avoir des impacts négatifs pour les plus pauvres, ceux qui ont déjà du mal à se nourrir. De plus il y a des nombreux mythes et faux espoir autour de l’éthanol.

Comme Dre Papillon le signalait récemment nous sommes pris dans le tourbillon de la vie. Le tourbillon de la petite vie, celle du travail et des tracas quotidiens.

Comment rester Humain ? C’est ma question au milieu de tous ce fatras. Humain avec un grand H comme dans Humanité. Comment garder conscience de l’Humanité dont nous faisons partie, garder à l’esprit que notre vie ne peut se concevoir seule.

Je l’ai toujours pensé : à plus de 50 heures de travail (Pour mémoire le mot travail vient du latin tripalium qui était un instrument de torture pour les esclave) par semaine il me semble tout bonnement impossible de conserver un équilibre honorable entre notre vie et la vie (dans les 50 heures j’inclue également les activités connexes comme les déplacements quotidiens.)

Non pas que ça empêche de vivre. Ça n’empêche pas non plus d’aimer. Mais ça limite énormément pour ouvrir les yeux sur ce qui ne gravite pas directement autour de soi.

Le pire dans tout cela c’est qu’un travail plus intéressant est encore pire dans cette perspective. En effet une job plate ne s’amuse généralement pas à vous suivre une fois la journée finie. C’est juste déprimant. Très très déprimant. Des gens en meurent en fait. C’était mon cas jusqu’à récemment (la job plate). Quand le travail devient plus prenant intellectuellement, il devient rapidement impossible d’en sortir. Terrible. Mais dans l’absolu mon travail est d’une futilité sans borne. D’ailleurs la majeure partie des boulots sont d’une futilité sans borne, bien que captivants. En fait, il n’y a guère que médecin qui ne soit pas vide à mon sens ainsi qu’agriculteur et maçon.

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Human

La solution serait donc d’empêcher les gens de travailler plus de 20 heures par semaine. Pour éviter l’ennui, chacun serait bien obligé de se trouver des activités dont une partie serait inévitablement tournée vers les autres, vers le monde dans lequel nous vivons et vers une réflexion sur ce que nous devons devenir. Du moins on peut toujours le rêver.

Quoiqu’il en soit je ne m’explique pas que les durées de travail dans les principaux pays occidentaux soient à la hausse. Est-ce qu’on n’a rien de mieux à faire ? On nous promettait des lendemains qui chantent et la technologie qui nous soulagerait. Les robots s’occuperaient de tous et l’humain pourrait méditer, discuter, s’ouvrir. La technologie a en fait un coté avilissant et frustrant qui n’a pas fait gagner grand chose hormis quelques points de productivité. Le pire étant que l’on continue à nous offrir les mêmes banalités comme les robots pour l’occuper des vieux pour avoir une meilleure vie. Une meilleure vie pour bosser plus, quel plaisir !

Tout ça pour me dire que ça me fait chier de ne pas pouvoir sortir le nez du guidon. Ça fait… heu, 3 semaines que ça dure et je ressens déjà les effets de la frustration liée aux longues semaines de travail qui se poursuivent souvent la fin de semaine. Et je ne m’explique toujours pas comment tant de personnes peuvent passer leur vie entière ainsi alors que leur survie n’en dépend pas.

Je viens d’annuler mon inscription à l’examen final de médecine.

Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage…

Ça fait plusieurs mois que je commençais à trouver que la médecine n’était pas pour moi. Je suis bien écoeurée de voir des gens toute la journée avec leurs problèmes sans fin. Ils sont toujours à se plaindre que le système de santé va mal et que les médecins sont tous des pourris.

Au fond ils ont un peu raison quand même.

Je pense que j’avais choisi cette voie pour me faire de l’argent, et pour le prestige. Mais je me rends compte que le prestige n’y est pas vraiment, c’est même plutôt l’inverse (je ne vous raconte pas tout ce que j’ai entendu sur les psychiatres depuis que j’ai été acceptée dans cette spécialité).

Ça ne vaut vraiment pas le coup.

Il est trop tard pour m’inscrire dans un autre programme mais je pense que je suis due pour une demie année sabbatique, de toute façon.

Ensuite, on verra bien. J’ai toujours trouvé que les HEC sont très sympathiques. Il y aurait sûrement un programme là qui pourrait me plaire. Quelque chose en administration de la santé, ou je ne sais quoi. Un endroit où on ne voit pas trop de gens avec des problèmes, quoi.

Désolée pour ceux que ça déçoit, personne n’est parfait.

Edit : Ceci était un poisson d’avril. Vous avez bien mordu à l’hameçon !

Dernièrement, nous sommes aspirés par le quotidien. Le travail qui gruge les autres sphères de la vie, vous savez, schématiquement, le temps personnel, le temps familial, le temps amical, le temps des loisirs, le sommeil, sans même qu’on ait le temps de s’y opposer… Il faut équilibrer tout ça. Il n’y a pas que le travail dans la vie. Et pourtant. On ne dirait pas, vu de l’extérieur.

Difficile de conserver, dans ce tourbillon infernal, assez de poésie dans le regard pour apprécier les maintes petites choses qui s’offrent à nous. Pour en tirer l’essence qui aide à s’épanouir.

D’avoir côtoyé toutes ces personnes atteintes du cancer cette semaine, ces personnes qui ont remis les priorités dans le bon ordre, c’est une petite piqûre de rappel.

“La vie, c’est ce qui arrive quand on a d’autres projets” disait John Lennon. C’est bien beau de travailler pour… on ne sait plus bien quoi. Il ne faut pas perdre de vue tout le reste. Saisir l’instant présent, les rencontres qui s’offrent à nous, les beautés discrètes qui éclosent sur notre passage. Encore faut-il prendre le temps de les voir ! Bref, vivre en accord avec ce qui nous importe vraiment, sans attendre éternellement autre chose.

C’est difficile dans une routine implacable de conserver ce recul nécessaire.

Dernièrement, le choix que j’ai fait concernant ma future spécialité incluait la qualité de vie (globale, pas juste au travail). Ce fut un choix déchirant, mais je ne le regrette pas un seul instant.

Bonne fin de semaine !