Je viens de passer la semaine en radio-oncologie.

C’était très intéressant, mais évidemment vraiment pas facile non plus.

On y côtoie la pire maladie, celle qui fauche le plus de vies, celle qui peut prendre les plus multiples visages, celle qui peut surprendre n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Celle qui est peut-être déjà là, mais on ne le sait pas encore.

Celle qui fauche de jeunes mères de famille, de nouveaux retraités avec plein de projets pour se gâter enfin, des enfants, des adolescents, sans discernement. Celle qui rattrape les fumeurs une fois, deux fois, trois fois, quatre fois sans états d’âme.

Celle qui, même quand on s’en sort, laisse des marques indélébiles. Et continue de planer au-dessus de la tête pour toujours. Celle dont les traitements sont pénibles et mutilants. Celle qui vous change et que change le regard des autres sur vous.

La radiothérapie fait partie intégrante du traitement moderne contre le cancer du sein. Alors, forcément, on en voit énormément. C’est un cancer bien étrange et particulier. Il s’attaque à une partie du corps de la femme tellement symbolique, intime, sensée procurer plaisir et nourriture à sa progéniture, mais en même temps qui n’est même pas vitale. Un cancer du sein, c’est toujours unique, c’est toujours horrible. Ce n’est jamais une punition pour une mauvaise habitude. Heureusement, nous devenons pas mal bons à le soigner, avec le temps. Sans être infaillibles.

On voit aussi beaucoup de métastases à soulager, aux os, au cerveau. Décomprimer un oesophage bloqué par une tumeur. On excelle là-dedans. À soigner, aider, soulager. Gagner du temps et du confort.

On peut guérir aussi souvent, bien sûr. Tout dépend du type, des récepteurs, de l’avancement, de tant de choses finalement.

Je salue le travail de tous les médecins qui travaillent à la lutte contre ce mal sournois. C’était une belle expérience que d’évoluer dans ce milieu et comprendre un peu mieux ce qui s’y passe, les drames qui s’y jouent en silence. Les patients sont entre bonnes mains.

Edit : C’est déjà loué !

Comme nous allons devenir propriétaires, nous cédons notre bail à la mi-juin.

Notre appart est un grand 4 et demi situé en plein coeur du Plateau, tout près de Saint-Denis entre Rachel et Duluth, à deux pas de tous les services, du parc Lafontaine, des stations de métro Sherbrooke et Mont-Royal. C’est un haut de duplex bien rénové et tranquille avec deux balcons, poêle et frigo inclus, entrées laveuse-sécheuse. Attention la deuxième chambre est petite (plutôt un bureau), mais le salon est double.

Le prix est parmi les meilleurs du coin : 850 $ par mois. Électricité environ 80 $ par mois.

N’hésitez pas à passer le mot parmi vos connaissances qui cherchent à se loger !

Edit : C’est déjà loué !

Dernièrement, nous avons obtenu quelques reconnaissances alors qu’il me semble que notre blog n’est pourtant pas à son plus vivant.

Il y a d’abord eu notre apparition officielle sur la carte mondiale de la blogographie (si on cherche bien, il est à la place du Kenya, quelle drôle d’idée puisque ce n’est même pas une île). Il faut dire que ce projet m’a bien amusée et que le résultat est pas mal rigolo à voir. Ça a dû être un peu longuet à faire ceci dit.

Et voilà que nous sommes maintenant listés dans le top 50 des blogs francophones selon 20minutes.fr. Résultat un peu étonnant mais bon, pourquoi pas… Il fallait bien un expat français et une cousine québécoise dans la liste ;)

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20minutes

Évidemment ce genre de classements est terriblement subjectif, ça dépend d’où les clics de la personne (même journaliste, ou même en équipe !) l’ont menée dans cette navigation aléatoire infinie. Là où son regard a accroché ou pas, au gré des humeurs et des articles du jour. Je dois dire que je ne connais pratiquement aucun autre blog dans leur sélection et que ceux du Québec sont quasi inexistants. À chacun son voisinnage, on ne peut être partout à la fois !

Bon, ma grande gueule m’a encore servi… en mal.

Récemment j’ai eu une “promotion”. Le genre de promotion pas très claire, réorganisation d’équipe plus départ en congé maternité que je remplace et je me retrouve à une nouvelle place. Project lead qu’on peut appeler ça.

Après quelques mois, je me dis qu’il serait justifié que je demande une réévaluation de mon salaire, après tout c’est pas mal plus de stress et de boulot (et l’acceptation du changement de poste était conditionnelle à une révision de salaire).

Bref histoire de savoir que demander, je décide de m’enquérir auprès de mes collègues faisant le même boulot. L’une me donne son salaire, un autre, plus proche de mon expérience, me donne une fourchette raisonnable.

Je vais voir mon boss qui me répond qu’il faut que je fasse mes preuves. Déjà là je l’ai un peu en travers de la gorge car ça fait plusieurs mois que je bosse déjà. J’essaie d’argumenter, me basant notamment sur le salaire de mes collègues. En vain. Je sors de la rencontre un peu amer, mais mettons, un jour viendra où je serai milliardaire de toutes manières (disons que je ne suis pas d’un naturel très vénal et je ne suis pas à la piasse près mais généralement je n’aime pas me faire fourrer avec du gravier.)

C’était la semaine dernière. Rebondissement aujourd’hui : le collègue qui m’a donné une fourchette de revenu me demande ce que j’ai raconté à propos de lui. D’une manière ou d’une autre, on lui a dit que je connaissais son salaire et que j’avais utilisé cet argument pour ma propre négociation. Ceci dit, je lui avais bien dit pourquoi je lui posais cette question. Apparamment “on” lui aurait fait une remarque à ce sujet et en tous cas il n’a pas apprécié.

Y a-t-il quelque chose de répréhensible dans le fait de demander le salaire des autres pour placer ses billes ? Étonnamment en France, où on est réputé très pudique à ce sujet, j’ai déjà eu l’occasion de discuter de mon salaire avec des collègues… ne serait-ce que pour information. De même avec les anciens de mon école. Ici, visiblement, c’est plus tabou. Vous avez une impression sur le sujet ?


Quoiqu’il en soit, il me semble positif d’échanger sur nos salaires. Lorsque j’ai été embauché, mon boss de l’époque m’avait refusé le salaire que je souhaitais au motif qu’il ne voulait pas créer trop de disparités pour un même type de poste. Après discussion avec deux autres personnes, je m’étais rendu compte qu’une personne gagnait pas mal moins que moi avec une expérience plutôt plus développée alors qu’un autre gagnait plus. Bref la raison qui m’était donné ne tenait pas la route, à mon plus grand étonnement (hum).

Pourtant il me semble dans l’intérêt de chacun de savoir justement comment se positionner au niveau salaire et si des différences existent, elles doivent être justifiables. l’argument qui m’a été proposé était doublement fallacieux car il y a des disparités tout est fait pour éviter que quiconque s’en rende compte. Je suppose que le souhait de cacher son salaire tient au comportement du free ride qui espère surclasser ses pairs en étant plus malin. En bout de ligne tout le monde y est perdant et c’est possiblement pour cela qu’il n’est pas très accepté d’utiliser le salaire des autres comme levier.

Inutile d’attendre la fin des résultats de l’élection provinciale : l’ADQ, parti populiste de droite a gagné cette élection même si Mario Dumont n’est pas Premier ministre. Le PLQ et le PQ sont en perte de vitesse et Dumont aura tout le loisir de continuer à se bâtir avec plus d’argent, plus de crédibilité et une facilité accrue pour aller chercher des candidats d’envergure. Le gouvernement qui verra le jour prochainement ne tiendra pas longtemps et l’ADQ va continuer à attaquer très fort.

Pour moi, ce résultat est surtout une défaite pour Montréal. La question n’est pas de savoir si l’ADQ est “pour ou contre” Montréal. La question n’est pas non plus de savoir s’il y a deux Québec (celui des régions et celui de la métropole) car ce n’est pas le cas à mon avis. La réalité est que ce sont les régions qui ont donné une volée aux vieux partis. Le PLQ qui va se retrouver aux commandes d’un avion suicide n’aura d’autres choix que de mettre l’accent sur les régions s’ils veulent revenir. L’ADQ, dont les espoirs dans Montréal sont malgré tout assez limités va accentuer la pression sur le 450 (les banlieues montréalaises).

Bref Montréal, comme dans les dernières années, risque d’être le parent pauvre.