Jeu de prédiction pour les élections présidentielles français qui auront lieu en avril et mai 2007.

Après un début de campagne déjà difficile, Ségolène Royal va cotoyer les limbes électorales ; la fuite de certains électeurs vers la gauche dure, quelques autres gaffes montées en épingle, et surtout des tensions affichées au sain du PS face à la crainte de répéter la déculottée du 21 avril 2002 vont se transformer en prophétie auto-réalisatrice (self-fulfilling prophecy, ça sonne mieux en anglais :) sortant Ségolène Royal au premier tour.

Un Jean-Marie Le Pen vieux et éculé n’arrivera pas à mobiliser autant qu’en 2002, surtout avec Sarkozy qui fait campagne sur ses terres même s’il ne veut pas en donner l’impression. Le chef du FN sera également hors course après le premier tour et décedera peu de temps après d’un tragique accident d’escalier au cours duquel il s’est planté un couteau dans le dos.

Sarkozy dur comme le roc s’en sortira avec les lauriers, premier au premier tour et filant tout droit vers un deuxième tour facile face à une proie a priori sans danger, François Bayrou.

Ce dernier, après une première présence à la présidentielle difficile en 2002, réussit à se poser comme un candidat sérieux. Après quelques présences bien sentis dans certains médias alternatifs, il se présente devant le public français comme un homme honnête et droit, le plus réaliste de tous les candidats. Surtout il récupère les électeurs de droite molle affrayés par la ligne Sarkozy et son démagogisme. Il s’attire également les électeurs de gauche classe moyenne qui ont mal vieilli, eux aussi effraiés par leur candidate vedette et qui voit en Bayrou un protecteur de leur pécule. Il bat Royal et Le Pen par la peau des dents.

Au second tour, face à l’imbattable machine à élection de Sarkozy filant vers la présidence tels les chevaliers de l’apocalypse, Bayrou montre qu’il est prêt et qu’il avait anticipé et parfaitement plannifié ce second tour. Démontant les arguments fallacieux de Sarkozy sur la société et son programme économique sans queue ni tête, il laisse son adversaire à littéralement poil. Désormais écouté par les médias et les Français, il se montre un homme visionnaire, ouvert et qui sait où il va. Rapidement il rallie les électeurs de gauche, incapables de voter Sarko. Ce dernier se retrouve alors dans l’impossibilité d’élargir sa base électorale, ceux d’extrême-droite le considérant comme un imposteur s’abstiennent massivement et tous ceux n’ayant pas voté pour lui au premier tour le jugeant dangereux.

Le 6 mai 2007 à 20h, un François Bayrou radieux apparait sur les écrans télévisés de la France entière, il est le nouveau Président de la république.


Quelques heures plus tard, il est assassiné au shot gun par un sarko-maniaque saoul. Sarkozy, deuxième, se voit alors porté au pouvoir suite à un putsch policier auquel personne ne juge bon de s’opposer.


C’est fou mais peut-être pas tant que ça. Stéphane Dion, parti bon 4ème à la course à la chefferie du Parti Libéral du Canada a fini par gagner. Bien entendu, une course à la chefferie (basée sur un système de représentant) ne fonctionne pas comme une élection universelle. Les collusions et les stratégies de couloir ont nettement plus d’impact et c’est ça qui a fait élire Stéphane Dion. Mais qui sait !


Je prédis également que le Canadien de Montréal va perdre en finale de la Coupe Stanley.

En janvier, nous sommes également allés voir cette pièce d’Évelyne de la Chenelière (bon OK, nous sommes des fans) au Théâtre d’Aujourd’hui.

Une pièce relativement courte mais très riche en contenus et en pistes de réflexions, relatant le parcours tortueux d’un nouvel arrivant au passé chargé, son intégration comme professeur dans une école du Québec moderne, et tous les heurts culturels que cela implique.

Évelyne de la Chenelière nous offre vraiment des pièces très variées et pleines d’intelligence. Quelle bouffée d’air frais que cette jeune dramaturge !

Article rédigé en écho à cette suggestion de Winckler.

J’avais 17 ans quand je suis arrivée à Nantes, en France, pour faire ma Première au lycée, en série scientifique.

L’immersion était totale puisque j’allais même vivre dans une famille française (celle de mon amoureux de l’époque, le même qu’aujourd’hui, pour tout vous dire).

Qu’est-ce qui m’a surprise, touchée, marquée, déçue ou fait sourire cette année-là ?

Les grèves (au point de manquer d’essence, ou de ne plus recevoir de courrier pendant des semaines). La télé française tape-à-l’oeil qui a l’air tout droit sortie des années 80. Patrick Poivre d’Arvor et les Guignols de l’info, aussi.

La sempiternelle querelle : Nantes est-elle en Bretagne ou ne l’est-elle pas ? Les séparatistes bretons et leurs graffitis un peu partout.

Le temps “doux” mais la pluie incessante, l’humidité qui transperce jusqu’à l’os. En contrepartie, le jardin des plantes en fleurs au mois de mars.

L’usage du tramway, du TGV. Les musiciens qui jouent toujours Tri Yann dans la gare (Le loup, le renard et la belette ; Dans les prisons de Nantes).

La musique française, que j’aime beaucoup. Le cinéma français que je découvre avec plaisir.

Les bons petits déjeuners avec la brioche. Les plats typiques de différentes régions comme la choucroute, le cassoulet, le confit de canard, le petit salé, la tartiflette.

Les questions à développement dans toutes les matières, au lycée. La pensée qui s’ouvre, se précise, se ramifie. L’histoire et la géographie centrées sur l’Europe. La lecture de Zola, de Maupassant. L’apprentissage de l’espagnol avec une prof privée.

Les mauvaises notes, parce que c’est normal d’avoir 12 et que la moyenne de la classe soit de 10 (sur 20).

La découverte du principe des prépas, des Grandes Écoles dans toutes sortes de domaines. Une certaine forme d’élite comme il ne s’en fait pas au Québec…

La nuit des publivores, la Fura del Baus, le Lieu Unique (anciennement Lefebvre-Utile), Thomas Fersen qui chante Il pleuvait sur Nantes en concert un soir de tempête. La nuit de l’ICAM. La fête de la musique. Malgré tout, une vie culturelle assez limitée.

Une chirurgie du poignet dans un hôpital “privé” comme il s’en fait en France. Les soins à domicile de l’infirmière par la suite, et la super kiné qui fait des miracles. Tout ça remboursé par la Sécu et la mutuelle étudiante.

L’incivilité des Français, qui essaient toujours de te dépasser en attendant le bus, ou qui se bousculent comme des fous furieux dans la queue pour la cantine.

La FNAC et tous ses bouquins, disques, DVDs, matériels électroniques et informatiques. Le paradis !

Le passage de la Pommeray, si joli. La rue Crébillon si vivante et garnie. Les crêperies bretonnes à tous les coins de rue, délicieuses, et le cidre qui accompagne si bien.

Les rues pavées, les jolis immeubles anciens partout, même dans le plus petit village ou la première banlieue venue.

Le temps passé à flâner dans le jardin des plantes, autour du château des ducs de Bretagne ou aux abords de l’Erdre. Les escapades à La Baule.

Les vacances de Noël à Avoriaz dans les Alpes. Les ponts du mois de mai avec la découverte de Belle-Île à vélo.

La vie avec l’homme de ma vie qui s’écoule tranquillement, envers et contre tous.

Euh oui, c’est un titre à la con, pour dire que :

Nous sommes allés voir le film Le Parfum. Excellente mise en scène de ce grand roman très original. Il paraît que Süskind est un auteur aussi énigmatique que Réjean Ducharme ou J.D. Salinger. En tout cas, il a une imagination assez tordue. Le film vaut vraiment la peine pour voir comment on a mis en images une notion aussi abstraite et évanescente que celle d’odeurs. Très réussi d’un point de vue cinématographique, donc, même si on remarque justement le processus d’adaptation du roman.

Quoi de plus délicat et plaisant, en allant voir un film intitulé Le Parfum, que de se faire déranger par une retardataire vulgaire qui s’installe à mes côtés, emplissant l’air de sa nauséabonde et persistante odeur de cigarette refroidie. À vous donner la nausée jusqu’à saturation des cellules olfactives… ou jusqu’au prochain mouvement de ladite personne. Beurk.

Sinon, j’ai enfin terminé mes entrevues. Six en tout depuis le mois de janvier. Je dois maintenant jongler avec tout ça pour faire mon classement définitif. Qu’est-ce que je veux devenir ? Où est-ce que je veux le faire (le grand dilemme Université de Montréal VS McGill) ?

En tout cas, c’est fou comme je me suis transformée en machine à entrevues. Pour les dernières, j’étais vraiment rendue entraînée et détendue.

Il faut dire qu’une entrevue en particulier fut particulièrement catastrophique (au point que je doute qu’ils puissent me prendre mais bon…). Après ça, toute les autres paraissent tellement réussies, ce n’est pas difficile.

Mais bon, c’est plus compliqué que ça. Des gens peuvent avoir été gentils avec moi tout en me trouvant à côté de la plaque pour leur programme. D’autres ont pu se la jouer exécrable en appréciant tout de même mon dossier. Tant de facteurs entrent en jeu… Je ne dois pas faire mon choix en fonction de ces impressions pas forcément significatives.

Tic-tac-tic-tac… Réponse dans un mois seulement !

C’est la deuxième fois que Stephen Harper coupe l’herbe sous le pied du Bloc Québecois en devançant une motion du parti indépendantiste, la première sur la “nation québécoise” et la seconde sur l’allocation de 350M$ pour les changements climatiques.

Difficile de ne pas imaginer ça dans le contexte d’une probable élection générale dans les mois à venir. La stratégie Harper consiste donc à casser les jambes au Bloc pour demeurer présent dans la grande région de Québec, là où les adversaires des Conservateurs ne sont pas les Libéraux.

Et le pire, c’est que ça marche. D’abord Harper module son message selon l’auditoire. Ensuite, il joue également sur la vision étriquée et québéco-centriste (qu’on parle des souverainistes ou non) des Québécois. Ainsi les 350M$ consentis ne sont rien s’ils ne s’inscrivent pas dans un effort à l’échelle du pays. Au contraire, on parle là d’un petit pansement pour le Québec qui est un relativement bon élève sur les changements climatique à coté de provinces comme l’Alberta qui continuent à recevoir de l’aide pour développer leur industrie pétrolifère extrêmement polluante. Pourtant peu de monde, au Québec, a présenté une telle analyse, préférant se demander si ces sous vont nous, Québécois, permettre d’atteindre nos objectifs. Lamentable.

Bien entendu, au niveau politique, les souverainistes peuvent difficilement mettre ce genre d’argument en avant puisque c’est uniquement le Québec qui les intéresse ! Ils ont pris le 350M$ dans les dents et sont un peu emmerdés (c’était le but). Le NPD ne bronche pas outre mesure, histoire de couvrir ses arrières en cas s’alliance avec les Conservateurs (Hier j’ai regardé brièvement Politics sur CBC News, c’était incroyable comme le représentant NPD était peu critique sur les choix du gouvernement Harper comparativement aux représentants Bloquiste et Libéral). Quant à Stéphane Dion tout ce qu’il trouve à dire c’est que les Conservateurs recyclent des projets Libéraux ce qui n’est pas faux mais ne pèse pas lourd non plus.

Va-t-on vers une réélection du couple gagnant Harper-Charest ?