Le gouvernement du Canada, par sa ministre de l’Environnement, la merveilleuse Rona Ambrose, a fait connaître son “Plan Vert” pour la réduction des polluants atmosphériques surtout, et des gaz à effets de serre un peu, mais pas trop.

Eh bien mes amis, l’avenir est sombre, je dirais même noir. Il n’y a pas de raison de voir la vie en rose. Même nos politiques, ceux que nous élisont pour qu’ils travaillent à notre bien et à celui de nos enfants, n’ont aucune volonté et s’enfouissent les yeux dans le sable jaune et brûlant du désert qui progresse à toute allure.

Je suis rouge de honte, sur la scène internationale, devant ce gouvernement pour lequel je n’ai pas voté. Qui fait même pire que son voisin du sud, pourtant tristement célèbre en la matière.

Ce gouvernement dont la couleur fétiche est le bleu foncé, le bleu profond des lacs qui parsèment notre territoire, aux prises avec la cyanobactérie de même teinte. Le bleu glacial des banquises qui fondent à vue d’oeil dans l’Arctique, le même bleu des eaux froides où se noient les derniers ours polaires.

J’ai bien cherché de la verdure dans ce plan. J’en ai peut-être trouvé, quelques mauvaises herbes rebelles et hirsutes, qui sortent entre les fissures du béton. Gris. Si la nature survit à nos mauvais traitements, ce sera bien par hasard.

Prendre son premier souffle de vie, à la naissance. Pendant que le poumon de la planète se ratatine, s’asphyxie, tousse et suffoque.

C’est décidément un plan gris environnemental qui est sorti la semaine dernière, lorsque la palette de couleurs est tombée et qu’elles se sont mélangées sous nos yeux ébahis…

J’aimerais voler, quitter ma tête
Aller semer partout la fête
Visiter Bagdad à vélo
J’voudrais respirer l’air de Kyoto

Kyoto, Polémil Bazar, 2003

Ils gâchent le paysage urbain. Un européen arrivant au Québec peut difficilement contenir une remarque désobligeante. Certains n’hésitent pas à comparer le Québec avec le tiers-monde ou l’Europe du début du XXème siècle. Ils forment des barreaux de prison dans le ciel de toutes les agglomérations de la province : les câbles électriques aériens.

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Rue Mont-Royal et St-Laurent 1930


Intersection Mont-Royal et St-Laurent en 1930
Les intersections des grandes artères ont été “nettoyées”
mais les petites rues sont encore strillées de câbles
(à l’époque il y avait un tramway)

Seulement un quart des nouvelles installations sont enterrées !

Et le Devoir révèle que personne ne s’en occupe vraiment. Apprécions la réponse fournie par une conseillère stratégique d’Hydro-Québec, grand responsable de tout ce bordel et régulièrement incité à faire quelque chose (notamment depuis le Grand Verglas de 1998) :

«Hydro-Québec appuie les demandes d'enfouissement du réseau de distribution. Il s'agit toutefois d'une solution plus coûteuse que l'avenue aérienne. Elle nécessite des investissements plus importants, autant pour le demandeur que pour Hydro-Québec et sa clientèle. Le budget lié à ces investissements doit être approuvé par la Régie de l'énergie. Il fait partie du budget total d'Hydro-Québec Distribution qui, lui aussi, est soumis annuellement à la Régie dans le cadre des discussions sur l'établissement des tarifs d'électricité.»

Visiblement HQ n’a pas encore intégré la notion de gestion du risque dans ses calculs : le risque de voir un câble rompre ou un poteau tomber, c’est pas juste le prix de la réparation qu’il faut prendre en compte. Le risque a un coût, surtout au Québec, défigurer le paysage a un coût aussi et ça doit entrer dans les choix stratégiques d’investissement. Et si bien d’autres pays choisissent l’enfouissement (souvent dans des climats plus cléments que le Québec), c’est sûrement pour une raison.

On se retrouve donc avec une société d’état qui fait génère un profit de 1,5G$/an mais qui n’est pas capable d’investir quelques dizaines de millions dans la sécurité et l’esthétique. Ça fait un peu penser à un gouvernement actuellement en place qui, malgré un surplus budgétaire de 13G$ (!), trouve le moyen de justifier des coupes de subventions et de programmes(Dans ces programmes, on en trouve certains pour lutter contre l’illétrisme) de quelques millions.

Chez nous, les plantes, c’est presque aussi important que les chats. Par conséquent, comme une amie, il est important de faire connaître à tous l’état de nos plantes.

La grande nouvelle pour moi ce sont mes piments. Grâce à quelques conseils avisés, mon pimentier m’a fait 4 beaux fruits. Et j’ai réussi à sécher avec succès le premier d’entre eux sans qu’il ne pourrise en cours de route. Des jalapenos, des piments chauds chauds chauds ! Les trois autres sont encore sur l’arbre ; ils vont subir le même traitement à savoir suspendus par la queue chez moi et à chaque fois que le four est utilisé, les piments y passent après la bouffe. Quand ils seront tous prêts, ils plongeront dans une bain d’huile pour faire de l’huile pimentée.

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Piment (Jalapeno) séché


Jalapeno séché

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Jalapeno - Hot hot hot !


Piments en train de maturer

Nous hébergeons aussi depuis un peu plus d’un mois une nouvelle phalaenospsis particulièrement généreuse en fleur. Elle se tient bien pour l’heure mais la mise en marche du chauffage a fait plonger l’humidité (ce que nous savons grâce à l’hygromètre acheté récemment). Cependant en pulvérisant de l’eau le matin nous arrivons à maintenir une humidité suffisante pour l’heure.

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Orchidée Phalaenopsis

Au début de l’été nous avons également acheté un bel ibiscus mesurant un bon 1m40. Au début nous l’avons mis à l’intérieur ce qui a failli le tuer. Il a passé l’été dehors ce qui lui pour lui permettre de se replumer. On s’attendait à ce qu’il meure en le rentrant mais, après avoir perdu un petit quart de ses feuilles, il semble s’adapter depuis 2-3 semaines (et il fait encore quelques grandes fleurs rouges). La morale c’est qu’un ibiscus a besoin de bien plus d’eau que nous l’avions pensé la première fois.

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Ibiscus

Quant à ma gynura aurantiaca ramenée de France sous forme d’une mini-tige agrémentée de 2 petites feuilles, elle vient d’entreprendre une phase de poussée le long d’un petit tuteur avec un phototropisme impressionnant.

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Gynura aurantiaca

Nous avons bien d’autres plantes, des violettes africaines, un ficus, des bambous et autres mais ce serait trop long d’en faire le tour. C’est certain que c’est prenant d’entretenir tous ces végétaux, mais ça change l’ambiance de l’intérieur. Si nous avions plus de fenêtres (et que nous étions mieux orientés) ce serait surement la jungle amazonienne ici !

Certaines de mes lectures m’ont fait tomber sur le columnist économique du Financial Times Tim Harford. Une de ses deux chroniques du vendredi est “Dear Economist”. Les lecteurs peuvent demander à cet économiste de les aider à résoudre leurs problèmes quotidiens à l’aide des théories économiques. Bonjour le massacre.

Cette semaine un couple (de blancs) demande si c’est une bonne idée d’appeler leur fille Aisha ; la réponse est bien entendu que non, cette petite fille qui n’est pas encore née risque de se faire discriminer. La semaine dernière une “ambitieuse jeune femme dans la vingtaine” demandait quand avoir un enfant pour ne pas nuire à sa prometteuse carrière. La réponse est qu’idéalement il ne faut pas avoir d’enfant mais si vraiment elle en veut, c’est le plus tard possible… demandez l’avis à un médecin ensuite.

J’aimerais croire que c’est du second degré mais autant les questions que les réponses semblent du plus grand sérieux.

Ce soir, je me douche si le CAC40 atteint 5000 points et si l’inflation canadienne ne dépasse pas 1.5%, je me gaverai de foie gras.

J’ai oublié signaler hier que ça faisait 4 ans que je vis au Canada. Bordel ça me donne envie de tous casser.

Vu hier soir : «Quand le cadre ne cadre plus», un reportage sur la dépression chez les cadres. Bien fait. (malheureusement pas de version sur ‘nternet)