Je suis actuellement dans mon stage d’urgence. C’est sûrement l’image la plus vive que les néophytes ont des médecins, à force de trop regarder la télé ;)

Je dois avouer que je suis contente de retrouver un peu la vraie médecine, même que ça me faisait un peu peur tellement ça faisait longtemps. Il faut dire, j’avais enchaîné la chirurgie, la pédiatrie, la gynéco-obstétrique et la psychiatrie, m’éloignant résolument de tous mes concepts de base ! Heureusement que ça revient vite !

J’ai donc renoué avec les horaires éclectiques, tantôt de jour, tantôt de soir, tantôt de nuit (comme le week-end qui vient). Étant trouillarde de nature, j’ai parfois peur de me promener seule vers 1-2h du matin et je préfère alors prendre le taxi.

Dans l’hôpital où je suis, on a une grande variété de cas, ce qui rend la chose assez intéressante. Les seules spécificités sont un nombre assez important de toxicomanes/sidéens/itinérants (mais pas le pire ratio en ville) et aussi de complications reliées au cancer. Il y a également un virus de gastro qui court ces temps-ci, alors pensez à bien vous laver les mains !

Pas trop de blessés criblés de balle ou transpercés à l’arme blanche chez nous, donc. Ce n’est pas non plus un grand centre de traumato, où l’on dirige les blessés graves d’accidents de voiture, par exemple. Juste une urgence de quartier.

Cette semaine j’ai pu réaliser mes premiers points de suture et drainer un abcès. Ils voulaient même que je fasse la ponction lombaire d’hier soir, mais comme je n’avais même jamais vu ça, j’ai préféré passer mon tour pour cette fois-ci ! Ils m’ont aussi laissé gérer un AVC à son arrivée en ambulance et une fracture de hanche.

Chose certaine, je trouve que notre système de santé se débrouille assez bien. À l’urgence majeure, je vois la plupart du temps les malades dans l’heure (ou deux) qui suit leur arrivée. À l’urgence mineure, c’était aussi relativement rapide. Il est simplement malheureux de constater que des gens qui ne devraient pas consulter dans un contexte d’urgence viennent régulièrement alourdir la charge de travail, au détriment de ceux qui en ont vraiment besoin…

Hier soir au judo, mon frère s’est fendu la lèvre et cassé une dent. Eh bien ma mère et lui ont tout de même eu le bonheur de passer la nuit au complet (en fait, presque 12h) dans la salle d’attente de l’urgence de leur hôpital régional, pour quelques points de suture bien nécessaires mais pas vitaux. C’est pire qu’un voyage en avion, même avec correspondance, ça…

En ce moment, j’écris, j’écris, je n’arrête pas d’écrire. Avec avec un perfectionnisme inégalé, d’ailleurs.

Mais ce n’est pas pour vous, c’est confidentiel, top secret. Ce sont mes lettres de motivation pour les applications en résidence.

J’ai quand même hâte que cette fastidieuse entreprise achève, je dois avouer ! Rassembler la paperasse administrative, courir après mes référents pour qu’ils rédigent mes lettres de recommandation…

Même mes lectures de bouquins sont ciblées pour meubler mon inspiration et mes entrevues de janvier-février, c’est dire !

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Ajoute Stéphane : Quant à moi, je souffe aussi en silence d’ici à ce que je trouve le temps d’écrire de nouveau !

Des radars automatiques sur les routes québécoises et des amendes plus salées ? L’idée ne serait pas bête et en tous cas Patrick Lagacé la soutient.

Mais il faut bien y réfléchir tout de même ! Je m’explique.

On prend l’exemple de la France qui était un mauvais élève en la matière. Comme bien d’autres pays la cause était l’alcool et la vitesse. En mettant en place des radars automatiques, des voitures banalisées-radars et en resserant la politique d’alcootests, ma fière patrie est sur le bon chemin. Les Français sont de plus bons conducteurs, ils abusaient juste un peu des bonnes choses.

Ici, au Québec, c’est bien différent : la vitesse est déjà très strictement limitée à 100km/h et on verra rarement une voiture rouler à 130km/h mettons (la limite en France), les flics étant déjà partout. Par ailleurs le probléme d’alcoolémie est moins criant qu’il ne l’était en France et est en baisse.

Bilan net : les québécois ont moins de bonnes raisons de se tuer au volant (hormis quand ils passent sous un viaduc), pourtant ils se tuent et en grand nombres.

Ma conclusion serait donc que les québécois sont des imbéciles heureux au volant qui se tuent les uns les autres sans raison particulière. Mettre des radars ou des amendes n’y changera rien, ce sont de mauvais conducteurs, un point c’est tout, aucune amélioration à espérer. Suffit de rouler 5 minutes sur le boulevard métropolitain pour s’en convaincre : ça roule lentement, tout le monde semble sobre, mais c’est un coupe-gorge. Par conséquent, la seule politique sensée serait d’interdire les voitures.


À la suite de l’effondrement du viaduc de la Concorde, j’ai ouï dire que les automobilistes coincés dans les embouteillages n’osaient plus s’arrêter sous les ponts.

Si ces gens voulaient bien comparer le risque de voir un viaduc leur tomber sur la tête et le risque d’avoir un “bête” accident de voiture, la suite logique serait de brûler leur voiture sur-le-champ.

Après la coupe Longueuil pour les messieurs, la coupe Toronto (Toronto Trim en V.O) pour les dames (attention, ce n’est pas au niveau de la tête)

8 mois après son assermentation, le gouvernement Harper se montre sous son vrai jour. Personnellement j’espérais qu’étant minoritaire, ce gouvernement aurait une marge de manœuvre limitée. Cependant les positions sont de plus en plus claires et c’est désormais une idéologie rétrograde qui est aux commandes du Canada. Quelques exemples :

  • La guerre au Liban : Ce fut le premier coup d’éclat du gouvernement, le seul à avoir qualifié la réponse d’Israël de « modérée ». Au sommet de la francophonie, en Roumanie, Harper en a remis une couche en bloquant la déclaration finale, cette dernière mentionnant la compassion de la francophonie pour le peuple d’un de ses pays membres, le Liban.

  • La situation des homosexuels : Alors que nous avons célébrés dans la joie le mariage de Laurent et Yves la fin de semaine dernière, le gouvernement semble tout mettre en oeuvre pour limiter ce droit. Le gouvernement étant minoritaire, il ne pourra pas revenir en arrière mais semble décidé à faire passer une loi sur le droit à la religion (bon, ok, c’est très hypothétique, mais c’est pas faute de vouloir de la part du ministre de la Justice). Il ne serait pas non plus étonnant de le voir essayer de couper les vivres aux associations GLBT comme ce fut le cas récemment pour un festival gay, Black & Blue.

  • Les changements climatiques : Sous prétexte de faire mieux avec moins, le gouvernement a sabré tous les programmes existants, ramenant les dépenses et aides de lutte contre les changements climatiques de 10 à 2 G$. Un des faits les plus marquants est le retrait du site gouvernemental ClimateChange.gc.ca. Ce site, présentant sûrement des frais mineurs, symbolisait l’accord du gouvernement sur la nécessité de lutter contre les changements climatiques (à défaut d’y répondre concrètement). Avec près d’un tiers des Canadiens qui mettent en doute la réalité ou le danger des changements climatiques, retirer un tel site revient à enlever à la cause une de ces principales assises, la reconnaissance gouvernementale.

  • La sécurité nationale : Un rapport du comité sénatorial sur la défense nationale a récemment remis de l’avant la participation au bouclier anti-missile américain, une nouvelle qui arrive à un trop bon moment pour ne pas saisir cette perche (pourtant le comité en question est dominé par des Libéraux). Le déploiement de forces dans le Grand Nord est également une lubie étrange aux yeux des risques militaires encourus par le Canada.

Certains critiques disent que Harper s’aligne comme un gentil petit chien sur les positions de Georges W. Bush. Ce serait un moindre mal ! Il semblerait plutôt que ces décisions viennent de personnes qui croient profondément en ces valeurs ; par conséquent un changement de gouvernement au Sud ne changera pas la direction du gouvernement Harper tant qu’il restera en selle.

Et à quelques bourdes près, le gouvernement Harper semble nettement plus habile que l’administration Bush. Globalement le gouvernement ne se met jamais en porte-à-faux en exposant des idées qui pourraient être considérées comme extrême par une frange de la population. Le gouvernement préfère utiliser son pouvoir discrétionnaire en supprimant des programmes ou des subventions dont il est toujours facile de dire qu’ils ne sont pas utiles ou efficaces.

Plutôt que d’être contre quelque chose (lutte contre les changements climatique, droits de la communauté gay), il préfère défendre la liberté des éventuels opprimés : les croyants dont la liberté de pratique est visiblement atteinte par les droits homosexuels, l’économie canadienne qui serait réduite au traîneau à chiens et à la charrue si on applique Kyoto, etc.

Bref après avoir donné sa chance au coureur, il faut se rendre à l’évidence : Harper et son équipe sont effectivement des conservateurs, au même titre que l’équipe Bush, mais dispose d’une stratégie nettement plus difficile à démonter !