La présente a pour objet de vous informer que l'Agence des services frontaliers du Canada a intercepté un colis qui renferme les articles suivants : - 1 x 750ml de Muller-Thurgau 2006 **homemade** no % on label - 1 x 750ml de Cabernet Sauvignon 2006 **homemade** no % on label La réglementation de la Société canadienne des postes prescrit que les boissons alcooliques(remarquez bien que c'est la boisson qui est alcoolique, pasl'humain) sont des objets "non transmissibles par la poste" et que celles qui sont trouvées dans un envoi postal par un agent des douanes doivent être transmises à Poste Canada pour que celle-ci en dispose conformément à sa réglementation. Dans certaines conditions, les boissons alcooliques [décidément] peuvent être retournées à l'expéditeur ou à son représentant autorisé, si vous acceptez de payer des frais postaux pour leur retour. **Cette option [...] ne s'applique pas aux États-Unis d'Amérique**. Si vous avez des questions à ce sujet, veuillez communiquer avec la Société Canadienne des postes.

Voilà, les U.S.A sont nos voisins mais ils font partie de ceux à qui on ne peut même pas renvoyer un colis refusé par les douanes… bullshit !

Il était si fier, cet ami (américain), de son vin fait maison. Non seulement il ne peut pas me parvenir mais ils ne lui ont même pas retourné ! Bande de con. Dieu sait pourtant combien la production d’une bouteille lui est couteuse (en temps et en effort)

Si on se regarde vers l'avenir loitain, lorsque les ressources de la Terre approcheront l'extinction et que l'Humanité sera réduite à la pauvreté la plus totale, on peut s'attendre à de très hauts niveaux d'intérêt. [...] Habituellement, les prix de l'essence demeurent stables en Californie du Sud, maintenus ainsi par les 5 ou 6 principales companies de la région [...] Mais chaque année ou presque une guerre des prix est amorcée durant laquelle les prix baissent quotidiennement jusqu'à des valeurs extrêmement basses, parfois au point de vendre l'essence sous le prix de revient. Ainsi, d'un prix habituel de 20 à 23 cents, le gallon descend parfois à 6 ou 7 cents, incluant une taxe de 3 cents. Finalement, la hache de guerre est enterrée et les prix reviennent à la normale après quelques semaines d'ivresse généralisée et de stockage dans tous les conteneurs possible, baignoires y compris . *Harold Hotelling, The economics of exhaustible resources, **1931** - Traduction libre*

Ayez confiance en l’économie qu’ils disaient !

Samedi dernier, faute d’activité intéressante, nous décidons de louer un film. Totsi étant pris, Dre Papillon(J’ai récemment découvert que tout le monde n’avait pas compris que “Dre” est l’abréviation de docteure… formulation qui n’a pas trop cours en France d’ailleurs.) se rabat sur “A beautiful mind” un film qu’elle a vu par le passé et qui a tout de même hérité de 4 oscars, dont celui du meilleur film.

Le film raconte la vie de John F. Nash, mathématicien surtout connu pour avoir formulé l’équilibre de Nash et qui souffrait de schizophrènie (ce dernier point étant l’aspect central du film.)

Pourquoi coincidences ? Le week end dernier, j’étais sur la page wikipedia de l’équilibre de Nash justement, une théorie des jeux non-coopératifs. Par ailleurs, Dre Papillon, elle, est actuellement en stage de psychiatrie où elle voit un certain nombre de patients schizophrènes. Le film nous concernait tout deux de manière assez directe (dans mon cas, les théories type Nash sont vouées à revenir à plusieurs reprises dans mon cours d’économie de l’environnement et des ressources naturelles).

Sinon le film n’est pas mauvais ; un peu exagéré sur les bords (certains événements sortent de n’importe où) mais l’action prend bien. Bien que Russel Crowe soit assez doué pour jouer le schizo limite asperger, il n’a pas trop le physique du mathématicien… À noter que contrairement à ce qui est montré, les hallucinations étaient seulement d’ordre auditives (et non auditives et visuelles comme le film le montre) ce qui selon mon docteur personnel est le plus souvent le cas. On remarquera par ailleurs que la schizophrénie inspire des scénarios pasmal déjantés comme le fut aussi Fight club.

Ce Week-end avait lieu dans l’arrondissement de Rosemont des élections partielles mettant au prise Projet Montréal, l’équipe Bourques (dont Bourques n’est plus mais c’est plus facile à replacer) et l’équipe Tremblay (maire actuel).

C’est “malheureusement” le candidat de l’équipe Tremblay qui a gagné, mais seulement 6 points devant Projet Montréal (38% contre 32%) et loin devant le troisième parti (23%).

Je mets malheureusement entre guillemets car ce candidat vainqueur est jeune et surtout employé d’Equiterre (et avec des convictions à la hauteur), ce qui est en fera, espérons-le, une personne d’influence auprès du maire d’arrondissement, également chargé de la politique du transport à Montréal.

Du coté de Projet Montréal, le résultat est tout à faire honorable bien qu’un peu décevant étant donné que la victoire n’était pas loin. C’est la possibilité de voir le parti devenir un des deux prétendants sérieux pour les prochaines élections !

Oh oui, la candidature de Ketty Beauregard, un mariage de raison entre une ancienne “bourquiste” et un parti “vert”, peut sembler illégitimie. Il peut aussi sembler que Projet Montréal a surtout tiré profit du nom de sa candidate qui avait déjà été en poste par le passé.

Cependant, à défaut de deviner ce qui est passé dans la tête des électeurs, Projet Montréal progresse dans les esprits et c’est à mon goût un élément important. Il faut voir cela pour ce que c’est : une élection partielle avec une mobilisation de 23% des électeurs, un encouragement pour continuer !

Mon envie d’écrire se dissipe, petit à petit, surtout quand il s’agit de sujets personnels. Une certaine envie de protéger mon intimité que je n’avais pas avant.

Je suis actuellement dans mon stage de psychiatrie. En fait, ça fait déjà un bon moment que j’y suis, puisqu’il achève même. Je l’avais placé stratégiquement à la dernière période raisonnable où il est encore possible de le considérer comme choix de carrière. (Après, ça commence à être trop tard…) Juste au cas où j’aurais un coup de coeur, où je voudrais finalement m’orienter vers ça.

Eh bien, ce n’est pas exactement ce qui se produit, mais pas loin. En fait avec moi, rien n’est jamais si clair. Je n’ai jamais d’illumination, de révélation. J’ai toujours des doutes intenses, des hésitations sans fin.

Un instant j’ai envie d’appliquer en psychiatrie en premier choix. L’instant d’après, je n’ai plus envie d’appliquer du tout. Et on applique ce raisonnement aux quatre programmes de spécialité dans lesquels j’ai envie - ou non - d’appliquer. Inutile de vous décrire davantage le casse-tête dans mon esprit.

Oui, j’ai fait des tableaux avec les pour et les contre de chacun. Mais malgré tout, je ne suis pas en mesure de peser le poids de chaque liste, de chaque argument. Ce sont des valeurs tellement divergentes, pour ne pas dire irréconciliables. Certains des aspects sont même quasi impossibles à évaluer maintenant (la pratique définitive dans chaque spécialité, le mode de vie qui l’accompagne…).

Bref, je ne vais pas vous étaler davantage ma vie dans le menu détail.

Mais revenons à la psychiatrie. Je fais mon stage dans l’équipe de “suivi intensif dans le milieu”. Ça signifie que je fais des visites à domicile et parfois aussi qu’on va dans des lieux publics avec les patients (café, épicerie, banque, pharmacie…). On fait fonctionner le quotidien avec eux. On les protège du monde extérieur, parce que leur niveau de tolérance au stress, quel qu’il soit, est très bas.

C’est un programme qui est très motivant. Les patients que nous suivons étaient auparavant de si grands malades psychiatriques (principalement des schizophrènes, avec plus ou moins de comorbidité…) qu’ils étaient hospitalisés une bonne partie de l’année, chaque année. Et quand ils ne l’étaient pas, ils se présentaient plusieurs fois par semaine à l’urgence, en proie à une anxiété morcelante ou à d’autres troubles pas plus joyeux…

Maintenant, grâce à la thérapie (très encadrante), ils vivent en appartement, mangent trois fois par jour, prennent bien leur médication, ont un minimum d’hygiène, font des activités, parfois réussissent à travailler un peu. Souvent, ils ont repris contact avec famille, amis et/ou amoureux qui les avaient délaissés quand ils étaient trop malades, qu’ils n’étaient plus côtoyables. Ils ont rarement besoin d’être hospitalisés maintenant, et quand c’est le cas, ça ne dure pas longtemps.

Certains parmi ces patients étaient de vrais dangers publics. Certains ont, dans leur délire, tué d’autres gens, parfois parmi leurs proches parents, leurs enfants, ou failli le faire si ce n’est pas arrivé. Ils ont maintenant récupéré la garde de leurs enfants d’une façon relativement sécuritaire.

Bref, c’est un programme très motivant, avec des résultats impressionnants. Une des grandes réussites, probablement, de la psychiatrie moderne et de sa désinstitutionnalisation. Pour une fois qu’on ne laisse pas les patients à eux-mêmes…

J’aime bien la psychiatrie. Les schizophrènes et autres toxicomanes ne me rebutent pas. J’ai envie de me mêler de leur vie, de les aider. Je suis sensible, de par mon histoire familiale, aux dépressifs, aux phobiques. Mon intérêt pour la pédiatrie me rend sensible aux troubles de comportement, aux troubles de l’attention des plus petits et des ados.

Évidemment, la psychiatrie est taboue à plusieurs niveaux. La folie est taboue, on ne veut pas en entendre parler. On l’ignore quand on passe à côté d’elle en haîllons dans la rue, sale, qui quémande, qui parle toute seule. On la condamne, on la diabolise quand elle entre dans une école et qu’elle tire sur de jeunes personnes.

Les psychiatres ? Tous des salauds qui ne pensent qu’à médicamenter les gens, leur donner des pilules, alors que ce n’est “pas la solution”.

Mais ce n’est pas ce que je vois. La médication n’est jamais la solution à tout. Elle est une béquille, une bouée, pour aider à s’en sortir.

Je me souviens, quand j’étais au Sénégal, et que les hommes me parlaient de leur désir d’immigrer au Canada, en France ou ailleurs… Personne ne me croyait quand je leur disais qu’ici, les personnes âgées sont souvent seules et délaissées. Que plein de gens vivent seuls, qu’il y a beaucoup de pauvreté. Que certains vivent dans la rue, que d’autres se suicident. Que ce n’est pas le paradis.

Je ne sais pas où est la vraie solution. On ne peut pas changer la société, le mode de vie effrené, la solitude. Mais quand on a une personne qui souffre à sa manière devant nous, on peut l’aider avec nos outils, certes imparfaits, mais qui sont bien mieux que rien du tout.

Attention fragiles !

La terrible bête

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