Disclaimer : cet article contient une orgie de photos mettant en scène des oiseaux nus dans toutes sortes de postures et n’est donc pas à mettre entre toutes les mains. À vos propres risques ! Déconseillé aux moins de 35 ans

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Gannet / Fou de bassan

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Gannet / Fou de bassan

Finalement, nous abandonnons le parc Forillon pour prendre la direction du coin hot en ville, Percé et son légendaire monument naturel : The Rock !

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Ile Bonaventure et Rocher Percé

La route s’avère plus longue que prévue car il faut contourner plein d’eau et qu’il n’est pas possible de faire de la ligne droite. Au fur et à mesure que nous approchons, les campings-stationnements à roulottes les unes sur les autes se multiplient. À noter que cette partie de la côte est visiblement plus habitée que la partie allant de Rimouski au parc Forillon.

À 9h et quelques, nous sommes sur place. Il nous faut trouver un gentil bateau pour aller sur l’île Bonaventure. Nous avons été prévenus que les prix peuvent grandement varier et que pour éviter l’arnaque, il faut faire jouer la concurrence, en grands négociateurs devant l’Éternel. Après avoir fait trois endroits, le prix est toujours le même : 15$. Nous choisissons donc celui à 15$. Comme les autres, il propose un tour du Rocher Percé, un tour de l’île Bonaventure, un débarquement sur l’île et un retour aux 1/2 heures, à 17h au plus tard. Il n’est pas possible de rester plus tard sur l’île, qui est un parc national.

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Rocher percé

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Rocher percé

Le Rocher Percé est… un rocher avec un trou au milieu, comme son nom le laisse deviner au plus perspicace. Comme le faisait remarquer un ami, c’est un peu comme le gruyère : ce qui est bon dedans, c’est les trous. Avant, il y avait un second trou, mais l’arche s’est effondrée en 1800 quelque chose. Il est bien possible, à marée basse, d’aller se promener au pied du rocher, mais ce dernier perd 300 tonnes de caillasse par an, alors très peu pour nous. De toute façon, l’élément, de par sa taille impressionnante, s’apprécie mieux d’une certaine distance que le nez collé dessus.

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Rocher percé

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Rocher percé

Tandis que nous contournons le rocher (qui est une île à marée haute), nous constatons que de gros nuages s’amoncèlent au dessus des terres. Visiblement, ils avancent en crabe, tendant à longer les côtes mais avançant légèrement vers la mer malgré tout. Un peu comme dans les films, quand le Mal arrive, quoi.

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Darkness

Ensuite nous entamons le tour de l’île en bateau. En avoir eu la possibilité, nous l’aurions évité et grand mal nous en aurait pris ! D’abord, cela nous a permis de voir les magnifiques falaises rouge ocre typiques de la région et qui enserrent l’île. Ensuite, ce fut une très bonne introduction à la colonie de fous de bassan que nous allions voir, 200 000 de ces volatiles nichant à flan de falaise et ça, ça fait beaucoup de monde. Même la ruche d’abeilles grouillantes semble une analogie faible pour qualifier la densité d’oiseaux ainsi que leurs mouvements incessants et erratiques. La colonie s’étend ainsi sur un bon kilomètre avec une densité constante.

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Gannet / Fou de bassan

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Gannet / Fou de bassan

Une fois cette zone quittée, les falaises, toujours ocres, se font moins vertigineuses et là ce sont aux phoques de faire acte de présence. Et rien à voir avec les quelques individus clairsemés aperçus au Bic ou même à Forillon. Ce sont là des orgies de phoques les uns sur les autres, bataillant pour un bout de roche sèche où se faire griller la couenne, au point de difficilement distinguer leurs corps entre-mêlés. Le tout au plus près que nous les ayons vus depuis le début du voyage ! L’eau ne serait pas si froide que tous les passagers, surtout les enfants dont certains frôlaient l’hystérie, se seraient jetés à l’eau pour aller jouer avec eux.

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Seal / Phoque

Nous débarquons finalement sur l’unique ponton de l’île qui prend soudainement des airs de Petite maison dans la prairie version bord de mer : quelques maisonettes en bois, de hautes herbes et de multiples sortes de fleurs sauvages de toutes les couleurs de la terre sauf le bleu. Heureusement, le ciel, lui demeure encore bleu au-dessus de l’île alors ça compense.

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Île Bonaventure

Pour rejoindre la colonie de volatiles stupides, il faut traverser toute l’île, ce que nous nous empressons de faire par le chemin le plus long (mais qui longe les falaises). Visiblement les arbres souffrent beaucoup sur cette île, nombreux sont ceux qui sont couchés, les autres sont de relativement petite taille.

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Gannet / Fou de bassan

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Gannet / Fou de bassan

Rapidement, nous apercevons quelques fous de bassan au-dessus de l’eau. Appareils-photos bien en mains, nous découvrons rapidement qu’il n’y a pas grand-chose de plus difficile que de photographier des oiseaux en vol. D’abord, c’est généralement trop loin donc il faut recourir au zoom. Mais avec le zoom, il devient difficile de les repérer en l’air. Ensuite, les auto-focus sont souvent récalcitrants à travailler correctement et quand ils le font c’est lentement. Le temps que ça se déclenche, les oiseaux sont souvent hors cadre ou se sont trop déplacés pour que le focus soit bon. Bref nous avons pris deux fois plus de photos à cette occasion que durant tout le reste du voyage.

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Gannet "love"/ Amour (?) de fou de bassan

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Gannet / Fou de bassan

Nous poursuivons notre cheminement avec les cris d’oiseaux se faisant de plus en plus présents jusqu’à finalement découvrir à nos pieds un véritable océan de fous de bassan. Les uns sur les autres, souvent avec des poussins presque aussi grands que leurs parents mais nettement moins jolis, décollant et atterissant de partout, criant à n’en plus finir et se battant à la première occasion.

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Gannet / Fou de bassan

Il faut savoir que le fou de bassan est un animal très territorial et particulièrement agressif. Les prises de becs, autant au sens figuré que littéral sont d’une violence inouïe, à croire qu’ils vont s’arracher le bec, justement.

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Gannet / Fou de bassan

Des passerelles en bois sont aménagées pour permettre aux humains de s’approcher à quelques centimètres des nids les plus proches. Visiblement les oiseaux ne sont pas dérangés par les présences humaines, occupés qu’ils sont à se taper dessus, à filer à bouffer aux petits et à faire des allers-retours en mer. Certains se posent même sur les passerelles en bois, menaçant du bec tout humain souhaitant passer.

Un peu à l’image des albatros, les fous de bassan ont une envergure à faire baver un moineau, ce qui n’est pas sans poser des problèmes : les décollages, même face à un vent fort, ne sont pas toujours des réussites. Les atterrisages au milieu de cette mer d’individus surexcités ne sont pas beaucoup plus glorieux : arrivant à se stabiliser à l’arrêt face au vent à un bon mètre au dessus du sol, les oiseaux se laissent finalement tomber sur un de leurs congénères qui ne manque pas de faire sentir sa désapprobation. Dans le pire des cas, si l’oiseau n’a pas suffisamment ralenti, c’est le crash pur et simple sous les pouffements de rire des spectateurs humains.

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Gannet crash / Crash d'un fou de bassan

À noter que la disparition des morues et d’autres espèces plus grosses est un pain béni pour les fous de bassan, car ce sont des concurrents de moins pour la chasse aux petits poissons. Ceci explique pourquoi la colonie croît sans cesse et que d’anciennes installations d’observation se retrouvent désormais inaccessibles, perdues qu’elles sont entre les nids omniprésents. Bientôt, pour réguler la population, la chasse sera peut-être ouverte et il sera alors possible de ramener un ou deux fous de bassan à manger chez soi. Finalement, ce ne sont que de gros canards, ça ne doit pas être mauvais en ragoût.

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Some many gannets ! / Tant de Fou de bassan !

Après des centaines et des centaines de photos, nous arrivons à sortir de notre hypnose et à quitter les lieux pour terminer le tour de l’île. Peu après, nous accédons à une petite plage (toujours de galets) où nous prenons notre repas du midi. Quelques phoques barbottent non loin, ce qui amène quelques braves gens à vouloir se jeter à l’eau, mais finalement elles ne s’aventureront guère plus loin qu’aux genoux.

Finalement, nous passons au milieu de maisons abandonnées. L’île abritait avant un pittoresque village de pêcheurs qui furent expropriés lors de la constitution du parc naturel, tant il est évident que l’intégralité totale et absolue de l’île devait être transformée en parc et qu’il est par conséquent inimaginable de laisser des pêcheurs vivre tranquillement sur cette île paisible. N’est-ce pas.

De retour sur la terre ferme, les nuages se décident à devenir cons et à nous dégoutter dessus (c’est une litote). Heureusement nous avons bénéficié d’un superbe temps pour notre séjour sur l’île.

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Percé

Malgré l’aspect ultra-touristique des lieux, ce fut l’une des haltes les plus marquantes du séjour, autant par le cadre que par la faune qu’il fut possible d’y rencontrer. Malgré ce que nous avions entendu sur les traversiers et l’ambiance générale excessive, notre expérience fut très correcte. Le capitaine du bateau invitait même les enfants à bord à venir barrer et leur remettait un petit certificat, ça peut paraître con mais c’est une attention appréciable.

Repas du midi : Sandwichs préparés dans la voiture avec des noix et dégustés entre les oiseaux puis sur une petite plage fort agréable.

Repas du soir : Restaurant Au Fou de Bassan. Franchement pas exceptionnel, mais c’est clairement difficile de trouver quelque chose d’honorable dans ce temple du produit touristique. Sûrement la restauration est-elle l’aspect qui laisse le plus à désirer.

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Le rocher percé, Percé, Gaspésie

Dodo : Gîte À la belle étoile. Très bien situé, 5 minutes à pied du quai de Percé mais suffisamment reculé pour éviter les foules. Proche d’une église au style tout particulier, que nous avons omis de photographier. Notre hôtesse était très agréable, les chambres suffisamment grandes et le lit assez confortable. La décoration est un peu kitsch avec des fausses fleurs partout mais les goûts, vous savez ce qu’on en dit. Le (petit-)déjeuner était très bon, suffisamment conséquent. Nous avons rencontré un couple de sextagénaires du Maine avec qui il fut fort agréable de discuter. Pour les gens du nord du Maine, venir en Gaspésie est beaucoup plus rapide que pour ceux de Montréal, c’est dire !

Depuis notre retour de vacances (et même avant), vous aurez remarqué que je me fais assez silencieuse sur le blog, laissant la plume à mon talentueux mari.

C’est que la vraie vie se fait insistante ! Nous sommes revenus le 15 août au soir et avons commencé par fêter ce jour tout spécial pour nous, celui de nos 7 ans ensemble, déjà ! (Oui, le mariage n’efface pas nos autres dates significatives ;)) Pour ce faire, nous avons essayé le restaurant La Colombe situé sur la rue Duluth et attirant finalement assez peu l’attention. Un délicieux repas, tout en simplicité et en saveurs bien dosées, pour un délicieux moment partagé, un léger sursis de vacances…

Puis, dès le lendemain matin, rentrée brutale dans mon stage de psychiatrie. Il était prévu que j’aie peu de vacances, et elles ont effectivement été courtes ! Même si, en rentrant de Gaspésie, j’avais l’impression de revenir d’un long voyage (tel était l’effet escompté)…

Les soirées qui ont suivi ont été occupées à l’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde. Nous n’avons pas assisté à tout tel que prévu, loin de là, parce que la motivation a un peu manqué (à force de courir toute la journée…), mais nous avons notamment pu entendre la juge Andrée Ruffo parler de l’enfance à protéger et d’un certain parallèle à faire avec la coopération internationale. Elle a entre autres cité beaucoup de références livresques qu’il m’a été donné de lire ces derniers mois, autant en pédopsychiatrie (Dolto, Cyrulnik, Rufo) qu’en matière de développement international (fondements et critiques, tenants et opposants). Elle était en plein dans les domaines qui me touchent personnellement et me frappent de plein fouet par leur intérêt et leur importance ! À force de choisir des conférences qui nous intéressent, on tombe forcément sur des gens un peu comme nous, qui parlent des mêmes choses que nous et font les mêmes liens (en n’élaborant pas forcément autant qu’on le voudrait), mais c’était quand même une drôle de congruence !

Par la suite nous avons assisté à une conférence du Pr Axel Kahn, généticien et éthicien français, qui nous a fait une belle dissertation sur le progrès. Et je suis également allée à la conférence d’Edgar Fruitier sur la culture. Malheureusement, j’ai manqué les manifestes finaux des jeunes (auxquels je n’ai pas participé) mais je vais essayer de les lire dès que possible.

Au travers de tout cela, ce furent mes débuts en stage de psychiatrie, où je nage littéralement dans la nouveauté. J’aurai l’occasion d’en reparler sûrement, j’attends de mieux comprendre les enjeux. Mais c’est tout de même relativement intéressant. J’ai repris le cordon des gardes, y compris le week-end, avec une pointe d’amertume et ce sentiment d’injustice qui ne me quitte jamais vraiment.

Également ce week-end, étaient en visite à Montréal des gens de Milwaukee (Wisconsin), ce qui a eu le don de replonger Stéphane dans le passé avec plaisir. En effet, il y a déjà 8 ans de cela (!), il avait été accueilli dans cette famille et avait travaillé là-bas à l’occasion d’un stage ingénieur, avant d’aller vagabonder dans le parc national de Yellowstone. Ce voyage a vraiment fait figure de “rite initiatique” dans sa vie et c’était bien de se replonger dans l’ambiance d’alors. (Le camping en Gaspésie nous avait déjà rendus songeurs à l’idée d’aller visiter certains grands parcs naturels des États-Unis ensemble, un jour.)

Je pense que leur séjour à Montréal leur a bien plu malgré le temps “automnal” qui les a gratifiés dimanche (vive les musées… et les fameux souterrains !). Avec tout ça, ils n’auront pas eu l’occasion de grimper le Mont-Royal !

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Ce soir, mon coeur pleure, même si ma tête se raisonne. C’est que mon amour s’est envolé pour la France, où il assistera au mariage d’amis ce week-end. J’aurais aimé y aller aussi, mais ma vie est bien chiche en vacances…

Alors je repense aux longs moments passés en voiture ensemble, le long du fleuve. Nous écoutions le CD de Renaud que j’avais préparé, et il m’expliquait avec une patience infinie de quoi ça parle tout ça, au juste. Parce qu’outre le jargon employé, il y a aussi ma légendaire déficience à comprendre les phrases lorsque mon esprit s’envole avec la musique. Ça me fait sourire…

Si le camping du parc Forillon était parfait en de nombreux points, il souffrait tout de même d’une inconvénient majeur : la nature. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais la nature peut se révéler particulièrement méchante. Ainsi en est-il des corbeaux, des volatiles noirs au demeurant assez stupides, se déplaçant en meute et ressentant le besoin irrépressible et d’ailleurs non réprimés de croasser à longueur de matinée. Et chez les volatiles, la matinée commence à 5h. C’est presque aussi désagréable que le radio-réveil, sauf qu’on ne choisit pas l’heure à laquelle ça sonne.

Alors oui, la nature, c’est sympathique, c’est plein de petite bestioles adorables devant lesquelles les citadins peuvent s’extasier des journées entières sans se lasser. Et du lapin ici, et des petits volatiles pioupioutant là, sans parler des baleines et ainsi de suite ad vitam eternam.

Ainsi en est-il des petits suisses, ces animaux typiques de l’Amérique du Nord, ressemblant aux écureuils locaux mais en plus petits et moins à l’aise dans les arbres, au point de ne pas s’y aventurer. Et les deux citadins que nous sommes de s’extasier devant ces gentilles bestioles apparaissant comme par magie à l’heure du Nutella et des muffins industriels au chocolat. Le citadin homme est alors tenté de tendre la main vers ces graciles bestioles visiblement amicales. Et là, magie de la nature dans toute sa transcendance, l’animal s’approche comme dans un moment de communion suprême entre l’homme, la nature et Dieu. Jusqu’au moment où cette satanée saloperie mord le doigt du citadin ! Non, décidément la nature est cruelle. Après cette mauvaise expérience, nous avons décidé d’écraser tout animal se dressant sur notre chemin ! (à défaut d’avoir un manche de raquette sous la main)

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Un petit suisse


Un petit suisse (la veille) - Et il serait vain de demander pourquoi un tel nom.

Une fois le Nutella fini, nous réfléchissons aux activités qui s’offrent à nous. Il est 7h et quelques, il fait beau, à 11 heures la marée basse montrera sûrement ses hordes de phoques vautrés que nous pourrons écraser pour prendre notre revanche. Il faut passer un peu de temps et nous décidons donc de faire une petite promenade menant à une buccolique chute d’eau. Tout est prévu pour les citadins, chaque descente est parsemée d’escaliers naturels en bois cultivé avec amour par les indigènes. Des passerelles permettent d’éviter de salir nos chaussures avec les saletés de la nature, formidable ! Finalement nous atteignons la chute d’eau, forts contents de notre effort et de la vue qui s’offre à nous. Nous étions les premiers arrivés et lorsque nous partons, le stationnement est encore vide. Décidément, les corbacs nous incitent à parcourir le monde avant le reste de la populasse.

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Vertical panorama

Puis retour vers la côte, là où trône fièrement le deuxième plus haut phare du monde du Canada. La mer se retire effectivement et déjà quelques phoques se prélassent lassivement sur les rochers. Que dire d’autre sinon que ces animaux sont vraiment des tas de feignasses et qu’ils est préférable d’aller dans des aquaparcs pour les voir de près. Impossible à cette distance d’écraser quoi que ce soit.

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Seal / Phoque


Un phoque dans toute sa splendeur

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Phare du Cap DesRosiers, Gaspé, Gaspésie

Nous retournons ensuite au cap Bon-Ami où, souhaitant vivre dangereusement, nous décidons d’emprunter un chemin accessible seulement à marée basse. Si par malheur nous venions à mettre plus de 4 heures pour faire le kilomètre de plage à longer, nous serions pris là pour l’éternité. Quelle vie trépidante !

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Falaises au Parc Forillon, Gaspésie

Cela fait, nous décidons d’entreprendre enfin l’ascension périlleuse du Mont Saint-Alban. Cette montagne, qui devrait avoir sa place entre l’Everest et le K2, trône fièrement, un peu comme le phare, à la base de la pointe de Gaspé, offrant comme nous allons le vérifier par nous-même un panorama digne d’une tour Eiffel au milieu de cette nature tant chérie.

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Falaises et épilobes au Parc Forillon, Gaspésie


Là-haut, le Mont saint-Alban

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Vue du Mont Saint-Alban au Parc Forillon, Gaspésie

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La pointe de la Gaspésie vue du Mont Saint-Alban, Parc Forillon, Gaspésie

Ainsi de là-haut est-il possible de contempler la pointe de Gaspé, le golfe de Gaspé, le phare où nous étions le matin même (incroyable de parcourir de telles distances au si peu de temps !) et même, au loin le rocher percé où nous serons demain. Plutôt que de redescendre au plus court, nous décidons de faire la grande boucle qui sans présenter un cadre incroyable s’avère agréable et nous pouvons y discuter en toute tranquilité de nos névroses respectives et de nos expériences traumatisante de l’enfance expliquant pourquoi, l’un comme l’autre, nous sommes à la limite d’être fonctionnels.

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Vue du Mont Saint-Alban

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Vue du Mont Saint-Alban


Quelques panoramiques pour la route

Une fois rendus en bas, nous nous traînons difficilement jusqu’à notre véhicule motorisé. Direction le camping et là !

Là !!!!!!!

Juste devant nous….

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Ours brun au Parc Forillon, Gaspésie

Un ours, mesdames et messieurs, en chair et en os.

Pour l’occasion, nous oublions notre décision d’écraser tout animal passant à notre portée pour laisser traverser le plantigrade errant. C’était l’instant émotionnant du séjour. N’écoutant que notre courage, nous avons malgré tout passé la nuit dans notre tente bien que la région soit manifestement infestée d’ours des plus agressifs.

Repas le midi : Sandwiches

Repas le soir : hotdogs (les derniers)

Dodo : Cap Des-Rosiers (dernier soir de camping)

La veille au soir de nombreux cirrus suivis de leur cortège de stratus laissaient présager l’arrivée d’un front pluvieux durant la nuit, ce qui ne manqua pas d’arriver.

Heureusement, ce camping-ci était équipé d’une salle à manger intérieure où nous pûment battre en retraite et déguster nos muffins industriels au chocolat ainsi que des tranches de pain tartinées de Nutella ou de beurre d’arachides, au choix.

La région présentant mille et une attractions et notre séjour étant finalement de courte durée, nous décidions après manger de partir à l’aventure… en voiture. Premier arrêt au centre d’interprétation pour prendre l’horaire des marées et regarder leur petite exposition contenant quelques aquariums. Et ça, les aquariums, tout le monde aime.

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bernard

Ensuite, nous prenons la direction du Cap Bon-Ami où les phoques sont supposés aller parfois et comme c’est la marée basse, il pourrait y en avoir. Car oui, lecteurs débiles, sachez que les phoques ont une attirance toute particulière pour la marée basse qui vient les déposer comme des gros sacs flasques sur les roches affleurantes. Ainsi ils se retrouvent posés au soleil, et ça, ils aiment bien. Manque de pot, le temps était pourri, donc pas de phoque. Mais beaucoup d’oiseaux, nichant à flan de falaises. Notamment des cormorans et des mouettes tridactyles aussi connues sous le nom de mouettes rieuses parce que c’est drôle comme nom (En fait, il paraîtrait que ce ne sont pas les mêmes mouettes, mais d’abord qui cela intéressait-il sérieusement et par ailleurs nous ne sommes pas à un détail près dans notre récit picaresque).

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mouette


À l’objectif: Stéphane ; au lancer de caillou pour faire décoller la mouette : Dre Papillon

Ensuite, nous décidons de traverser le parc pour rejoindre des zones réputées jolies. Par chance, la pluie cesse et tout un champ d’infinies possibilités s’offre à nous comme celle de faire une randonnée au bout de la Gaspésie. Ainsi, n’écoutant que notre courage, nous enfourchons nos pieds et vogue la galère.

Le point de départ de la randonnée est l’Anse-aux-Sauvages, aussi connu comme Anse-aux-Amérindiens, ce qui montre bien toute l’estime des colonisateurs pour les Améridiens.

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Amérindiens = sauvages ?

Nous aurions pu espérer un trajet plat mais pour notre grand malheur, le chemin passe son temps à faire du monte-descend et nous avec. Malgré le ciel qui reste bouché comme les voix du Saint Esprit, le cadre est splendide. Nous longeons le Golfe de Gaspé, allant de criques en criques, l’eau est transparente (et surement très froide), parfois des falaises donnent d’impressionnantes vues en plongée. À l’occasion il est possible de voir des phoques jouer dans l’eau (ou chasser, on ne leur a pas demandé). La côte est là encore bordée de nombreuses fleurs sauvages parmi lesquelles les polyglop qui seront définitivement les fleurs de notre voyage.

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Paysage canadien

Après quelques heures de cheminement, d’abord le long du golfe puis dans la forêt, nous atteignons la presque extrémité de la Gaspésie et son phare. Le ciel tente vainement de se dégager de ses nuages, ce qui laisse apparaître le soleil à de brèves occasions sans plus.

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phare

Peu enclins à la contemplation, nous faisons demi-tour sans avoir vu de baleines. Car il paraît qu’il est possible de voir des baleines de cette pointe, un peu comme il est possible de voir le Loch Ness en certains endroits du globe.

Après le repas du midi (déjeûner ou dîner selon votre continent), nous entreprenons d’aller cavaler à cheval. En effet, un centre équestre propose des randonnées de futur steak de boucherie chevaline le long du parc. Nous prenons une heure de balade, niveau débutant et Stéphane s’empresse d’annoncer au guide qu’il s’est déjà cassé les deux bras (en deux fois) en tombant de cheval ; ce qui est parfaitement véridique et a pour effet de stresser modérément ledit guide. On ne sait pas s’il a pour le coup choisi un cheval fringant ou une vieille bête fatiguée…

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La randonnée se passa au pas lent sur des animaux visiblement connaissant le chemin par coeur. Cependant le contact des chevaux est toujours agréable, d’autant qu’ils tiennent chaud quand le temps extérieur est frisquet comme c’était le cas. Un jour, c’est certain, nous aurons chacun notre cheval dans notre appartement du Plateau ! (Le seul problème demeurant les escaliers, mais c’est un détail mineur.)

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Finalement en soirée, le ciel fini par se débarasser de son couvert nuageux, offrant le spectacle du soleil enfin libéré et rougeoyant, éclairant transversalement les différentes couches de nuages cotonneux. C’est tout simplement incroyable comme les dépressions sont évidentes lorsque la vue est dégagée.

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Plage du parc Forillon, Gaspésie, QC

Repas du midi : des sandwichs fait maison et avec amour.

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Plage du parc Forillon, Gaspésie, QC

Repas du soir : hot-dogs (si on survit aux hotdogs…). Et la sempiternelle guimauve (marshmallow en français de France) sur feu de camp en dessert ! On commence à se sentir gavés, mais on a un sac à finir !

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Inukshuk - De retour de vacances / Back from holidays

Dodo : Camping DesRosiers, comme la veille.

Des années à faire le chien savant en récitant la date de découverte de Pluton ainsi que son découvreur. Allant même jusqu’à faire déchirer une carte du Trivial pursuit classic contenant une information erronée.

Et aujourd’hui, ce n’est plus une planète. Marginalisée du fait d’une trajectoire décalée et trop elliptique(qui la rendait d’ailleurs plus proche du Soleil que Neptune de 1979 à 1999, toujours de tête), pas assez parfaite aux yeux des faiseurs de monde.

N’y a-t-il donc pas, en ce bas monde, un droit à la différence et à l’ouverture d’esprit ?

Ma vie a perdu tout son sens !

~~~~- Update 1 : Bien entendu, je soutiens la campagne pleine de pub Sauvons Pluton (qui rime bien en français) et d’ailleurs je m’en vais acheter le T-shirt de ce pas.