Je ne parlererai pas d’immigration. Le Canada (et le Québec) aiment tellement ça l’immigration. Il y en aurait pourtant long à dire sur ce sujet sclérosé et les méthode honteuses couramment usitées par les autorités, comme le manque de transparence éhonté (pour ne pas dire, parfois, le mensonge délibéré) dans ce qui constitue une “grande séduction” à outrance et sans vergogne auprès des pays francophones…

Non, là, je vais me contenter de relayer une gentille petite affaire, afin qu’elle circule et que tout le monde soit au courant.

Ça se passe dans un contexte d’immigration, mais une histoire très similaire a eu lieu sur le site d’étudiants en médecine que je fréquente. C’est l’histoire universelle d’une personne qui se permet de formuler une critique fondée, argumentée et retenue, chez elle, dans sa cour, sur sa page personnelle, concernant un autre site web qu’elle ne considère pas très honnête, puisque pratiquant censure (d’accord, chacun fait ce qu’il veut sur son site) et concurrence déloyale.

Cette même personne voit son site au complet fermé illico presto par voie d’huissier interposé et demander la modique somme de 30 000 $ en guise de réparation.

Kicou résume bien la situation ici. Hoëdic évoque tour à tour la première partie de l’affaire, puis la seconde, abasourdi. Kicou en rajoute une couche . Et stgermain de nous présenter son résumé caustique et humoristique de ce côté.

J’imagine que je m’expose à une pousuite de 30 000 $ avec ce billet…

Pas facile d’être au chômage… Surtout dans un monde où une personne définit principalement son identé par ce qu’elle fait, par son travail. Bien que n’ayant jamais vraiment vécu une telle situation (et je ne la connaîtrai vraisemblablement jamais), je me sens très solidaire d’Hoëdic dans toutes ses démarches et tentatives. Je vis ses espoirs, ses déceptions, ses frustrations, ses questionnements… Et Dieu sait qu’il y en a quand on est à la recherche d’un boulot. C’est comme la vie en accéléré, et l’humeur ne peut que suivre ces montagnes russes.

Le Québec me déçoit beaucoup dans sa façon de l’accueillir, lui, diplômé, jeune, beau, poli comme on n’en fait plus… Je ne sais pas s’il s’agit d’un racisme latant à l’évocation de son nom de famille, qui ne fait pas partie des 4-5 communément en usage au Québec (Tremblay, Bouchard et cie) ou à l’écoute de son accent d’un français international impeccable (il ne laissera malheureusement jamais s’échapper un malencontreux “tabarnac” en plein milieu d’une réunion…). Je ne sais pas si c’est une peur de l’étranger plus profonde, une inquiétude envers une formation autre que celle offerte par l’UQAM ou l’Université de Montréal (jamais entendu parler des classes préparatoires ? Un Québécois mourrait si on le mettait là-dedans, moi la première !). Je ne sais pas si c’est une haine ancestrale du “maudit Français” (vous ne savez pas que mon Hoëdic travaillait, à Paris, tous les soirs facilement jusqu’à 21-22h ? Ça vous en bouche un coin, hein ? Le mot “travaillant” prend toute sa signification, d’un coup !).

Peut-être qu’il y a un peu de situation économique défavorable, pas idéale. Un retard à la prise de retraite des baby-boomers. L’explosion encore récente de la bulle spéculative entourant informatique. Des problèmes dans tous les domaines qu’Hoëdic pourrait toucher de près ou de loin : téléphonie mobile, ingénierie automobile, informatique, environnement… Le taux de chômage à 10 %. Bon sang, le Québec n’est donc pas capable d’accueillir un jeune immigrant considéré comme l’élite intellectuelle de son pays d’origine, tellement il est saturé ? Il faut fermer les vannes de l’immigration immédiatement !

Certes, Hoëdic n’a pas encore 10 ans d’expérience, mais il en va de même pour tous les nouveaux diplômés d’ici. Aucun ne trouve donc sa place ? Certes, il n’a pas non plus encore un réseau qui le lie à tous les PDGs de la province, mais tout le monde en a-t-il vraiment un (moi non, en tout cas) ? Je pensais même qu’il y avait moins de “piston” ici qu’ailleurs.

Surtout, il ne sait pas trop encore ce qu’il veut faire. Mais est-ce un crime de lèse-majesté que de se chercher une voie dans la vie ? Rares sont les gens qui peuvent se targuer d’avoir depuis la période des couches aux fesses une passion et un objectif de carrière. Nombreux sont ceux qui, surtout au sein de la gente masculine (ne me demandez pas pourquoi), se choisissent un programme d’études comme une feuille morte vogue sur un lac en automne.

En tout cas, j’espère que ça va s’améliorer, sinon il va falloir s’en aller. Parce que je ne veux pas dire, mais le système de santé québécois actuel ne donne pas trop envie de s’y attarder non plus… Mon oncle est à la limite du surmenage, si ce n’est déjà fait ; il est sûrement le dernier généraliste qui accepte encore de nouveaux patients dans sa banlieue et toute la région avoisinnante. Entre la clinique privée, les hospitalisations, la clinique externe, les remplacements, les gardes, et mon grand-père lourdement handicapé qu’il maintient à domicile, ils vont me le déchirer en mille miettes. Il est de ses âmes saintes et généreuses qui passent inaperçues dans leur sacrifice…

[P.S. J’ai changé mon titre, en référence à une pièce de Michel Vinaver.]

L’année dernière, j’avais été surpris par l’importance des commémoration du 11 novembre qui, me semble-t-il, sont nettement plus suivies ici qu’en France.

Hormis un billet de Navire, qui restera sûrement bien isolé, je n’ai rien vu. Et il faut bien dire que les cérémonies ne sont que très peu suivies, par les jeunes mais également par les générations du baby-boom. Et pourtant, ça vaudrait le coup de s’en rappeler, ne serait-ce qu’un peu. Je suis moi-même complètement désolé du peu de connaissance que j’ai sur le sujet hormis la vision franco-française.

Pense-t-on beaucoup aux canadiens qui ont payés de leur vie ? Les programmes scolaires passent beaucoup de temps sur la blitz krieg, la drole de guerre, puis sur la résistance, les taxis de la Marne, le comportement de tel ou tel homme politique français puis les américains arrivent et c’est fini.

Mais ça ne s’est pas fini si vite, des américains y ont perdu leur vie. Je n’essaie de pas remettre ça sur le tapis comme des quotidiens américains ont pu le faire durant la guerre en Irak (ah, les ingrats d’européens, les monkey-french-surrenders), non, je dis qu’il serait juste de rendre à ceux qui nous ont aidé les honneurs qui leur reviennent en ce jour de souvenir et de ne pas se limiter à des cérémonie de vétérans.

Alors, en cette fin de semaine précédant le 11 novembre, alors que CBC enchaîne les émissions commémoratives, j’en profite pour me documenter un peu. Ici, beaucoup de personnes portent un coquelicot à la boutonnière. Je m’étais souvent demandé quelle en était la signification exacte, la voici.

*“Le coquelicot est un symbole international à la mémoire de ceux qui sont morts à la guerre. Son origine est aussi internationale.

Un écrivain fut le premier à établir un rapport entre le coquelicot et les champs de batailles durant les guerres napoléoniennes du début du 19e siècle. Il remarqua que les champs qui étaient nus avant le combat se couvraient de fleurs rouge sang après la bataille.

Avant la première guerre peu de coquelicots poussaient en Flandres. Durant les terribles bombardements de cette guerre, les terrains crayeux devinrent riches en poussières de chaux favorisant ainsi la venue des coquelicots. La guerre finie, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots disparurent de nouveau.

Le Lieutenant-Colonel John McCrae, un médecin militaire canadien, établit le même rapport entre le coquelicot et les champs de batailles et écrivit son célèbre poème In Flanders Fields (Dans les champs des Flandres). Le coquelicot devint rapidement le symbole des soldats morts au combat.

John McCrae, 1915

Adaptation de Jean Pariseau

Voici le poème tel qu’édité sur un site consacré à John McCrae

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Dans les champs des Flandres Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers. Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur. À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.

Quelques années plus tard, une Américaine, Moina Michael, qui travaillait dans une cantine de la YMCA à New York, se mit à porter un coquelicot en mémoire des millions de soldats qui avaient donné leur vie. En 1920, cette coutume vint à la connaissance d’une Française, Madame Guérin, en visite aux États-Unis. À son retour en France, elle décida de se servir de coquelicots faits à la main pour récolter des fonds pour les enfants sans ressources des régions dévastées du pays. En novembre 1921, les premiers coquelicots apparurent au Canada.

Grâce aux millions de Canadiens qui chaque année, en novembre, portent la petite fleur rouge, le coquelicot a survécu comme symbole et les Canadiens continuent de se souvenir de leurs 114 000 morts.”*

Source : Radio-Canada

Malheureusement, je n’ai jamais vu grand monde porté des coquelicots en France. D’ailleurs, le 11 novembre n’est rien d’autre qu’un férié dont la signification est aussi galvaudée que le 14 juillet.

Terminator 3, Rise of the machines, now on DVD !

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Il va vous terminer !

On aura beau dire, j’ai tout de même du mal à me dire que celui que l’on me montre dans la pub du DVD de Terminator 3 a décroché le poste de gouverneur de la Californie.

Non, c’est vrai, c’est pas si pire, ce n’est pas pire que Bush ou que beaucoup d’autres, il est bien entouré, est introduit dans le milieu politique depuis un certain temps, mais malgré tout… ça fait bizarre.

L’histoire de Jessica Lynch est fantastique de fausseté. Sûrement, quelqu’un va bientôt se déclarer responsable de toute l’arnaque (Bush, Rumsfeld ou un de leurs petits amis…), et tout le monde sera tellement extasié devant tant de courage et d’honnêteté que l’admistration s’en trouvera dispensée de se justifier réellement.

Un peu comme certaines affirmations gratuites des derniers mois sur le sujet quelque peu galvaudé des “armes de destruction massives” : il suffit que Bush en réclame la paternité pour que, comme par enchantement, on oublie le fond de l’histoire et on loue la confession comme une prodigieuse fin en soi.

Voilà en tout cas comment ceux qui sont à la tête de la première puissance mondiale espèrent se décharger de leurs fautes par un procédé rhétorique relevant de la plus fine psychologie. Trop facile !