Quelques idées supplémentaires me sont venues à l’esprit concernant le billet précédent, alors que j’étais sur mon vélo justement.

  • Mon plus gros problème concernant le vélo d’hiver, c’est le rangement dudit vélo. Par chance, j’ai accès à un rangement intérieur au boulot, au même titre que les voitures (genre de chose qui devrait être généralisée…) Le problème est plus à la maison alors que j’arrive avec un vélo parfois complètement recouvert de sloche marronâtre qui va s’empresser de dégouter sur le sol dès que la température va dépasser le point de congélation. Pour l’heure je rentre mon fidèle compagnon de route à l’intérieur… et je salope une partie de l’appartement. Le laisser dehors, ce que font de nombreuses personnes, raccourcirait sa vie, ce que j’évite. Par ailleurs il est de notoriété publique que les déblayeuses mécaniques bousillent tous les vélos qui trainent, trop peu pour moi. L’idéal serait un garage ou un rangement extérieur protégé, mais ce n’est pas pour demain.

  • Dans la même lignée, le vélo nécessite plus d’entretien qu’en temps normal. Il faut régulièrement huiler la chaîne, notamment, qui se recouvre de tout ce que vous voulez en moins de deux. Là encore, un espace librement salissable serait un plus.

  • Je suis toujours étonné à quel point le fait d’être bien équipé est… suspect. Ou du moins risible. C’est tellement plus le fun d’avoir les cheveux à l’air plutôt que d’avoir un casque, c’est tellement ridicule de ne pas avoir un bout de peau qui ressort pour se protéger du froid. En attendant, tout ça c’est ce qui permet de faire une activité plaisante dans un certain confort et sans prendre trop de risques inutiles. Un peu comme la ceinture de sécurité à une époque ; ça semble ridicule, c’est horrrriblement restreignant dans les mouvements, mais en attendant ça sauve des vie et ça ne coute pas grand chose.

  • Pour information il m’en a couté à peu près 100$ pour équiper et préparer moi-même mon vélo que j’ai acheté neuf 270$ et autour de 150$ pour m’équiper. D’autres personnes que je connais comparent ça à l’achat d’une carte mensuelle de la STM (à 60$ et des patates chaque mois). Je ne suis pas d’accord car à coté de ça, je dois régulièrement prendre des tickets individuels pour sortir avec Femme ou simplement lorsque le temps rend le bicyc’ impraticable. Bref, de mon coté, c’est plus pour le plaisir de l’activité extérieure que pour le gain financier (qui existe tout de même à terme).

Grand sujet de discussion avec tous ceux qui me voient arriver la matin au travail de mon accoutrement de messager : le vélo l’hiver.

Cette année, j’ai décidé de faire du vélo aussi longtemps que possible. Mon rêve était de poursuivre tout l’hiver, tout en pensant devoir arrêter dès les premiers flocons tombés. Par chance, le début de la saison froide fut très clément : température douce et absence quasi-totale de neige rendant la pratique du vélo facile jusqu’à la fin du mois de décembre.

Au début du mois de Janvier ça s’est corsé m’amenant à choisir le métro à quelques reprises, sans plus. Durant les premiers froids (en bas de -15C), j’ai passé mon tour. Mais petit à petit j’ai sellé mon destrier par des froids de plus en plus intenses. Ce matin il faisait près de -20C en température et -25C avec le vent (pareil ce soir). Je n’irais pas dire que c’est agréable mais c’est très faisable.

Franchement je suis loin d’être un fou furieux ni un adepte invétéré du deux roues motorisé aux quadriceps. Mais sérieusement, c’est tellement triste le métro. Et comparé à la voiture, c’est moins polluant, meilleur pour la santé, ça détend et j’arrive plus réveillé et moins énervé que bien des gens. De quoi se plaindre ?!

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-18C au thermomètre, -26 avec le vent

Alors, comment fait-on du vélo en hiver à Montréal ? C’est une question d’équipement. Au niveau du vélo :

  • Un garde-boue avant et arrière, de préférence larges,
  • De l’huile “tout temps” pour la chaine et de la graisse pour toutes les autres pièces mobiles,
  • Des “flashers” avant et arrière car il fait vite nuit,
  • Des pneus d’hiver, plus fins que les pneus habituels, avec plus de relief et que j’ai moins gonflé.

Au niveau de l’homme :

  • des épaisseurs, des épaisseurs et des épaisseurs…
  • un cuissard et un short (purement esthétique pour éviter le cuissard seul ;)
  • des bons gants
  • des couvre-chaussures
  • un surpantalon (jaune pétant) pour quand il pleut beaucoup ou qu’il fait très froid
  • un bonnet, un bandeau, un cache-nez (récemment acheté par Femme)
  • des lunettes claires pour protéger les yeux du froid,
  • tout le matériel habituel (casque notamment)

Bien entendu, c’est un peu plus lent qu’en été : se déplacer rapidement implique un vent relatif pas toujours agréable, la neige peut faire perdre le contrôle et les plaques de glaces tapies peuvent être traites. Cependant je n’ai jamais perdu contrôle du vélo. La mécanique du vélo continue à fonctionner à -20C à condition de ne pas trop jouer sur les vitesses (personnellement j’ai abandonné l’usage du dérailleur arrière).

Une autre chose, c’est qu’à vélo on subit moins le froid et le vent. Certains jours où il faisait près de -15C, le trajet à pied entre l’appartement et le métro était vraiment difficile alors qu’à vélo ça me semblait plus supportable. Mais ça c’est peut-être dans la tête.

Bref, je suis très content de pouvoir continuer à faire du vélo en ce moment. Je pourrais éventuellement m’équiper un poil plus, notamment en achetant des mitaines, plutôt que des gants, certaines me plaisait bien à La Cordée. L’achat récent du cache-nez va surement m’aider pas mal. Des chaussures spéciales -pour l’heure j’utilise des vieilles nikes- aideraient éventuellement mais ce n’est franchement pas le problème principal.

En conclusion, l’utilisation du vélo est réaliste l’hiver. Pas pour n’importe qui bien entendu, mais quiconque à l’aise sur sa selle et pas trop trop frileux. D’ailleurs dans certains pays scandinaves le vélo demeure très utile l’hiver. Ici, à Montréal, rien n’est fait pour les cyclistes l’hiver et les conducteurs perdent totalement leurs réflexes alors que les pistes cyclables n’existent plus. Pourtant je croise en moyenne 4 ou 5 autre cyclistes chaque jour, preuve que je ne suis pas le seul.

J’ai ajouté un petit supplément d’information ici.

Deux liens utiles :

Par ailleurs j’ai obtenu des conseils très précieux chez La Cordée où deux vendeurs avec qui j’ai discuté étaient d’anciens messagers à vélo qui connaissent donc très bien la question (et qui offre un très bon service par ailleurs.)

J’achetais une pièce de vêtement pour mon homme aujourd’hui et je ne savais pas quelle taille prendre. J’avais un morceau Medium dans les mains.

Pour m’aider à choisir, la vendeuse me demande : “Est-ce qu’il est moyen ?”

Moi de lui répondre : “Oui il est assez moyen…”

Et de me reprendre : “Euh en fait on s’entend, comme personne, il est extraordinaire hein, c’est juste physiquement qu’il est moyen !”

Vous ne saurez cependant pas de quelle pièce de vêtement il s’agissait.

Le comportement de la France sur la scène internationale et notamment en ce qui a trait à la mondialisation est purement et simplement pitoyable !

Pour mémoire l’actuelle ronde de négociation de la cadre de l’OMC, le cycle de Doha, avait pour vocation d’en fait le cycle du développement en essayant de faire profiter autant que possible les pays (difficilement) émergent de la mondialisation en amenant les pays développés à ouvrir les marchés qui intéressent le tiers monde, nommément le secteur agricole.

Mais ce cycle du développement est un échec. Il l’est depuis le début alors qu’États-Unis et Union Européenne se sont arc-boutés sur leur position dans un jeu à trois où les pays en voie de développement faisaient d’inaudibles propositions au milieu de la cacophonie d’injures échangées de part et d’autre de l’atlantique où chacun s’accusait de bloquer les négociations.

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Durant le forum (des riches du monde) de Davos, Peter Mandelson profité d’un regain d’intérêt pour lancer des perches, laissant entrevoir des efforts du coté de l’Europe, essayant de sauver là un moignon d’accord. Malheureux ! Il vient de se faire sermoner par le ministre français de la bouse et du purin parce qu’il a pris trop d’initiatives. LeMonde.fr, reprenant les propos dudit ministre : « Accéder aux revendications du G20, groupe de 23 pays émergents, entraînerait “un effondrement de la production de viande européenne, des effets dramatiques sur les céréales, et en Europe une baisse de 20 à 25 % du revenu agricole et la perte de 500 000 emplois dans le secteur agro-alimentaire” ».

Parce que maintenir des pays dans la pauvreté la plus totale, piller les ressources des plus pauvres pour trois francs six sous, soutenir des régimes totalitaires et fermer les yeux sur les systèmes de pot de vin entretenus par les firmes françaises ce n’est pas dramatique ? Voyons voir ce que me dit mon dictionnaire des synonymes : Tragique ? Malheureux ? Oh non, touchant, c’est touchant que la moitié de la planète vive avec moins de 2$ par jour. Mais des giga-producteurs qui touchent des millions en subventions et qui vont faire face à la concurrence, c’est dra-ma-tique.

Quand il s’agit de viser les objectifs du millénaire on se met bravement en rang et on promet d’essayer de donner 0.7% des revenus du pays au 3/4 de la planète qui crève de faim. Mais quand il s’agit de donner à ces pays la chance de se battre sur le terrain où ils peuvent se battre, on leur claque la porte à la gueule. Quand on a l’occasion de leur donner un petit bout de consession pour faire que les 50 ans de négociation sur le libre-échange leur profite, peut-être, un tout petit peu, que ça ne soit pas toujours la loi du plus riche qui prévale, on leur chie à la gueule. Ça c’est la grande classe.

  • Pour ceux qui ne les auraient pas vues, voici une des nouvelles publicités des Conservateurs contre Dion. Et après ça, certains ministres osent dire que ce n’est pas une campagne de salissage. Ça vire aux attaques ad hominem façon “nos voisins du Sud”, procédé qui est bien entendu très propice aux débats de fond. Par ailleurs, il est à craindre qu’il manque quelque chose à Dion pour donner la réplique : l’anglais. Dans mes rêves les plus fous, j’espère que ce genre de tactique va se retourner contre eux, mais il est à craindre que de telles attaques remettent tout de même en cause la crédibilité du nouveau chef Libéral. En attendant, aujourd’hui c’est la reprise des débats parlementaires sur la colline, va y avoir du sport !

  • Un hommage de Jean d’Ormesson à Jean-François Deniau.

  • Le Devoir a plusieurs contributions vertes aujourd’hui : 1. L’impact de la production d’ethanol sur le prix des tortillas au Mexique. Une idée de ce qui nous attend et du ridicule des espoirs mis dans les carburants bio. 2. Pourquoi des chefs d’entreprises en complets sombres et chaussures vernies demandent la mise en place d’un marché climatique. 3. Comment les constructeurs automobiles américains ont obtenus des milliards de subventions pour développer des voitures hybrides sans jamais arriver à la cheville de Toyota. Et qui paie les pots cassés ? Les employés bien entendu.